MANUEL GÉNÉRAL DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE - INRP
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80' Année. N« 18 i l Janvier 1913.<br />
<strong>MANUEL</strong> <strong>GÉNÉRAL</strong><br />
<strong>DE</strong> <strong>L'INSTRUCTION</strong> <strong>PRIMAIRE</strong><br />
JOURNAL HEBDOMADAIRE<br />
<strong>DE</strong>S INSTITUTEURS ET <strong>DE</strong>S INSTITUTRICES<br />
On s'abonne à Paris, chez MM. Hachette et C 19 ,<br />
libraires-éditeurs, boulevard Saint-Germain, 79; dans<br />
les départements, chez tous les libraires ou dans tous les<br />
bureaux de poste.<br />
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FRANCE 6 fr.<br />
UNION POSTALE 8 fr.<br />
Prix du numéro : 10 cent.<br />
Les demandes de changement d'adresse doivent être accompagnées de 5o c. — Les manuscrits non insères ne sont pat rendus.<br />
_ SOMMAIRE =<br />
ÉDUCATION<br />
& ENSEIGNEMENT<br />
Surhomme? (p. 205). 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 R. PÉRIÉ<br />
| Les Relations (p. 206). o UNE DIRECTRICE D'ECOLE NORMALE.<br />
Ecoles et Clochers. (Lettre ouverte) (p. 207). o MAURICE BARRÉS.<br />
' Une Protestation (p. 208). 0 0 0 0 0 0 0 0 0 ANDRÉ BALZ.<br />
LÉGISLATION I Est-il possible de soustraire les Instituteurs à l'influence des Hommes<br />
^ADMINISTRATION I politiques? (p. 209). Par MM. L AU RAINE, RAFFIN-DU GENS, <strong>DE</strong>NYS-<br />
COCHIN, BOUFFAN<strong>DE</strong>AU. 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0<br />
Revue scientifique (p. 211) : I. Pour voir au fond des mers. — 2. Un<br />
VARIÉTÉS I<br />
\<br />
Savant oublié : J.-È. Dumas.—3. Le Mois des Bonbons : Au laboratoire<br />
du confiseur. — 4. Le Roi des Gibiers. — 5. Les Poisons A la mode. —<br />
6. Au Sahara. — 7. Bienfaits du Miel. 0 0 0 0 SAINT-GILLES.<br />
OPINIONS <strong>DE</strong> NOS<br />
LECTEURS<br />
Pour faire suite à « Écoles et Clochers » (p. 214). J. COUILLEAUX.<br />
A propos de la prime au B. S. (p. 215). 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0<br />
Communications diverses. — Bibliographie. — Correspondance. — Annonces. 0 0 0 0<br />
Surhomme?<br />
Par M. R. PÉRIÉ, Inspecteur d'académie honoraire.<br />
Montaigne blâme les traductions de la Bible,<br />
en langue vulgaire, que la Réforme commençait<br />
à multiplier. 11 regrette « qu'on dissipe à tant<br />
de sortes d'idiomes une parole si religieuse et<br />
si importante ». Et il s'en explique : « Ce n'est<br />
pas raison, dit-il, qu'un garçon de boutique,<br />
parmi ses vains et frivoles pensements, s'en entretienne<br />
et s'en joue. Ce n'est pas l'étude de<br />
tout le mondé, c'est l'étude des personnes qui<br />
s'y sont vouées... Les ignorants s'y essayèrent.<br />
L'ignorance pure, et remise toute en aultruy,<br />
était bien plus salutaire et plus sçavante que<br />
n'est cette science verbale et vaine, nourrice<br />
de présumption et de témérité. »<br />
>îe croirait-on pas entendre un de nos « humanistes<br />
» s'élever contre la demi-culture des<br />
primaires? Ce mépris aristocratique des âmes<br />
plébéiennes est tombé en roture. On le trouve<br />
aujourd'hui chez certains de nos bourgeois, qui<br />
ne se sont pas encore, quoi qu'ils en disent,<br />
résignés au suffrage universel.<br />
Parlez-leur de « l'autorité d'en bas »,, ils se<br />
cabrent. L'idée seule qu'en bas on se mêlerait<br />
de penser les écœure.<br />
Sur le terrain politique, où la prudence leur<br />
conseille de dissimuler, cela peut n'être pas<br />
toujours manifeste. Mais, dès qu'il s'agit d'enseignement,<br />
leur sentiment intime se découvre;<br />
il s'affiche. Pour eux, l'enseignement est<br />
comme une échelle de Jacob à trois degrés :<br />
primaire, secondaire, supérieur, montant de<br />
la terre au ciel. Qui prétend raisonner doit au<br />
moins s'être hissé jusqu'au second. Le silence<br />
de l'humilité convient aux habitants de la<br />
région inférieure. Ou si, à toute force, ils veulent<br />
parler, que ce soit d'après leurs maîtres<br />
Partie générale•<br />
dont ils auront pieusement recueilli les oracles<br />
— « instruisables », dit encore Montaigne, « non<br />
instruisants ».<br />
Primaires, ne vous avisez point d'émettre des<br />
opinions personnelles. La science? La patrie?<br />
C'est à nous de pénétrer jusqu'à l'essence cachée<br />
sous ces noms et de distinguer et de définir.<br />
Vous, humbles sacristains du temple, contentez-vous<br />
d'adorer à genoux. Des dieux vous<br />
ne devez « cognoistre que simplement le nom<br />
et la statue ».<br />
A ce langage hautain que répondra l'instituteur?<br />
Ceci, peut-être :<br />
« Il n'y a pas d'oracles. Et toutes les hiérarchies<br />
sont vaines, celle du savoir comme les<br />
autres. Qui possède la science de la vie? Ce<br />
n'est plus l'Eglise? Serait-ce la Faculté? Ou estce<br />
l'autorité d'en haut? » Je la cherche.<br />
« Modestement, quoi que vous en disiez, je<br />
m'efforce de m'orienter dans le chaos de vos<br />
doctrines. Vous sied-il de me reprocher mes<br />
faux pas quand ce sont vos mains qui posent<br />
les pierres d'achoppement?<br />
« Est-ce ma faute, si on m'a collé par derrière<br />
une épithète ridicule? « Surhomme »? Certes,<br />
je ne le suis point. Mais, qui l'est? Et ce mot<br />
prétentieux, qui l'inventa, si ce n'est un des<br />
vôtres, le professeur Nietzsche?<br />
« Je tâche d'être un homme, ambition permise,<br />
il me semble, à tous les étages de la vie.<br />
Pour cela il faut penser, ne fût-on qu'un roseau.<br />
C'est un droit auquel vous ne me ferez pas<br />
renoncer. Puissé-je seulement, dans l'œuvre de<br />
l'éducation populaire, me comporter aussi bien<br />
que « les garsons de boutique » de la Réforme ! »<br />
R. PÉRIÉ.<br />
y° 18.
206 <strong>MANUEL</strong> <strong>GÉNÉRAL</strong> <strong>DE</strong> <strong>L'INSTRUCTION</strong> <strong>PRIMAIRE</strong><br />
ÉDUCATION ET ENSEIGNEMENT , —<br />
LETTRES A UNE INSTITUTRICE 1<br />
Par une Directrice d'École normale.<br />
Les Relations.<br />
Bonjour, chère mademoiselle, et bon an,<br />
comme écrivait une dame qui ne fut point institutrice.<br />
J'espère que vos courtes vacances ont<br />
été agréablement occupées et que les souhaits<br />
que vos petites filles n'ont pas manqué de vous<br />
exprimer se réaliseront pleinement. Est-ce bien<br />
le moment de reprendre notre conversation"?<br />
Peut-être, car les jours de fête sont les plus<br />
pénibles à vivre parfois et font sentir profondément<br />
la tristesse de la solitude.<br />
Pour parler de vous, chère mademoiselle,<br />
revenons à ce que vous m'écriviez au sujet de<br />
vos rapports un peu difficiles avec la femme de<br />
l'instituteur, votre collègue, qui n'est pas institutrice.<br />
« Pouvez-vous imaginer cela, madame?»<br />
— Mais oui, et très aisément. Vous<br />
êtes jeune, gaie ; votre voisin prend plaisirà causer<br />
avec vous de sujets qui vous intéressent tous<br />
deux, et les circonstances vous rapprochent souvent.<br />
11 peut bien naître alors dans l'âme d'une<br />
très brave femme un obscur sentiment très mêlé<br />
où il entre une pointe de jalousie. Jlais qu'y<br />
faire? Se renfermer chez soi, c'est, comme vous<br />
le dites, bien dur et un peu difficile même-<br />
Dans d'autres cas que je connais, la femme de<br />
l'instituteur est envahissante; au nom de son<br />
ménage, de ses enfants, elle essaie.de diminuer<br />
la part de la collègue célibataire, elle dit volontiers<br />
: mon "école, mon jardin, mes élèves. Il y a<br />
là des faiblesses contre lesquelles s'irriter est<br />
un peu naïf. L'institutrice peut se faire respecter,<br />
sans acrimonie et, dans l'établissement de<br />
relations plus étroites que celles que nécessite<br />
la situation administrative, elle fera bien de se<br />
laisser désirer, j'entends par là qu'elle usera<br />
avec discrélion des invitations qui lui seront<br />
adressées, les acceptant simplement mais ne<br />
pénétrant jamais qu'à bon escient dans l'intimité<br />
familiale du ménage. Si elle parle de<br />
l'école avec l'instituteur, qu'elle n'isole Y_>as<br />
trop de la conversation la femme de
PARTIE <strong>GÉNÉRAL</strong>E 2Q7<br />
*<br />
Ecoles et Clochers<br />
Lettre ouverte à M. BLANGUERNON, Inspecteur d'académie de la Haute-Marne<br />
Par M. Maurice BARRES, de l'Académie française.<br />
Nous empruntons à l'Echo de Paris une grande<br />
partie de l'éloquente réponse que M. Maurice Barrés<br />
adresse à notre collaborateur, M. Blanguernon, au<br />
sujet de son article paru dans le Manuel général du<br />
7 décembre 1912.<br />
Monsieur l'Inspecteur d'académie,<br />
Sous ce titre, « Ecoles et Clochers », vous me<br />
faites l'honneur de rn'écrire, dans le lournal<br />
de M. Kuisson, dans le Manuel général de l'Instruction<br />
primairë, une lettre ouverte qui m'a<br />
vivement intéressé.<br />
Ici, M. Barrés résume l'article de M. Blanguernon.<br />
Puis il remercie l'auteur des excellentes nouvelles<br />
qu'il lui envoie de Chaumont et, de son côté, lui en<br />
donne d'aussi satisfaisantes venant de Lorraine. Là<br />
aussi, on essaye de fonder l'euseignement de l'histoire<br />
nationale sur l'histoire locale.<br />
On veut voir avec vous « l'instituteur vivifiant<br />
l'histoire de la France par celle de laTégion et<br />
du petit « pays », avec ses métiers, avec ses<br />
arts, avec tout ce qui a caractérisé sur un<br />
coin de terre la vie des ancêtres ». OQ se<br />
félicite d'apprendre que « nos maîtres -mènent<br />
leurs élèves devant les vieilles maisons* le<br />
vieux château, les restes de remparts, la<br />
vieille église, et qu'ils font devant ces témoins<br />
séculaires le commentaire du passé ». Puissionsnous<br />
avoir sur toute la France un tel type<br />
d'instituteur ! Il inspirerait aux nouvelles générations<br />
le respect d^s vieilles pierres, et, dès<br />
maintenant, à la mairie, où il est le plus souvent<br />
secrétaire, il inclinerait tout naturellement<br />
le conseil municipal à la conservation de<br />
l'architecture religieuse. Double rôle, double<br />
utilité, dont vous faites justement ressortir<br />
l'importance.<br />
Mais le point capital, ce qui me frappe et<br />
m'enchante dans votre intervention, l'essentiel<br />
dont je vous remercie, c'est que vous placez la<br />
question dej églises sur son véritable terrain.<br />
Ah! monsieur l'inspecteur, que je vous suis reconnaissant<br />
de ne pas glisser au verbiage de<br />
l'art, de la beauté, des charmes du passé, toutes<br />
demi-vérités qui livrent au caprice l'immense<br />
foule des églises, et qui, finalement, serviront<br />
à les condamner plutôt qu'à les sauver. Vous<br />
allez droit au cœur de la question en homme<br />
pour qui les préoccupations morales existent.<br />
Vous êtes un pédagogue, et tout naturel l.ement<br />
vous considérez dans la vieille église, dressée<br />
au centre du village, sa valeur éducative. La<br />
viei 11e églit-e vous intéressé pour ce qu'elle apporte<br />
à la formation de l'âme.<br />
La formation de l'âme ! C'estla grande affaire,<br />
une affaire qui importe à chaque individu et à<br />
la civilisation. Vous en êtes constamment préoccupé.<br />
J'ai lu vos articles, monsieur Blanguernon;<br />
il en est un, entre autres, qui est bien<br />
touchant...<br />
(M. Barrés résume encprs un autre article de<br />
M. Blanguernon, Premier Contact, paru dans le<br />
Manuel général du 28 septembre 1912).<br />
Là, monsieur l'inspecteur, on entend palpiter<br />
votre émotion, une émotion de la meilleure<br />
qualité professionnelle et humaine. Vous êtes<br />
ému d'amitié paternelle en présence de ces petits<br />
êtres; vous voudriez qu'ils fussent augmentés<br />
par l'école, par vos soins : vous vous<br />
préoccupez scrupuleusement d'éveiller, d'élargir,<br />
d'anoblir en eux la faculté de sentir, tout autant,<br />
plus encore que de leur donnerdes notions.<br />
L'éducation de la sensibilité, la formation de<br />
l'âme, c'est le tout. Et vous dites justement<br />
qu'il faut la chercher ailleurs que dans les<br />
livres. Les sentiments que nous dictent les<br />
livres valent peu quand nous sommes petits,<br />
auprès de ceux qui nous arrivent ayant passé<br />
par l'âme de nos parents, et déjà éprouvés dans<br />
les assauts de la vie. Quand nous sommes petits,<br />
les objets eux-mêmes nous parlent. Au milieu<br />
du village, l'église est parlante. Que dit-elle<br />
aux enfants ? Je l'ignore. De son discours<br />
immense, chacun reçoit, selon son âge et son<br />
cœur, et plus que d'aucune autre maison. Nous<br />
voilà, monsieur l'inspecteur, par un temps de<br />
décembre, les deux pieds dans la boue, en face<br />
de la plus pauvre église rurale. Quelle pensée<br />
solide et complète elle dresse devant nous,<br />
cette vieille bâtisse construite. pour'être battue<br />
dfs vents... Il semble qu'à cette minute nous<br />
prenions connaissante des trésors enfouis dans<br />
notre mémoire et que nous nous portions jusqu'aux<br />
racines de notre vie spirituelle. Et je<br />
ne vous parle pas de religion. Mais le riche<br />
passé nous enveloppe et nous met dans les meilleures<br />
dispositions morales...<br />
Je m'arrête, monsieur l'inspecteur. Je ne vous<br />
propose pas que nous entrions dans l'église<br />
du village 1 . Vous m'avez dit, dans votre lettre<br />
publique, qu'il vous était pénible d'y voir affichée,<br />
sous le porche, la liste des manuels condamnés.<br />
Evitons, aujourd'hui, ce qui pourrait<br />
vous contrarier. Ne passons pas le seuil. Aussi<br />
bien, même du dehors, l'église est parlante.<br />
Elle a ses parures, elle a ses discours, pour te<br />
passant et pour les gens de la place publique,<br />
— paroles citoyennes autant que religieuses<br />
sans lesquelles t'histoire du village français<br />
devient incompréhensible. Nous y avons tous<br />
collaboré, à cette haute maison collective, et,<br />
frères ennemis, nous y pouvons venir respirer<br />
une atmosphère de paix supérieure. Je vous<br />
remercie de l'avoir dit. Après vous avoir entendu,<br />
comment nier la valeur éducative de<br />
notre architecture religieuse? L'église n'est pas<br />
un bibelot. Elle est une âme qui contribue à<br />
faire des âmes.<br />
1. Voir à l'appui de ce conseil la lettre d'un instituteur,<br />
que nous publions plus loin, à l'Opinion de nos lecteurs,<br />
page 214.
208 <strong>MANUEL</strong> <strong>GÉNÉRAL</strong> <strong>DE</strong> <strong>L'INSTRUCTION</strong> <strong>PRIMAIRE</strong><br />
= = LÉGISLATION ET ADMINISTRATION = _<br />
Une Protestation de la Ligue des Instituteurs chargés de famille.<br />
Souvenirs d'une vieille enquête. — Les procédés vei<br />
et arbitraire. — Encore la politique.<br />
En parlant l'autre jour de la faillite de la natalité<br />
française, nous avons eu soin d'en excepter<br />
les instituteurs. Car, de tous les fonctionnaires<br />
publics, ce sont, au contraire, ceux qui<br />
ont le plus d'enfants. C'est ce qu'avait fait ressortir<br />
avec évidence une enquête entreprise, il<br />
y a quelques années, par le Manuel général.<br />
Aussi lira-t-on avec intérêt la lettre que vient<br />
d'adresser au ministre de l'Instruction publique<br />
notre excellent confrère Murgier, président de<br />
la Ligue des instituteurs chargés de famille.<br />
Vous savez que le Parlement a invité l'administration<br />
à accorder à ces instituteurs une<br />
prime annuelle de 40 francs par enfant.<br />
Ce n'est pas le Pactole, assurément, mais<br />
c'est un commencement et un geste est à retenir.<br />
Encore faut-il que cette indemnité annuelle soit<br />
accordée comme le sont toutes les autres, les<br />
indemnités de logement, de résidence ou de<br />
direction, et non pas sollicitée comme une<br />
faveur ou mendiée comme une aumône.<br />
On fait, Dieu merci ! assez paperasser les<br />
membres de l'enseignement public pour être<br />
très rapidement renseigné dans chaque département<br />
sur leur état civil. On n'a pas à demander<br />
ce qui est dû. C'est à l'inspection académique<br />
à dresser chaque année le tableau des instituteurs<br />
et des institutrices qui ont plus de trois<br />
enfants à leur charge et ce ne sont pas les<br />
moyens de contrôle qui lui manquent.<br />
Il paraît aussi, d'après Murgier, que chaque<br />
demande est soumise à une enquête que<br />
n'avait certes pas prévue le législateur. « Certains<br />
chefs de service s'arrogent, nous ditil,<br />
le pouvoir d'écarter la démande de tel instituteur,<br />
parce qu'il aurait quelques ressources<br />
personnelles ou que sa note de mérite ne serait<br />
pas suffisamment élevée, ou encore que ses<br />
opinions politiques seraient trop ou trop peu<br />
avancées. »<br />
Ce sont là des mœurs déplorables et qui<br />
pourraient nous mener loin. De quel droit soupeser<br />
l'escarcelle du fonctionnaire, vérifier sa<br />
caisse, inventorier ses revenus ? Faites-vous au<br />
moins la balance de ses ressources et de ses<br />
charges? Avez-vous mis dans l'autre plateau le<br />
bilan de ses dettes et la liste de ses créanciers?<br />
Ainsi, cette inquisition domestique, qui est précisément<br />
le grief le plus fort contre l'impôt sur<br />
le revenu, vous l'introduisezde votre propre mouvement<br />
dans un domaine où elle n'a que faire.<br />
Car enfin la loi qui ordonne d'accorder deux<br />
louis par enfant aux nombreuses familles n'y a<br />
introduit aucune exception, aucune réserve.<br />
Votre seule tâche consiste à vous assurer que ces<br />
familles ont réellement plus de trois enfants.<br />
Tout aussi arbitraire est J'enquête qui vise<br />
les me'rites professionnels de l'instituteur en<br />
cause. Pour sanctionner ses mérites ou ses<br />
démérites, n'êtes-vous pas suffisamment armés<br />
par les règlements? Vous avez les récompenses<br />
honorifiques et l'échelle des pénalités ; vous<br />
pouvez favoriser ou retarder l'avancement;<br />
atoires. — Donner et retenir ne vaut. — Inquisition<br />
— Le plus loui'4 de tous les impôts.<br />
vous disposez des bons postes, des médailles,<br />
des palmes, que vous faut-il encore? De quel<br />
droit chercher à côté les moyens d'échapper à<br />
l'obligation de venir en aide à l'instituteur<br />
chargé de famille?<br />
Et ce n'est pas tout, au dire de Murgier. II<br />
faudrait encore que l'instituteur montrât patte<br />
blanche... ou rouge selon les temps, selon les<br />
fluctuations de la politique, la couleur du ministère,<br />
le tempérament du préfet ou des<br />
hommes politiques qui tiennent le préfet sous<br />
leur dépendance. Les uns n'obtiennent rien<br />
parce que leurs opinions politiques ne sont pas<br />
assez avancées, les autres parce qu'elles le soDt<br />
trop. Or, que faut-il entendre au juste par une<br />
opinion avancée? On est toujours le réactionnaire<br />
de quelqu'un. Des goûts et des couleurs,<br />
il ne faut pas disputer, dit-on. Tel qui passait<br />
pour un rouge bon teint sous un ministère<br />
Spuller ou Méline, tournera au rose pâle<br />
sous un ministère Combes ou Clemenceau. Qui<br />
donc détient le cordeau d'alignement qui permet<br />
de distinguer ceux qui sont trop avancés<br />
de ceux qui ne le sont pas assez?<br />
J'ai connu un instituteur, excellent républicain<br />
du reste, qui n'a jamais pu obtenir une<br />
bourse pour son fils parce que son frère était<br />
entré dans les ordres. Il ne suffisait pas qu'il<br />
fût lui-même « assez avancé «; il fallait que<br />
tous les membres de sa famille marquassent le<br />
même pas. Et |l'administration avait fait ce raisonnement<br />
intelligent « Puisque cet instituteur<br />
a un frère curé, au lieu d'élever ses enfants<br />
dans un lycée, nous allons l'obliger à<br />
l'envoyer chez lesjésuites. »<br />
N'oublions pas que dans les départements<br />
le préfet est toujours le chef de service de l'enseignement<br />
primaire. S'il peut faire un distinguo<br />
entre les familles nombreuses, l'allocation<br />
votée par le Parlement deviendra une<br />
prime à la servilité. Il ne suffira pas d'avoir<br />
plus de trois enfants pour obtenir les deux<br />
louis, il faudra surtout plaire au préfet et à ses<br />
amis. Nous allons patauger en plein arbitraire.<br />
J'adhère donc très volontiers, pour ma part,<br />
aux réclamations de la Ligue si elles sont reconnues<br />
exactes.<br />
Les intéressés n'ont rien à solliciter. C'est à<br />
l'inspection académique à dresser le tableau<br />
des ayants-droit, sans faire entrer en ligne de<br />
compte des considérations étrangères aux charges<br />
de famille.<br />
Et, pour que cette réclamation ne soit pas<br />
étranglée entre deux portes ou enterrée au fond<br />
dés vieux cartons, nous la recommandons particulièrement<br />
à l'attention de ceux de nos amis<br />
qui font partie de la « Commission de la dépopulation<br />
M. Elever un enfant, dit excellemment<br />
M. Georges Rossignol, c'est payer un impôt<br />
énorme. Il serait misérable de marchander quarante<br />
francs à ceux qui payent librement cet<br />
impôt.<br />
ANDRÉ BALZ.
