Le Tibet et ses habitants - Chine ancienne
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<strong>Le</strong> <strong>Tib<strong>et</strong></strong> <strong>et</strong> <strong>ses</strong> <strong>habitants</strong><br />
T'ang nous donnent des maisons du <strong>Tib<strong>et</strong></strong> au VIIe siècle, il semble bien<br />
que l'architecture n'en ait pas changé depuis. Ces maisons, plus solides<br />
que celles du Turkestan, sont en somme moins commodes, distribuées<br />
d'une manière gauche <strong>et</strong> bizarre, mais assez propres à servir de refuge<br />
contre une agression à main armée ou de point d'appui pour une<br />
attaque. Comme les tentes, elles ont une prédilection marquée pour<br />
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les terrains en pente, aimant mieux regarder le passant de haut<br />
que le voir d'en bas 1 .<br />
<strong>Le</strong> costume tibétain consiste essentiellement en une robe très<br />
ample, longue de 1m,65, aux manches très longues, serrée à la taille <strong>et</strong><br />
relevée par une ceinture de manière à ne pas dépasser la cheville des<br />
hommes de qualité <strong>et</strong> des citadins, <strong>et</strong> le genou des gens vulgaires,<br />
obligés de beaucoup marcher <strong>et</strong> travailler. Ainsi relevée, la robe bouffe<br />
sur la poitrine, formant une vaste poche. La nuit, on la laisse r<strong>et</strong>omber<br />
<strong>et</strong> l'on en est enveloppé des oreilles aux pieds comme dans un lit. <strong>Le</strong>s<br />
femmes portent la même robe ; mais ne la relèvent jamais que jusqu'à<br />
la cheville. Ce vêtement s'appelle tchou-ba de même que la pelisse des<br />
Turcs orientaux (djouba, djoua). Chez les pasteurs du nord p.340 il est<br />
fait de peaux de mouton sans doublure, mais orné parfois de larges<br />
bordures en peau de panthère ou en étoffes de laine de couleur. Dans<br />
les villes on porte la même robe en étoffe de laine bleu indigo ou rouge<br />
foncé. C<strong>et</strong>te dernière teinte est la plus estimée. Une robe en laine de<br />
première qualité peut coûter à Lha-sa jusqu'à 400 tan-ka, soit 376<br />
francs. <strong>Le</strong> costume de cérémonie des grands lamas <strong>et</strong> des<br />
fonctionnaires est le costume chinois en soie avec le ma-koa-tzeu. <strong>Le</strong><br />
pantalon n'est pas un vêtement national ; ni les lamas, ni la majorité<br />
des nomades n'en usent. <strong>Le</strong>s gens délicats ont des caleçons à la<br />
chinoise. Quant aux chemi<strong>ses</strong>, les raffinés en portent seuls, soit en<br />
indienne ou le plus souvent en une sorte de soie du Népâl, dite bouré<br />
(bou-ras), très grossière, que j'ai toujours vue grise, mais dont je n'ai<br />
jamais pu connaître la couleur originale.<br />
1 V. tome I, pp. 135, 256, 295, 310, 329.<br />
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