Le Tibet et ses habitants - Chine ancienne
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<strong>Le</strong> <strong>Tib<strong>et</strong></strong> <strong>et</strong> <strong>ses</strong> <strong>habitants</strong><br />
fait fermenter les liqueurs, un autre qui cause des maladies, un<br />
troisième qui cause la mort, <strong>et</strong> chaque fois qu'un décès a lieu on a soin<br />
de faire une cérémonie pour le chasser. Une déesse s'occupe<br />
particulièrement des p<strong>et</strong>its enfants (doum lha-mo), un dieu préside à la<br />
chasse, chaque canton, chaque vallée même inhabitée a son génie<br />
spécial (ji-dag=gji-bdag). Sur les rochers, dans les grottes vivent des<br />
gnomes malicieux (tsan=btsan) ; les profondeurs de la terre sont<br />
occupées par des légions de démons (sa-dag, sa-bdag) jaloux <strong>et</strong><br />
méchants, à l'apparence sombre <strong>et</strong> affreuse, qui entrent en colère<br />
lorsque les hommes creusent le sol pour y découvrir des trésors cachés<br />
ou pour toute autre cause, les font périr ou répandent dans les environs<br />
la misère <strong>et</strong> la maladie ; les sources <strong>et</strong> les rivières sont gardées par<br />
autant d'hommes serpents (lou-klou) qui rappellent les naïades <strong>et</strong> ont<br />
été assimilés par les bouddhistes aux naga de la mythologie védique.<br />
Au-dessus de ces divinités particulières il y a le dragon céleste<br />
(doug=hbroug), personnification du nuage <strong>et</strong> peut-être plus<br />
généralement du ciel sombre, qui fait éclater l'orage, donne la pluie<br />
bienfaisante, cause les inondations, envoie la peste <strong>et</strong> les contagions.<br />
C'est exactement le dragon des Mongols <strong>et</strong> des Chinois. Il a pour<br />
ennemi terrestre le tigre rouge (stag-mar). Celui-ci est souvent<br />
représenté en quintuple exemplaire : l'un jaune, au milieu, personnifie<br />
la terre, <strong>et</strong> dans les quatre coins le bleu est le bois, le rouge est le<br />
métal, le blanc est le feu, le noir est l'eau. Ce sont les cinq éléments<br />
sacrés, également vénérés des Turcs, des Mongols, des Chinois <strong>et</strong> des<br />
Annamites. <strong>Le</strong> tigre divin a été transformé par les Bouddhistes en un<br />
génie protecteur de la vraie religion. Quant aux cinq éléments, quoique<br />
les Tibétains les p.403 connaissent toujours <strong>et</strong> en parlent comme de<br />
cho<strong>ses</strong> saintes, leur culte a perdu de son importance <strong>et</strong> de sa précision.<br />
On en trouve encore la trace dans les cinq drapeaux que portent les<br />
sorciers officiels en accomplissant leurs rites, dans les cinq couleurs<br />
dont les lamas Sa-skya-pa peignent leurs couvents, surtout dans les<br />
groupes successifs de cinq hyposta<strong>ses</strong> par lesquelles se manifeste le<br />
Bouddha. Au culte des cinq éléments se rattachent encore les deux<br />
bâtons croisés, symbole du feu sacré, <strong>et</strong> la fête de l'Eau, célébrée au<br />
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