Le Tibet et ses habitants - Chine ancienne
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<strong>Le</strong> <strong>Tib<strong>et</strong></strong> <strong>et</strong> <strong>ses</strong> <strong>habitants</strong><br />
âge en perçant d'épingles une figurine représentant la personne<br />
envoûtée. Pour guérir les maladies ils emploient le même procédé que<br />
les Mongols : ils revêtent des habits du malade une figure de terre sur<br />
laquelle ils écrivent son nom <strong>et</strong> le j<strong>et</strong>tent dans un lieu éloigné <strong>et</strong><br />
désert ; l'esprit de la mort prend c<strong>et</strong>te statu<strong>et</strong>te pour le malade lui-<br />
même <strong>et</strong> le croyant trépassé ne s'en occupe plus. Si le malade est un<br />
chef notable, c'est un homme qui pour un peu d'argent joue le rôle de<br />
la statu<strong>et</strong>te ; il doit quitter le camp ou le village <strong>et</strong> s'en aller aussi loin<br />
que possible sans revenir tant que le chef est en vie. Ces coutumes ne<br />
sont peut-être pas inconnues des Tibétains orthodoxes. <strong>Le</strong>s divinités<br />
principales des Pon-bo sont le Dieu blanc du ciel, la Déesse noire de la<br />
terre, le Tigre rouge <strong>et</strong> le Dragon. Ils professent une vénération<br />
profonde pour une idole dite Kyé-p'ang formée d'un simple bloc de bois<br />
revêtu d'étoffes. Je n'ai pu savoir ce qu'elle représente, mais on dit que<br />
c'est la même divinité qui, sous le p.410 nom de Pé-kar, inspire les<br />
sorciers orthodoxes. <strong>Le</strong> symbole le plus sacré des Pon-bo est la croix<br />
gammée, la svastika des Hindous, mais r<strong>et</strong>ournée de droite à gauche<br />
. Ce signe est un vestige du culte du feu <strong>et</strong> du soleil, il figure la<br />
roue solaire <strong>et</strong> les deux bâtons (les arâni des Hindous) dont le<br />
frottement produisait le feu sacré. La présence du nom de ce symbole<br />
(young-doung — gyoung-droung) dans le nom du fondateur mythique<br />
de la religion pon-bo démontre l'importance prédominante du culte du<br />
feu dans la religion primitive. <strong>Le</strong>s Tibétains bouddhistes possèdent aussi<br />
un signe pareil, sauf que les croch<strong>et</strong>s en sont tournés dans un sens<br />
opposé ; ils lui accordent toutefois une moindre valeur que les Pon-bo.<br />
D'ailleurs on peut appliquer à ceux-ci tout ce que j'ai dit des<br />
survivances des <strong>ancienne</strong>s croyances indigènes chez les Tibétains soi-<br />
disant bouddhistes. C<strong>et</strong>te religion, naturisme grossier combiné avec le<br />
culte des ancêtres, est la même que celle qui a été pratiquée depuis un<br />
temps immémorial parmi les Turcs, les Mongols <strong>et</strong> les Chinois <strong>et</strong> c'est<br />
pour cela qu'elle ressemble tant au taoïsme, qui n'est pas autre chose<br />
que la religion primitive de la <strong>Chine</strong>, recouverte d'un vernis de<br />
métaphysique hindoue. <strong>Le</strong>s pratiques des Tibétains Pon-bo ne diffèrent<br />
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