PARTIE <strong>GÉNÉRAL</strong>E 209<br />
NOTRE ENQUETE<br />
Est-il possible de soustraire les Instituteurs à l'influence<br />
des Hommes politiques?<br />
Opinion de M. LAURAINE,<br />
Député de la Charente-Inférieure;<br />
Mon cher ami,<br />
Vous me demandez s'il est possible de soustraire<br />
le personnel enseignant à l'inlluence des<br />
hommes politiques?<br />
Voici quinze ans que .je représente ma circonscription,<br />
et je ne sache pas qu'un seul membre<br />
du personnel enseignant., pas plus d'ailleurs<br />
qu'aucun autre fonctionnaire, se soit trouvé<br />
exposé à subir mon influence politique.<br />
Les instituteurs de ma circonscription font<br />
leur classe avec intelligence et conscience. C'est<br />
tout çe que je leur demande. Pour le reste, ils<br />
font ce qu'ils veulent.<br />
J'ai parmi eux beaucoup d'amis et quelques<br />
adversaires; avec tous, mes relations sont très<br />
cordiales.<br />
0D me fera difficilement admettre que des<br />
maîtres puissent être les prisonniers d'hommes<br />
politiques.<br />
Si cela est, pourtant, ce n'est à la louange<br />
ni des hommes politiques ni des instituteurs.<br />
1.'homme politique qui en est réduit à<br />
triompher par la menace, avoue que sa situation<br />
est bien compromise ; et si l'instituteur<br />
cède à cette menace, il doit avoir bien des<br />
fautes à se reprocher.<br />
Que chacun suive sà route avec loyauté et<br />
dignité, et je vous affirme que la question des<br />
influences tyranniques ne se posera plus.<br />
Bien cordialement votre<br />
OCTAVE LAURAINE.<br />
Opinion de M. RAFFIN-DUQENS,<br />
Député de l'Isère.<br />
Est-il possible de soustraire le personnel enseignant<br />
à l'influence des hommes politiques?<br />
Je dis : « oui ».<br />
Mais d'abord, quels sont les hommes politiques<br />
dont le personnel enseignant a le plus à<br />
se plaindre et de quelle façon leur influence se<br />
traduit-elle?<br />
Par « hommes politiques » nous devons entendre<br />
: les sénateurs, les députés, les conseillers<br />
généraux, les conseillers d'arrondissement,<br />
et les maires.<br />
L'influence de ces messieurs se traduit par<br />
des avancements comme postes, des promo:<br />
tions ou des récompenses non méritées, ce qui<br />
décourage la masse.<br />
Elle se traduit encore par des déplacements<br />
ruineux, des disgrâces injustifiées, ou des tracasseries<br />
outrageantes qui sèment la révolte,<br />
non seulement chez ceux qui les subissent,<br />
mais encore chez ceux qui sentent et qui pensent<br />
à côtë d'eux.<br />
Livré à ses propres forces, un maire ne peut<br />
1. Voir Manuel général, u° s M, 15, Î6 et 17.<br />
(5 E AUTICLE'.J<br />
guère obtenir que le déplacement de l'instituteur<br />
ou de l'institutrice qui n'a pas eu l'heur<br />
de lui plaire : il a toujours la possibilité de<br />
leur rendre la vie impossible.<br />
Mise dans l'obligation de soustraireces maîtres<br />
aux persécutions dont ils sont l'objet, l'administration<br />
n'aurait qu'à leur donner une situation<br />
meilleure et à les remplacer par des maîtres<br />
indésirables.<br />
La population ne tarderait pas à se retourner<br />
contre le persécuteur et à le rendre responsable<br />
de la situation créée par le changement qu'il a<br />
obtenu.<br />
La mise à l'index de leur commune par la voie<br />
du Bulletin de l'Amicale achèverait de calmer<br />
l'humeur belliqueuse de ceux qu'on a appelés à<br />
si juste titre « les tyranneaux de villages ».<br />
Comment les instituteurs peuvent-ils se soustraire<br />
à l'influence des conseillers généraux,<br />
des députés et des sénateurs?<br />
Organisés en Amicales ou en syndicats, ils<br />
peuvent demander à tous les candidats à ces<br />
diverses fonctions de s'engager :<br />
1° A n'intervenir d'aucune façon dans les<br />
questions d'avancement, de promotions ou de<br />
récompenses;<br />
2° A combattre à outrance quiconque aura<br />
refusé de prendre l'engagement demandé;<br />
3° A surveiller de très près, les élections terminées,<br />
les agissements de MM. les inspecteurs<br />
et à réclamer des explications dès qu'un<br />
de leurs actes laisse supposer qu'il a été exécuté<br />
pour plaire à M. Untel.<br />
Les faits, révélés par la voie du Bulletin de<br />
l'Association, ne tarderaient pas à rendre prudents<br />
et les maîtres tentés de solliciter l'intervention<br />
des politiciens, et les chefs disposés<br />
à prêter une oreille complaisante et intéressée<br />
aux prières de ces mêmes politiciens.<br />
Les diverses associations du corps enseignant<br />
ne pourront atteindre ce but que lorsque, à<br />
leur tête, se trouveront des gens actifs, résolus<br />
et désintéressés.<br />
Je dis désintéressés, parce que j'ai eu parfois<br />
la preuve que l'administration sait amener<br />
ceux qui ne sont pas fortement trempés à sacrifier<br />
leur devoir de mandataires à leurs intérêts<br />
personnels.<br />
Le jour où les mutations, le classement pour<br />
les promotions au choix et pour les distinctions<br />
honorifiques feront arrêtés par le conseil<br />
des inspecteurs, sous le contrôle des représentants<br />
du personnel, l'influence des hommes politiques<br />
aura disparu et, avec elle, le mécontentement<br />
dont la démission et la réélection<br />
triomphale d'un certain nombre de conseillers<br />
départementaux ont été les preuves manifestes.<br />
Pour se soustraire aux agissements des politiciens,<br />
les instituteurs n'ont donc qu'à vouloir.<br />
Ils doivent vouloir non seulement pour eux,<br />
mais encore et surtout pour les enfants qui leur<br />
sont confiés.
2(0 <strong>MANUEL</strong> <strong>GÉNÉRAL</strong> <strong>DE</strong> L' INSTRUCTION <strong>PRIMAIRE</strong><br />
Pour bien remplir sa mission, l'éducateur a<br />
besoin d'avoir une foi ardente.<br />
Du moment qu'il ne croit plus en la justice,<br />
il devient une machine à instruire tant biéti<br />
que mal, plutôt mal que bien.<br />
Découragé, il s'abandonne. Tout son erïseignement<br />
laisse à désirer. Et c'est peut-être<br />
parce que trop de maîtres sont devenus des<br />
machines à instruire tant bien que niai, que<br />
notre enseignement n'a pas donné les résultats<br />
qu'on était en droit d'en attendre.<br />
C'est pourquoi, en terminant, je crierai à<br />
mes anciens collègues :<br />
« A l'œuvre ! Résolument à l'œuvre, contre<br />
les influences politiques qui ont faussé tous<br />
les rouages administratifs! »<br />
RAFFIN-DUGENS,<br />
Instituteur, député.<br />
Opinion de M. <strong>DE</strong>NYS COCHIN,<br />
Débuté de la Seine.<br />
Mon cher collègue,<br />
Vous me demandez si les instituteurs ont le<br />
droit d'être en rapport avec des hommes politiques?<br />
Je ne comprends pas très bien la question.<br />
La profession d'instituteur et celle de sénateur<br />
ou de député ne comporte pas l'interdiction<br />
de se connaître, de s'apprécier, au besoin<br />
de se défendre mutuellement. La réponse<br />
affirmative est ici trop naturelle.<br />
Mais votre question a, je pense, une autre portée,<br />
et vous voulez mon avis sur la liberté politique<br />
dont il convient de laisser l'usage aux<br />
instituteurs.<br />
Il y a quelques jours, en un discours fort<br />
applaudi, M. Poincaré les déclarait fonctionnaires<br />
; et, de sa voix claire et décidée il lançait<br />
cette phrase : Les fonctionnaires ne sont<br />
pas le peuple!<br />
Faut-il accepter rigoureusement cette formule?<br />
Il y a beaucoup de fonctionnaires en<br />
France; ils ont dû être choisis, et ils le sont<br />
en général parmi les citoyens laborieux et<br />
éclairés. S'ils ne faisaient plus partie du peuple,<br />
le peuple serait singulièrement diminué. D'ailleurs<br />
personne ne songe à exclure ces légions<br />
de fonctionnaires des rangs des électeurs : et<br />
à quel signe, autre que le bulletin de vote, reconnaît-on<br />
le peuple en notre pays?<br />
Je voudrais ici proposer à M. Poincaré d'établir<br />
une distinction : il y a des fonctionnaires<br />
du gouvernement, préfets, sous-préfets, commissaires<br />
de police; ceux-là renoncent à leur<br />
liberté politique ; ils appartiennent au pouvoir<br />
qui les a choisis et qu'ils ont promis de servir.<br />
Mais les magistrats, les employés des finances,<br />
les ingénieurs et ouvriers de nos routés, de<br />
nos canaux et de nos ports sont des serviteurs<br />
de la nation et non du gouvernement; ils font<br />
partie du peuple, ils sont le peuple, et la formule<br />
iranchante de M. Poincaré ne saurait leur<br />
être appliquée.<br />
Maintenant de quel côté devrons-nous classer<br />
les instituteurs? Point de doute possible si la<br />
liberté d'enseignement était sincèrehient pratiquée.<br />
Les instituteurs ne seraieat en aucune<br />
façon des agents du gouvernement. Ce nom ne<br />
pourrait convenir à ces auxiliaires et amis des<br />
familles, rémunérés par les communes, et<br />
seulement surveillés par l'Etat au point de vue<br />
de la salubrité de la classe et de la moralité de<br />
l'eiïseignement.<br />
Mais (puisque vous me demandez de parler<br />
en toute franchise) ne voyez-vous pas, mon<br />
cher collègue, que dans l'école, telle que votre<br />
parti et vous-même l'avez comprise, l'instituteur<br />
est devenu un fonctionnaire, agent de l'Etat?<br />
— Il y a une école officielle, seule rémunérée,<br />
seule encouragée, seule protégée par l'Etat. —<br />
Il est interdit aux communes d'en subventionner<br />
une autre. — Les lois que vous préparez<br />
châtieront toute offense, non pas commise<br />
contre l'école en général (ce qui serait approuvé<br />
de tout le moDde), mais commise contre la seule<br />
école laïque. Peu importent les au'res écoles!<br />
Qu'elles s'arrangent! L'Etat ne leur doit rien.<br />
Vous n'osez pas interdire, mais par tous les<br />
moyens, vous essayez de ruiner l'école libre :<br />
le moyen le plus etficace a été d'ôter le droit<br />
d'enseigner aux maîtres faisant partie d'une<br />
congrégation religieuse.<br />
Vous avez donc créé un enseignement d'Etat,<br />
dont vous av^z pris soin de définir l'esprit, qui<br />
est celui du gouvernement, et auquel toutes les<br />
faveurs de l'Eiat sont exclusivement réservées.<br />
Cela étant, il est naturel que l'Etat considère<br />
les maîtres qui donnent cet enseignement officiel<br />
comme ses employés. Non, certes, ils ne<br />
pourront pas se mêler de politique sinon de<br />
celle du gouvernement. Ils sont fonctionnaires,<br />
ils ne sont pas le peuple. M. Poincaré l'a dit:<br />
et laissez-moi vous le rappeler, c'est vous qui<br />
l'avez voulu.<br />
Ah! combien au contraire nos instituteurs<br />
maîtres de leur enseignement, libres dans leur<br />
vocation ou laïque, ou religieuse, appelés par<br />
les familles,choisis par les conseils municipaux,<br />
ne devant fournir à l'Etat que deux seu es garanties<br />
: salubrité, moralité; ne relevant ni des<br />
députés ni des préfets ; nombreux, rivaux au<br />
besoin, et animés d'une émulation bienfaisante<br />
— combien nos instituteurs, placés dans des<br />
conditions si différentes de cellesque vous avez<br />
ordonnées, seraient légitimement exempts de<br />
la discipline des fonctionnaires ! Qui doue<br />
oserait alors ne pas les appeler le peuple ?<br />
Vous avez préféré enrégimenter au service de<br />
l'Etat les maîtres de l'école officielle : c'était<br />
une pensée plus impériale que républicaine.<br />
Or, tous les avantages ne sont pas conciliables.<br />
Chacun fait place au régiment qui passe; chacun<br />
le salue; mais aussi est-il tenu de porter<br />
des couleurs uniformes, et de marcher au pas.<br />
Recevez, mon cher collègue, d'un adversaire<br />
déclaré, l'expression d'une haute et parfaite estime.<br />
DRNYS COCHIN.<br />
Opinion de M. F. BOUFFAN<strong>DE</strong>AU,<br />
Député de l'Oise.<br />
L'intervention des hommes politiques, comme<br />
l'arbitraire administratif, dont on parle aussi,<br />
cause moins d'injustices que de doléances et de<br />
polémiques. Tous ceux qui éprouvent des mécomptes<br />
et ont des déboirps s'en prennent à la<br />
politique, ou à leurs chefs, sinon aux deux à la<br />
fois. Que ne font-ils leur examen de conscience<br />
parfois !<br />
Instituteur, professeur, inspecteur primaire,<br />
directeur d'école normale, je n'ai jamais constaté<br />
que moi ou mes collaborateurs ayons eu
eaucoup à nous plaindre ni à nous louer de<br />
l'influence des hommes politiques. Homme politique<br />
à mon tour, je m'aperçois qu'on exagère<br />
à plaisir cette influence.<br />
Dans les conditions actuelles de la vie publique,<br />
un élu qui s'immisce dans les mouvements<br />
du personnel enseignant est bien imprudent;<br />
il se dessert lui-même. Les instituteurs<br />
se connaissent entre eux et sont jaloux de leurs<br />
droits. Tout acte de favoritisme se retourne<br />
contre son auteur. Il n'est qu'un cas dans lequel<br />
un représentant du peuple puisse légitimement<br />
intervenir, c'est quand il y va de 1 intérêt de<br />
l'école, de l'intérêt général des populations<br />
dont il est mandataire.<br />
Il ne saurait prendre aucun engagement qui,<br />
en cette occurrence, gêne son action.<br />
PARTIE <strong>GÉNÉRAL</strong>E 211<br />
VARIÉTÉS<br />
Gela dit, jestime que "Té bon instituteur n'est<br />
sous la dépendance d'aucun homme politique,<br />
que les garanties qui lui sont accordées sont<br />
sérieuses et qu'on peut les renforcer sans inconvénient.<br />
Mais, en changeant le mode de nomination,<br />
on n'assurera aucun avantage aux maîtres et<br />
maîtresses. Le droit de proposition en demeurant<br />
intact entre les mains de l'inspecteur<br />
d'académie, le droit de nomination restant au<br />
préfet, il n'y a i as d'arbitraire possible quand<br />
ces deux hauts fonctionnaires font leur devoir.<br />
En France, heureusement, nos fonctionnaires<br />
ont le sentiment du devoir.<br />
F . BOUFFAN<strong>DE</strong>AU.<br />
REVUE SCIENTIFIQUE<br />
PAR SAINT-GILLES<br />
SOMMAIRE. — 1. Pour voir au fond des mers. — 2. Un Savant trop oublié : J.-B. Dumas. — 3. Le<br />
Mois d»s Bonbons : An laboratoire du confiseur. — 4. Le Roi des Gibiers. — 5. Les Poisons à la<br />
mode. — 6. Au Sahara : La « Montagne qui chante ». — 7. Les Bienfaits du Miel.<br />
1. — Pour voir au fond des mers.<br />
Plus on s'élève, mieux on voit. — La vision sousmarine<br />
en aéroplane. — Explication du phénomène.<br />
— Bateaux à fond de verre. —Tourisme<br />
« nouveau jeu ».<br />
Après l'inoubliable traversée de la Manche,<br />
Blériot disait au reporter d'un journal anglais :<br />
« Au large, un spectacle curieux s'offrit à mes<br />
regards. Je vis sous l'eau, nageant en long chapelet,<br />
des sous-marins qu'accompagnaient deux<br />
destroyers. Quand vous dominez la mer, en<br />
effet, la vue perce les eaux profondément. »<br />
Aubrun, en traversant la baie de la Seine, avait<br />
fait la même remarque : « Nous pourrions rendre<br />
aux escadres les plus grands services; cet<br />
après-midi je distinguais admirablement le<br />
fond de la mer, les bancs de sable, les rochers. »<br />
M. Ernest Coustet nous donne l'explication de<br />
ce phénomène :<br />
L'eau, si transparente qu'elle soit, n'absorbe pas<br />
tous les rayons lumineux qui viennent rencontrer sa<br />
surface : une partie de la lumière incidente s'y réfléchit,<br />
comme sur un miroir. Cette réflexion spéculaire<br />
est particulièrement mise en évidence quand le<br />
soleil, à son déclin, se mire sur la nappe liquide et<br />
l'embrase de feux aveuglants. Et quand le soleil est<br />
voilé, on ne se trouve pas placé de telle sorte que<br />
nous puissions apercevoir son image, il est a'sé de<br />
reconnaître que la couleur apparente de la surface<br />
des eaux n'est que le reflet de la voûte atmosphérique<br />
: si le temps est couvert, la mer est grise; elle<br />
est bleue, si le ciel est serein.<br />
Ce phénomène de réflexion contribue doublement<br />
à masquer les profondeurs sous-marines. La lumière<br />
réfléchie à la surface est perdue pour l'éclairement<br />
des objets placés au-dessous, et, de plus, les reflets<br />
éblouissent l'œil, l'empêchent de distinguer les fonds<br />
moins brillants que la surface.<br />
Or, le pouvoir réflecteur de l'eau augmente avtc<br />
l'obliquité des rayons qui rencontrent sa surface, et<br />
l'observateur qui s élève à une hauteur suffisante re<br />
çoit une plus grande quantité de rayons verticaux.<br />
Et,, en même temps que l'éclat du reflet diminue,<br />
celui des fonds sous-marins augmente, parce que, à<br />
mesure que l'observateur s'en éloigne, sa rétine reçoit,<br />
sur une surface donnée, une plus grande quantité de<br />
lumière ; de même que, dans un paysage, les lointains<br />
sont bien plus lumineux que les premiers plans.<br />
N'allez pas croire pourtant qu'il soit absolument<br />
indispensable de monter en aéroplane<br />
pour jouir de la vision sous-marine. Sur les<br />
côtes de la Californie on a mis à flot dernièrement<br />
des bateaux à fond plat percé de lucarnes<br />
garnies d'épaisses dalles en verre.<br />
« J'ai vu, dit un des touristes qui ont exploré<br />
au large de l'île Santa-Catalina, ces paysages<br />
sous-marins, des grottes dont la profondeur<br />
vous défendait de juger la grandeur. Par des<br />
fentes bizarres sortaient et entraient de gros<br />
et de petits poissons de toutes les formes, de<br />
toutes 1 -if nuances, depuis le jaune canari jusqu'au<br />
bleu de Sèvres uni ou tacheté d'or. D'autres<br />
avaient autour de leur corps arrondi comme<br />
une mousseline flottante qui ondulait. Eux<br />
étaient jaune clair, mais la gaze qui les entourait<br />
vaporeusement prenait des reflet-; venant<br />
je ne sais d'où, si changeants, si rapides et si<br />
surprenants qu'on aurait dit des « LoïeFuller. »<br />
Pourquoi, ajoute M. Goustef, n'acclimaterait-on<br />
pas chez nous ce tourisme « nouveau<br />
jeu »? Il ne manque pas sur nos côtes de régions<br />
où la limpidité de l'eau se prêterait certainement<br />
à ces curieux spectacles qui pourraient,<br />
par surcroît, favoriser d'importantes<br />
recherches scientifiques.<br />
2. — Un Savant trop oublié :<br />
J.-B. Dumas.<br />
Humbles débuts. — De la pharmacie à l'Institut.<br />
La loi des substitutions. — Un cours de Dumas<br />
raconté par Pasteur.<br />
J.-B. Dumas est aujourd'hui un peu délaissé.<br />
Il a lal u une récente séance de l'Académie des<br />
sciences pour réparer cette injustice. Il ne<br />
faut pas oub ier que c'est à ce petit apprenti<br />
pharmacien, devenu depuis membre de l'Institut<br />
et professeur à la Sorbonne et au Collège<br />
de France, qu'est due la création de l'Ecole<br />
centrale. Ses recherches sur la substitution du<br />
chlore à l'hydi-ngène et réciproquement dans<br />
les substances organiques, lui donnèrent l'idée
•212 <strong>MANUEL</strong> <strong>GÉNÉRAL</strong> <strong>DE</strong> <strong>L'INSTRUCTION</strong> <strong>PRIMAIRE</strong><br />
•de la loi des substitutions qui a renouvelé la<br />
chimie.<br />
Il fut surtout un professeur incomparable, à<br />
la parole chaude et limpide à la fois, et qui avait<br />
le don de s'adapter aux auditoires les plus<br />
divers. Voici le vivant portrait qu'en traçait<br />
Pasteur qui assistait à ses cours en qualité<br />
d'élève de l'Ecole normale :<br />
Longtemps avant l'arrivée de Dumas, la salle était<br />
pleine, les hauteurs couronnées de groupes d'auditeurs;<br />
les derniers arrivés étaient refoulés jusque<br />
dans l'escalier. A l'heure sonnante, il apparaissait.<br />
•Les applaudissements éclataient de toutes parts, des<br />
applaudissements comme la jeunesse seule sait en<br />
donner. Toute sa personne avait quelque chose d'officiel<br />
: habit noir, gilet blanc et cravate noire ; il<br />
semblait qu'il se présentât devant le public comme<br />
un juge difficile, presque redoutable. La leçon commençait.<br />
On sentait dès les premiers mots qu'une<br />
exposition claire, facile, quoique mûrement étudiée,<br />
-allait se dérouler. 1 Comme il cherchait à renire la<br />
chimie populaire en France, il voulait à. la fois être<br />
•compris immédiatement de tous ses auditeurs et habituer<br />
les réfléchis à l'esprit d'observation. Nulle surcharge<br />
dans les détails, quelques idées générales, des<br />
"rapprochements ingénieux, un choix d'expériences<br />
•dont l'exécution était irréprochable. Son art consis<br />
tait non pas à accumuler les faits, mais à en présenter<br />
un petit nombre en demandant à chacun toute sa<br />
valeur d'instruction. Son respect pour le public était<br />
tel que si son préparateur laissait échapper la plus<br />
petite faute, il en était presque déconcerté. Autant il<br />
se fut imposé à chacun de ses auditeurs pris isolément,<br />
autant leur ensemble le dominait... C'est au<br />
bas de cette chaire que j'ai éprouvé pour Dumas les<br />
sentiments qu'il avait éprouvés lui-même pour les<br />
grands maîtres de sa jeunesse.<br />
C'est cette éloquence émue, cette raison_hardie<br />
mais sûre d'elle-même, c'est cet enseignement<br />
aux grands horizons qui faisaient de Dumas<br />
un des maîtres les plus aptes à éveiller les<br />
vocations scienlifiques.<br />
3. — Le Mois des Bonbons :<br />
Au laboratoire du confiseur.<br />
-La chimie alimentaire. — Ingénieurs pour fondants.<br />
— Les transformations du sucre. — Bonbons<br />
fourrés. — Gomment on les aromatise.<br />
Nous voici dans le mois des chocolatites et<br />
•des maladies de foies gras. C'est le moment<br />
d'entrer chez le confiseur et de pénétrer les<br />
•secrets de son laboratoire. Car la confiserie<br />
n'est aujourd'hui qu'une des branches de la<br />
•chimie alimentaire et les usines où se préparent<br />
nos fondants sont sou3 la haute direction<br />
d'ingénieurs sortis de l'Ecole centrale.<br />
N'êtes-vous pas émerveillé quand vous parcourez<br />
du regard les « créations » de nos plus<br />
randes maisons de confiserie, de toutes les<br />
f<br />
elles choses qu'on tire du sucre et des formes<br />
variées sous lesquelles on peut vous le présenter<br />
?<br />
Le docteur Borel nous introduit dans une de<br />
•ces usines en renom et nous initie aux secrets<br />
de la fabrication des fondants.<br />
Voici un fondant : abstraction faite du parfum avec<br />
lequel il est aromatisé, comment l'industrie le fabrique-t-elle?<br />
Ce fondant est une simple crème de sucre<br />
que l'on prépare en mélangeant, dans des proportions<br />
déterminées, du sirop de sacre et du glucose<br />
— amidon saccharifié — empêchant la prise en masses<br />
cristallines. Le tout est cuit dans un serpentin chauiïé<br />
à la vapeur et d'où découle petit à petit une crème<br />
sucrée arrivée au point voulu. On laisse refroidir la<br />
pâte, puis on la malaxe fortement à l'aide d'un autre<br />
engin. Au cours de ce brassage, le sucre se cristallise<br />
en grains excessivement fins et cette opération donne<br />
au fondant la consistance spéciale qui en fera le<br />
