Edition Spéciale - Horizons

1213 Législatives Du
TIZI OUZOU
Une ambiance
bon enfant
Comme il est de coutume dans la wilaya de Tizi
Ouzou, la participation au scrutin du 10 mai a été
une nouvelle fois bien timide. En effet, les bureaux
de vote n'ont pas enregistré l'engouement attendu,
du moins en matinée. Et pour cause, à 10 heures,
sur les 648.854 inscrits, seuls 12.996 se sont exprimés,
à travers les 1.194 bureaux de vote, soit seulement
2% de votants. Un chiffre qui grimpera
quelque peu pour atteindre les 7,95% à midi, soit
38.588 électeurs de plus par rapport au premier
sondage de 10 heures. Un taux qui passera à
12,72% vers les coups de 16 heures, soit 30.956
électeurs de plus qui se sont rendus aux bureaux
de vote après le déjeuner. Il reste que l'ambiance
du scrutin au niveau des bureaux de vote visités
était bon enfant. Des bureaux où les représentants
des candidats n'ont guère été nombreux. En effet,
sur les 1.175 et 5.165 prévus respectivement au
niveau des centres et bureaux de vote, il n'y avait à
l'ouverture de ces derniers que 285 (24,24%) pour
les centres et 1.139 (22,10%) pour les bureaux. En
termes de vote, il faut dire qu'à la mi-journée,
seules 10 communes avaient dépassé la barre des
10% dont Tirmitine et Aïssi Youcef qui affichaient
respectivement 12,58% et 12,41% alors que le cheflieu
est resté dans la moyenne de la wilaya avec
seulement 7,2%. Il reste que les habitués des élections
ont manifesté leur désir d'accomplir leur
devoir civique dès l'ouverture des bureaux. Et ce,
comme nous le dira ce citoyen à la retraite et
ancien condamné à mort de la Révolution. «Il est
de mon devoir en tant qu'Algérien d'accomplir ce
devoir que la France nous a interdit», dira-t-il
avant de se livrer à cette confidence : «Aucune liste
ne m'a convaincu, c'est pourquoi j'ai voté blanc,
mais j'ai voté», en exhibant sa carte d'électeur. C'est
aussi le cas de cette femme septuagénaire qui a
gardé bon pied bon œil malgré le poids des ans.
«Je vote pour mon pays et je vote parce que je suis
fière d'être algérienne.» Le scrutin s'est déroulé
dans des conditions normales même si certaines
formations avaient émis des réserves. A l'image du
MMND qui avait contesté que la disposition des
listes au niveau de certains bureaux de vote avait
été modifiée. «Nous avons convenu avec la
Commission de wilaya de maintenir le même ordre
que celui du tirage effectué pour l'affichage, mais il
se trouve que dans certains bureaux, nous avions
noté que la disposition avait changé alors que nous
avions axé notre campagne notamment en direction
des personnes analphabètes. Notre liste, qui
est à la 7 e position, s'est retrouvée avec le nouvel
alignement noyée au milieu des autres listes pénalisant
de ce fait notre liste», nous dira Salah Tiza, le
tête de liste du MNND, qui a aussi relevé que «le
nombre de bulletins pour certains partis comme le
FLN, le MNE et El Karama étaient de moindre
épaisseur par rapport aux autres listes». Aussi,
d'autres représentants de parti ont signalé que des
nouvelles affiches et des banderoles et même des
rassemblements ont été enregistrés près de certains
centres de vote. Interrogé sur ces réclamations, le
président de la Commission de wilaya de surveillance
des élections, M. Hamid Malki, reconnaîtra
le bien-fondé des ces réclamations notamment
pour ce qui est de la disposition des listes et des
nouvelles affiches et banderoles. «Mais nous avons
rapidement diligenté des équipes qui ont paré à
cette situation, mais il n'y a pas de quoi en faire un
sujet de polémique». Et d’ajouter : «Nous avons
accordé des accréditations à tous les partis pour
qu'ils soient présents au niveau des centres de
vote, mais il se trouve qu'ils n'ont pu couvrir ne
serait-ce que la moitié des centres.»Ainsi donc,
selon l'administration et les commissions de surveillance
et de supervision des élections, le scrutin
dans la wilaya de Tizi Ouzou s'est déroulé dans de
bonnes conditions même si la veille au niveau de
la localité de Illoula Oumalou et en réponse à un
affichage non signé, des jeunes lycéens avaient
tenté d'enclencher des émeutes mais sans résultat.
