Dialogue Démocratie Française La Lettre de D&DF - my.weblet.biz

Brésil rendent indispensable à la fois pour des raisons politiques et des raisons économiques un
renforcement du poids de l’Europe
- pour des raisons économiques : poids des multinationales, le refus de l’organisation de la
compétition entre Etats au sein de l’Europe, la nécessité de disposer d’une entité puissante
capable de négocier et d’imposer aux multinationales
- pour des raisons politiques : la seule manière de jouer dans la cour des Grands est de
constituer un ensemble politique cohérent et puissant face aux Etats Unis et au reste du
monde - La seule manière de traiter les défis majeurs qui sont là : terrorisme, crise
écologique, mafias et argent sale consiste à disposer d’une structure puissante et organisée
dont les pouvoirs ne se limitent pas à l’organisation d’un grand marché.
I.3 La disparition de facto du poids des Etats Nations.
Derrière le débat sur le projet européen, c’est en réalité le débat sur la place de la France dans le
monde qui est posé. Il est sans doute regrettable que la France n’occupe plus la place qui était la
sienne ni au plan diplomatique, ni au plan économique, ni même et c’est plus grave encore au plan
moral. Entre affaires, soutien à des régimes pourris et opérations douteuses en Afrique, régressions
démocratiques dans le fonctionnement de nos propres institutions, la France n’a plus le
rayonnement dont elle pouvait autrefois se parer.
Les souverainistes et les partisans du FN ont de toujours soutenu une vision anti-européenne au
nom de la France. Mais aujourd’hui, le débat est beaucoup plus large car il traduit la peur de la
dilution dans l’espace européen et la peur de la perte de notre identité. Mais, est-il concevable qu’un
peuple qui représente aujourd’hui 1% de l’ Humanité, demain, 0,7% prétende peser directement sur
les affaires du monde. Quel est notre poids face aux géants – y compris d’origine française- pour les
contraindre à produire en France ? Quel est notre poids face à la Chine ? Imaginerait-on que seuls
nous mettions des quotas d’importation sur le textile tout en croyant pouvoir continuer à vendre des
Airbus ou des TGV ?
En réalité, nous avons un deuil à faire et un projet au sein de l’Union à faire aboutir : faire en sorte
que l’influence française soit au moins égale à l’influence allemande ou anglaise. Nous en sommes
loin.
I.4 L’utopie d’une France souverainiste.
Imaginons que la France soit sortie de l’Europe comme l’y invitait les amis de M.Chevénement en
1983, ou ait voté non à Maastricht ou encore ait laissé l’Europe se développer sans elle.
Certes, l’euro a coûté très cher au consommateur. Mais quel serait aujourd’hui la valeur du franc
avec les déficits abyssaux qui sont les nôtres ?
Certes, nous avons perdu les deux tiers de notre population agricole. Mais quel serait le niveau de
vie de nos agriculteurs sans la PAC ?
Certes, l’Europe libéralise les services. Mais les principaux bénéficiaires ne sont-ils pas nos grandes
entreprises nationales qui gèrent les services européens ?
En définitive, sur le plan économique, il est probable que l’Europe nous a protégés et c’est
probablement cette protection qui nous a permis de nous offrir le luxe de ne rien réformer pendant
que les autres s’adaptaient.
Le chômage endémique dont nous souffrons n’est pas du à l’Europe mais aux particularités
françaises. C’est précisément les gouvernements successifs, qui pour masquer leur incapacité, ont
fait porter à l’Europe le poids de leurs échecs. Et ont convaincu les Français que tous leurs maux
venaient des technocrates de Bruxelles qui ne sont que 25000 pour 350 millions de personnes alors
qu’il y a 3,5 millions de fonctionnaires pour 60 millions de Français !
Enfin, sur le plan de la démocratie participative, de l’information du public, de l’égalité des droits, de
l’environnement les seuls progrès accomplis en France l’ont été grâce à l'Europe !
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