charme lorsque, plus tard, on l'aura sous la langue.<br />
Quand il s'agit de bonbons fourrés à la liqueur,<br />
l'opération paraît plus délicate. On se demande, en<br />
effet, par quel artifice, par quel tour de main il<br />
devient possible d'enfermer une goutte liquide au<br />
sein d'une masse elle-même liquide ou tout au moins<br />
pâteuse à ce temps de la fabrication. C'est encore la<br />
chimie du sucre qui résout le problème. Par une<br />
savante cuisson on amène le sirop de ligueur k un<br />
degré tel de sensibilité au moindre refroidissement<br />
que,, à peine sorti de la bassine et versé par gouttes,<br />
il subisse aussitôt et tout au moins à sa périphérie,<br />
un' commencement immédiat de cristallisation. La<br />
liqueur s'enrobe d'elle-même et il n'y a plus qu'à,<br />
fortifier la croûte extérieure par un court passage à.<br />
l'étuve. La goutte parfumée est dès lors assez solide<br />
pour subir sans danger toute manipulation ultérieure.<br />
\<br />
Quant aux sucres d'orge, bonbons anglais et<br />
berlingots, ils sont aussi fabriqués avec le sucre<br />
cuit ou sirop de sucre. On obtient ainsi, selon<br />
le degré de cuisson, une pâte assez plastique<br />
pour être travaillée, moulée et, au besoin,<br />
fourrée avec du chocolat pilé ou des pâtes de<br />
fruits. Le parfum varie, bien entendu, selon la<br />
nature des bonbons, jus de pommes à Rouen,<br />
jus de cerises dans l'Est ou tout simplement<br />
essences qui les remplacent. C'est ainsi qu'on<br />
utilise, notamment, pour les bonbons anglais,<br />
l'acétate d'éthyle. Rien n'est sacré pour les<br />
chimistes et nos estomacs sont fleurs yeux des<br />
creusets comme les autres.<br />
4. — Le Roi des gibiers.<br />
La chasse à la bécasse. — Comment déjouer ses<br />
ruses. — Il faut connaître le pays. — La pratique<br />
et le flair.<br />
Avant que les chasseurs ne remettent leurs<br />
fusils au râtelier, M. Gaston Cherau nous rappelle<br />
les joies et les émotions de la chasse à la<br />
bécasse. Pour cela, il ne suffit pas d'être un bon<br />
fusil, un bon marcheur et d'avoir un bon chien.<br />
Il faut connaître à fond le pays où l'on opère,<br />
bois par bois, et mieux, arbre par arbre :<br />
Pour déjouer l'admirable instinct du roi des gibiers<br />
— et il n'y a pas un chasseur qui contesterait à la<br />
bécasse cette royauté qui date de loin — il est donc<br />
nécessaire de connaître son pays comme un vieux<br />
braconnier; quand on connaît un pays assez bien pour<br />
distinguer d'un arbre un autre arbre de mêmé essence,<br />
pour situer exactement tel repli de terrain, tel monticule,<br />
tel rocher, pour se rappeler qu'à cinquante pas<br />
d'un pin pousse un bouquet de saules, à dix mètres de<br />
quoi il y a un poste, on ne peut s'empêcher de chérir<br />
ce pays qui est le vôtre, précisément parce que vous<br />
vous dites que nul ne le connaît mieux que vous.<br />
Et puis, ce qui fait aussi que la chasse k la bécasse<br />
est la plus passionnante des chasses, c'est qu'on a<br />
toujours affaire à un gibier sauvage, rusé et qui peut<br />
déjouer votre science. L'oiseau qui s'envole sous le<br />
nez de votre chien n'a jamais connu le treillage d'un<br />
parc. Il est ici aujourd'hui; hier, il était très loin et,<br />
si vous le manquez, et que son humeur lui commande<br />
de déserter le pays où il avait décidé de prendre<br />
quelque repos, vous ne le reverrez plus...<br />
VouS ne lui faites pas la guerre ; vous jouez avec<br />
lui une partie tragique pour lui seul, mais une partie<br />
que vous n'êtes jamais certain de gagner.<br />
Je sais un vieux bécassier qui a coutume de dire<br />
que la bécasse est capable de « six finesses, à. terre,
et d'autant de ruses, dans le yol, qu'elle a de rémiges<br />
à ses ailes. »<br />
Six finesses, à, terre? A chaque ongle de ses pattes,<br />
une finesse? Elle en a bien plus que cela ! On ne<br />
peut lui comparer, comme « pièteur », que le petit<br />
râle d'eau qui, sur le bord des étangs, dans les jonchaies,<br />
déjoue le chien avec tant de brio que les plus<br />
malins griffons deviennent idiots.<br />
A peine la bécasse a-t-elle perçu la marche du<br />
chasseur ou le grelot de son compagnon qu'elle commence<br />
son travail : elle se coule dans le roncier,<br />
revient sur sa piste, la coupe, l'embrouille de zigzags<br />
et de cercles, s'éloigne, retourne à son point de départ<br />
et, quand le chasseur se présente au poste, elle<br />
est h un mètre ou à dix mètres de lui. Si les conditions<br />
atmosphériques sont favorables — autrement<br />
dit, si la bécasse « tient » — elle ne se lèvera que<br />
forcée par le chien. Alors, elle vous partira dans la<br />
figure ou derrière une cépée, et dans les deux cas, il<br />
faut avoir un beau sang-froid pour l'abattre.<br />
Mais que vais-je vous raconter là? dit en concluant<br />
M. Gaston Cliérau. Si vous êtes chasseur,<br />
vous êtes aussi renseigné que moi. Sinon, ce<br />
n'est pas moi qui pourrai vous initier à celte<br />
chasse pour laquelle il faut des années de pratique<br />
et un peu de ce flair qui fait les bons<br />
lévriers.<br />
5. — Les Poisons à la mode.<br />
Les effets de l'opium et de la morphine. — Buveurs<br />
d'éther. — L'arbre cher auic Incas. — Cocaïnomanie.<br />
Après les fumeries d'opium importées par les<br />
coloniaux, voici d[ue défile et grossit, dans les<br />
milieux intellectuels surtout, le cortège des<br />
morphinomanes, éthéromanes et cocaïnomanes.<br />
De tous ces poisons, la morphine a été longtemps<br />
le plus en faveur. Elle dérive, comme<br />
vous savez, de l'opium, ainsi que la codéine, la<br />
harcotine et l'héroïne. Découverte par Séguin<br />
en 1816, la morphine est d'un usage courant<br />
en pharmacie. A faible dose, c'est à-dire à moins<br />
•d'un centigramme, elle détermine de l'excitation<br />
et de l'agitation. A dose un peu plus forte,<br />
•elle produit assez rapidement un sommeil profond<br />
avec insensibilité croissante. La pupille<br />
•est rétrécie, la pression artérielle s'abaisse, le<br />
rythme cardiaque se ralentit. La morphine<br />
cause souvent aussi des hallucinations et des<br />
troubles sensoriels — et c'est cette dernière<br />
propriété qui la fait rechercher des morphinomanes.<br />
Ce fléau n'est pas sans analogie avec l'alcoolisme<br />
et produit à peu près les mêmes effets,<br />
c'est-à-dire l'amaigrissement progressif, la perte<br />
•de l'appétit et des forces, les vertiges, les paralysies<br />
locales et enfin une diminution progressive<br />
de la mémoire et des facultés intellectuelles.<br />
Le morphinomane finit par absorber en injections<br />
sous-cutanées une dose de poison qui, du<br />
premier coup, tuerait net un homme sain et<br />
vigoureux.<br />
Quant à l'éther, ses propriétés anesthésiques<br />
ont été découvertes par Jackson en 1846. Mais<br />
à la suite des travaux de Flourens, il avait été<br />
quelque peu abandonné pour le chloroforme.<br />
Or, depuis quelques années, il a repris faveur<br />
pour plusieurs motifs. On obtient aujourd'hui<br />
par le perfectionnement des procédés de préparation<br />
un élher rectifié qui produit des efTets<br />
aussi rapides et qui cause dix fois moins d'accidents<br />
que le chloroforme.<br />
PARTIE <strong>GÉNÉRAL</strong>E 213<br />
Règle générale, l'étheromane ne s'injecte<br />
pas; il boit, comme l'alcoolique. L'habitude de<br />
boire de l'éther, d'abord additionné d'alcool et<br />
de sucre, puis pur, prend naissance d'ordinaire<br />
à la suite d'une indisposition. Ce qui était remède<br />
finit par devenir passion et aboutit naturellement<br />
à des troubles comparables à ceux de<br />
la morphine.<br />
La cocaïne est un alcaloïde extrait du cocaïer,<br />
petit arbuste qui croît naturellement dans les<br />
Andes, au Pérou, dans la Nouvelle-Grenade,<br />
mais qui est aujourd'hui, à la suite des progrès<br />
de l'exportation, cultivé avec beaucoup de soin<br />
en Bolivie, aux environs de La Paz. Les indigènes,<br />
en mâchant des feuilles de coca, peuvent<br />
résister assez longtemps à la fatigue, à la faim<br />
et au sommeil. Aussi les Incas avaient-ils divinisé<br />
le cocaïer et se servaient de ses feuilles<br />
comme monnaie.<br />
De tous les anesthésiques la cocaïne est le<br />
plus récent. Il fut d'abord employé par Koller,<br />
en 1884, pour insensibiliser la cornée et les<br />
parties superficielles de l'œil. Puis on l'utilisa<br />
en injections hypodermiques pour beaucoup<br />
d'autres opérations assez rapides, notamment<br />
pour l'extraction des dents.<br />
A dose massive, la cocaïne produit une excitation<br />
remarquable du système nerveux. Elle se<br />
traduit par un sentiment de vigueur physique<br />
et intellectuelle qui peut aller jusqu'à l'hallucination<br />
et au délire. C'est, de tous les poisons,<br />
le plus récent et le plus à la mode. Mais son<br />
usage aboutit aux mêmes résultats que la morphine<br />
et trouble gravement le système nerveux.<br />
Les plus caractéristiques de ces troubles sont<br />
l'incertitude de la démarche, le tremblement<br />
des lèvres et la perte ou la diminution de la<br />
sensibilité.<br />
6. — Au Sahara :<br />
« La Montagne qui chante ».<br />
Les surprises du désert. — La musique du mont<br />
Jetko. — Le yuage porteur de nouvelles.<br />
Si connu que soit le Sahara, aujourd'hui<br />
presque entièrement terre française et sillonné<br />
de tous côlés par nos soldats, il recèle encore<br />
bien des forces mystérieuses. Entre autres phénomènes,<br />
il en est deux qui n'ont pas encore<br />
trouvé d'explications scientifiques. Ce sont « la<br />
Montagne qui chante » et « le Nuage porteur de<br />
messages ».<br />
Non loin de Ghadamès, sur les confins de la<br />
Tunisie, de la Tripolitaine et de l'Algérie,<br />
s'étend le Désert Rouge où une hauteur d'aspect<br />
sombre et abrupt, le mont Jetko, a reçu<br />
des indigènes le nom de « Montagne qui<br />
chante ». Entendez par là que, lorsqu'une caravane<br />
va apparaître à l'horizon de l'oasis qui<br />
verdoie au pied de la montagne, celle-ci fait<br />
entendre un murmure trèsperceptible àl'oreille,<br />
et que constata notre compatriote, le commandant<br />
Gadel. Les habitants de l'oasis ne s'y trompent<br />
jamais : quand la montagne « chante », une<br />
caravane s'approche.<br />
11 en est de même de certains nuages longs,<br />
sombres, d'une forme particulière, qui n'apparaissent<br />
dans le ciel que lorsqu'une caravane<br />
va se dessiner à l'horizon. Les Touareg du<br />
désert n'ont qu'à examiner ces nuages pour<br />
déterminer, non seulement la direction où va
214 <strong>MANUEL</strong> <strong>GÉNÉRAL</strong> <strong>DE</strong> <strong>L'INSTRUCTION</strong> <strong>PRIMAIRE</strong><br />
surgir la caravane encore invisible, mais son<br />
importance. Des explorateurs européens, entre<br />
autres l'Allemand Ilans Vischer, déclarent qu'à<br />
cet égard les indigènes devinent toujours juste.<br />
Mais l'explication? Que nos savants la trouvent!<br />
On sait que dans le désert les nouvelles<br />
se répandent avec la rapidité de nos messages<br />
télégraphiques. Les « montagnes qui chantent »<br />
joueraient-elles le même rôle que notre tour<br />
Eiffel?<br />
7. — Les Bienfaits du Miel.<br />
Le plus agréable des remèdes. — C'est aussi un aliment.<br />
— Gomment le préparer pour les enfants.<br />
Un docteur belge vantait dernièrement les<br />
mérites thérapeutiques du miel. Le miel, disait-il,<br />
mêlé à du soufre raffiné, excelle dans les<br />
maux de gorge, de même que dans les affections<br />
cryptogamiques des enfants et des adu tes,<br />
telles que le croup, angines diverses, les aphtes.<br />
Le miel, en frictions énergiques sur les gencives<br />
avec la pulpe du doigt, convient admirablement<br />
et est très utile au moment de la dentition<br />
des jeunes enfants.<br />
Le miel, par ses multiples propriétés, est<br />
l'unique et le meilleur dépuratif. Les autres<br />
sont de mode, et, lorsque la mode en est passée,<br />
lui seul reste. Mêlé au malaga vieux, c'est le<br />
meilleur tonique reconstituant. Le miel et le<br />
brou de noix sont de toute éternité anti-scrofuleux<br />
et anti-rachitiques. Le_miel, associé aujus<br />
de carottes crues, guérit l'impétigo des enfants<br />
(croûtes de lait). Dissous dans de l'eau distiliée,<br />
et instillé dans les yeux, il guérit les ophtalmies<br />
des nouveau-nés et autres.<br />
Mais à côté de ses vertus curatives, le miel<br />
est pour les enfants un aliment des plus précieux.<br />
On recommande avec raison aux mères<br />
de famille de couper le lait de leurs enfants au<br />
biberon avec une décoction farineuse miellée.<br />
Pour cela, on fait bouillir quelques instants<br />
avec l'eau du gros son de blé ou de l'orge concassée,<br />
on laisse infuser encore, afin que l'eau<br />
prenne bien les sucs nutritifs du grain ; puis on<br />
passe, et l'on ajoute du miel. On met environ<br />
la proportion d'un tiers de cette décoction dans<br />
le lait.<br />
Cette pratique est excellente, et les .bébés<br />
ainsi nourris prospèrent admirablement et sont<br />
exempts des maladies infantiles qui font tant<br />
de victimes.<br />
Cette action bienfaisante s'explique facilement.<br />
La décoction farineuse contient une partie<br />
des principes nutritifs du blé ou de l'orge.<br />
Elle est essentiellement adoucissante.<br />
Le miel, comme sucre naturel et par ses propriétés,<br />
nourrit et rafraîchit; son acide formique<br />
préserve et assainit, surtout chez des enfants si<br />
petits.<br />
Bien des enfants ne prospèrent pas parce<br />
qu'on leur donne du lait pur qui se caille en<br />
bloc aussitôt absorbé; pour peu que ces enfants<br />
soient faibles, il est mal digéré et donne lieu à<br />
des vomissements.<br />
Au contraire, le lait additionné de la décoction<br />
farineuse se caillera dans l'estomac de l'enfant<br />
en grains très petits, et se digérera ainsi<br />
très facilement, maintenant toujours l'estomac<br />
et les intestins en bon état de fonctionnement.<br />
SAINT-GILLES.<br />
OPINIONS <strong>DE</strong> NOS LECTEURS 1<br />
Pour faire suite à « Ecoles et Clochers ».<br />
Monsieur le Directeur,<br />
Sous l'inspiration évidente de l'article de M. 151mond<br />
Bianguernon du 7 décembre sur l'Histoire<br />
locale et les Eglises de France, j'avais conçu le dessein<br />
séduisani de visiter notre vieille église paroissiale<br />
en compagnie de mes élèves du cours moyen.<br />
La porte en est ouverte, et j'eusse pu, sans prolanation,<br />
avec mes neuf garçonnets bien tianquitles,<br />
bien respectueux, pénétrer discrètement dans le vieil<br />
édifice, taire pour eux, â voix basse, le
PARTIE<br />
A propos de la<br />
Quelques-uns des projets de relèvement des traitements<br />
des instituteurs qui viendront prochainement<br />
en discussion à la Chambre prévoient l'attribution<br />
d'une prime aux muîtres pourvus du B. S- ;<br />
d'autres admettent le principe d'une augmentation<br />
égaie pour les diverses classes et ca'égories du personnel,<br />
sans distinction de diplômes. Tout en déplorant<br />
que la lutte entre partisans et adversaires<br />
de la prime continue aussi vive gue par le pcCSsé,<br />
en un moment où l union d* tuus les efforts serait<br />
si nécessaire, nous publions ici, comme nous l'avons<br />
fait précédemment, les arguments fournis en faveur<br />
des deux thèses.<br />
I. — Pour la prime.<br />
Qu'avons-nous appris à l'Ecole n ormale?<br />
J'ai cela de commua, je pense, avec tous les B. S.,<br />
que j'ai commencé par le B. E. On nous a montré<br />
alors deux échelles de traitements : 1 200-18uU et<br />
1200-2 200. Nous — les « gras » dont parle M. Bah 1<br />
— avons choisi la 2®, et, après avoir dûment signé<br />
un engagement décennal et demandé à .nos parents<br />
de nous consentir encore quelques sacrifices, avons<br />
accompli trois années d'internat.<br />
D'autres — les « maigres » — avaient choisi la<br />
l r « échelle; ils ont débuté dans des postes médiocres<br />
(et encore !), mais ils y ont débuté plus vite, et ils<br />
arrivent aux bons postes avec nous. J'entends dire<br />
qu'ils enseignent souvent aussi bien, quelquefois<br />
mieut que nous. Je n'en veux pas disconvenir, mais<br />
si c'est vrai, on aurait peut-être pu nous avertir plus<br />
tôt, ou, mieux, supprimer les écoles normales.<br />
A présent, on fait arriver bi ou mono-brevetés à.<br />
la première classe, indistinctement. Je ne m'en fâche<br />
pas, au contraire; mais enfin, qu'on nous trouve<br />
ailleurs une compensation pour le temps et le travail<br />
supplémentaires que nous avons dépensés, croyant<br />
bien faire. Qu'on imagine une prime, une majoration<br />
dancienneté, je ne sais quoi encore, mais que, sous<br />
prétexte de « faire cesser la discorde au camp d'Agramant<br />
», on ne nous avoue pas froidement que nous<br />
n'avons rien gagné à l'école normale, ni instruction<br />
professionnelle ni avantage pécuniaire. — BERNARD<br />
Moscio, à Menton.<br />
L'égalité n p ar en h aut »;<br />
Pour concentrer tous les efforts en vue du relèvement<br />
général des traitements des ^instituteurs, il<br />
serait à souhiiter que l'entente se fit entre B. S.<br />
et B. E., selon le vœu exprimé par M. Ferdinand<br />
Buisson.<br />
Or, a voir la tournure que prennent les événements,<br />
il semble qu'on veuille faire la conciliation exclusivement<br />
au détriment des B. S .<br />
Les B. E. demandent la part du lion. Nous avons<br />
été avec eux, et pour eux, des partisans résolus de<br />
l'accessibilité. E l retour, ils rejettent tout projet de<br />
prixne, temporaire ou permanente, au B. S. Voici<br />
d'ailleurs leur thèse définitive : « A travail égal,<br />
salaire èajal... Point d'aristocratie diplômée dans une<br />
démocratie. »<br />
Ils oublient de reconnaître que cette « aristocratie »<br />
n'est pas fondée sur la faveur, mais sur le mérite et<br />
qu'il leur a toujour< été loisible de s'y classer.<br />
« Le brevet élémentaire est notoirement insuffisant.<br />
» C'est la grosse affirmation parue dans un<br />
entrefilet du Radical (n° du 5 décembre dernier) sous<br />
la signature d'un partisan résolu des B . E. Mais<br />
constatons qu'il aurait été facile à beaucoup de B. E.<br />
de faire disparaître cette « insuffisance » trop franchement<br />
avouée! Nous connaissons nombre de jeunes<br />
gens qui, par un effort sérieux et soutenu, ont conqui--<br />
le diplôme envié après trente' ans; nous savons<br />
a. ssi que les commissions d'examen se sont toujours<br />
montrées bienveillantes à l'égard des jeunes<br />
instituteurs qui ont consacré les loisirs de leur profession<br />
à préparer le brevet supérieur<br />
U.1- Voir Manuel général du 5 octobre 1912. "<br />
Prime au B. S.<br />
215<br />
Serait-il juste que le Parlement fasse aujourd'hui<br />
« le nivellement par en bas », qu'il refuse la prime à<br />
ceux qui l'ont gagnée, à ceux surtout qui, sans être<br />
passés par l'école normale, ont travaillé seuls pour<br />
éviter le stationnement en 3 e classe? Si oui, supprimez<br />
les écoles normales, décrétez qu'il ne faut plus<br />
« savoir beaucoup pour enseigner peu » et l'école<br />
laïque ne fera plus concurrence aux écoles libres et<br />
congréganistes.<br />
Ce jour ne viendra pas. Le brevet unique, ce<br />
sera le brevet supérieur, à moins de recul, et il<br />
donnera à nos écoles des maîtres instruits et nettement<br />
préparés à leur tâche! — LUCIEN S.,,, Instituteur,<br />
rue Dagobert, Clichy, au nom d'un groupe<br />
de B S.<br />
Ou est la véritable égalité?<br />
Légalement, les maîtres pourvus du seul B. E .<br />
n'ont droit d'arriver ni en 2 e ni en l re classe; si par<br />
mesure transitoire ils sont admis en 2 e depuis deux<br />
ans, l'ancien texte n'a pas encore été abrogé, et en<br />
les maintenant en 3 e classe jusqu'à la fin de leur carrière,<br />
l'Etat ne manquerait à. aucun de ses engagements<br />
envers eux. Serait-ce une mesure de tage<br />
administration? Là. n'est pas la question. Nous constatons<br />
simplement qu'en leur ouvrant les portes des<br />
deux classes supérieures, c'est 5 000 francs qu'on<br />
leur donne — (onze ans en 2 e classe à 200 francs<br />
d'augmentation par an : 2 200 francs, sept ans en<br />
l re classe à 4n0 francs : 2 800; total : 5 000 francs).<br />
— Et alors pourquoi ne rien accorder à ceux qui possèient<br />
le B. S? Nous ne croyons pas que ce titre<br />
soit une tare; ni qu'en être pourvu soit une raison<br />
suffisante pour être un mauvais maître. Si les B. E.<br />
sont d'excellents instituteurs, il n'a pas été démontré<br />
qu'ils ont le monopole de la science, du zèle et du<br />
dévouement à leurs fonctions, ni que la non-possession<br />
du B. S. leur conféré des aptitudes pédagogiques<br />
particulières... Et alors, s'ils ne valent pas<br />
mieux que les autres, pourquoi leur donner, à eux,<br />
5 000 fr.incs, et rien à leurs collègues? Ne seraitce<br />
pas dire : « Ceux q;ui possèdent le B. S., pour<br />
la seule raison qu'en l'obtenant ils ont fourni la<br />
preuve d'un travail plus grand, d'étuies plus longues,<br />
d'une culture générale plus étendue, n'ont aucun<br />
droit aux avantages accordés aux B. f£ ? » Ce<br />
serait un comble!... mais pas de justice, ni de logique.<br />
Nous désirons que le B. S. ne nous empêche pas<br />
d'être traités comme ceux qui ne l'ont pas. Puisqu'on<br />
leur donne 5 000 francs, qu'on nous les donne<br />
aussi; et pour cela il suffit qu'il soit établi une prime<br />
de 150 francs par an (34 ans de services : 5 100 francs).<br />
11 est bien évident que la prime doil êire accordée<br />
à tous les B. S. La refuser aux maîtres n'appartenant<br />
plus à la 5 e classe serait une injustice. Ce serait<br />
comme si l'on disait à tous ceux qui ont atteint la<br />
trentaine : « Votre engagement décennal est accompli,<br />
c'est vrai; mais que pouvez-vous faire, puisqu'en<br />
raison de votre âge, toutes les autres carrières vous<br />
sont maintenant fermées? Vous êtes rivés à l'enseignement,<br />
et par conséquent nous n'avons nul besoin<br />
de tenir compte de vos désirs ni de vos droits... » Il<br />
est douteux qu'un tel encouragement, qu'une pareille<br />
marque de so iicitude, soit de nature à exciter le zèle<br />
de maîtres qui. à bon droit, s'estimeraient lésés. —<br />
A. LADOUCK,Instituteur adjoint, Bourg-sur-la-Roche<br />
(Vendée).<br />
II. — Contre la prime.<br />
Un appât illusoire.<br />
Il y a quinze ou vingt ans, alors que les avantages<br />
accordés aux instituteurs équivalaient sensiblement<br />
à ceux accordés a 1 x employés des autres<br />
administrations, seuls les recalés des é-.oles normales<br />
entraient dans les Postes ou dans les Indirectes; on<br />
plaçait alors très peu de non-normaliens.<br />
Les temps sont changés et si l'on veut que tous les<br />
maîtres passent par l'école normale, il faut améliorer<br />
considérablement la situation de l'instituteur et non<br />
donner une prime au B. S.
