Le Tibet et ses habitants - Chine ancienne
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<strong>Le</strong> <strong>Tib<strong>et</strong></strong> <strong>et</strong> <strong>ses</strong> <strong>habitants</strong><br />
rang d'autant plus élevé que celui qui les envoie est lui-même un plus<br />
grand personnage. <strong>Le</strong> ts'ong-pon a l'autorité suprême sur tous ceux qui<br />
l'accompagnent ; il peut, par faveur spéciale, perm<strong>et</strong>tre à des<br />
particuliers de se joindre au convoi avec un nombre limité d'animaux<br />
chargés, à condition qu'ils se soum<strong>et</strong>tent à son commandement <strong>et</strong><br />
payent une certaine redevance. En route, il a le droit de réquisitionner<br />
des animaux <strong>et</strong> des vivres partout <strong>et</strong> dans la même mesure où son<br />
maître le possède ; s'il est moine, il reçoit l'hospitalité dans tous les<br />
couvents de son ordre, s'il est agent du roi ou d'un ministre, chez tous<br />
les fonctionnaires, s'il est commissionnaire d'un moindre seigneur, chez<br />
tous ceux qui ont avec son patron des relations d'hospitalité. C<strong>et</strong>te<br />
organisation du commerce extérieur remonte à l'antiquité la plus<br />
reculée ; autrefois la <strong>Chine</strong> n'en connaissait point d'autre <strong>et</strong> les<br />
caravanes impériales <strong>et</strong> royales ne se distinguaient point des<br />
ambassades politiques. C'est ainsi qu'encore aujourd'hui les missions<br />
de négoce envoyées périodiquement à Pékin par le prince du Népal, les<br />
grands lamas de Lha-sa <strong>et</strong> de Ta-chi-lhoun-po <strong>et</strong> à Lha-sa par le roi du<br />
La-dag ou en son lieu <strong>et</strong> p.377 place depuis 1842 par le vézir du<br />
maharadjah de Kachmir revêtent un caractère de mission politique.<br />
<strong>Le</strong>s voies de communication, extrêmement incommodes <strong>et</strong> difficiles,<br />
ne sont pas plus encourageantes pour le commerce que le peu de<br />
ressources du pays <strong>et</strong> l'organisation aristocratique de la société. Ce<br />
qu'on appelle route, lam, ou même grande route, tcha lam (rgya lam),<br />
est une simple piste qui franchit des vallées profondément encaissées,<br />
des torrents tumultueux rarement munis de ponts <strong>et</strong> pas toujours<br />
guéables, des cols abrupts de plus de cinq mille mètres d'altitude, sur<br />
les pentes desquels s'accumule une épaisseur de plusieurs pieds de<br />
neige ; le terrain plein de bos<strong>ses</strong> <strong>et</strong> de trous ou encombré de blocs de<br />
rochers offre peu fréquemment un espace assez large pour perm<strong>et</strong>tre à<br />
deux animaux chargés de passer de front ; parfois la route n'est<br />
constituée que par un rebord de quelques centimètres en saillie sur la<br />
paroi perpendiculaire d'une montagne, rebord couvert de glace ou de<br />
boue gluante <strong>et</strong> comme suspendu au-dessus de profonds précipices. <strong>Le</strong><br />
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