23.06.2013 Views

Le Tibet et ses habitants - Chine ancienne

Le Tibet et ses habitants - Chine ancienne

Le Tibet et ses habitants - Chine ancienne

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.

<strong>Le</strong> <strong>Tib<strong>et</strong></strong> <strong>et</strong> <strong>ses</strong> <strong>habitants</strong><br />

mois de septembre : à c<strong>et</strong>te époque l'eau est considérée comme douée<br />

de propriétés surnaturelles, tout le monde se baigne dans les rivières,<br />

croyant ainsi obtenir une longue vie. Un autre dieu ancien, ayant aussi<br />

une forme d'animal, est le Vent-cheval (loung-sta=rloung-rta) qui est<br />

peint sur d'innombrables banderoles flottant à l'air. Ce Pégase tibétain,<br />

que les Bouddhistes ont chargé des trois joyaux précieux de la bonne<br />

loi, paraît être une personnification du vent qui galope dans l'espace,<br />

soufflant tour à tour le bonheur <strong>et</strong> le malheur. Lorsqu'un ouragan<br />

s'élève, les lamas lancent en l'air une foule de feuilles de papier portant<br />

l'effigie du Vent-cheval, afin que le dieu, agréant l'hommage, s'apaise<br />

<strong>et</strong> cesse de m<strong>et</strong>tre les voyageurs en danger 1 . <strong>Le</strong>s corps célestes<br />

entrent pour une moindre part dans les préoccupations religieu<strong>ses</strong> des<br />

indigènes bien qu'ils croient à leur influence sur la destinée, mais<br />

l'astrologie, qui est très pratiquée, est de source chinoise ou hindoue.<br />

De même qu'en <strong>Chine</strong>, on porte un saint respect au lièvre, auquel les<br />

chasseurs ne touchent jamais, il est probable que c<strong>et</strong> animal est lié à<br />

un culte lunaire. Au mois de décembre 1893, nous avons assisté à la<br />

fête des lanternes ou plutôt des lampes, connue en <strong>Chine</strong> comme au<br />

<strong>Tib<strong>et</strong></strong>. <strong>Le</strong>s pauvres pâtres des bords du Nam ts'o allumèrent la nuit dans<br />

leurs tentes toutes les lampes de beurre qu'ils avaient à leur<br />

disposition ; c<strong>et</strong>te cérémonie, dans son humble simplicité, nous montra<br />

mieux qu'une fête fastueuse de grande ville la profondeur de la<br />

superstition qu'elle manifestait. L'obj<strong>et</strong> en est de réclamer le r<strong>et</strong>our du<br />

p.404<br />

soleil <strong>et</strong> de prier pour le triomphe de la lumière menacée par les<br />

ténèbres hivernaux. <strong>Le</strong>s lamas en ont fait la fête de Tsong-k'a-pa ;<br />

mais l'exemple de la <strong>Chine</strong> nous apprend que l'origine en est beaucoup<br />

plus <strong>ancienne</strong>. Dans ce chaos des divinités primitives on a tenté à une<br />

époque plus récente de m<strong>et</strong>tre un peu d'ordre en les rangeant toutes<br />

en deux catégories ayant chacune un chef suprême. <strong>Le</strong>s dieux<br />

terrestres furent soumis à la vieille mère Terre, vêtue de jaune, montée<br />

sur un bélier aux grandes cornes, déesse laide, sombre <strong>et</strong> farouche,<br />

gardienne des portes des gouffres infernaux, qui, s'il s'entrouvraient,<br />

1 Huc en décrivant c<strong>et</strong>te cérémonie en a dénaturé la vraie signification.<br />

92

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!