216 <strong>MANUEL</strong> <strong>GÉNÉRAL</strong> <strong>DE</strong> <strong>L'INSTRUCTION</strong> <strong>PRIMAIRE</strong><br />
D'un autre côté, si, comme il en est question, on institue<br />
le brevet unique et l'unité d'origine, il ne nous<br />
semble pas juste qu'on accorde une récompense<br />
au B. S.; on dit en effet aux B. E. : « Préparez<br />
le B. S. et vous aurez la prime »; or, comment obtiendront<br />
ils ce diplôme s'il n'existe plus? B. E. ils<br />
sont, B. E. ils resteront.<br />
Pendant trente-cinq ans il y aurait encore dans le<br />
corps enseignant une catégorie de privilégiés, les<br />
primés. Ce n'est pas admissible. La prime permanente<br />
est un appât illusoire et injuste. S'entêter à la<br />
réclamer risque de faire amoindrir les avantages<br />
qu'on est sur le point d'accorder à tous. — E. CHAM-<br />
BON, Instituteur à Saint-Félix, par Figeac (Lot).<br />
Autour d'une « compensation ».<br />
M. Besinge, au Manuel général, pose une question<br />
aux B. E. adversaires de la prime permanente :<br />
« Oui ou rion, l'amendement Mauger qui ouvre<br />
l'accès des deux premières classes prive-t-illes B. S.<br />
et les B. E. d'avant 18S9 d'une partie d'un droit à<br />
eux reconnu par la loi? »<br />
La Fédération des A. P. E. répond nettement : non.<br />
Votre droit existe comme auparavant et aucune<br />
parcelle ne vous en est enlevée.<br />
La législation accorde aux B. S. des promotions<br />
en l re classe, dans le rapport de 2 à 6. Que le<br />
nombre des instituteurs à promouvoir soit doublé,<br />
triplé,... qu'importe aux B. S.? Quelle part leur enlève-t-on<br />
dans le gâteau ? On promouvra le 1/6 du<br />
double, le 1/6 du triple, voilà tout.<br />
Aujourd'hui, 6 000 B.S. ont les années de services<br />
nécessaires pour concourir à l'entrée en .l r,s classe ;<br />
le 1/6 passe, soit 1000 maîtres.<br />
Demain, le triple par exemple, 18 000 instituteurs,<br />
B. S . et B. E., arrivent à la porle de la l re classe;<br />
le calcul du 1/6 joue : 3000 maîtres sont promus!<br />
D'autre part, je conseille au secrétaire de l'Entente<br />
des B. S. du Doubs de relire l'amendement Mauger.<br />
Ledit amendement, devenu article 116 de la loi de<br />
finances du 13 juillet 1911, n'ouvre pas « l'accès des<br />
deux premières classes » aux B. 1?., mais seulement<br />
l'accès à la 2 e classe, et encore à l'ancienneté seulement.<br />
Tous nos efforts tendent, d'ailleurs, à obtenir l'unité<br />
de cadres par l'unité de titre et d'origine. — EDOUARD<br />
GILLET, Secrétaire général de la Fédération des<br />
A. P. E., à Trignac (Loire-Inférieure).<br />
COMMUNICATIONS DIVERSES<br />
Concours de recettes de cuisine économique<br />
à l'usage des cours ménagers.<br />
Le Comité des dames de la Ligue de l'enseignement,<br />
désireux de contribuer à la diffusion dans les<br />
cours ménagers de recettes de cuisine nutritives,<br />
saines, agréables et variées, peu coûteuses de temps<br />
et d'argent et constituant un enseignement vraiment<br />
populaire, ouvre un concours entre toutes les personnes<br />
que la question intéresse.<br />
Les concurrentes devront s'efforcer de ne proposer<br />
que des recettes convenant à la catégorie la plus modeste<br />
des travailleurs urbains ou ruraux, et par conséquent<br />
aussi économiques que possible.<br />
Les recettes devront être établies pour une famille<br />
de six personnes, dont quatre enfants, et comporter<br />
l'emploi d'un matériel très simple.<br />
Les concurrentes indiqueront les quantités employées<br />
pour chaque plat, le temps de sa préparation et le<br />
prix de revient de chaque matière dans la région où<br />
elles habitent. Elles devront se préoccuper particulièrement<br />
de la valeur nutritive des aliments. Le jury<br />
tiendra compte de l'utilisation ingénieuse des restes<br />
Il y a trois sujets de concours. Les concurrentes<br />
pourront, à volonté, faire un choix parmi ceux-ci ou<br />
les traiter tous les trois, mais elles devront toujours<br />
se conformer aux règles énoncées ci-dessus.<br />
PREMIER SUJET.<br />
Donner un ensemble de 60 recettes : 10 recet'es<br />
relatives à la préparation des soupes et potages; —<br />
10 recettes relaiives. à la préparation des légumes<br />
secs, céréales, pâtes et œufs; — 10 recettes relatives<br />
à la préparation des viandes et poissons ; — 10 recettes<br />
relatives à la préparation des légumes verts et<br />
pommes de terre; — 10 recettes relatives à la préparation<br />
des plats mixtes; — 10 recettes relatives ii la<br />
préparation des plats sucrés ou pâtisserie de famille.<br />
<strong>DE</strong>UXIÈME SUJET.<br />
Composer une série de menus pour uns semaine<br />
(petit déjeuner, déjeuner, dîner) avec les recettes détaillées<br />
des mets choisis et en indiquant si la semaine<br />
est d'été ou d'hiver.<br />
TROISIÈME SUJET.<br />
Faire connaître une ou plusieurs recettes détachées.<br />
Des prix en argent, objets d'art, seront attribués à<br />
chacune des catégories du concours, mais il est rappelé<br />
aux concurrentes qu'aucune recette ne doit être<br />
empruntée à un livre déjà paru.<br />
Le comité des dames se réserve de disposer, peur<br />
une publication ultérieure, des recettes qui lui paraîtront<br />
les meilleures. Les concurrentes devront envoyer<br />
leurs manuscrits avant le 28 février 1913, au<br />
siège de la Ligue française de l'enseignement, 3, rue<br />
Recamier, Paris.<br />
Les concurrentes étrangères sont priées d'envoyer<br />
leurs recettes en français afin d'éviter toute erreur<br />
de traduction.<br />
PRIX OFFERTS PAR : MM. le président de la République;<br />
le ministère de l'Instruction publique ; le ministère<br />
de l'Intérieur; le ministère du Commerce; le<br />
ministère de l'Agriculture; — le sous-secrétariat d'Etat<br />
des Beaux-Arts ; — le conseil général de la Seine; —<br />
le conseil municipal de Paris; — M. le préfet de la<br />
Seine.<br />
Prix de 500 francs offert par la Ligue française de<br />
l'enseignement.<br />
La Présidente du Comité :<br />
M m e G . COULON.<br />
Services que peut rendre le<br />
Code Pichard 1 .<br />
La nouvelle édition du Code Pichard, qui vient de<br />
iraître, est la vingt-troisième, etdix-huit mois à peine<br />
'a séparent de la précédente. Cette simple constatation<br />
suffit à montrer avec quelle faveur constante le<br />
Code de VInstruction primaire est accueitli par le<br />
public auquel il s'adresse.<br />
Administrateurs, inspecteurs et instituteurs, candidats<br />
aux examens supérieurs de l'enseignement<br />
primaire ou simplement curieux de s'éclairer complètement<br />
sur les lois et règlements qui les régissent,<br />
trouveront dans ce volume de près de mille<br />
ges, dont le maniement leur est devenu familier,<br />
collection sans cesse accrue et soigneusement mise<br />
à jour des documents législatifs et réglementaires<br />
classés suivant un plan méthodique dont la clarté ne<br />
laisse rien à désirer. Une place y est faite aussi à la<br />
jurisprudence dont les décisions les plus importantes<br />
sont soit reproduites in extenso dans le corps de<br />
l'ouvrage, soit résumées dans des notes destinées à<br />
préciser la portée des textes.<br />
Enfin, la table alphabétique et analytique, ce répertoire<br />
original, grâce auquel le plus inexpérimenté<br />
des chercheurs trouve immédiatement le renseignement<br />
désiré, a été encore enrichie de nouvelles<br />
rubriques et ne comprend pas moins de 160 pages.<br />
Aussi n'est-il pas téméraire de penser que la nouvelle<br />
édition du Code Pichard justifiera une fois de<br />
plus la réputation du plus ancien et du plus commode<br />
des manuels de législation scolaire.<br />
1. Nouveau Code Ide l'Instruction primaire»<br />
23" édition, revuo et complétée par A. WISSEMANS. licencié<br />
ès lettres et en droit, chef do bureau au ministère de<br />
l'Instruction publique, l vol. in-16, do 952 pages, broché,<br />
6 fr.<br />
( Voir la CORRESPONDANCE dans la partie i u journal consacrée aux Annonces, page 137.)<br />
1823. — imp. KAPP, Paris.<br />
Le Gérant : A . BAEURLÉ.
80* Ann»e. N« 18 11 Janvier 1913.<br />
CORRESPONDAN<br />
CORRESPONDANCE<br />
Logement et mobilier.<br />
L...,à M... [Nord). — L. L..., à A... (Gironde).<br />
— J...,à L. R... (Vendée).<br />
« Quelle est la composition du logement auquel a<br />
droit un instituteur ou une institutrice, marié ou célibataire,<br />
stagiaire ou titulaire, dirigeant une classe<br />
Ou une école ? »<br />
Le lugeirient convenable, tel que l'a prévu l'ar<br />
ticle 48 de la loi du 25 juillet 1893, doit se composer<br />
au minimum:<br />
1" Pour un instituteur marié ou non, placé à la<br />
tête d'une école élémentaire :<br />
a) dans les communes de moins de 12 000 habi<br />
tants: d'une cuisine servant de salle à manger et de<br />
troitpièces à feu ;<br />
b) dans les communes de 12 000 habitants et audessus<br />
: d'une cuisine, d'une salle à manger et de<br />
trois pièces à feu :<br />
2° Pour tout adjoint titulaire ou stagiaire marié,<br />
et pour tout instituteur placé à la téte d'une école de<br />
hameau: d'une cuisine serrant de salle k manger et<br />
de deux pièces à feu ;<br />
3° Pour tout imtituteur adjoint célibataire, titulaire<br />
ou stagiaire : de deux pièces, dont une à l'eu ;<br />
4° Pour les directeurs et les direcirices des écoles<br />
primaires supérieures: d'une cuisine, d'une salle à<br />
manger et de trois pièces à feu ;<br />
5" Pour l».s ins ituteurs adjoints mariés des écoles<br />
primaires -uperieures : d'ui.e cuisine, d'une salle à<br />
manger et de doux pièces 4 feu ;<br />
6° Pour les instituteurs adjoints célibataires de ces<br />
mêmes écoles: de deux pièces à feu.<br />
Ti>us les maîtres désignés ci dessus auront à leur<br />
disposition soit une cave, soit un débarras servant<br />
de cellier el de bûcher, ainsi que l'usage d'un privé.<br />
(Décret du 25 octobre 1894, art. !•'.)<br />
En relisant atlenuvem' nt ces dispositions, on<br />
constate que l'instituteur et l'institutrice dirigeant une<br />
école primaire de hameau et de chef-lieu, une èco e<br />
primaire supérieure, ont droit au même logement el<br />
qu'une institutrice adjointe, mariée ou non, n'a droit<br />
qu'à un logement ue célibataire.<br />
1 est regrettable que le décret n'ait pas fixé les<br />
dimensions minima des pièces exigées.<br />
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mariée dans la localité et habitant avec son<br />
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donnés dans<br />
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PREPARATION AUX EXAMENS<br />
Pour la préparation des maîtres aux examens<br />
du Certilicat d'aptitude pedag-oguque,<br />
du Brerel supérieur,<br />
du Professorat des écoles normales,<br />
de l'Inspection primaire,<br />
aous tenons à la disposition de nos abonnés un grand<br />
nombre de sujets à traiter, que nous leur fournirons<br />
gratuitement, sur demande accompagnée d'une<br />
bande du journal et adressée au secrétaire de la rédaction<br />
du Manuel général.<br />
Nous prions nos correspondants de vouloir bien<br />
indiquer avec précision l'espèce des sujets qu ils désirent.<br />
Sujets du C. A. P., ou du brevet supérieur,<br />
ou du prolessorat, ou de l'inspection.)<br />
Pour les oamdida's au Certificat d'aptitude<br />
pédagogique, le Manuel général propose en outre,<br />
dans le premier numéro de chaque mois deux sujets<br />
à traiter et rublie le mois suivant le compte rendu<br />
général des compositions reçues.<br />
AVIS RELATIF<br />
A L.A C O R R E C T I O N <strong>DE</strong>S COPIES<br />
Nous rappelons à nos abonnés que nous corrigeons<br />
toutes les copies qui nous sont adressées par eux et<br />
CfcRTIFiuAT D'ETU<strong>DE</strong>S <strong>PRIMAIRE</strong>S 1<br />
i<br />
Orthographe et Ecriture 2.<br />
Ma maison.<br />
J'aime ma maison où j'ai grandi. De mes fenêtres,<br />
je vois li Stine qui coule le long de mon jardin, derrière<br />
la route, pre que chez moi, la granie et large<br />
Seine qui va de Rouen au Havre, couverte de bateaux<br />
qui passent.<br />
A gauche, là-bas, Rouen, la vaste ville' aux toits<br />
bleus sous le peuple pointu des clochers gothiques.<br />
Ils sont innombrables, frêles ou larges, dominés par<br />
la flèche de îonte de La cathédrale et pleins de cloches<br />
qui sonnent lans l'air bleu des belles matinées,<br />
jetant jusqu'à moi leur doux et lointain bourdonne<br />
ment de 1er. leur chant d'airain que la brise m'apporte<br />
tantôt plus fori et tantôt plus affaibli, suivant<br />
qu'elle s'éveille ou qu'elle s'as«oupit.<br />
Vers onze heures, un long convoi de navires traînés<br />
par un remorqueur gros comme une mouche, et qui<br />
râlait le peine en vomissant une fumée épaisse, défila<br />
devant ma fenêtre. GUY <strong>DE</strong> MAUPASSANT.<br />
QUKSTIONS. — 1. Résumer, en une phrase, ce que<br />
l'auteur nous dit dans cette page.<br />
(De sa maison natale on voit la Seine et, au loin,<br />
Rouen avec ses clochers.)<br />
2. Disiinguer les parties principales de la dictée et<br />
donner un titre à chacune d'elles.<br />
(1 La Seine. — 2. Rouen. — 3. Passage du remorqueur.)<br />
3. Donner le sens des expressions : Le 'peuple<br />
pointu des clochers; long convoi de navires.<br />
(L'ensemble de« clochers qui pointent; — une<br />
longue suite de bateaux.'<br />
1. E n remerciant vivement ceux do nos abonnés qui ont<br />
l'obligeance 'le nous envoyer lea sujets de compositions données<br />
dans les examens et concours, nous IOB prions, pour faciliter<br />
lo travail de l'imprimerie, d'écrire seulement sur lo<br />
rocto dos feuilles qu'ils nous adressent<br />
2. Canton do Muyron (Land- s) ; 5 juillet 1912. Communiqué<br />
par M. Uécla, instituteur à Mugron.<br />
Sujets de Compositions.<br />
que le tarif des corrections est fixé ainsi qu'il<br />
suit :<br />
1 fr. 50 par sujet pour les compositions préparatoires<br />
aux examens de l'Inspection primaire et du<br />
Professorat des écoles normales ;<br />
1 fr. par sujet pour les compositions préparatoires<br />
au Certificat d'aptitude pédagogique;<br />
0 fr. 75 par sujet pour les compositions préparatoires<br />
aux examens du Brevet supérieur (lacomposition<br />
de mathématiques peut comprendre deux problèmes,<br />
qui sont corrigés pour 0 fr. 75; — l'épreuve<br />
de langues vivantes ne doit contenir qu'un exercice<br />
en anglais ou en allemand) ;<br />
0 fr. 50 par sujet pour les compositions des aspirants<br />
au Brevet élémentaire, aux Ecoles normales<br />
primaires et au Certificat d'études primaires.<br />
jDe plus, les abonnés doivent ajouter, au prix<br />
indiqué pour la correction, lasommenécessaire pour<br />
l'affranchissement de leurs copies, sous envelop pe<br />
fermée, au retour.<br />
Ces petites sommes peuvent nous être adressées en<br />
même temps que les copies soit par mandat^poste,<br />
soit en timbres-poste, soit en timbres spéciaux d'une<br />
valeur conventionnelle de 0 fr. 25 chacun, que l'administration<br />
du journal tient à la disposition de ceux<br />
qui en demandent.<br />
4. Analysez les mots en italiques dans le dernier<br />
paragraphe: convoi, gros, devant.<br />
Composition française.<br />
Quel est votre jeu ou votre passe temps préféré?<br />
Dites nous pour quelles raisons il vous plaît et rappelez-vous<br />
une circonstance où il vous a procuré un<br />
très vif plaisir.<br />
SUJET TRAITÉ. — Mon passe-temps préféré, c'est la<br />
promjnale. J aime à s-ntir autour de moi l'espace, à<br />
voir le ciel sur ma tête, à jouir des arbres et des<br />
fleurs. L'hiver, mes pas résonnent sur la route durcie<br />
; je sens en moi la bonne chaleur de la marche ;<br />
je hume avec joie l'air sec et froid et je regarde le<br />
paysage auxltgnes précises. L'été, je vais paresseusement,<br />
à travers buis, m'arrëtant pour chercher un<br />
nid, observant une fourmilière, me rafraîchis-ant au<br />
petit ruisseau bavari. Ah I la bonne promenade que<br />
j'ai laite ce printemps dernier I Une fin d'hiver pleine<br />
de brume et de pluie nous avait tenus de longs jours<br />
à la maison. Et voici que tout à coup l^s nuages<br />
maussaies s'entr'ouvraient et qu'un joli soleil ie mars<br />
tout jeune riait gaiement. Ah I je ne fus pas long à<br />
pren tre la clef des champs 1 Je buvais l'tir frais avec<br />
enivremen', je courais sur la terre molle plutôt que<br />
je ne marchais. Les bourgeons éclaté» a?ai nt l'air<br />
de rire, avec leurs petites gouttes d'eau brillantes.<br />
L'herbe nouvelle semblait fraîchement peinte et les<br />
coucous montraient leurs collerettes jaunes. J'en fis<br />
un bouquet parfumé d'une odeur fir.e et âpre à la<br />
fois et je rentrai avec le printemps dans le cœur et<br />
dans les bras.<br />
Calcul.<br />
1. Un père de famille achète à ses deux fils, pour<br />
la somme totale de 100 fr., deux montres de même<br />
valeur et deux chaînes qui coûtent égalem nt autant<br />
l'une que l'autre. Il calcule que si chaque chaîne avait<br />
