été tiré, en effet, moins d'exemplaires sur peau de ... - Livre Rare Book

Édition originale de la plus grande rareté.
8. VALÈS (Jean de). Virgilo Deguisat, o l’Eneido
burlesco.
Petit in-quarto (165 x 218) maroquin cerise à large grain,
encadrement de fi let doré sur les plats, dos lisse, auteur et
titre dorés, date en queue, coupes et coiff es fi letées, bordure
intérieure ornée d’un encadrement de triple fi let doré,
contreplats et gardes de soie moirée (reliure du XX e siècle) ;
titre, (1) f. (dédicace), 58 pp., (1) f. blanc, 74 pp. (erreur de
pagination sans manque, saut de la numérotation pp. 64
à 67), 68 pp., 75 pp. (erreur de pagination sans manque,
saut de la numérotation pp. 56 à 59).
À Toulouso [Toulouse], de l’Imprimario de Frances Boude,
1648. 4 800 €
L’œuvre abondante et magistrale, dans le domaine des lettres occitanes, de Jean de Valès (Montech, 1593-
1661), est entièrement manuscrite. L’Eneido burlesco (1648) est en fait le seul ouvrage imprimé qui permit
à son auteur d’être connu et apprécié. On n’en connaît que sept exemplaires, conservés précieusement
dans les réserves des bibliothèques publiques (Toulouse, Marseille, Bordeaux, Montauban).
Du personnage nous ignorons l’essentiel de la biographie. Il est diffi cile de croire qu’il ait pu suivre les
armées françaises en qualité d’aumônier lors de la campagne d’Italie, comme on a pu le rapporter ici ou
là. Il semble en eff et n’avoir guère quitté sa ville natale, sinon pour étudier à Toulouse, car il est toujours
cité comme « prestre, docteur ès sainte théologie ».
Le Virgilo Deguisat, ou l’Eneido burlesco est une œuvre d’inspiration burlesque pour laquelle le rire
naît du ridicule où sont plongés les héros de la mythologie gréco-romaine transposés dans le décor
anachronique du « païs moundin » (pays toulousain).
Valès imagine en eff et que les troubles de la guerre d’Italie menée par
Louis XIII contraignent Virgile à quitter son tombeau napolitain
et à se sauver au travers de l’armée française. C’est là que Valès le
rencontre, et que Virgile le conjure de le sauver en le déguisant de
son mieux et de le conduire sous ces habits d’emprunt à Toulouse,
où force gens le tiennent en estime. Dans ce long travail, Valès a suivi
le système de Scarron : les actions héroïques y sont constamment
converties en actions triviales, et le lecteur vient fréquemment se
heurter aux anachronismes les plus criants.
Jean de Valès se rattache à l’école toulousaine, dont le chef de fi le est
l’illustre Pierre Goudouli (1580-1649).
Bel exemplaire, grand de marges, dans une reliure en maroquin
moderne.
Maurières et Passerat, Dix Siècles d’écriture en Tarn-et-Garonne, 290-
91. – Noulet, Essai sur l’histoire littéraire des patois du Midi, pp. 118-141. –
Biographie toulousaine, II, 461-62. – Robert Reboul, Bibliographie des
ouvrages écrits en patois du midi de la France, 442.
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