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Altesse, Chère Corinne, BB AA FF & SS, Mes Chers Amis, Allocution de Christian Huglo Secrétaire Général de Dialogue et Démocratie Française Président de la Commission Institutions Cette première réunion de notre Club consacrée au Traité Constitutionnel sur l’Europe sera exemplaire grâce aux orateurs et grâce à nous tous si nous respectons les règles que, par éthique, et dans notre pratique, nous nous imposons. Nous savons que nous n’avons pas à chercher à nous convaincre les uns les autres mais uniquement à nous comprendre. Nous savons, ensuite, que les mobiles qui poussent les hommes à l’action importent moins que les buts vers lesquels ils tendent. Nous savons, encore, que celui qui se laisse aller à vouloir définir la vérité cesse, de ce fait, de la chercher. Ici, le sujet que nous devons traiter est éminemment dangereux, non pas parce qu’il est sur la place publique, non pas parce qu’il est entre les mains des médias ou des hommes politiques, mais tout simplement, parce qu’au sens propre du terme, il est mal traité. Le Professeur Didier LINOTTE nous exposera combien il est original et sans exemple de parvenir à la Constitution par un Traité. 4
D’autres intervenants nous exposeront sans doute que le texte est indigeste, insupportable et incompatible avec l’idée que nous nous faisons d’une Constitution : acte fondateur, acte fondamental, pierre angulaire de tout un système juridique ; d’autres nous indiquerons peut-être qu’il faut viser le long terme et voir à travers des constructions lourdes se dessiner malgré tout, des solutions pour l’avenir. Mais si chacun peut en faire la constatation : les choses vont mal et les discours passent mal ; il convient d’en rechercher les raisons et je souhaiterais partager les trois éléments de mon analyse avec vous. - Le premier est qu’en définitive, que l’on soit partisan d’un point de vue ou d’un autre, la passion semble avoir rejoint un camp ; il paraît bien étrange que pour défendre le OUI, il soit nécessaire de faire appel à un membre du Conseil Constitutionnel, un ancien Premier Ministre ou un ancien Président de la Commission. Pourquoi les choses n’ont-elles pas été présentées naturellement ? Pourquoi n’ont-elles pas été présentées progressivement ? Sans doute parce que le moment auquel la question est posée est inadéquat et a été probablement choisi aussi à des fins à court terme par de grands Partis qui sont tombés d’accord sur ce point. - En second lieu, s’il y a un vrai débat sur l’Europe, le débat qui existe aujourd’hui reste pollué par les arrières pensées qui devraient rester en arrière. Quand les arrières pensées viennent en avant, qu’elles deviennent premières et que l’on pratique systématiquement le double discours, l’on finit par assister, sur le terrain politique, à une redistribution de carpes issues de croisements avec des lapins. Ainsi, une confusion plus ou moins volontaire, règne sur le dossier Europe, le discours est épars, et nous laisse à penser que ce qui se cache à l’extérieur est, en fin de compte, un besoin de changement profond dans la vie politique et de nos Institutions. A cet égard, la Commission « Institutions » se réunira le mercredi 1 er juin à 18 H 00, 40 Rue de Monceau pour entendre et voir développer l’excellente proposition de Denis BLANCHARD-DIGNAC sur la nécessité d’une réforme de la Constitution avec un véritable statut de l’opposition. Revenons-en au sujet et, en troisième lieu, après deux motifs de désolation, retrouvons un motif d’espoir : Il est un fait que tout doucement, et de façon progressive, les Français semblent avoir trouvé, malgré le manque de crédibilité des chantres du OUI ou du NON le goût de la discussion sur l’avenir et sur les institutions. Saisissons cette chance. Sortons du discours habituel ; tirons l’essence et la substance du sujet et communiquons les fruits de notre méthode de travail à l’extérieur. Les orateurs voudront bien, comme je leur ai demandé, selon, bien entendu, la nature du sujet qu’ils auront à traiter, se placer, non pas dans la perspective de l’immédiat, mais dans le moyen, et surtout le long terme, et aussi pas seulement au niveau de la France mais au niveau de l’Europe et du Monde. Pour moi, c’est sur le plan des valeurs qu’il convient de se placer, en se rappelant le message de Pic de La Mirandole dans « de homini dignitate». 5
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