coûté autant que chaque montre, il aurait payé 20 fr.<br />
de plus. Quelle est la valeur de chaque chaîne et de<br />
chaque monlre ?<br />
120 fr.<br />
SOLUTION. — Prix de chaque montre: —; =<br />
30 fr.<br />
iV" 18.<br />
LECTURE : BOUILLOT (V.). Le Français pai* les textes. Cour* élémentaire, 1 er degré, 1 vol. 90 &>
70<br />
<strong>MANUEL</strong> <strong>GÉNÉRAL</strong> <strong>DE</strong> <strong>L'INSTRUCTION</strong> <strong>PRIMAIRE</strong><br />
Prix de chaque chaîne: 30 fr. — 10 fr. = 20 fr.<br />
Réponses: 20 fr. ; 30 fr.<br />
2. A combien revient un bloc de pierre cubique de<br />
0 m. 85 d'arête, taillé sur cinq faces, si la pierre vaut'<br />
16 fr, 20 le m 3 et si la taille se paye 1 fr. 50 le m 2 1<br />
SOLUTION. — Volume du bloc: 1 m 3 X 0;85 3 =<br />
Om' 614.<br />
Valeur de la pierre : 16 fr. 20 X 0,614 = 9 fr. 95,<br />
par excès.<br />
Surfaces travaillées :1m 2 x 0,85 X 0,S5 X 5 =<br />
3 m 2 61.<br />
Prix du travail : 1 fr.5 X 3,61 = 5 fr. 40, par défaut.<br />
Prix de revient : 9 fr. 95 + 5 fr. 40= 15 fr. 35.<br />
Réponse: 15 fr. 35.<br />
Agrioulture.<br />
La culture
Remarque. — Comme ce sont deux amies qui<br />
conversent, il ne faut pas que la jeune fille économe<br />
parle sur un ton orgueilleux et cassant ; elle peut et<br />
doit exprimer avec douceur ses idées. Si elle veut convaincre<br />
celle avec qui elle discute, il est bon même<br />
qu'elle lui suppose et des intentions généreuses et une<br />
volonté suffisante pour se corriger de son défaut.<br />
Arithmétique.<br />
Théorie. — Comment construit-on la table de<br />
multiplication de Pythagore? Comment s'en sert-on?<br />
Sachant que la somme des 9 premiers nombres est<br />
45, trouvez immédiatement la somme des nombres<br />
contenus dans la table.<br />
INDICATIONS. — Pour les réponses à faire aux deux<br />
premières questions, voir les Deux cents problèmes<br />
et questions de théorie du B. E., par G. Manuel 1 .<br />
1 y a 9 lignes horizontales dans la table de Pythagore;<br />
la première contient une fois chacun des 9 premiers<br />
nombres; la deuxième, les produits de chacun<br />
de ces nombres par 2 ; la troisième, les produits de<br />
chacun de ces nombres par 3...; la neuvième, les<br />
produits de ces mêmes nombres par 9. La somme de<br />
tous les nombres est 45 X 1 + 45 x 2 + 45 x 3...<br />
+ 45 x 9, car multiplier plusieurs nombres par un<br />
troisième et faire la somme de leurs produits revient<br />
ii multiplier leur somme par ce troisième nombre.<br />
Donc, la somme cherchée est 45 (1 + 2 + 3... + 9)<br />
= 45 x 45 = 2025.<br />
Problème. — Un marchand a acheté pour la<br />
somme de 4000 francs le bois de chauffage qui remplit<br />
aux 2/3 un magasin dont les dimensions sont<br />
5 mètres, 7 mètres, 9 mètres. Combien doit-il revendre<br />
540U kilogrammes de ce bois pour faire sur cette<br />
vente un bénéfice de 12 0/0? Un centimètre cube de<br />
ce bois pèse 0 gr. 68 et on admet que les vides font<br />
. les 3/7 du volume total.<br />
SOLUTION. — Volume global du tas de bois, vides<br />
1 me. x 5 x 7. x 9 X 2 ,<br />
compris : : . Volume net:<br />
O<br />
I<br />
1 me. X 5 X 7 X 9 X2 x 4<br />
SUJETS <strong>DE</strong> COMPOSITIONS<br />
5 ME. X 3 X 8 =<br />
3 x 7<br />
120mc., ou 120 stères. Poids de ce bois (sachant qu'un<br />
me. pèse : 0 gr. 680 X 1000 X 1 000 = 680 gr. X<br />
1000 = 680 kg.): 680 kg. x 12(). Prix d'achat de<br />
- , m . 4OuO fr. x 5 400 4500 fr. „<br />
5400 kg - : 680 x 12, ~ ÎT~~' Sll ° n SUP "<br />
pose le bénéfice calculé sur le prix de vente (l'énoncé<br />
n'est pas assez net sur ce point), ce qui a été vendu<br />
100 fr. a été acheté : 100 fr. — 12 fr. = 88 fr. Prix<br />
, . , ,, 100 fr. x 4 500 25 fr. x 2250<br />
de vente cherché :<br />
17 x 88 187<br />
300 fr. 80, à moins d'un centime près, par défaut.<br />
Si le bénéfice est calculé sur le prix d'achat, ce qui<br />
a été acheté 100 fr. a été vendu : 100 fr. + 12 fr. =<br />
. 112 fr. x 4 500 112 fr. x 45<br />
112 fr. Prix de vente -<br />
17 x 1U0 17<br />
= 296 fr. 47, à moins d'un centime près, par<br />
excès.<br />
BREVET ELEMENTAIRE-.<br />
Orthographe.<br />
L'Argonnc.<br />
L'Argonne étend ses masses boisées entre les plateaux<br />
du Verdunois et les plaines crayeuses etmonotones<br />
de la Champagne. Longue de quinze lieues et<br />
faisant suite à la chaîne des Ardennes, cette forêt<br />
aux terrains tourmentés, aux morues clairières, aux<br />
gorges escarpées, a un caractère de sauvage grandeur.<br />
Pou de routes la traversent. A l'exception d'une<br />
ancienne voie romaine qu'on nomme la Haute-Che-<br />
1. Librairie Hachette ; doux séries; prix do chaque volume<br />
: 1 irane.<br />
2. Pans ; aspirantes ; 1912 ; 2' session.<br />
vauchèe on n'y rencontre guère que sentiers abrupts,<br />
à demi cachés sous les fougères, et conduisant à<br />
quelque scierie installée au bord de l'eau ou à quelque<br />
village enfoui en plein bois. Au fond de ces gorges<br />
et sur ces clairières vit une population à part :<br />
sabotiers nomades, braconniers intrépides, charbonniers<br />
maigres et songeurs, verriers pauvres comme<br />
Job et fiers comme le Cid, tous gens hardis, amoureux<br />
de liberté et de franches lippées, buvant sec,<br />
parlant haut, ayant les jarrets solides, la poigne<br />
lourde et le coup d'œil juste. Au milieu des vulgarités<br />
des pays à blé, l Argonne, profonde, solitaire<br />
et mystérieuse, s'élève comme une verdoyante forteresse<br />
où se sont réfugiés les types romanesques et<br />
curieux d'un autre âge.<br />
L'automne imprègne ses futaies brumeuses d'une<br />
tristesse pénétrante ; en hiver, la voix grondante des<br />
eaux grossies par la fonte des neiges semble un écho<br />
des héroïques combats de 92, dont ses défilés ont été<br />
le théâtre; mais, qusyid vient le printemps, toutes<br />
ces lignes sévères s'adoucissent, toute cette rudesse<br />
s'amollit; les hêtres bourgeonnent, les pentes sablonneuses<br />
refleurissent, les sources chan>ent au lieu de<br />
gronder, et l'Argonne, sans cesser d'être sauvage,<br />
devient plus fraîche et plus hospitalière.<br />
ANDRÉ THEURIET.<br />
QUESTIONS. — 1. Expliquez l'expression: terrains<br />
tourmentés.<br />
2. Que veulent dire ces mots : verriers pauvres<br />
comme Job et fiers comme le Cid ?<br />
3. Combien y a-t-il de propositions dans la phrase :<br />
au milieu des vulgarités des pays à blé, etc..., jusqu'aux<br />
mots : d'un autre âge. Les distinguer nettement,<br />
en marquer la nature et la fonction.<br />
4. Que signifie le mot écho ? Dans la phrase de la<br />
dictée, est-il pris au sens propre ou au sens figuré ?<br />
Donnez un homonyme de ce mot.<br />
5. Nature et fonction des mots : dont ses défilés ont<br />
été le theâtre. Qu'est-ce qu'un défilé ?<br />
EXPLICATIONS. — 1 . Terrains tourmentés : terrains<br />
très accidentés, c'est-à-dire qui présentent un grand<br />
nombre de saillies et de dépressions; il semblerait<br />
qu'une main formidable les a c omprimés, bouleversés,<br />
tourmentés en tous sens (tourmenter quelqu'un, c'est<br />
ne pas lui laisser de repos, c'est lui faire subir toutes<br />
sortes d'ennuis ou de peines) ; on peut aussi évoquer<br />
en ce cas 1 idée d'une tourmente, d'un cataclysme qui<br />
aurait convulsionné le sol.<br />
2. Verriers pauvres comme Job et fiers comme le<br />
Cid : le patriarche Job, d'après la Bible, fut réduit à<br />
la misère la plus absolue par la volonté divine, qui<br />
voulait ainsi mettre èt l'épreuve la force d'âme et la<br />
piété de cet homme ; don Rodrigue de Bivar, surnommé<br />
Le Cid (cid, mot arabe, signifie : seigneur),<br />
est le héros d'une tragédie de Corneille, célèbre par<br />
son énergie et sa fierté. Les verriers dont parie l'auteur<br />
sont très pauvres, mais acceptent fièrement leur pau<br />
vreté. Les mots fier, fierté sont pris ici en bonne<br />
part ; ils caractérisent un légitime amour-propre ; on<br />
peut être fier sans orgueil.<br />
3. Au milieu des vulgarités, etc. Il y a, dans cette<br />
phrase, trois propositions : 1° Principale : Au milieu<br />
des vulgarités des pays à blé, etc., jusqu'à s'élève ;<br />
2° Subord. à la princ., elliptique, compl. circonstanciel<br />
de comparaison : comme (s'élèverait ou si c'était)<br />
une forteresse verdoyante ; 3° Subord. à la précédente,<br />
compi. explicatif de forteresse : où se sont<br />
(mis pour : se seraient) réfugiés les types romanesques<br />
et curieux d'un autre âge.<br />
4. Echo: dans le sens propre, répétition du son<br />
due à la réflexion des ondes sonores sur quelque surface<br />
continue; au figuré, tout ce qui revient à l'esprit<br />
comme le son, réfléchi, revient vers l'oreille : telle est<br />
la signification de ce mot dans le texte ci-dessus. Homonyme<br />
: écot, part que l'on paye dans une dépense<br />
collective.<br />
5. Dont ses défilés ont été le théâtre : défilés est le<br />
sujet de ont été ; théâtre, l'attribut de défilés; dont,<br />
pronom relatif, compl. déterminatif de théâtre. —<br />
Défilé: passage étroit entre des montagnes; littèrale-<br />
1. Epeler.<br />
u „ ... . du Brevet élémentaire suivies de plans, d» développe- ,<br />
• <strong>MANUEL</strong>. Cent compositions françaises mentg et de gôjjjûj aux e.ndid.ts. Un vol. in-ie^br- 6 © «.<br />
71
72 <strong>MANUEL</strong> <strong>GÉNÉRAL</strong> <strong>DE</strong> <strong>L'INSTRUCTION</strong> <strong>PRIMAIRE</strong><br />
m eut, sorte de chemin où l'on est obligé de passer à<br />
la file, quand on est plusieurs ; défilé signifie aussi,<br />
d'ailleurs, passage, par files, ou h la file, de gens en<br />
troupe. Remarquer que le mot file dérive de fil, par<br />
comparaison avec un fil qui se déroule. Rapprocher:<br />
filer, fileur, filandière, filigrane, filiforme, etc.<br />
Composition française.<br />
Que pensez-vous de cette réflexion d'un moraliste :<br />
« C'est perdre la confiance des enfants que de les<br />
punir des fautes qu'ils n'ont pas faites »? Quel est le<br />
sentiment que l'on blesse chez eux en pareil cas? et<br />
le résultat n'est-il pas le même quand on les récompense<br />
sans qu'ils l'aient mérité ?<br />
INDICATIONS.— Conditions nécessaires pour obtenir<br />
et conserver la confiance des enfants. — Ne pas<br />
les traiter comme des quantités négligeables; voir en<br />
eux, au coniraire, des petites pe* sonnes, dont il faut<br />
conquérir et garder 1 estime. Si l'on veut atteindre<br />
ce but, il importe d'abord et surtout de leur donner<br />
toujours l'exemple de la stricte justice. La confiance<br />
s'allie bientôt à l'estime quand on joint à la justice<br />
une souriante et sagace bonté. Mais il suffit souvent<br />
d'un seul acte injuste pour perdre à la fois l'estime<br />
et la confiance de l'enfant, soit dans la famille, soit à<br />
l'école.<br />
Conséquence. — Punir à tort, c'est commettre une<br />
injustice. Donc le moraliste a raison de dire qu'on<br />
s'expose à perdre la confiance des enfants dès qu'on<br />
les punit pour des fautes qui ne leur sont pas imputables.<br />
Sentiment blessé. — Ce sentiment se nomme<br />
l'ami ur propre. En lui-même, l'amour-propre n'a rien<br />
de blâmable: tout au contraire, il est indispensable à<br />
la vie morale quand il s'identifie au respect de soimême,<br />
à tout ce qui constitue la dignité personnelle.<br />
Gardons-nous donc de blesser l'amour-propre de<br />
l'enfant par des punitions injustes ou même par de<br />
simples remontrances qu'il ne mérite pas.<br />
Le résultat est le même quand on décerne mal à<br />
propos à l'enfant quelque récompense ou quelque<br />
éloge Celui qui les reçoit ne peut pas en être fier ;<br />
il subit les protestations intimes de son amour-propre<br />
et il en arrive à supposer que les parents ou les<br />
maîtres 1 manquent soit de caractère, soit de discernement;<br />
parents ou maîtres peuvent alors perdre sa<br />
confiance.<br />
Conclusion. — Ne punir et ne récompenser qu'à<br />
bon escient. Ne pas mettre son amour-propre tn<br />
opposition avec celui de l'-nfant, quand on a tort ou<br />
quand on n'est pas sûr d'avoir complètement, raison.<br />
Nous sommes tous faillibi s; si, par erreur, nous<br />
avons infligé une punition injuste, ne craignons pas<br />
de reconnaître que nous nous sommes trompé (ou<br />
trompée); levons bien vite la punition, dans le cas où<br />
elle durerait encore ; et, dans le cas où elle seraii<br />
accomplie, hâtons-nous, par de tendres paroles, d'en<br />
effacer ou d'en atténuer le souvenir.<br />
Arithmétique.<br />
Théorie. — En divisant 5 842 par 312, on obtient<br />
uu certain quolient q et un reste 226 Démontrer que<br />
le plus .grand commun diviseur de 5 842 et 312 est<br />
aussi le plus grand commun diviseur de 312 et 226.<br />
Quelle est l'importance de ce théorème ?<br />
INDICATIONS. — On a : 5 8 12 = 312 q -+ 226. U n<br />
nombre qui en divise un antre divise tous les multiples<br />
de c»t autre nombre. Donc, tout divi-eur de 312<br />
divise 312 q, multiple de 312. Tout nombre qui en<br />
divise deux autres divise leur somme et leur différence.<br />
Donc, tout nombre qui divise 58 2 et 31<br />
divise 312 q, et, par suite, 226, qui est la diffère ce<br />
entre 5842 et 312 q ; tout nombre qui divise 312 et<br />
226 divise 312 q et, par suile, 5842, qui est la somme'<br />
de 312 q et de 226. Les diviseurs communs à 5842 et<br />
1. Ou les maîtresses : le sujet convient pour les deux sexes<br />
à 312 sont diviseurs communs à 312 età 226, et, vioe,<br />
versa, les diviseurs communs à 312 et a 226 sont<br />
communs diviseurs de 5 842 et 312; par conséquent,<br />
le p. g. c. d. de 5 842 et 312 est aussi le p. g. c. d.<br />
de 312 et de 226.<br />
Ce théorème permet d'établir la règle de la re -.herche<br />
du p g. c. d. de deui nombres par la méthode<br />
des divisions successives : diviser le p. g. nombre<br />
par le plus petit ; si le plus pet t divise le p. g., le<br />
p. petit est le p. g. c. d. cher hé ; dans le cas contraire,<br />
divi.-er le p. petit nombre par.le reste; s'il y<br />
a un second reste, diviser le premier reste par le<br />
deuxième, et air si de suite, jusqu'à ce qu'on n'obtienne<br />
plus de reste; le dernier dniseur employé est<br />
le p.g. c. d. cherché.<br />
Problème. — Une ouvrière employée dans une<br />
maison de confection a reçu, pour 22 journées de travail,<br />
une somme de 81 fr. 50 et 5 m-tres de irap.<br />
Hour 15 autres journées de travail, pendant lesquelles<br />
son salaire journalier a été augmenté de 1/5,<br />
elle a reçu une somme de 72 fr.25 et 2 m. 50 de drap<br />
de même qualité que le premier.<br />
Calculer le nouveau salaire de cette ouvrière et le<br />
prix au mètre de drap. Vérifier.<br />
NOTA. — Tout calcul qui ne peut se faire mentalement<br />
doit figurer in extenso en marge de la composition.<br />
SOLUTION. — Le gain journalier, dans le second<br />
5 1 6<br />
cas, est égal à + g = - de ce qu'il était d'abord ;<br />
,, , 15 X 6<br />
15 journées, au prix le plus eleve, valent : —^— —<br />
3 x 6 = 18 journées au prix le plus faible. Pour<br />
18 journées x 2 = 36 journées de la première série,<br />
l'ouvrière aurait pu recevoir : 72 fr. 25 X 2 + 2 m.25<br />
x 2 de drap, ou 144 ir. 50 -t- 5 m. de drap. Puisqu'elle<br />
a reçu, outre les 5 m. de drap, 81 t'r. 50 pour<br />
22 journées de la première série. 36 — 22 = 14 tournées<br />
de cette série lui ont été payées 144 fr. 50 —<br />
63 fr.<br />
81 fr. 50 = 63 fr. Prix d une de ces journees :<br />
9 fr.<br />
en second Heu :<br />
: = 4 fr. 50. Gain journalier<br />
~~2<br />
4 fr. 5<br />
4 fr. 50 + = 4 fr. 50 + 0 fr. 20 = 5 fr.40.<br />
Prix total de 22 journées à 4 fr. 50: 4 fr. 50 x 22 —<br />
9 fr x U = 99 fr- Prix de 5 m. de drap : 99 t'r. —<br />
17 fr. 50<br />
81 fr. 50 = 17 fr. 50.. Prix d'un mètre : -—= =<br />
3 fr. 50.<br />
Vérification.<br />
Prix de 15 journées à 5 fr. 40 :<br />
5 fr. 40 x 15 = 54 fr. + 54 fr. . 81 ... Prix de<br />
2<br />
2 m. 5 de drap : 81 fr. — 72 fr. 25<br />
Prix<br />
, , 8 fr. 75 8 fr. 75 x 4 35 lr.<br />
d'un mètre de drap : —<br />
= 3 fr. 50.<br />
Couture.<br />
a) Plier l'étoffe en deux suivant la diagonale; mesurer,<br />
à partir de l'angle, 2 cm. 1/2 sur ce pu et<br />
arrondir l'angle delà pièce.<br />
Bâtir un ourlet de 3 mm. de large le long de deux<br />
côtés consé' uti s en passant par la partie arrondie et<br />
coudre à points de côiè cett^ partie arrondie.<br />
b) Au milieu 'le la pièce, faire une brite a angle<br />
dite point d'arrêt<br />
Pour ces deux coutures, employer du til blanc.<br />
Composition décorative.<br />
Un bavoir d'enfant, broderie sur toile, 24 centimètres<br />
de hauteur. .<br />
En se servant du croquis donné comme indication<br />
et de l'élément fourni comme motif («ne pensée).<br />
PFnÀmnN- fi IW»viini r„..,nAA .. du Certificat d'études primaires, suivies d e plans, de gQ g,<br />
MyCU/\w I lUll « U. <strong>MANUEL</strong>. Cent Rédactions dével oppcmcntBet Je conseils au x can Jtda ts. Iti-lfihr.