Après avoir brisé des vitres du siège de l'APC et
brûlé des pneus, les jeunes se sont rapidement dispersés
et le scrutin dans cette localité s'est bien
déroulé.
n Rachid Hammoutène
HORIZONS • Vendredi 11 Mai 2012
Au niveau du boulevard
Bougara à El
Biar, l’école primaire
Mohammed Hacène
Fédhala faisait office
de centre de vote pour
la gent féminine seulement.
Il est 9h15 minutes. Quelques
femmes en compagnie de leurs enfants
commencent à investir le lieu.
Désorientées, elles demandent
quelques renseignements à l’agent rencontré
à l’entrée de l’établissement.
Pour plus de précisions, celui-ci fera
appel à la responsable du centre en
question. Il s’agit de la directrice de
l’école, M me Bouchama.
Toute ravie, la responsable a
accueilli les votantes avec joie. Pour
elles, c’est «plus un exemple pour leurs
enfants».
Selon M me Bouchama, le dernier discours
du président de la République,
M. Abdelaziz Bouteflika, a vivement
encouragé la population à se présenter
aux urnes. Selon elle, il faut s’attendre
à plus de participation l’après-midi
parce que les femmes s’acquittent de
leurs tâches ménagères avant le matin.
A Ben Aknoun, au niveau de l’établissement
scolaire El Moumen, tout
laisse croire que les votants ne sont
pas venus en masse. A 9h45, les agents
mobilisés et ceux chargés de l’administration
occupaient la cour de l’école
pour profiter des bienfaits du soleil.
Seul un homme d’un certain âge s’est
présenté à cette heure-ci. Saïd, 65 ans,
est venu voter. Aux alentours de 9h55,
près d’une vingtaine de votants se sont
présentés au centre de vote. «C’est
l’heure des braves», dira l’un des
votants. Il a même souhaité d’être pris
en photo. Selon M. Abdennour
Chachou, chef du centre de vote El
Moumen, le vote s’est déroulé dans un
climat très détendu. «Ce sont beaucoup
plus les personnes âgées qui se
sont présentées la matinée pour voter»,
a-t-il constaté.
À l’établissement Massinissa de la
commune de Bab El Oued, 35 personnes
avaient déjà voté à avant 10h45.
ALGER
10 Mai 2012
C’EST SOUS UN CIEL PRINTANIER QUE LES ALGÉROIS SE SONT PRÉSENTÉS HIER,
AUX DIFFÉRENTS BUREAUX DE VOTE DE LEURS COMMUNES RESPECTIVES. UNE
VIRÉE AU NIVEAU DE QUELQUES ÉTABLISSEMENTS TRADUIT LARGEMENT
Le beau temps
aidant. Mais aujourd’hui,
c’est jour de
vote, un événement
que tout le monde
attend, tant le suspense
a été bien nourri par la
L’AMBIANCE QUI Y RÉGNAIT.
«On espère cette fois-ci quelque chose
de nouveau», dira une jeune dame.
Selon le chef du centre, 10 bureaux
ont été mobilisés pour accueillir les
votants. Ils ont été encadrés par 70
agents et cinq administrateurs. Ici,
forte affluence a été remarquée en fin
de matinée.
2.000 CITOYENS N’ÉTAIENT
PAS INSCRITS SUR LES LISTES
ÉLECTORALES
A l’école El Istiklal, à Alger-Centre,
sur les 3.350 inscrits, 55 votants ont
marqué leur passage entre 8h00 et
10h30. M. Abderrahmane Saif, le chef
du centre, a souligné que «pour le bon
déroulement de cet évènement, 8
bureaux ont été mobilisés, 40 agents
ont assuré l’encadrement à raison de 5
agents par bureau». A 14h30, 286 inscrits
ont voté. «Le taux est faible», a
constaté Youcef, présent dans un
bureau de vote. Selon le même responsable,
«plus de 2.000 citoyens n’ont pas
trouvé leurs noms inscrits sur la liste
électorale pour la circonscription
d’Alger-Centre».
