Edition Spéciale - Horizons

Edition Spéciale
LégislativesDu 10 Mai 2012
HORIZONS • Vendredi 11 Mai 2012
UN JEUDI PAS COMME LES AUTRES
Les entreprises algériennes
à l’heure du vote
HIER, LES TRAVAILLEURS ONT ÉTÉ APPELÉS AUX
URNES. CERTAINS D’ENTRE EUX ÉTAIENT AU
TRAVAIL. D’AUTRES ASSURAIENT LE SERVICE
MINIMUM, ET CERTAINS N’ONT CARRÉMENT PAS
TRAVAILLÉ. ÉVIDEMMENT, IL N’EST PAS QUESTION
DE RÉDUIRE LE SALAIRE DE L’EMPLOYÉ OU DE LUI
IMPOSER UNE PÉNALITÉ ALORS QU’ILS ONT ÉTÉ
LIBÉRÉS POUR LE VOTE.
sera rémunéré pour sa
pleine journée de travail comme s’il
avait continué de travailler. Dès les
premières heures de l’ouverture des
bureaux de vote, les travailleurs
L’employé
comme ceux de la banque BNA
(Banque nationale d’Algérie) et la Banque Centrale se
présentaient déjà aux urnes, vu que pour la journée
d’hier, le gouvernement a annoncé une autorisation
rémunérée d’absence, réaffirmant ainsi leur attachement
au pays et à son édification. Les femmes étaient
les premières à se déplacer accomplir leur devoir
électoral dans la matinée alors que les hommes fonctionnaires
suivaient en fin de journée. «Ma participation,
en ma qualité de citoyenne algérienne, est le
moindre que l’on puisse donner au pays», indique
Fatma, une jeune dame avant de souhaiter prospérité
et développement à l’Algérie. Pour sa part,
Mohamed, un responsable des chèques au niveau de
la Grande-Poste, a affirmé que les travailleurs de la
Grande-Poste ont travaillé hier par brigade.
Une manière, selon lui, de veiller toujours à participer
aux échéances électorales puisqu’ils tiennent à
l’avenir de leur pays. Le vote a permis aussi à certains
fonctionnaires algériens d’institutions étrangères
à accomplir leur devoir électoral. «Nous avons
reçu une note dans laquelle on nous informait qu’on
avait quartier libre», témoigne Réda, un employé à
l’Institut français d’Alger. Il ajoutera : «La forte
La capitale était, hier, sous haute surveillance.
Un dispositif renforcé a été
mis en place. Le Lieutenant colonel,
Ghali Belksir, commandant du groupement
territorial de la Gendarmerie
nationale d’Alger, a indiqué que 5 000
gendarmes ont été mobilisés dans le
cadre d’un plan spécial élaboré pour
sécuriser 120 centres de vote relevant de
la compétence de la GN. En outre, une
cellule de suivi des élections a été mise
en place pendant la campagne électorale
par la gendarmerie. «Elle est chargée
du recoupement des informations four-
Photo : Fouad S.
affluence des électeurs vers les bureaux de vote est le
fruit des opérations de sensibilisation et d’information
sur l’importance du vote.» L’ambiance conviviale
s’est poursuivie dans les bureaux de vote à Alger,
où de jeunes fonctionnaires de la Chambre de commerce
se sont regroupés pour discuter de l’importance
du vote et du contenu des programmes des candidats.
«J’ai bien suivi le déroulement de la campagne
électorale depuis son lancement», a indiqué Chérif,
un jeune informaticien activant à la Chambre de commerce
avant d’ajouter : «Je me suis informé à travers
Internet et la presse nationale.» Même constat enregistré
et observé au niveau de l’hôpital Beni Messous
et celui de Ben Aknoun, où le service des urgences a
été assuré. Hamid, Yahia et Samir, jeunes médecins
généralistes, martèlent : «Le vote est un devoir et un
droit constitutionnel grâce auquel on participe à la
construction d’une Algérie meilleure.» C’est aussi,
ont-ils dit, «une occasion de rencontrer nos confrères
et marquer notre attachement à notre pays».