Année scolaire 1912-1913 19° 18 11 Janvier 1913.<br />
PARTIE SCOLAIRE<br />
DIRECTIONS ET EXERCICES<br />
DTnr T n r R APHTP ATnTTT/T? ÀTTTfiÇ [ Sous cette rubrique, nous mettrons chaque semaine l'aunonce des<br />
BiiSLiUUlVAl. n i n iv U U V 11/i U 1 CJ. nouveaux volumes pouvant intéresser nos lecteurs et nos lectrices.]<br />
M. et G. BRAUNSCHVIG. Notre enfant. (Journal d'un père et d'une mère.) — Un volume in-16,<br />
broché 3 fr. 50<br />
(Bibliothèque variée, 2 re série.)<br />
Parmi les ouvrages consacrés à l'étude — Aujourd'hui si en vogue — de l'enfance, celui de M. et G. Braunschvig<br />
apporte une noie originale, parce qu'il est à la fois l'œuvre d'une touchante collaboration et le récit véridique de la vie<br />
d'un petit enfant.<br />
Livre d'observation et de tendresse, il môle aux tableaux gracieux et aux anecdotes plaisantes de délicates analyses et<br />
de hautes méditations.<br />
Il intéressera surtout les parents désireux de revivre leur propre histoire et les éducateurs curieux d'assister au premier<br />
éveil d'une âme enfantine.<br />
CLASSE D'INITIATION<br />
Froid, chaud, tiède.<br />
Mon vieil ami Pichare.<br />
Observation et Langage.<br />
(.-1 raconter.)<br />
Se procurer quelques barres de fer, morceaux de J'ai un vieil ami qui s'appelle monsieur Pichare.<br />
marbre, objets en verre, carreaux de dallage, plan Monsieur Pichare est très vieux ; il n'est pas très bien<br />
chettes de bois ; de la glace, de l'eau chaude; ae la portant ; s'il a seulement un peu froid, il s'enrhume ;<br />
laine, de l'ouate, un lichu, une fourrure, un coussin quand on est vieux comme monsieur Pichare, un<br />
de plume, etc. Construire d'avance un éventail, une rhume, cela peut devenir très grave. Alors il arrive<br />
spirale de papier, un moulin en papier, une poupée qu'en hiver mon vieil ami reste presque tous les jours<br />
de carton habillée d'une petite jupe faite de papier chez lui.<br />
de soie très léger. Mettre entre les mains des en Mais, s'il ne sort pas, monsieur Pichare aime bien<br />
fants un crayon de bois et un crayon d'ardoise, un savoir ce qui se passe au dehors : Pleut-il, ou biin<br />
porte-plume (manche en bois, carcasse de fer), une les pavèé sont-ils secs? Le ciel est-il bleu ou couvert<br />
ardoise naturelle et une ardoise factice.<br />
de nuages ? Le soleil brille-t-il ?<br />
Toucher d'une main la barre de fer, de l'autre le bâton Que doit faire mon ami pour ie savoir?... Il regarde<br />
de bois. Lequel estleplus froid? Chauffer légèrement la donc au travers des vitres de sa fenêtre.<br />
barre de fer et recommencer l'expérience précédente. 11 y regarde bien souvent, monsieur Pichare, car il<br />
Si possible, donner à chaque enfant un petit mor voit encore quelque chose de bien extraordinaire !...<br />
ceau de glace qu'il laissera fondre et tiédir dans le Chaque matin, dès qu'il est levé, il va regarder au<br />
creux de sa main ; mettre dans l'autre main un peu travers des vitres, dans le coin du mur de sa fenêtre ;<br />
d'eau chaude (l'essayer au préalable soi-même). quand il a regardé bien attentivement, comme ça...<br />
Tâter le crayon d'ardoise et le crayon de bois ; il appellesa bonne : « Mariette ! Mariette ! — Me voilà,<br />
l'ardoise naturelle et l'ardoise factice ; le manche du monsieur. — Apprête mes souliers et mon pardessus,<br />
porte-plume et la carcasse ; l'étoffe du vêtement qu'on s'il te plaît, le temps est plus doux, j'irai à la prome<br />
porte et le dessus de la table, etc.<br />
nade aujourd'hui. »<br />
Toucher l'objet en verre et le marbre, l'endroit et Ou bien encore ; « Mariette! Mariette ! — Me voilà,<br />
l'envers du carreau de dallage ; l'objet en verre et la monsieur. — Tu vas aller acheter mon journal, s'il<br />
vitre de la fenêtre ; la vitre de la porte de l'armoire te plaît, mais n'oublie pas de mettre ton gros fichu,<br />
et celle de la fenêtre ; quelle est la cause de la diffé parce que le soleil a beau briller, il fait très froid; il<br />
rence de chaleur ?<br />
doit y avoir de la glace dans les ruisseaux. — Vous<br />
Si nous ouvrons la fenêtre, l'air qui rentre est-il êtes donc sorti, monsieur, pour le savoir? — Pas du<br />
froid ou chaud ? Si nous nous approchons des bouches tout. — Alors, vous avez ouvert votre fenêtre et vous<br />
de chaleur du poêle, qu'éprouvons'-nous ?<br />
serez enrhumé. — Mais non, Mariette, je n'ai pas<br />
Avec l'éventail, que faisons-nous ? (expérience) ; ouvert ma fenêtre. — Alors,, comment savez-vous<br />
1 air remué ainsi ressemble-t-il à celui de la fenêtre qu'il fait froid, monsieur Pichare? »<br />
ou à celui qui sort du calorifère ?<br />
Monsieur Pichare prend Mariette par la main,<br />
Mettons nos mains dans un paquet de laine de mou l'amène devant la fenêtre et lui dit : « Regarde au<br />
ton ; posons un fichu sur nos épaules : qu'éprouvons- travers des vitres, dans le coin du mur de ma fenênous<br />
? Et si nous couvrons nos maijis d'une peau de tre ; ne vois-tu rien V — Je vois une petit.e« machine •<br />
bête, comme avec ce manchon ? Ou bien si nous les qui est pendue au mur, et qui est grande comme ça,<br />
mettons sous ce coussin rempli de Unes plumes d'oi- et "puis comme ça.— C'est cette petite machine là qui<br />
•seau? Quelle est la plus chaude, la laine ou la plume? me dit s'il fait chaud ou froid. — Oh! jamais jé n'ai<br />
Sent-on mieux la chaleur lorsqu'on met ses mains entendu parler des petites machines comme celle-là,<br />
à côté du poêle ou au-dessus de ce poêle? Faire faire monsieur Pichare. — Mais elle ne me parle pas, Ma<br />
1 expérience à un assez grand nombre d'enfants; leur riette, elle me fait signe!... — Elle vous l'ait signe,<br />
demander leur avis. L'air chauffé souffle toujours en monsieur Pichare, mais elle n'a pas de bras! ! — Eh<br />
haut vers le plafond ; il monte même si vite qu'il bien, mademoiselle Mariette, elle me fait signe tout<br />
peut'faire tourner un petit moulin. (Expérience.) de même ; seulement, vous ne savez pas le voir. » Et<br />
Comme récréation, fixer au poêle trois tiges ; Mar.ette s'en va un peu' vexée de n'avoir rien vu.<br />
mettre au bout de chacune la spirale soutenue par P..ur moi, je suis allée voir mon vieil ami. Je lui ai<br />
son centre, le moulin et la poupée ; l'air chaitd fait demandé de bien vouloir me prêter ce qu'il a accroché<br />
tourner les deux premiers et soulève doucement la dans le coin du mur de sa fenêtre et qui lui dit si<br />
jupe de la poupée.<br />
bien s'il fait chaud ou s'il fait froid dans la rue ; il<br />
Ciiant : Les grands froids, Mlles BRÈS et COLIN. m'a dit : « Pourquoi donc voulez-vous que je vous le<br />
Partie scolaire.<br />
N° 1S.<br />
GRAMMAIRE i DUSSOUCHET. Grammaire enfantine illustrée. Un vol, in-16, cari. . . . 4 0 C*
274 <strong>MANUEL</strong> <strong>GÉNÉRAL</strong> <strong>DE</strong> <strong>L'INSTRUCTION</strong> <strong>PRIMAIRE</strong><br />
prête, madame ? — C'est pour le montrer aux petits<br />
enfants qui viennent dans mon école et qui seraient<br />
bien contents de voir une chose si curieuse. — Ah I<br />
c'est très bien ; venez donc dimanche et vous l'emporterez<br />
; j'espère que vos enfants verront plus clair que<br />
Mariette. »<br />
C'est aujourd'hui samedi ; defnain, dimanche, j'irai<br />
chez mon vieil ami Pichare, et lundi matin, tous ceux<br />
qui seront ici verront cette petite chose qui fait si<br />
bien signe à ceux qui savent la regarder.<br />
Le thermomètre.<br />
Se procurer un assez grand nombre de thermomètres,<br />
de l'eau chaude, de la glace, si c'est possible.<br />
Ne montrer les thermomètres qu'après l'entrée en<br />
matière.<br />
Voici, bien enveloppé, ce que mon ami Pichare<br />
avait accroché au mur de sa fenêtre. (Développement<br />
lent et avec précautions, pour attirer l'attention.)<br />
Qui a déjà vu cet objet ? Comment le nomme-t-on ?<br />
Où avez-vous vu des thermomètres ? Précautions à<br />
prendre pour les manier.<br />
Distribution des thermomètres : mettre sa main sur<br />
le fond de la petite bouteille et observer.<br />
Sortir un instant dehors et observer de nouveau.<br />
Approcher les thermomètres à quelque distance du<br />
poêle et observer. Voyez-vDus quelque chose remuer?<br />
Quand le liquide descend-il ? Quand monte-t-il ?<br />
Mettre un ou deux thermomètres dans la glace ; les<br />
enfants passent devant et remarquent l'endroit où le<br />
MORALE<br />
A L'ECOLE <strong>PRIMAIRE</strong><br />
Vox populi; vox Dei.<br />
On parle bien quelquefois anglais dans les proverbes<br />
! Time is money se dit aussi souvent que :<br />
le temps, c'est de l'argent. On peut donc aussi, par<br />
exception, citer un proverbe latin. — Le latin est la<br />
langue de nos bisaïeux les Romains. Il est vrai qu'ils<br />
l'ont implantée sur notre territoire en vainqueurs.<br />
Mais le fait impossible à nier est que le français<br />
dérive directement du latin. Pas un écolier de France<br />
n'hésitera à reconnaître à travers : Vox populi, vox<br />
Dei, les mots français qui en sont la traduction :<br />
Voix du peuple, voix de Dieu. Mais assez parlé de<br />
mots, allons droit au sens de ces mots. La voix, la<br />
parole, vous savez ce que c'est. C'est l'expression la<br />
plus nette de la pensée.<br />
La voix du peuple, c'est ce que dit le plus grand<br />
nombre. Quelqu'un a plus d'esprit que Voltaire,<br />
c'est tout le monde! vous n'êtes pas sans connaître ce<br />
dicton. Qu'avons-nous à dire sur ce sujet? Nous<br />
dirons d'abord que dans ce proverbe s'exprime une<br />
grande vérité et qu'il est, dans une certaine mesure,<br />
l'expression de la sagesse même et de l'expérience.<br />
Beaucoup de gens en savent plus qu'un seul. Le<br />
peuple, c'est tout le monde. Ce n'est pas une certaine<br />
classe sociale que désigne ce terme ici, mais toutes<br />
les classes réunies. Faisons bien la différence. On<br />
appelle fort souvent peuple la masse des travailleurs.<br />
Ainsi on dit : il sort du peuple, pour établir qu'un<br />
officier, un savant, un poète a une origine plébéienne<br />
et n'appartient pas par la naissance à la bourgeoisie<br />
ou à la noblesse. Mais le proverbe ici désigne plutôt<br />
cette grande voix universelle qui exprime non plus<br />
la pensée d'une classe ou d'un milieu, mais l'opinion<br />
plus large et plus générale de toutes les classes et de<br />
tous les milieux. Quoi de plus raisonnable que d'attribuer<br />
une importance supérieure et même absolue à<br />
l'opinion universelle dont la voix immense se compose<br />
des échos de ce qui se pense et se dit à travers<br />
toutes les catégories dhommes? Bien orgueilleux et<br />
bien imprudent celui qui pourrait s'attribuer k lui<br />
seul plus de lumières, de discernement, de justice,<br />
de prudence, que n'en résume la voix du peuple ainsi<br />
entendue. On n'a donc pas exagéré lorsqu'on a for<br />
LECTURE COURANTE : MASSON et ROUSTAN.<br />
liquide s'est arrêté ; ils montrent le même endroit,<br />
sur leurs thermomètres : c'est juste à un zéro.<br />
Structure du thermomètre ; réflexions des enfants<br />
planchette de bois, petite bouteille: est-elle bouchée?'<br />
Comment? Chiffres marqués.<br />
Où est le liquido quand il fait froid comme la<br />
glace? Qu'avait vu monsieur Pichare quand il disait<br />
à Mariette qu'il devait y aroir de la glace dans les<br />
ruisseaux ?<br />
Accrocher le thermomètre en dehors de la fenêtre,,<br />
à. portée de la vue des enfants. En laisser un dans la<br />
classe. Remarquer l'endroit où est le liquide quand<br />
nous n'avons m trop chaud ni trop froid.<br />
Plusieurs fois par jour, observer les deux thermomètres<br />
; comparer chaque observation à la précédente.<br />
Occupations manuelles.<br />
Travail du samedi à emporter comme récompense<br />
: Petites poupées danseuses en carton. —<br />
faire le dessin et donner à découper ; habiller les<br />
poupées do papier serpente : bande de papier plissé<br />
tournée autour de la taille et retenue au tiers de sa<br />
largeur par un bout de laine noué ; le tiers placé audessus<br />
de la taille fait le corsage ; les deux tiers placés<br />
au-dessous forment la jupe.<br />
La spirale. — La dessiner sur du papier ordinaire<br />
(feuilles de cahiers) ; faire découper aux ciseaux ou,<br />
à l'épingle.<br />
J.-H. <strong>DE</strong>LANNOY,<br />
Directrice d'école maternelle.<br />
mulé ce proverbe où s'exprime à la fois l'admiration<br />
et la docilité. On n'a pas manqué non plhs de respect<br />
à Dieu en comparant la voix du peuple à sa voix.<br />
Sans nous attacher à montrer comment Dieu parle i<br />
l'homme dans la nature et dans sa propre conscience,<br />
nous exprimons ce que chacun peut aisément comprendre<br />
en disant que la voix de Dieu dans ce proverbe<br />
veut signaler la plus haute de toutes les autorités,,<br />
une autorité fondée autant en elle-même que dans les<br />
faits de l'expérience et devant laquelle il n'y a qu'à<br />
s'incliner. Dire que la voix du peuple est la voix de<br />
Dieu, c'est établir que lorsque les vieux et les jeunes,<br />
les savants et les ignorants, les puissants et les faibles,<br />
les gens de toute origine, de toute compétence, ayant<br />
des intérêts et des points de vue souvent fort diflérents,<br />
se sont exprimés dans un certain sens, ont<br />
manifesté une volonté, formulé un jugement, leur<br />
décision doit être tenue pour définitive. Ce qu'ils ont<br />
déclaré vrai, chacun doit le reconnaître comme tel.<br />
et ce qu'ils ont fixé, chacun doit s'y tenir. Un individu,<br />
un groupe d'individus ne doit pas s'insurger contre<br />
la volonté d'une majorité qui s'est prononcée sur une<br />
question. Celui qui ne trouve pas cela juste, marqué<br />
au coin du bon sens, risque de l'aire fausse route.<br />
L'opinion publique largement établie, fondée sur de<br />
vieilles traditions, des témoignages nombreux et répétés<br />
; la volonté publique nettement manifestée doivent<br />
être suivies, obéies. En dehors de cela, il y a gros<br />
risque de s'égarer et de se tromper. Et de fait, les<br />
grandes lignes dg la conduite humaine et du jugement<br />
des individus leur sont tracées par l'intelligence<br />
universelle, la conscience universelle, la volonté universelle.<br />
Il n'y a pas de force plus respectable, plus-.<br />
invincible, quoique plus mystérieuse et plus impalpable<br />
que celle de l'opinion. Elle exprime ce que<br />
l'humanité dans son effort universel a lentement,<br />
conquis de clarté, de justice, de certitude. C'est un<br />
patrimoine sacré. Celui qui y touche, ou le méprise,<br />
porte une main profane sur ce que chacun possède<br />
de plus vénérable. Les lois essentielles qui dirigent<br />
la vie, les intérêts premiers de tous, sont, indiqués,<br />
fixés, sauvegardés par cette voix qui'parle plus fort,<br />
avec plus d'autorité que toutes les autres. Vérité,,<br />
justice, loyauté, fidélité, respect du droit, surtout du<br />
droit des petits et des faibles, beauté idéale de la vie<br />
telle qu'elle doit être, sentiments devant lesquels n<br />
n'y a pas de différence entre lès hommes, mais<br />
Nouveau livre de Morale pratique<br />
Cours moyen et supérieur. . .<br />
lfr.
•devant lesquels nous sommes tous égaux, cette voix<br />
les proclame, les sanctionne, les chante, les grave sur<br />
l'airain, les murmure à- l'oreille et les crie sur les<br />
toits. Parfois elle approuve par soi) silence même,<br />
parfois elle tonne, gronde, souffle en tempête. Elle a<br />
toutes les formes des voix qui s'élèvent, toutes les<br />
douceurs et toutes les puissances. Heureux ceux qui<br />
savent les discerner et les suivre! Tout l'humain et<br />
tout le divin est avec eux pour les soutenir.<br />
Mais autant cette voix du peuple, cette grande voix<br />
de l'humanité doit être respectée, autant il faut se<br />
garder de la confondre avec autre chose. On peut se<br />
Tromper grossièrement sur ce qui est en question ici.<br />
•Quoiqu'il faille attribuer un grand poids à la voix<br />
d'une foule imaiense dont les voix et les témoignages<br />
se confirment et se renforcent les uns aux autres,<br />
ce n'est pas, à proprement parler, la multitude qui<br />
fait la valeur des opinions et des idées, c'est la qualité<br />
propre à ces idées et à ces opinions. Ce n'est pas<br />
parce que cent, mille, un million d'hommes de toute<br />
race, de toute position sociale donnent leur suffrage,<br />
que ce suffrage a de la valeur, mais parce que le<br />
sentiment exprimé par tant d'hommes est en lui-même<br />
juste. Le nombre de çens qui expriment une idée ne<br />
crée pas la vérité, il lui rend seulement un témoignage<br />
plus éclatant. Mais si ce que tant de gens affirment<br />
n'est ni juste, ni vrai, leur nombre est impuissant à<br />
Je rendre tel.<br />
Je vais vous faire comprendre cela par un exemple<br />
topique. Un homme a honoré son pays par une longue<br />
viè de courage, d'abnégation, par un magnifique<br />
exemple de fermeté, de probité, donné à ses concitoyens.<br />
A son tour, le pays veut maintenant honorer<br />
cet homme. On organise pour le fêter une solennité<br />
publique^ nationale. Tout un peuple l'acclame.<br />
Vieux et jeunes, en l'entourant, lui font une immense<br />
ovation. Une pareille manifestation, ' certes, met cet<br />
homme en vue. La voix du peuple l'a proclamé grand<br />
•citoyen. Mais que fait-elle, cette grande voix, si ce<br />
n'est constater ce qui existe ? Si ce citoyen n'était pas<br />
1 homme de bien qu'il est réellement, que vaudraient<br />
tous ces magnifiques témoignages ? Admettez qu'un<br />
habile coquin soit arrivé, en trompant tout le monde,<br />
à se faire décerner de semblables honneurs! La voix<br />
du peuple transformerait-elle ce coquin en brave<br />
homme? — Peut-elle créer ce qui n'est pas ? — Non.<br />
'"est la vérité, la justice, qui fournit sa base à la<br />
d? peuple. Si cette voix proclamait l'erreur,<br />
1 injustice, elle n'aurait plus de base. Sans base,<br />
qu'est l'édifice? — Rien; il s^croule. Une des choses<br />
les plus nécessaires à savoir, c'est que ce n'est pas le<br />
nombre qui fait la vérité. Que des légions d'hommes<br />
se trompent, ils ne se trompent pas moins pour<br />
•cela. Mettez-vous cent à faire fausse route, à m;, rcher<br />
dans une mauvaise direction, arrivez-vous tout<br />
de même au bon endroit? Certainement non.<br />
Un homme isolé est-il capable d'y voir clair,<br />
de faire un progrès, de trouver une vérité que tous<br />
ignoraient jusque-là? Parfaitement, il en est capable,<br />
1 histoire est là pour le prouver. Pour arriver à faire<br />
progresser parmi les hommes les sentiments de justice<br />
et de fraternité, il a souvent fallu que des individus<br />
fassent opposition aux foules. La voix du peuple<br />
•a même quelquefois été tout le contraire de la voix<br />
•'le la justice et de la vérité. Elle a tonné si fort.certams<br />
jours qu'elle a couvert la voix de ceux qui<br />
•avaient d'utiles vérités à dire.<br />
Résumé.<br />
H La vôix du peuple, c'est l'expérience de tous exprimée<br />
par tous. Tous en savent plus long qu'un seul.<br />
M ces mots s'exprime le pouvoir légitime de l'opinion.<br />
'In compare son autorité à l'autorité divine ellenicme<br />
et 1 on fait bien. Quelle meilleure preuve qu'une<br />
chose est bonne que lorsque des hommes de toutes<br />
}? s f„ cat ?| ori 03 Çt de toutes les classes s'entendent pour<br />
atlirmer? Mais, attention I La vérité n'est cependant<br />
pas liee au nombre et la folie ne devient pas sagesse<br />
parce qu,e tout le monde est fou. La voix de tout un<br />
peuple peut se tromper et il est arrivé qu'un seul a<br />
•eu rais on, ^contre des milliers de gens.<br />
PARTIE SCOLAIRE 275<br />
CHARLES W AGNER.<br />
LANGUE FRANÇAISE<br />
COURS ÉLÉMENTAIRE —<br />
Vocabulaire, Orthographe et Grammaire.<br />
I. — Les maladies.<br />
_ On fera trouver aux élèves, en posant des questions<br />
convenables, les mots du vocabulaire ci-dessous<br />
:<br />
Le malaise, l'indisposition, le refroidissement, le<br />
rhume, la toux, la bronchite, la congestion, la fièvre,<br />
le cauchemar, le'délire... ; le médecin, la consultation,<br />
l'ordonnance, le remède, la potion... ; le traitement,<br />
le régime, les soins, la convalescence, la guèrison.<br />
Les maladies sont graves ou bénignes, lentes ou<br />
foudroyantes ; — un rhume peut être négligé ; — une<br />
bronchite peut devenir chronique ; — un bon remède<br />
est énergique, efficace.<br />
La maladie se déclare, s'aggrave : — le malade<br />
souffre, tousse, gémit ; — le médecin ausculte le malade,<br />
donne des conseils, rédige son ordonnance,<br />
prescrit des soins, surveille la convalescence, guérit<br />
le mal.<br />
Les mots ci-dessus, ayant été expliqués, pourront<br />
être recopiés en deux fois.<br />
II. — Un rhume.<br />
Le petit Pierre eut froid hier en sortant de l'école.<br />
Il toussa en se couchant, et la fièvre le saisit. Aujourd'hui,<br />
il garde la chambre. Ce soir, le médecin<br />
ira l'ausculter. Il prescrira les soins nécessaires et<br />
Pierre guérira bientôt. Un rhume est une maladie<br />
bénigne ; il ne faut cependant pas le négliger.<br />
Explications.<br />
1. ELOCUTION. — Que faut-il faire lorsqu'on sort<br />
d'une pièce chauffée ? — Comment reconnaît-on qu'on<br />
s'est enrhumé? — Que faut-il fsire alors? — Comment<br />
fait le médecin pour ausculter un malade ? —<br />
Que recommande le médecin ? — Comment s'apptlle<br />
le papier que l'on portera chez le pharmacien ?<br />
— Citez des maladies bénignes, — des maladies dangereuses.<br />
— Qu'arrive-t-il lorsqu'on néglige de soigner<br />
un rhume ?<br />
2. VOCABULAIRE. — Le rhume, s'enrhumer, un<br />
enfant enrhumé ; — le froid, refroidir, un plat refroidi<br />
; — la fièvre, enfiévrer, un malade fiévreux; —<br />
le soin, soigner, un élève soigneux.<br />
3. GRAMMAIRE ET EXERCICES. — Relever les adjectifs<br />
qualificatifs du texte. Les écrire au masculin et<br />
au féminin avec des noms convenables.<br />
Trouver cinq adjectifs convenant au mot froid, —<br />
au mot chambre.<br />
Relever les verbes au présent, au passé simple, au<br />
futur.<br />
4. CONJUGAISON. — Conjuguer oralement, puis par<br />
écrit., au futur simple : avoir froid, tousser et être<br />
fiévreux.<br />
III. — Le médecin.<br />
Le bon médecin entra et s'approcha de mon lit. Il<br />
souriait, et je n'avais pas peur. 11 regarda ma langue,<br />
mit son oreille contre ma poitrine et contre mon dos.<br />
« Ce ne sera rien ! » dit-il à maman. Puis il lui<br />
donna des conseils et rédigea une courte ordonnance.<br />
Lorsqu'il partit, maman était rassurée.<br />
Explications.<br />
1. ELOCUTION. — Qui est-ce qui parle? — Où était<br />
ce malade ? — Pourquoi le médecin souriait-il ? —<br />
Pourquoi ne doit-on pas avoir peur du médecin ? —<br />
Comment est la langue des malades? — Pourquoi le<br />
médecin mit-il son oreille contre la poitrine et le<br />
dos ? — Que dit le médecin à la maman ? — Qu'ècrivit-il<br />
sur son ordonnance ? — Pourquoi la maman<br />
était-elle rassurée ?<br />
LECTURE COURANTE : TOUTEY. Lactures primaires, court prépar., 63 morcean» choisi». 60 C.