Même constat au niveau du centre
de vote
d’El Miraadj où plusieurs personnes
sont venues se plaindre parce que leurs
noms ne figuraient pas sur la liste. «Je
ne voterai pas si mon nom n’est pas
inscrit», s’est révoltée une femme dont
le nom faisait l’objet d’une recherche
sur la liste informatisée du bureau en
question. Selon Farid. le chef de ce
centre, le problème est dû au fait que
certains citoyens n’ont pas voté lors
des dernières éditions. «C’est à la commission
installée au niveau de l’APC
de se charger de la révision à chaque
évènement pour confirmer les personnes
ayant participé et rappeler
celles qui souhaiteraient renouveler ou
confirmer leurs inscriptions», a-t-il
expliqué. Sur les 4.890 inscrits au
niveau de ce centre, un quart a voté,
selon les statistiques avancées à 14h40.
De même au centre de vote El
Mouahidine «ex-Négrier ».
n Rym Harhoura
7h 45 mn. M me Dahbia Bachir Bey, la directrice de l’école primaire
«Forêt de Bainem», vient d’inspecter les sept bureaux de vote pour
la dernière fois.
La veille, les classes ont été aménagées pour recevoir les votants.
Les bulletins de vote des 36 partis bien alignés et les places des
superviseurs bien disposés. 8 heures. Comme si elle devait recevoir
les élèves, elle a actionné la cloche pour signifier aux 49 encadreurs
de prendre chacun son poste et de commencer le travail. Les
citoyens de la commune de Hammamet ne semblent pressés pour
aller accomplir leur devoir électoral.
Dans les 7 bureaux, on attend. Vers 8 heures 30 minutes, une poignée
de dames et de jeunes filles arrivent sur les lieux. Mounia vote
pour la première fois. Un cousin à elle est candidat. «Il nous a tellement
tarabustées que nous avons accepté», dira-t-elle. Sa mère
qui l’accompagne n’a raté aucune élection. «Je vote car c’est un acte
citoyen même si je mets dans l’urne un bulletin blanc», affirme-telle
avant d’ajouter d’ajouter : «C’est de cette façon qu’on lutte
contre la fraude.» A 9 heures précises, le taux de participation était
de 2,3%. La directrice et chef du centre rappelle qu’elle s’attend à
un rush vers l’après-midi pour les femmes, une fois le déjeuner
préparé.
Plus loin, toujours dans la même commune, à l’école primaire
«Le Phare», «la participation est timide», nous confie Mouloud
Edition Spéciale
Photos: Fouad S.
LES PERSONNES AGÉES
AU COUP D’ENVOI
Photos: Fouad S.
Photos: Fouad S.
Zibra, directeur de cet établissement et chef de ce centre de vote. Le
nombre de votants est de 10.480. A 9 heures30, seulement 141 personnes
ont voté. Pour ce responsable, «le plus grand nombre de
votants est attendu dans l’après-midi». Une citoyenne s’est plainte
du grand nombre de bulletins (36) qu’elle doit prendre pour ne
choisir, au final, qu’un seul. En parfait pédagogue, il lui explique
que cette opération est nécessaire, et dans l’isoloir elle peut mettre
le bulletin de son choix dans l’enveloppe. Peu après, ce responsable
a reçu un couple du haut panel des Nations unies. Ayant visité les
bureaux et le déroulement des élections, ces observateurs se sont
abstenus de répondre à nos questions. Sur notre insistance, le
couple nous a remis un communiqué de presse signé par leur chef,
Amara Essy.
