Dialogue Démocratie Française La Lettre de D&DF - my.weblet.biz

Il faut le reconnaître, le doute est motivé par la peur de voir ces pays, emprunt d’un libéralisme
nouveau, motivé par un formidable espoir, venir nous concurrencer. Nous qui sommes
confortablement installés dans nos habitudes.
Nous avons aussi peur de perdre un peu de nos souverainetés respectives.
Par contre, nous ne nous indignons pas, quand nous leurs dictons, et malheureusement souvent
avec une certaine arrogance, des règles nouvelles de fonctionnement dans les domaines que je
viens d’évoquer ?
Eux, ont accepté de passer sous nos fourches caudines et nous ont apporté leur confiance.
Tous ces pays, y compris la Roumanie et la Bulgarie, ont les yeux rivés sur nous :
Si nous disons non, pourront-il encore avoir confiance en nous ?
A quoi auront servi leurs efforts ?
Quelle légitimité aurons-nous encore ?
Quelle légitimité aura la France si elle devait s’exprimer par la négative ?
Car, ici encore, il ne faut pas se tromper : Grande puissance ou non, la France souffrira
profondément dans son image, vis à vis de l’ensemble de l’Europe, de l’Europe historique, celle de
1957.
Je sais que vous le savez, mais je tenais à vous confirmer le point de vue du « outsider » que je
suis.
Je reviens maintenant sur le fond du projet de Constitution :
Comme vous tous, je l’ai lu avec attention.
Bien sûr, j’y ai trouvé quelques défauts, j’y ai trouvé quelques articles dans la partie 3 qui sans doute
n’avaient rien à voir dans une constitution.
Mais surtout, j’y ai trouvé une grande idée, très en accord avec ma conception d’une Société qui a
atteint une certaine maturité.
J’ai aimé l’équilibre entre ses trois parties, à savoir :
• Son objectif et son cadre,
• La charte des droits fondamentaux :
Dignité, Libertés, Egalité, Solidarité, Citoyenneté, Justice
• Son fonctionnement
Souvent en lisant les articles, j’ai senti au fond de moi un doute :
Moi, luxembourgeois, que vais-je devenir ?
Il faut comprendre que la devise luxembourgeoise est : "Nous voulons rester ce que nous sommes".
Ce sont mille ans d’histoire et d’aléas que nous remettons en question.
Vous comprendrez donc que la question de la souveraineté, nous nous la posons.
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