276 <strong>MANUEL</strong> <strong>GÉNÉRAL</strong> <strong>DE</strong> <strong>L'INSTRUCTION</strong> <strong>PRIMAIRE</strong><br />
2. VOCABULAIRE. — Le lit, s'aliter, un malade alité;<br />
— le conseil, conseiller, un remède conseillé ; —<br />
l'ordonnance, ordonner, une potion ordonnée.<br />
L'oreille, l'oreiller ; — le dus, le dossier.<br />
3. GRAMMAIRE ET EXERCICES. — Souligner les<br />
adjectifs qualificatifs et indiquer leur genre.<br />
Employer chacun de ces adjectifs avec cinq noms<br />
au masculin, — cinq noms au féminin.<br />
Indiquer le temps de chacun des verbes.<br />
4. CONJUGAISON. — Conjuguer oralement, puis par<br />
écrit, au passé simple et au futur : n'avoir pas peur<br />
du médecin et, obéir à ses prescriptions.<br />
IV. — La fièvre du petit François.<br />
Une fièvre avait saisi le petit François ; on l'avait<br />
ramené un soir de l'école, la tète lourde et les mains<br />
très chaudes. Et depuis il était là, dans ce lit; -et<br />
quelquefois, en ses délires, il disait, en regardant ses<br />
petits souliers bien cirés; « On peut les jeter, maintenant,<br />
les souliers du petit François ; petit François<br />
ne les mettra plus; petit François n'ira plus à l'école,<br />
jamais, jamais ! » — D'après J. CLARETIE.<br />
Explications.<br />
1. ELOCUTION. — Quels sont les signes de la lièvre ?<br />
— Pourquoi avait-on dû ran ener le petit François"?<br />
— Délire: agiiation causée par la fièvre. —Pourquoi<br />
le petit François vou ait-il qu'on jetât ses souliers ?<br />
— Pourquoi disait-il qu'il n'irait plus jamais à l'école ?<br />
(Il croyait qu'il allait mourir.)<br />
2. VOCABULAIRE. -Un poids lourd, le temps lourd,<br />
la tète lourde.<br />
Le lit, l'habit, le récit, la nuit, le bruit ;—le lundi,<br />
le souci, le défi', le pli, l'ami, l'ennemi, l'èpi, le parti ;<br />
— l'avis, l'anis, le pis ; — le riz.<br />
3. GRAMMAIRE ET EXERCICES. — Souligner les<br />
adjectifs qualificatifs et indiquer leur genre.<br />
Règle générale du féminin dans les adjectifs.<br />
Relever les verbes à l'i'mparfait, au futur simple.<br />
4. CONJUGAISON. — Conjuguer oralement d'abord,<br />
puis par écrit, è l'imparfait et au futur simple : ne<br />
plus mettre ses souliers et ne plus aller à l'école.<br />
Composition française.<br />
I. — Petites phrases.<br />
Les élèves compléteront, oralement d'abord, les<br />
petites phrases suivantes :<br />
Lorsque j'ai froid... je m'enrhume.<br />
Lorsque je suis enrhumé. .. je garde la chambre.<br />
Lorsque j'ai la fièvre... maman appelle le docteur.<br />
Lorsque le docteur vient... il m'ausculte et me<br />
questionne.<br />
Lorsque ordonnance est faite... on la porte chez<br />
le pharmacien.<br />
Lorsque les po'.ions sont préparées... je les prends<br />
sans faire de grimaces.<br />
La première, partie sera écrite au tableau, puis<br />
effacée, et les élèves devront écrire les phrases entières.<br />
II. — Énumération d'actions.<br />
Enumérez, dans l'ordre où elles se succèdent:<br />
1° Les actions du docteur qui visite un malade ;<br />
2° Les actions du malade qui prend une potion.<br />
Exemple: Le docteur entre, salue, pose son cha<br />
peau, ôte ses gants, questionne la maman, s'approche<br />
du lit, tâte le pouls du malade, regarde sa langue,<br />
écoute sa respiration, s'assied à une table, rédige une<br />
ordonnance, donne des conseils, rassure le malade et<br />
enfin se retire.<br />
I I. — Petites rédactions orales.<br />
(La réunion des meilleures réponses formera un<br />
petit devoir qui pourra être recopié.)<br />
a) Une potion. — Dans quoi est-elle?<br />
Que lit-on sur l'étiquette du flacon?<br />
Quelle est la couleur de cette potion? Quelle est<br />
son odeur ?<br />
1 E C T U R E COURANTE : BODILLOT ( V.). Le<br />
A quoi est-elle destinée?<br />
Comment doit-on la prendre ?<br />
b) Une nuit de flèrre. — Quand avez-vous eu la<br />
fièvre ?<br />
Que ressentiez-vous en vous couchant ?<br />
Comment avez-vous dormi ?<br />
. Comment étaient vos mains, votre tète ?<br />
Comment était votre gorge ?<br />
Qu'a fait votre maman ?<br />
IV. — Petits questionnaires.<br />
Les élèves de la 2° année du cours élémentaire<br />
répondront par écrit aux questions ci-dessus (après<br />
la préparation orale).<br />
Exemple: La potion est contenue dans une petite<br />
bouteille.<br />
Sur l'étiquette de ce flacon, on lit, le nom du pharmacien<br />
et un numéro.<br />
La potion est rose; elle sent l'odeur des > amandes.<br />
Elle est destinée à calmer la toux.<br />
On doit la prendre par cuillerées à soupe, toutes les<br />
deux heures.<br />
V. — Pour faire un cataplasme.<br />
Vous avez vu déjà votre maman préparer un cataplasme.<br />
Dites comment elle s'y prend.<br />
SUJET TRAITÉ.<br />
Lorsqu'il y a quelqu'un d'enrhumé à la maison, maman<br />
prépare un cataplasme.<br />
Elle fait bouillir dans une casserole un peu d'eau où .<br />
elle met de la farine de lin.<br />
Elle étend sur une table un linge lin, et, au milieu,<br />
elle le saupoudre de farine de moutarde.<br />
Elle verse le lin bouilli, qui forme une couche d'un<br />
centimètre environ d'épaisseur.<br />
Elle rabat dessus les côtés du linge.<br />
Il ne reste plus qu'à appliquer le cataplasme sur le<br />
dos ou la poitrine.<br />
VI. — La convalescence.<br />
Un de vos petits amis est en convalescence. Que<br />
faites-vous pour le distraire?<br />
SUJET TRAITÉ.<br />
Paul a eu une bronchite. Il est maintenant en convalescence.<br />
Il doit garder la chambre et s'ennuie un<br />
peu.<br />
Je vais le voir après la classe du soir. Je lui raconte<br />
ce qui s'est passé en classe.<br />
Le jeudi, je porte chez lui quelques-uns de mes<br />
joujoux et je reste une heure en sa compagnie.<br />
Ainsi il trouve les journées moins longues. Je lis<br />
dans ses yeux qu'il est heureux do me voir arriver.<br />
COURS MOYEN<br />
Vocabulaire, Orthographe et Grammaire.<br />
I. — Une salle d'hôpital.<br />
La salle est haute et vaste. Elle est longue et se<br />
prolonge dans une ombre où elle s'enfonce sans finir.<br />
Il fait nuit. De distance en distance, des veilleuses,<br />
dont la petite flamme décroît à l'œil, laissent tomber<br />
une traînée de feu sur le carreau luisant. Sous leurs<br />
lueurs douteuses et vacillantes, les rideaux blanchissent<br />
confusément à droite et à gauche contre les<br />
murs, des lits s'éclairent vaguement, des files de lits<br />
apparaissent à demi que la nuit laisse deviner.<br />
L'air est tiède, d'une tiédeur moite. 11 est chargé<br />
d'une odeur fade, d'un goût écœurant de cèrat<br />
échaulfè et de graine de lin bouillie.<br />
Tout se tait. A peine si, de loin en loin, il sort de<br />
l'ombre immobile et muette un fripement de draps,<br />
un bâillement étouffé, une plainte éteinte, un soupir...<br />
— B. et •). <strong>DE</strong> GONCOURT, romanciers français (1822-1896 ci<br />
1830-1870).<br />
Explications.<br />
1. LES MOTS. — Veilleuse : tris petite tjougie supportée<br />
par une rondelle de liège flottant surunecou-<br />
< i , . . Cours élém. (2* dc^rè) I<br />
français par les textes. et c. moyen U"degré)
elle d'huile, et qu'on allume pendant la nuit. — Décroit<br />
à l'œil : oiminue pour -l'oeil, suivant son éloiimement<br />
du spectateur. — Lueur douteuse : lueur<br />
peu brillante, faible. — Laisse deviner : laisse apercevoir<br />
assez pour que l'on puisse, par un effort d'esprit,<br />
reconnaître de quels objets il s'agit. — Moite :<br />
ié"èrement humide. — Odeur fade : odeur peu caractérisée<br />
et qui n'a rien d'agréable (ètym., fade signifie<br />
évente). — Ecœurant : qui soulève le coeur;<br />
qui inspire le dégoût. — Gérât (de cire) : pommade<br />
qui a pour base la cire et l'huile. — Fripement (de<br />
fripe, chiffon, en vieux français) : bruit produit par<br />
une étoffe que l'on chiffonne; ce substantif, qui n'est<br />
pas encore entré dans la langue, est formé régulièrement<br />
sur le modèle de froissement. — Bâillement<br />
étouffé : bâillement retenu, se terminant sans bruit.<br />
2. LES IDÉES. — Expliquez : où elle s'enfonce sans<br />
finir. (Dans l'ombre, on n'aperçoit pas le fond de la<br />
salle.) — Comment la salle est-elle éclairée?— Quels<br />
jeux de lumière se produisent sur le carreau? —<br />
Comment les lits sont-ils éclairés? — Qu'aperçoit-on?<br />
— Que d,evine-t-on ? — D'où provient la moiteur de<br />
l'air? — De quelles odeurs est-il chargé? — Qu'entend-on<br />
dans cette salle d'hôpital?<br />
A. quels sens s'adresse cette description? (Vue, odorat,<br />
ouïe.) — Quels sont ses mérites? (Elle est d'une<br />
précision minutieuse et, s'adressant à plusieurs sens,<br />
arrive à évoquer la réalité.) — Sent-on que l'auteur<br />
est ému en faisant cette description? (Comparer avec<br />
les deux textes suivants.)<br />
3. LE VOCABULAIRE. — L'hôpital, l'hospice, l'hospitalité,<br />
l'hospitalisation, une maison hospitalière, l'hôte<br />
(celui qui reçoit, celui qui est reçu), l'hôtel, l'hôtelier,<br />
l'hôtellerie ; — fade, la fadeur, des fadaises, une<br />
sauce fadasse, écrire fadement.<br />
4. GRAMMAIRE ET EXERCICES. — Formation du féminin<br />
dans les adjectifs qualificatifs. Etudier cetie formition<br />
sur les adjectifs du texte. Règle générale et<br />
règles particulières.<br />
Conjuguer au futur simple les verbes sortir, décroîtrese<br />
taire.<br />
II. — L'enfant malade.<br />
L'enfant restait étendu, pâle dans son petit- lit<br />
blanc, et, de ses yeux agrandis par la fièvre, regardait<br />
devant lui, toujours, avec la fixité ètnarige des<br />
mourants qui aperçoivent déjà ce que les vivants ne<br />
voient pas.<br />
La mère, au pied du lit, mordant ses doigts pour<br />
ne pas crier, suivait, anxieuse, poignardée de souffrances,<br />
les progrès de la maladie sur le pauvre visage<br />
aminci du petit être, et le père, un brave<br />
homme d'ouvrier, renfonçait dans ses yeux rouges<br />
les pleurs qui lui brûlaient les paupières.<br />
Dans son délire, le pauvre enfant disait en regardant<br />
ses petits souliers bien cirés placés sur une<br />
planche : « On peut bien les jeter maintenant, les<br />
souliers du petit François! Petit François ne les mettra<br />
plus jimais! jamais! » Alors le père disait, criait :<br />
« Veux-tu bien te taire! » et la mère allait enfoncer<br />
sa tête toute pâle dans son oreiller, pour que le petit<br />
François ne l'entendit pas pleurer.<br />
J. CLARKTIE, homme de lettres contemporain.<br />
Explications.<br />
1. LES MOTS. — Fixité : qualilè de ce qui est fixe,<br />
de ce qui ne se meut pas. — Etrange : qui étonne<br />
(vient de étranger, étym., celui qu'on n'a pas l'habitude<br />
de voir). - Anxieuse : à la fois tourmentée et<br />
inquiète. — Poignardée de souffrances : les souffrances<br />
sont comparées 1 à des poignards qui blessent le<br />
cœur. — Renfonçait:1e préfixe re marque ici l'effort.<br />
— Délire : trouble d'esprit causé par la fièvre, la<br />
maladie.<br />
2. L ES IDÉES E T LE SENTIMENT. — Comment était le<br />
regard de l'enfant? — Pourquoi les parents ne voulaient-ils<br />
pas montrer leur chagrin? — Que faisaientus<br />
pour cela? — Comment peut-on lire sur- le visage<br />
les progrès de la maladie? — Pourquoi l'enfant<br />
voulait-il qu'on jetât ses souliers? — Pourquoi le<br />
pere criait-il à l'enfant de se taiie? — Que pensez-<br />
PARTIE SCOLAIRE 277<br />
vous de ce père et de cette mère? — Quels sont les<br />
passages de ce récit qui vous émeuvent le plus'<br />
3. L E VOCABULAIRE. — La fièvre, un malade fiévreux<br />
(qui a la fièvre), un climat fiévreux (qui cause la fièvre),<br />
travailler fiévreusement (avec grande activité), enfiévrer<br />
(donner de la fièvre, et, au figuré, exciter, passionner),<br />
l'enfièvrement, des mouvements fébriles (qui<br />
semblent causés par la fièvre), une impatience fébrile,<br />
un fébrifuge (qui guérit la fièvre).<br />
4. GRAMMAIRE ET EXERCICES. — Relever les adjectifs<br />
du texte et les écrire au masculin et au féminin<br />
avec des noms convenables.<br />
Relever les verbes du texte à l'imparfait, au futur<br />
simple. Conjuguer au futur : ne plus mettre ses souliers<br />
et les jeter.<br />
III. — L'agonie du marin.<br />
Sylvestre allait plus mal; c'était la fin. Couché toujours<br />
sur son côté percé, il le comprimait des deux<br />
mains, avec tout ce qui lui.restait de force, pour immobiliser<br />
cette eau, cette décomposition liquide dans<br />
ce poumon droit, et tâcher de respirer seulement avec<br />
l'autre. Mais cet autre aussi, peu à peu, s'était pris<br />
par voisinage et l'angoisse suprême était commencée...<br />
Il demandait de l'air, de l'air; mais il n'y en avait<br />
plus nulle part... Partout, à l'infini, sur cette mer<br />
équatoriale, ce n'était qu'humidité chaude, que lourdeur<br />
irrespirable. Pas d'air nulle part, pas même<br />
pour les mourants qui haletaient!<br />
...Une dernière vision l'agita beaucoup : sa vieille<br />
grand'mère passant sur un chemin, très vite, avec<br />
une expression d'anxiété déchirante ; la pluie tombait<br />
sur elle de nuages bas et funèbres : elle se rendait à<br />
Paimpol, mandée au bureau de la marine pour y être<br />
informée qu'il était mort. — P. LOTI.<br />
Explications.<br />
1. EXPLICATION PRÉLIMINAIRE. •— Sylvestre est un<br />
marin breton de l'Etat qui, blessé en Chine, est ramené<br />
en France sur un navire-hôpital.<br />
2. L ES MOTS. — Agonie : lutte contre la mort. —<br />
Comprimer (le radical prim, signifiant presser,
278 <strong>MANUEL</strong> <strong>GÉNÉRAL</strong> <strong>DE</strong> <strong>L'INSTRUCTION</strong> <strong>PRIMAIRE</strong><br />
Composition française.<br />
I. — Construction de phrases.<br />
Compléter les phrases suivantes au moyen d'une<br />
•subordonnée servant :<br />
1° de complément de conséquence :<br />
Vous travaillerez bien... de façon qu'on ne puisse<br />
rien vous reprocher.<br />
Employez bien votre temps... de manière que vous<br />
n'ayez pas à regretter votre jeunesse.<br />
Vous avez reçu tous les conseils nécessaires... de<br />
sorte que vous ne serez pas excusable de mal faire.<br />
Vous m'avez parlé avec enthousiasme de cette affaire...<br />
si bien que vous m'avez convaincu.<br />
2° de complément de comparaison :<br />
Vous aurez plus tard à vous conformer à une règle...<br />
de même que vous devez vous y conformer à<br />
l'école.<br />
Vous saurez vous dévouer pour vos parents... ainsi<br />
gw'ils se sont dévoués pour vous.<br />
Travaillez... ainsi que vos parents.<br />
J'aime mon ami... comme un frère.<br />
Vous avez travaillé... autant que l'année dernière.<br />
(Dans les propositions compléments de comparaison,<br />
le verbe est souvent sous-entendu.)<br />
II. — Conjugaison.<br />
Faire modifier, compléter, en posant les questions<br />
convenables, la proposition suivante :<br />
Je me soigne au moindre rhume.<br />
Pourquoi te soignes-tu au moindre rhume?<br />
Comment te soignais-tu lorsque tu étais enrhumé?<br />
T'es-tu soigné ènergiquement lorsque tu avais pris<br />
froid'<br />
Te soigneras-tu seul ou appelleras-tu le médecin?<br />
Lorsque tu te seras soigné pendant huit jours, seras-tu<br />
guéri ? etc.<br />
Les réponses, calquées sur les questions, seront<br />
conjuguées.<br />
III. — Votre dernière maladie.<br />
Racontez l'histoire de votre dernière maladie. 1. Où<br />
l'avez-vous contractée? — 2. La visite du docteur. —<br />
3. Les soins. — 4. La convalescence. —5. Réflexions.<br />
SUJET TRAITÉ.<br />
1. Un soir du mois de mars dernier, j'avais couru<br />
longtemps avec mes camarades, et j'étais en sueur.<br />
Je m'arrêtai sur la place du village, où je sentis le<br />
froid me gagner. Je rentrai vite à la maison, mais il<br />
était trop tard. Le lendemain, je toussais un peu.<br />
Pendant huit jours, cette toux persista, et je revins<br />
un soir de l'école avec la lièvre. Je me mis au lit et<br />
maman appela le docteur.<br />
2. Le docteur vint le lendemain matin. J'avais passé<br />
une très mauvaise nuit. Il trouva que mon pouls battait<br />
vite, que mes yeux étaient brillants, que ma respiration<br />
était difficile. Il rédigea une ordonnance.<br />
Lorsque maman l'accompagna à la porte, il prononça<br />
le mot de bronchite, et recommanda beaucoup de<br />
précautions.<br />
3. Maman ne me fit pas voir son inquiétude. Mais<br />
elle suivit à. la lettre les prescriptions du docteur, me<br />
quittant rarement pendant le jour, se levant la nuit,<br />
confectionnant des cataplasmes, n'oubliant jamais<br />
l'heure des potions, montrant en un mot tout le dé-,<br />
vouement dont une mère est capable.<br />
4.. Au bout de cinq jours, j'allais beaucoup mieux.<br />
Trois jours après, le médecin me permettait de me<br />
lever. Mais je devais garder la chambre, et j'aurais<br />
trouvé le temps bien long si ma bonne maman ne<br />
s'était ingéniée pour me distraire.<br />
5. Ma maladie maintenant n'est plus qu'un souvenir.<br />
Mais je n'ai pas oublié les soins de ma mère,<br />
qui ont augmenté ma dette sacrée de reconnaissance.<br />
— {Jules B... onze ans. Quelques retouches.)<br />
IV. — Des imprudences.<br />
Citez certaines imprudences graves qu'il ne faut pas<br />
commettre si on veut éviter des accidents ou des maladies.<br />
- C O U R S S U P É R I E U R =<br />
Lecture expliquée,<br />
Orthographe et Grammaire.<br />
Un sage.<br />
Oui, c'est au vieux Gallus qu'appartient, l'héritage<br />
Que tu vois au penchant du coteau cisalpin;<br />
La maison tout entière est à l'abri d'un pin,<br />
Et le chaume du toit couvre il peine un étage.<br />
C'est assez pour qu'un hôte avec lui le partage.<br />
1 a sa vigne, un four à cuire plus d'un pain,<br />
Et dans son potager foisonne le lupin.<br />
C'est peu? Gallus n'a pas désiré davantage.<br />
Son bois donne un fagctt ou deux tous les hivers,<br />
Et de l'ombre, l'été, sous les feuillages verts;<br />
A l'automne, on y prend quelque grive au passage.<br />
C'est là. que, satisfait de son destin borné,<br />
Gallus finit de vivre où jadis il est né :<br />
Va, tu sais à présent que Gallus est un sage.<br />
J.-M. db IIF.UEDIA.<br />
Explications.<br />
1. EXPLICATIONS PRÉLIMINAIRES (l'auteur, le genre).<br />
— Etudier un sonnet de Heredia, c'est analyser ce<br />
qu'il y a de plus subtil et de plus parfait peut-être<br />
dans l'art littéraire du xix» siècle ; c'est aussi donner<br />
à nos élèves la meilleure des leçons de composition,<br />
et' de style.<br />
Le mérite en revient au genre lui-même qui, dans,<br />
sa sobriété (14 vers) doit offrir un tableau complet,<br />
physique ou moral, mais surtout à l'auteur, qui est<br />
en ce genre l'artiste le plus merveilleux qui soit.<br />
Un bon sonnet, c'est tout un monde en raccourci :<br />
il vaut un » long poème », suivant l'expression de<br />
Boileau. L'art du poète, ici plus qu'ailleurs, consiste<br />