10h. A l’école primaire «Ibn Khaldoun» de Aïn Benian,
Mohamed Megherbi, un retraité de l’Education, est en train de communiquer
les résultats à la commune. Sur les 9 bureaux dont il est
À L’EST D’ALGER, DE AIN TAYA À LA MARSA
LE VOTE SERA
«NOTRE PREMIER ACTE
DE DÉFENSE POUR CE PAYS»
rumeur, la vox populi et les
médias surtout via le net. «Votera,
votera pas ?» Sur le chemin, à
l’entrée de la ville d’Ain Taya,
c’est Hai Rmel, devant l’école
Houari Boumediene, les bureaux
sont déjà ouverts. C’est l’occasion
d’engager une première discussion
avec des jeunes gens. «Alors,
il y a de la chaîne ?» dis-je comme
entrée en matière. «Vas voir» me
répond, l’un deux en écrasant sa
cigarette. «Moi, je suis venu
accompagner le vieux qui se
déplace difficilement, le reste ne
me concerne pas». On enclenche
une longue discussion sur le droit
de vote, la participation de la jeunesse,
j’ai l’air de prêcher dans le
désert. Le vieux arrive après avoir
accompli son devoir et nous surprend
à nous «chamailler». Il me
prie de ne pas trop insister sur le
sujet qui est «un thème constant
de friction entre nous», me confiet-il.
«S’ils savent ce que nous
avons enduré et les immenses
sacrifices accomplis par nos chouhada,
pour ce pays.» Et d’ajouter :
«Le Président, hier (ndlr, à Sétif le
8 mai) m’a donné la chair de poule
lorsqu’il a demandé à ces jeunes
«de faire attention, de ne pas
lâcher le pays, c’est qu’il y a danger
et nous devons être vigilants,
car nous avons beaucoup souffert
pour nous laisser conter une nouvelle
fois», dit-il. Le vote sera
«notre premier acte de défense
pour ce pays» ajoute-t-il en nous
quittant, satisfait d’y avoir contribué.
Côté femmes, elles viennent
par petits groupes, certaines nous
évitent, par pudeur, mais nous
réussissons à prendre contact avec
une dame d’un certain âge. Au vu
du badge et de la photo, elle nous
prend pour des officiels, elle nous
lance à la cantonade : «Celui qui
n’accomplit pas son devoir n’aime
pas son pays, je le fais pour le
Président, il nous a sortis de la
misère, de la hogra, il nous a
donné des logements… Je suis sûr
qu’il le fera aussi pour ceux qui
n’ont pas encore trouvé du tra-
À L’OUEST D’ALGER
JAMAIS, CETTE RÉGION QUI
HABITUELLEMENT EST
ENCOMBRÉE, LA CIRCULATION
N’A ÉTÉ AUSSI FLUIDE. ET PLUS
PARTICULIÈREMENT, CE JEUDI.
DE AIN TAYA À LA MARSA, DEUX
VILLES CÔTIÈRES, LA GRASSE
MATINÉE QUAND ELLE VOUS
TOMBE DU CIEL EST BÉNIE.
vail», poursuit-elle en pressant le
pas. Elle nous montre sur sa main,
le chiffre (la liste) pour lequel elle
a voté. Un exercice difficile pour
bon nombre d’entre eux tellement
les listes sont nombreuses… Nous
décidons de changer de décor et
nous optons pour la ville. A l’entrée
d’Aïn Taya, un groupe de
jeunes nous surprend. «C’est la
presse, c’est la presse» et les
langues commencent à se délier.
Ce sont eux qui font le premier
pas, ils ont beaucoup de choses à
dire. «Ecoute mon frère, nous,
nous votons par respect au
Président, les autres, on les
connait pas ; si c’était pour le
maire, à la rigueur, je connais son
bureau pour le moindre problème».
«Qu’est-ce qu’ils nous
apportent ces gens», dira un autre.
L’un d’entre eux plus agressif se
demande «où sont-ils lorsqu’on
veut les voir pour défendre notre
cas, pour le relogement, pour les
dossiers d’emploi ?»
LE NOMBRE DE SALLES
A DOUBLÉ POUR
«NE PAS LAISSER LES GENS
TROP ATTENDRE».
