Dialogue Démocratie Française La Lettre de D&DF - my.weblet.biz

Avec ces SIEG, les secteurs rentables étant invités à être transférés au privé, seule subsistera la
possibilité, à la discrétion de la Commission, de maintenir une activité publique structurellement
déficitaire.
C’est la fin programmée des services publics et l’impossibilité d’en créer au niveau européen.
C’est la raison pour laquelle d’ailleurs, de façon très cohérente, les SP sont déjà l’objet de
démantèlement et de mise aux normes privées, qu’il s’agisse d’EDF, GDF, la Poste, la SNCF, la
RATP.
Autre pilier de nos valeurs républicaines :
La laïcité
La Constitution aborde franchement le sujet : art : 2, 52 et 70 qui à eux 3, constituent un
démantèlement des principes fondamentaux de la laïcité en abrogeant la séparation des églises et
de l’Etat, en refusant la distinction entre la sphère privée et la sphère publique et en promouvant le
communautarisme.
Face à cette négation de la laïcité, les partisans du Traité s’empressent de nous rassurer : les
articles anti-laïcs de la Constitution ne s’appliqueront pas à la France, ils s’en sont d’ailleurs enquis
auprès du Conseil Constitutionnel.
L’ennui c’est que l’interprétation du Traité par le Conseil Constitutionnel n’est absolument pas
opposable aux juges européens comme le reconnaît lui-même le Conseil Constitutionnel en disant
que, in fine, il appartiendra aux juges européens de se prononcer en dernier ressort.
Il n’y a donc aucune garantie quant à la préservation du principe sur lequel repose notre république.
Supposons, néanmoins, que ces art anti-laïcs ne s’appliquent pas à la France.
En quoi cela justifie-t-il que nous acceptions que la Constitution de l’Europe refuse à nos
compatriotes européens ce que nous considérons comme une avancée fondamentale des droits de
l’homme ?
La laïcité n’est pas une simple tradition française comme ses 400 fromages, son PMU et ses petites
femmes du lido.
C’est une valeur fondamentale, à vocation universelle, destinée à protéger la liberté de toutes les
femmes et de tous les hommes, partout dans le monde, et bien évidemment d’abord en Europe.
La laïcité représente un modèle universel d’émancipation, un modèle que les républicains pensent
supérieur à d’autres modèles, en particulier au modèle anglo-saxon et communautariste.
Par quelle aberration croit-on qu’il suffit de nous dire, de manière d’ailleurs totalement infondée, que
la France pourra garder sa laïcité pour que nous acquiescions à ce que le modèle contraire soit la
règle commune au sein de l’Union ?
A quoi bon faire une Constitution si ce n’est pas pour y défendre les principes auxquels nous
croyons ?
Ce renoncement à défendre pour l’Europe une valeur aussi essentielle m’apparaît en soi comme
une raison suffisante de rejet du texte.
C’est grave pour les citoyens de notre pays, pour ceux d’Europe et pour les citoyens du monde qui
croyaient, comme l’histoire leur a enseigné, en la vocation universelle du message de la France.
C’est grave particulièrement pour les femmes.
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