été tiré, en effet, moins d'exemplaires sur peau de ... - Livre Rare Book

Bel exemplaire de ce livre « total », rare et très recherché en
tirage de luxe.
James Hamilton, Arthur Rackham, l’enchanteur bien-aimé (Éditions
Corentin, 1995).
98. CARROLL (Lewis). Aventures d’Alice au
pays des merveilles. Illustrées par Arthur Rackham.
Petit in-folio (242 x 287) toile blanche décorée sur le premier
plat et le dos de fers spéciaux dorés d’après les dessins de
Rackham, titre doré en tête du premier plat et au dos, tête dorée,
gardes illustrées, non rogné (reliure de l’éditeur) ; faux-titre
avec justifi cation du tirage au verso, frontispice, titre illustré,
2 feuillets non chiff rés (table des matières et des illustrations),
168 pages, 11 planches hors-texte. Quelques légères salissures
sur les plats.
Paris, Hachette, sans date [1908]. 3 500 €
Première édition française illustrée par Arthur
Rackham. Elle comprend 12 illustrations hors-texte en
couleurs (dont frontispice) contrecollées sur canson brun
sous serpentes légendées, trois dessins hors-texte en noir
et onze dans le texte, titre et gardes illustrés.
Un des 250 exemplaires imprimés et numérotés sur papier vergé à la forme (n° 35), seul tirage de
luxe avec 20 Japon.
Après le succès de Peter Pan, Rackham se chargea des illustrations d’une nouvelle édition des Aventures
d’Alice au Pays des Merveilles qui devait paraître chez Heinemann pour la Noël de 1907. Celles de
Tenniel, publiées pour la première fois en 1865, avaient modelé l’histoire dans l’esprit du public, et Alice
fut le premier livre universellement populaire, aux images sincèrement chéries, pour lequel une nouvelle
illustration était proposée. Malgré une critique d’abord réticente, le charme opéra et la réussite de
l’entreprise de Rackham fut reconnue : « Son Alice n’est pas l’héroïne sortie de l’imagination de Sir John
Tenniel ; elle est plus âgée et plus sophistiquée ; mais elle est en même temps habitée par une tendre et
fragile fl amme intérieure qui la porte au-delà du simple charme enfantin… L’imagination infatigable
de Mr Rackham, brodant sur les personnages de Tenniel, ajoute à l’histoire une ombre de mystère et
de rêve… » écrit à l’époque un journaliste du Daily Telegraph. Et l’aquafortiste H.R. Robertson de
renchérir : « Votre délicieuse Alice est vivante et rend par contraste l’Alice de Tenniel rigide comme une
poupée de bois ».
De fait Alice tenait une place privilégiée dans le cœur de Rackham, telle qu’en témoigne une lettre
de 1922 adressée à un inconnu qui lui avait demandé dans quelles circonstances il avait découvert le
roman de Lewis Carroll : « J’ai découvert ce livre de la façon la plus extraordinaire… Nous étions trois
presque du même âge (disons 11, 10 et 9 ans) à qui mon père
nous le lisait à haute voix, et son nom nous devint tout de suite
familier… Il est fort probable que l’amour de mon père pour
cet ouvrage y a beaucoup contribué. Il accompagnait sa lecture
de toute une mise en scène, en chantant les chansons, et tout ce
qui s’ensuit. Vraiment un souvenir qui ne s’eff acera jamais. ».
Totalement investi dans son travail, Rackham soumit la jeune
Doris Jane Dommett, le modèle d’Alice, à de longues séances
de pose, et n’hésita pas à se caricaturer lui-même sous les traits
du chapelier fou (illustration page 84).
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