Apparemment, les législatives
n’ont pas la même saveur, du
moins chez la catégorie des
jeunes, les enjeux sont différents.
Un quadragénaire avance vers
nous. Notre ami n’est pas du
même avis. On apprendra qu’il est
militant d’un parti, et bien que
son nom n’ait pas figuré sur la
liste de candidature, cela n’a pas
entamé son enthousiasme. Il nous
parle de ce «nouveau départ», de
la responsabilité de « peser dans
les grandes décisions qui vont être
prises dans le sens de la transformation
démocratique, etc.» Pour
ce dernier, s’il y a aujourd’hui,
dans la course, des partis connus
pour leur «refus constant de cau-
Le vote dans le calme
responsable, la participation reste, pour l’heure, faible. Au CEM
Ben Badis, 2.507 électeurs sont inscrits et dispatchés dans 6
bureaux. A 11 heures, le taux de participation enregistré est de
11,36%, selon le chef de centre, M. Abdelhak Bendridi. Il affirmera
que, selon son expérience de chef de centre, «les citoyens viennent
tard dans l’après-midi pour voter». Dans les bureaux, un calme plat
règne en maître. Soudain, l’ambiance a été «ravivée» par l’arrivée
d’un couple de la mission d’observation de l’Union africaine (UA).
Malgré notre insistance pour une interview ou des impressions sur
le déroulement des législatives, le couple s’est contenté de remettre
un communiqué de presse signé par S. E. M. Jean Ping.
Au niveau de l’école primaire de la commune de Aïn Benian
«Les frères Damardji», le chef du centre, Mansour Abdelmoutalib,
est en train d’aider un centenaire à accomplir son devoir électoral.
«Il n’a raté aucune joute électorale», dira-t-il non sans un brin de
fierté. «Tout le monde l’attend comme une baraka», a-t-il ajouté.
tionner le simulacre» c’est que
cette fois-ci «c’est plus sérieux»
assène-t-il à ses interlocuteurs que
nous sommes. Au collège «Nasr»,
qui signifie «la victoire», on a
vaincu le spectre de l’abstention.
A midi, c’est «un taux de 20 % qui
se dégage», selon les estimations
du responsable du centre. Une
délégation d’observateurs de
l’UE, venait juste de quitter les
lieux. Dans certains bureaux, si on
ne voit pas beaucoup de monde,
c’est parce que tout simplement le
nombre de salles a été doublé,
pour ne pas laisser les gens trop
attendre.
Il y a eu malheureusement des
cas, où «des jeunes ont dû
rebrousser chemin pour ne pas
subir la corvée de la file»
témoigne un chef de bureau.
Encore une halte, c’est fois-ci à
Zerzouria, à l’entrée de la
Commune de la Marsa (ex-Jean
Bart), des messieurs bien épinglés
lancent à tout va des «salamalikoum».
Ce sont «des candidats»,
nous dit-on. Certains par politesse
répondent à leur salut tout en évitant
de s’en approcher, d’autres se
montrent ulcérés devant tant
d’opportunisme. «On ne les
connait même pas», déclare le voisin
de table… Au Collège Ourida-
Medad de La Marsa, la cour
grouille de monde, les gens communiquent
difficilement, le thermomètre
est à son apogée et certains
cherchent déjà des coins
ombragés pour se rafraîchir ; la
pause-déjeuner n’est pas loin.
Nous avons juste le temps de voir
un jeune glisser l’enveloppe dans
l’urne. «C’est pour la première
fois» reconnait-il. Il essaie vainement
d’enlever avec une serviette
en papier l’encre sur son index.
C’est «un beau souvenir, pour
cette première» dit-il un peu intimidé.
