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Dialogue Démocratie Française La Lettre de D&DF - my.weblet.biz

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Je voudrais dire à ces amis, comme à vous tous : ce n’est pas un sentiment <strong>de</strong> gêne, <strong>de</strong> culpabilité<br />

ou <strong>de</strong> honte que vous <strong>de</strong>vez ressentir parce que vous n’avez pas lu ce texte, que vous n’avez pas<br />

fini <strong>de</strong> le lire ou que l’ayant lu, vous ne l’avez pas bien compris : c’est un sentiment <strong>de</strong> colère, cette<br />

colère que nous ressentons tous légitimement quand on s’aperçoit qu’on se fiche <strong>de</strong> nous.<br />

Car ce texte, par sa structure, sa longueur, son vocabulaire, son opacité, ses obscurités, ses<br />

contradictions, est illisible.<br />

Et il l’est sciemment.<br />

Ce document est fait pour être approuvé sans être lu,<br />

Une Constitution. doit pouvoir être lue par tous, comprise par tous, pour pouvoir être approuvée ou<br />

rejetée en connaissance <strong>de</strong> cause. C’est la base même <strong>de</strong> la démocratie.<br />

Plus encore que son élaboration et sa forme, c’est le contenu <strong>de</strong> ce projet qui porte atteinte encore<br />

plus gravement à la démocratie.<br />

Dans son contenu<br />

Une Constitution, démocratique fixe en termes clairs et simples, les règles du jeu.<br />

Quel jeu ? Celui du choix <strong>de</strong>s politiques par les électeurs au gré <strong>de</strong>s échéances électorales qui<br />

ponctuent naturellement la vie politique démocratique.<br />

Car une Constitution démocratique n’est, par nature, ni <strong>de</strong> droite, ni <strong>de</strong> gauche : elle doit rendre<br />

possible le débat politique, en lui fixant <strong>de</strong>s règles consenties par tous<br />

Ce TCE ne respecte pas ce principe démocratique <strong>de</strong> base, celui <strong>de</strong> la neutralité politique, en<br />

introduisant une partie III, qui détaille, avec un luxe <strong>de</strong> précisions incroyables et une force juridique<br />

contraignante sans précé<strong>de</strong>nt, les politiques qui doivent s’appliquer, en particulier dans les<br />

domaines économiques et monétaires, mais pas exclusivement.<br />

On aboutit à ce résultat consternant d’une constitutionnalisation <strong>de</strong> la politique qui échappe alors,<br />

ipso facto au libre choix <strong>de</strong>s électeurs<br />

Les partisans du projet répon<strong>de</strong>nt que cette partie n’est qu’une compilation <strong>de</strong>s traités antérieurs et<br />

existants qui s’appliquent <strong>de</strong> toute façon.<br />

D’où, poursuivent-ils, l’absurdité <strong>de</strong> vouloir rejeter le traité à cause <strong>de</strong> la partie III, puisque c’est la<br />

seule qui s’appliquera en cas <strong>de</strong> rejet du texte.<br />

Il n’y a donc pas lieu, ajoutent-ils, <strong>de</strong> faire une fixation sur cette partie qui s’applique déjà et qui<br />

donc aurait pu, tout aussi bien, ne pas figurer dans cette Constitution<br />

Le problème, c’est qu’elle y figure, qu’elle représente près <strong>de</strong>s trois-quarts du texte et qu’on nous<br />

<strong>de</strong>man<strong>de</strong> bel et bien <strong>de</strong> l’approuver.<br />

Il doit donc y avoir <strong>de</strong>s raisons.<br />

Cette partie, d’abord, n’est pas qu’une simple compilation : elle a été réécrite, toilettée, actualisée,<br />

enrichie.<br />

Ensuite si elle provient pour l’essentiel <strong>de</strong>s traités antérieurs, ceux-ci ont pour caractéristique, dans<br />

leur écrasante majorité, <strong>de</strong> n’avoir jamais été soumis à l’approbation <strong>de</strong>s électeurs.<br />

C’est par le fameux déficit démocratique toujours dénoncé, jamais comblé, que ces politiques ont<br />

été mises en œuvre, sans le concours <strong>de</strong>s peuples.<br />

Ce qui est en jeu donc aujourd’hui, c’est :<br />

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