Hamid Grine, chargé de communication à Djezzy,
dira : «Les travailleurs de l’entreprise ont travaillé
nis par les unités opérationnelles afin de
les transmettre aux autorités compétentes
et au centre opérationnel régional»,
a indiqué le lieutenant colonel
Kerroud, chef de la cellule de communication
de la GN. «Les gendarmes ont été
déployés depuis mardi au niveau de ces
centres alors qu’un autre dispositif a été
mis en place pour sécuriser l’environnement
et assurer la sécurité des axes routiers
et les lieux publics à l’instar de la
forêt de Bouchaoui et les plages», précise
l’officier supérieur. Le plan comprend
trois volets : la sécurisation des centres,
Photo : Makine F.
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par brigade. Il a été mis une organisation particulière
pour que tous puissent s’acquitter de leur devoir
électoral durant la matinée et/ou l’après-midi suivant
l’horaire de leur shift et le planning établi pour
la circonstance par leurs responsables hiérarchiques.»
Les fonctionnaires de la CAAR de
Didouche Mourad et la CAAT de Bir Mourad Raïs,
eux aussi ayant bénéficié de cette journée chômée et
payée. Ils se sont exprimés après avoir glissé le bulletin
dans l’urne. Ils fondent de grands espoirs sur
cette échéance, souhaitant trouver parmi les futurs
élus, ceux qui prennent en charge leurs préoccupations
en vue de l’amélioration de leurs conditions de
vie. De leur côté, les employés du Métro d’Alger, de
Gulf Bank Algeria et ceux de l’Institut français
d’Alger ont été à leur poste de travail et se sont organisés
pour accomplir leur devoir.
Certains des employés du Métro, rencontrés à la
station de Tafourah, font savoir que la satisfaction
vient de la jeunesse. «Il est important d’avoir des responsables
jeunes.»
n Samira Sidhoum
DISPOSITIF SÉCURITAIRE
DANS LA CAPITALE
Un vote sans incident
l’escorte des observateurs et des urnes et
le maintien de l’ordre. En effet, des unités
spécialisées dans le maintien de
l’ordre ont été mobilisées «pour
répondre à toute éventualité surtout
après le dépouillement des urnes et la
présence de la foule à l’extérieur». Il est
midi au centre de vote à Douéra. Dans
cette commune, les services de la GN
assurent la sécurisation de 12 centres et
77 bureaux. Le chef de compagnie de
Douéra, le commandant Mohamed
Tami précise que les gendarmes assurent
seulement la sécurité des infrastructures.
«Ils n’interviennent que sur réquisition
écrite du chef du centre».
A Birtouta, la GN est chargée de sécuriser
16 centres. Le chef de compagnie
de Birtouta, le commandant Nouredine
Taibi a exposé les grandes lignes de son
plan sécuritaire en coordination avec le
groupement territorial de la GN de
Blida. Les patrouilles mobiles ont été
renforcées ainsi que les barrages fixes.
«C’est un dispositif de prévention»,
explique-t-il. A Zéralda, des observateurs
étrangers ont effectué dans la
matinée des visites aux centres de vote.
Dans cette daïra, les services de la GN
assurent la protection de 127 bureaux de
vote. «600 gendarmes ont été mobilisés
avec des renforts de l’école de la police
judiciaire de Zéralda et des groupement
d’intervention et réserve (GIR)»,
indique le chef de compagnie de la GN
de Zéralda, le commandant Mammeri.
Des brigades cynophiles spécialisées
dans la détection de drogues et d’explosifs
ont été engagées au niveau des
points sensibles.
Dernier point : le centre de vote El
Khelloufi Djillali. Là, survient une altercation
entre le chef du centre et des
membres de la commission nationale
indépendante de surveillance des élections
législatives. «On m’a demandé
d’annuler un vote blanc. C’est une
remarque inexacte», précise le chef du
centre.
n Neila B.