En face, les scrutateurs et les
délégués de partis se regardent,
en «chiens de faïence». Plus tard,
ils briseront le glacis, l’un demandant
à l’autre de «faire attention
pendant son absence», le temps de
passer un coup de fil ou autre.
n K. Daghefli
BLIDA
Le discours
de Bouteflika
booste les
Blidéens
C’est par une journée ensoleillée et un
calme plat que les électeurs de la
wilaya de Blida ont commencé timidement
à prendre le chemin des
bureaux de vote. Au bureau de vote
de Ben Achour Blida, on annonce déjà
une infraction. Les bulletins de vote
du parti FLN sont introuvables. Il fallait
attendre jusqu'à 11h du matin
pour que l’on ramène les bulletins.
Une autre infraction a été enregistrée
dans le même bureau où le parti des
jeunes a déposé sur la table ses bulletins
de vote. La commission de surveillance
a vite établi un rapport au
président de la commission pour trancher
dans cette affaire qui a irrité les
militants du FLN. A 9h 00 du matin,
on annonce le premier taux de participation
qui a atteint les 3,62%.
Dans un bureau de vote à Boufarik,
Lakhdar Allili, un ancien moudjahid,
franchit le seuil de la porte pour
accomplir son devoir électoral avec
fierté et arborant deux pin’s du drapeau
national au veston. «C’est une
journée qui fait appel au devoir électoral»,
estime-t-il, entouré par des
personnes de sa génération et qui
évoquent le dernier discours du président
de la république. «C’est un discours
qui a réveillé la conscience des
gens. J’ai versé des larmes quand je
l’ai entendu», confie Si Lakhdar. Dans
le même bureau de vote, un jeune de
19 ans vient pour la première fois
accomplir l’acte. Pour lui, c’est un
événement même s’il a été de tout
temps indifférent au vote. «C’est le
discours du président qui m’a incité à
venir voter. Tout le monde à la maison
a pris la même résolution»,
explique le jeune homme.
Dans la majorité des bureaux de vote,
les électeurs affichent un certain agacement
face à la nonchalance des électeurs
qui tardent à prendre les 38 bulletins
représentant les candidats. A
Blida, au bureau de vote de l’école
Sidi Yakhlef, un vieux de 81 ans
lance : «Je ferai cet acte jusqu’au dernier
souffle de ma vie», tient-il à préciser
en ajoutant : «Si le taux de participation
atteint plus de 40%, ce sera
grâce au discours du président de la
République qui a enflammé les esprits
et incité les gens à prendre le chemin
de l’urne.» Dans l’après-midi, un
soleil de plomb régnait sur Blida. La
monotonie retombe. Rares sont les
électeurs qui franchissaient le pas des
bureaux de vote. Cette atmosphère
s’estompe à partir de 18h00, quand les
bureaux de vote recommencent à être
fréquentés par les électeurs qui font
grimper le taux de participation à
31,82%.
n Mokhtar Kedada
Dix minutes avant, c’est un citoyen de 92 ans, un natif de Staoueli,
qui est venu voter. Dans ce centre, ils sont 2.466 inscrits. A 11h 30,
242 votants ont été enregistrés et le taux de participation a atteint
9,81%.
12 heures. A Zéralda, au CEM «Chahid Mohamed Khodja», le
directeur de cet établissement et chef de centre, Saad Yacoubi, est
en train de calculer le taux de participation. A 10 heures, il était de
15,34% et à 12 heures, il a grimpé à 45,20%. «Ce sont les militaires
de la caserne avoisinante qui sont venus en masse accomplir leur
devoir électoral», a-t-il indiqué.
12 heures 30. A Chéraga-ville au niveau de l’école primaire
Mohamed-Khemisti, Saïd Zara, directeur de l’établissement et chef
de centre, a déclaré que sur les 4.316 inscrits, 190 citoyens ont exprimé
leur choix. Sans se décourager, il nous affirme que le taux de
4,40% de participation, enregistré à 12h, sera à la hausse dans
l’après-midi. Pour les femmes, il est attendu une affluence après la
prière d’el asr. 13h. Dernière étape au centre des Frères Hachemi à
Chateaunef, commune d’El-Biar.
La directrice et chef de centre n’a pas voulu communiquer
les informations inhérentes à ces joutes électorales. «Sans un ordre
de mission, je n’ai pas le droit de parler aux journalistes», nous a-telle
signifié.
nRabéa F.