à choisir minutieusement les traits essentiels et suggestifs,<br />
ceux qui évoquent plus qu'ils ne disent. L'auteur<br />
devient une sorte de magicien qui, n'ayant pas<br />
le temps de nous accompagner pas à pas dans le<br />
monde qu'il crée, nous ouvre du moins à chaque vers,<br />
à chaque mot, des perspectives lumineuses sur ce<br />
monde.<br />
.2. L E SUJET. — C'est l'évocation d'une vie simple<br />
dans un cadre médiocre. Le poète nous montre tour<br />
à tour la maison rustique où vit Gallus, les ressources<br />
modestes qu'il tire de son héritage. En passant,<br />
l'auteur nous initie aux occupations diverses de ce<br />
bon vieillard, et nous révèle l'âme paisible et lesjoies<br />
calmes d'un sage. '<br />
Du sonnet tout entier se dégage la vision discrète,,<br />
souriante, apaisante, d'une sereine fin de vie dans un<br />
coin familier.<br />
Tout cela en quatorze vers? Oui, et pas cela seulement,<br />
pour qui sait lire et rêver.<br />
3. LES MOTS. — Remarquez comme le vocabulairede<br />
l'auteur est simple. A peine aurons-nous à expliquer<br />
cisalpin (en deçà des Alpes ; rappeler l'expression<br />
: Gaule cisalpine, désignant le Piémont et la.<br />
Lombardie), foisonner (abonder), lupin • (légumineuse<br />
employée comme fourrage).<br />
4. L A COMPOSITION (plan et idées). — Suivons pasà<br />
pas le poète dans sa façon de composer, et admirons<br />
le choix qu'il fait des traits qui peignent, et,,<br />
surtout, qui évoquent.<br />
Le premier quatrain nous fait connaître dans son<br />
ensemble la maison de Gallus : le poète la situe (au<br />
penchant du coteau cisalpin) et précise son image<br />
(un pin suffit à l'abriter; elle n'a qu'un étage et son<br />
toit est en chaume). C'est l'humble maison de campagne,<br />
l'héritage modeste qui, de père en fils, sanschangement,<br />
abrile des vies obscures, des destins.<br />
« bornés » et des bonheurs paisibles. Nous la reconnaissons,<br />
cette maison rustique, parce que nous en<br />
avons vu de pareilles dans nos campagnes de France,<br />
et nous l'aimons pour sa simplicité, pour le charmede<br />
sa solitude, pour la musique du vent dans le pin<br />
chantant qui l'abrite.<br />
Le deuxième quatrain, en nous faisant connaître:<br />
GRAMMAIRE • DUSSOUCHET. Coari moyen, Cert. d'études. Théorie, 1.005 exerc., 150 rédact. 1.25
TG5WÏH/Ï<br />
les annexes de la maison (la vigile, le four, le potager),<br />
nous apprend les ressources modestes dont jouit<br />
le vieux Gallus. Du même coup, le poète précise la<br />
description du cadre et nous initie à la sagesse de ce<br />
bon vieillard à. qui suffisent une maison qu'il peut<br />
partager avec un hôte, un peu de vin, le pain de son<br />
four et quelques légumes de son jardin. Ceux-là ont<br />
toujours assez qui jamais n'ont désiré davantage, et<br />
Gallus est de ceux-là.<br />
N'apprenons-nous pas d'ailleurs, dans le premier<br />
tercet, que ce sage a même du superflu, des fagots<br />
pour l'hiver, de l'ombre en été, quelques grives prises<br />
au piège à l'automne? Ces détails ménagers,<br />
choisis par le poète, n'ont pas seulement à nos yeux<br />
un intérêt économique, mais nous révèlent les occupations<br />
et les plaisirs du vieillard, variés suivant les<br />
saisbns. Nous -le voyons tour à tour ramasser son<br />
bois mort, épier le gibier, goûter en été les douceurs<br />
d'une sieste « sous les feuillages verts », et en hiver,<br />
pendant les rares jours de froid, la joie d'une flambée<br />
au coin de l'àtre. Ainsi, en trois vers suggestifs,<br />
le poète évoque en nous l'image d'une vie heureuse,<br />
remplie de soins familiers et riche de satisfactions<br />
intimes.<br />
Le dernier tercet n'ajoute pas un détail nouveau à<br />
l'ensemble. Le poète y exprime en trois vers tout ce<br />
qu'il a laissé deviner au sujet de la physionomie morale<br />
du bon vieillard, sage dont la vie a la limpidité<br />
d'une belle eau sans ride et sans remous. Et nous<br />
songeons à cet autre vieillard dont parle La Fontaine,<br />
à cet autre sage qui sait mourir avec sérénité :<br />
« Rien ne trouble sa fin : c'est le soir d'un beau<br />
jour... »<br />
Ainsi, grâce à son art, le poète a su donner en quatorze<br />
vers une vision supérieure de sagesse humaine.<br />
Et nous estimons ensuite à plus juste prix ces soucis<br />
parasites, ces ambitions parfois mesquines qui bouleversent<br />
tant d'existences.<br />
5. LE STYLE. — Le style est remarquable par son<br />
raccourci saisissant. Pas un mot inutile, pas de tournure<br />
lourde, pas de remplissage.<br />
L'auteur emploie au contraire des tournures brè:<br />
ves, qui laissent deviner ce qu,'il ne peut exprimer<br />
complètement. (C'est peu? —finit de vivre.)<br />
Le plus d'images et d'idées possible avec le minimum<br />
de mots, c'est là un idéal de style que le poète<br />
semble avoir atteint.<br />
6. GRAMMAIRE E T EXERCICES. — Revoir, à propos<br />
des adjectifs du texte, les règles relatives à la formation<br />
du féminin.<br />
A propos des expressions tout entière, quelque<br />
grive, étudier la règle de même, quelque, tout.<br />
Composition française.<br />
La vie d'un sage.<br />
Après les explications qui vous ont été données au<br />
sujet du texte ci-dessus, imaginez et racontez l'existence<br />
du vieux Gallus, suivant les saisons. Dites si<br />
vous enviez son sort, ou ce qui, d'après vous, manque<br />
dans sa vie.<br />
K . SEGUIN,<br />
Inspecteur primaire.<br />
ARITHMÉTIQUE, GÉOMÉTRIE ET<br />
SYSTÈME MÉTRIQUE<br />
= COURS ÉLÉMENTAIRE ET MOYEN =<br />
Soustraction des nombres décimaux.<br />
COURS ÉLÉMENTAIRE.<br />
INDICATIONS. — Etablir la règle au moyen d'exemples;<br />
rappeler que l'on ne peut retrancher que des<br />
nombres de la même espèce ; en conclure : 1° là disposition,<br />
unités sous unités, dixièmes sous dixièmes,<br />
etc., virgule sons virgule; 2° si l'un des nombres a<br />
moins de chiffres décimaux que l'autre, on remplace<br />
(réellement au début, mentalement ensuite) les urfitès<br />
décimales absentes par des zéros. — Exercices d'application<br />
nombreux et gradués.<br />
PARTIE SCOLAIRE 279<br />
Exercices de réflexion. — 1. Quand on retranche<br />
un nombre entier d'un nombre décimal (4 m. 35 —<br />
2 m. par exemple), quelle est toujours la partie décimale<br />
de la différence ?<br />
2. Expliquer, dans la soustraction3 km. — 1 km. 735<br />
pourquoi on peut ajouter trois zètos à la droite de<br />
3 km. pour effectuer la soustraction.<br />
La multiplication.<br />
COURS MOYEN.<br />
Cas particuliers. — I. L E MULTIPLICATEUR CONTIENT<br />
<strong>DE</strong>S ZÉROS INTERCALÉS. — OIJ ne tient pas compte des<br />
zéros, mais il ne faut pas oublier que le premier<br />
chiffre à droite de chaque produit partiel se<br />
place toujours au-dessous du chiffre du multiplicateur<br />
qui a servi à former ce produit partiel.<br />
II. UN <strong>DE</strong>S FACTEURS, o u TOUS LES <strong>DE</strong>UX, SONT <strong>DE</strong>S<br />
NOMBRES ENTIERS TERMINÉS PAR <strong>DE</strong>SZÉROS. —Montrer<br />
par des exemples qu'en multipliant des dizaines par<br />
des dizaines on obtient des centaines, en multipliant,<br />
des centaines par des dizaines, on obtient des mille,<br />
etc. (le produit étant au multiplicande comme le multiplicateur<br />
est à l'unité). En conclure : on effectue la<br />
division sans tenir compte des zéros, puis on écrit<br />
à la droite du produit autant de zéros qu'il y en<br />
a à droite des deux facteurs.<br />
III. DANS UN <strong>DE</strong>S FACTEURS, o u DANS LES <strong>DE</strong>UX, IL<br />
Y A <strong>DE</strong>S CHIFFRES DÉCIMAUX. — Remarquer,, en s'appuyant<br />
sur le même principe, ce qu'on obtient en<br />
multipliant un nombre de dixièmes, centièmes ou millièmes<br />
: 1° par un nombre entier ; 2° par un nombre<br />
de dixièmes, centièmes ou millièmes ; conclure : le<br />
produit contient autant de chiffres décimaux qu'il<br />
y en a en tout dans les deux facteurs.<br />
IV. LA PARTIE DÉCIMALE EST TERMINÉE PAR <strong>DE</strong>S ZÉ<br />
ROS. — On les supprime simplement avant de faire<br />
l'opération et on ne les compte pas dans le nombre<br />
des chiffres décimaux du produit.<br />
Remarques particulières. — 1° Un facteur est ur<br />
nombre entier terminé par des zéros et l'autre un<br />
nombre décimal : on peut supprimer les zéros, en<br />
ayant soin d'avancer la virgule au second facteur<br />
d'autant de rangs vers la droite qu'il y a de zéros supprimés.<br />
2° Un facteur est une fraction décimale; d'après<br />
le principe général, le produit est inférieur au<br />
second facteur. 3° Multiplier un nombre par 0,1, 0,01,<br />
0,001, etc., c'est le rendre 10,100,1000 fois plus petit-<br />
Preuve. — Montrer à l'aide d'exemples concrets<br />
(12 élèves en 3 rangs de 4 ou en 4 rangs de 3) que<br />
le produit ne change pas quand on intervertit l'ordre<br />
des facteurs, d'où : moj'en de faire la preuve. —•<br />
Application au calcul rapide : chercher le prix de<br />
379 m. de' toile à 3 fr. le mètre : on doit indiquer<br />
correctement la multiplication 3 fr. X 379, mais on<br />
peut effectuer le produit 379 x 3. Remarquer toutefois<br />
que le produit est de même nature que le multiplicande<br />
primitif.<br />
Calcul mental.<br />
COURS ÉLÉMENTAIRE : SOUSTRAIRE 8 E T 9.<br />
Que reste-t-il si l'on retranche 8 de 9, 19, 29..., de<br />
10, 20, 30..., de 11, 21, 31...; si l'on retranche 9 de<br />
10, 20, 30..., de 15, 25, 35... ?<br />
EFFECTUER RAPI<strong>DE</strong>MENT :<br />
89 — 8 — 8 — 9 — 8 — 9 — 8 — 9 — 9 =<br />
95 — 9 — S — 6 — 2 — 7 — 8 — 9 — 6 =<br />
Remarque. — Pour retrancher 9 on peut retrancher<br />
10 puis ajouter 1 au résultat ; pour retrancher 8 on<br />
peut retrancher 10 et ajouter 2 au résultat.<br />
COURS MOYEN.<br />
Multiplier un nombre par 10, 100, 1000. — C'est<br />
rendre ce nombre 10, 100, 1000 fois plus grand. (Voir<br />
au n° 2 du Manuel.)<br />
Multiplications mentales dérivées de la multiplication<br />
par 10. — I . MULTIPLIER UN NOMBRE EXACT <strong>DE</strong><br />
DIZAINES PAR UN <strong>DE</strong>S 9 PREMIERS NOMBRES ou réciproquement.<br />
— On multiplie le chiffre des dizaines par le<br />
nombre, puis le résultat par 10. — Ex. : 70 X 8, on<br />
dit 8 fois 7, 56 diz. ou 560.<br />
LECTURE COURANTE : GUÉCHOT. Par l'Effort, formation de la volonté'. 8ert"d"étud«. 1-20
280<br />
<strong>MANUEL</strong> <strong>GÉNÉRAL</strong> <strong>DE</strong> <strong>L'INSTRUCTION</strong> <strong>PRIMAIRE</strong><br />
IL MULTIPLIER PAR 5 , PAR. 2,5. — On multiplie le<br />
nombre par 10, puis on prend la moitié (ou le quart)<br />
du résultat. — Ex. : 24 x 5, ou dit 10 fois 24, 240<br />
dont la moitié est 120.<br />
III. MULTIPLIER PAR. 9 (ou PAR 11). — On multiplie<br />
le nombre par 10, puis on le retranche (ou on le lui<br />
ajoute) du résultat obtenu. — Ex. : 75 X 9; on dit 10<br />
fois 75 = 750, moins 75, 875.<br />
IV. MULTIPLIER, PAR 15. — On multiplie par 10 et<br />
au résultat on ajoute la moitié du produit obtenu.<br />
Ex. : 84 x 15; on dit 10 fois 84 = 840, dont la moitié<br />
est 420, 840 et 420 = 1 260.<br />
V . MULTIPLIER PAR 20, 40, 8 0, PAR 3 0 et 60. — O n<br />
multiplie le nombre par 2, 4, 8, 3 ou 6, puis le ré<br />
sultat obtenu par 10.<br />
Problèmes : Quantité en plus ou en moins.<br />
Somme ou différence.<br />
COURS ÉLÉMENTAIRE : L RE ANNÉE.<br />
EXPLICATIONS, CALCUL MENTAL, CALCUL ÉCRIT.—VOIR<br />
au n° 8 du Manuel, problèmes de 1 à 8 (cours élémentaireZ*<br />
année).<br />
Produit avec somme ou différence.<br />
COURS ÉLÉMENTAIRE 2 E ANNÉE, COURS MOYEN l r o ANNÉE.<br />
EXPLICATIONS. — Recherche du prix total d'une<br />
denrée dont on a acheté plusieurs quantités à un<br />
même prix d'unité ; recherche de la -valeur de ce qui<br />
reste d'une marchandise dont on a déjà vendu une<br />
certaine quantité à un prix indiqué, etc. Etablir les.<br />
raisonnements :<br />
Que demande-t-on? Comment l'obtenir?<br />
( Prix de l'unité<br />
I. Le prix<br />
X. d'un, du 1<br />
total X N. d'un, achetées<br />
II. La valeur ^ Prix de l'unité<br />
de la quantité<br />
^<br />
)<br />
»<br />
,<br />
X<br />
,<br />
N.aun.<br />
, ,<br />
restante = } rest.<br />
er ach.<br />
' + N. d'un. du2 e ach.<br />
' N. primitif d'unités<br />
— N. d'un, vendues.<br />
PROBLÈMES ORAUX. — 1. Un père gagne 5 fr. parjour<br />
et son fils 2 fr. Combien gagnent-ils ensemble<br />
en 6 jours?<br />
2. Quel est le prix total de 2 coupons de soie, l'un<br />
de 6 m., l'autre de 3 m., à raison de 10 fr. le mètre?<br />
3. D'une pièce de drap de 30 m. on a vendu 19 m.<br />
Quelle est la valeur du reste à raison de 5 fr. le mètre?<br />
4. On partage une pièce de 38 m. de velours en<br />
deux coupons dont l'un a 16 m. de long. Calculer la<br />
valeur de chacun d'eux à 11 fr. le mètre.<br />
PROBLÈMES ÉCRITS. — 5. Un marchand achète 2<br />
pièces de drap, l'une de 36 m., l'autre de 48 m. à<br />
raison de 14 fr. le mètre. Quelle somme a-t-il déboursés?<br />
•— R. : 1 176 fr.<br />
6. Un débitant vend du vin à 0 fr. 40 le litre.<br />
Quelle somme retirera-t-il de. la vente de 2 tonneaux<br />
dont l'un contient 228 litres et l'autre 175 litres? —<br />
161 fr. 20.<br />
7. Un drapier achète 3 pièces de lainage ayant<br />
l'une 35 m. et les autres chacune 27 m. Combien a-til<br />
payé si le mètre valait 6 fr. 50? — R. : 578 fr. 50.<br />
8. Dans un tonneau de 124 litres de vin il y a 5 litres<br />
de lie. A raison de 0 fr. 35 le litre, quel sera le<br />
prix de vente du vin clair? — R. : 41 fr. 65.<br />
9. Une pièce de satin avait 59 m. do long. On en a<br />
vendu 24 m. Quelle est la valeur du reste si le mètre<br />
coule 13 fr.? — R. : 455 fr.<br />
10. D'un troupeau de 175 moutons d'une valeur<br />
moyenne de 28 fr. par tête on a vendu 62 bètes.<br />
Quelle est la valeur de ce qui reste? — R. : 3 1 64 fr.<br />
Calcul libre. — 1. Combien faut-ii de mètres<br />
d'étoffe pour confectionner chacune des x>arties de<br />
votre habillement? Combien a coûté l'achat de cette<br />
étoffe?<br />
2. Dites la dépense mensuelle de votre famille pour<br />
le pain (ou la boisson). — Notez chaque jour les<br />
quantités achetées; faites la somme au bout du mois<br />
et cherchez-en la valeur.<br />
Le budget d'un ménage : économies.<br />
COURS MOYEN 2° ANNÉK, CERT. D'ÉTU<strong>DE</strong>S.<br />
EXPLICATIONS. — A l'aide d'exemples concrets, nppeler<br />
que l'économie est ce qui reste du gain lorsque<br />
l'on a payé toutes les dépenses; si les dépenses sont<br />
supérieures au gain, on fait des dettes. — Montrer<br />
l'utilité de la prévoyance ; comment on fait des économies.<br />
— Nous indiquerons par la suite comment<br />
on peut placer ses économies (voir n° 33).<br />
Raisonnement :<br />
. I Gain ann. = j Gain par jour<br />
Economies 1 I xN. dej. de travail<br />
annuelles = \ _ dè ann = l Dépense par jour<br />
( ^ I X N. de j. d& dépensé<br />
CALCUL MENTAL. — Calculer : 1° l'économie mensuelle<br />
d'un ouvrier qui gagne 150 fr. par mois et qui<br />
dépense 130 fr. ;<br />
2° l'économie d'une famille qui a gagné 170 fr. et<br />
qui a dépensé 5 fr. par jour dans un mois de 30 j. ;<br />
3° l'épargne hebdomadaire d'un ouvrier gagnaut<br />
6 fr. par jour pendant une semaine de 6 jours de<br />
travail et dépensant 28 fr. pendant les 7 jours;<br />
4° l'épargne hebdomadaire d'une ouvrière gagnaut<br />
5 fr. par jour dans une semaine de 6 jours de travail<br />
et dépensant tous les jours (dimanche compris) 4 fr.<br />
en moyenne.<br />
CALCUL ÉCRIT. — 1. Une ouvrière gagne en moyenne<br />
2 fr. 90 par jour. Dans une année, elle travaille<br />
300 jours et dépense 750 fr. 20: quelles sont ses économies<br />
à la fin 'te l'année?<br />
Solution. — Gain annuel : 2 fr. 90 X 300 = 870 fr. :<br />
économies : 870 fr. — 750 fr. 20 = 1 ! 9 fr. 80.<br />
2. Un apprenti électricien gagne 4 fr. 30 par jour<br />
de travail et dépense quotidiennement 2 fr. 90. Combien<br />
peut-il économiser en une année ordinaire s'il<br />
chôme 52 dimanches et 5 jours de fêtes?<br />
Solution. — Gain annuel : 4 fr. 30 X (365 — 57)<br />
= 1324 fr. 40; dépense annuelle : 2 fr. 90 x 365 =<br />
1058 fr. 50; économie : 265 fr. 90.<br />
3. Un ouvrier, qui travaille 6 jours par semaine,<br />
gagne 6 fr. 25 par jour et dépense 19 fr. 60 par semaine<br />
pour sa nourriture et son entretien; il a en<br />
outre un loyer de 80 fr. par trimestre. Quelles sont<br />
ses économies annuelles? (Eure.)<br />
Solution. — Gain annuel : 6 fr. 25 X 6 x 52 =<br />
1 950 fr. ; dépense annuelle pour nour. etentr. : 19 tr. 60<br />
X 52 = 1 019 fr. 20; loyer : 80 fr. X 4 = 320 fr. ;<br />
dépense totale : 1339 fr. 20 ; économies : 610 fr. 80.<br />
4. Un ouvrier, qui chôme les dimanches et pendant<br />
10 jours de fête, gagne 4 fr. .50 par jour. Il dépense<br />
2 fr. pour sa nourriture journalière et 14 fr. par<br />
mois pour son entretien. Quelle somme aura-t-il économisée<br />
au bout de 10 ans? (Côte^d'Or.)<br />
Solution. — Gain annuel : 4 fr. 50 X (365 — 62)<br />
= 1363 fr. 50; dépense pour la nourriture : 730 fr. ;<br />
entretien : 168 fr. ; dépense totale : 898 fr. ; économie<br />
annuelle : 465 fr. 50; en 10 ans : 4 655 fr.<br />
PROBLÈMES DÉRIVÉS. — I. Economies diverses à<br />
réaliser. — 1. Une ménagère trouvant que sa consommation<br />
de café lui cause une trop grande dépense,<br />
la réduit. Au lieu de 125 gr. tous les 3<br />
jours, elle n'achète plus que 500 gr. tous les 18 jours.<br />
Quelle économie rèalise-t-elle par an si elle paye<br />
son café 2 fr. 80 le 1/2 kg.? (Haute-Marne.)<br />
Solution. — Nombre de kg. de "café achetés par an<br />
primitivement : (0 kg. 125 X 3 >5) : 3 = 15 kg. 208 ;<br />
maintenant, elle n'achètera plus que : (0 kg. 500 X 365):<br />
18 = 10 kg. 138; nombre de kg. en moins : 5 kg. 07:<br />
économie : 28 fr. 35 par défaut.<br />
2. Un ménage consomme par semaine 3 1. de haricots<br />
à 0 fr. 45 le litre et 8 1. de pommes de terre à<br />
0 fr. 10. Achetés en gros, les haricots coûtent 0 fr. 28<br />
le litre et les pommes de terre 0 fr. 055. Quelle économie<br />
ce ménage ferait-il par an en achetant ses<br />
denrées en gros? ('Eure.)<br />
Solution. — En achetant en gros, le ménage gagne<br />
par an, sur los h tricots : (0 fr. 45 — 0 fr. 28) X 3<br />
X 52 = 26 fr. 52; sur les pommes de terre : (0 fr. 10<br />
- 0 fr. 055) x 8 X 52 = 18 fr. 72; total : 45 fr. 25<br />
par excès.<br />
LECTURE COURANTE : TÛUTEY, Cours supérieur et complémentaire, RAMEURS
•V. • • -<br />
PARTIE SCOLAIRE 281<br />
3. Une ménagère donne 2 fr. 85 par semaine à sa Solution. — Dépenses inutiles faites en un an :<br />
blanchisseuse. En prenant une ouvrière chez elle (0 fr. 25 + 0 fr. 15) X 365 = 146 fr. ; nombre de m<br />
3 jours par mois, elle dépenserait 2 fr. 25 par jour,<br />
et, en outre, pour le charbon et le savon, 13 fr. 40<br />
par an. Quelle serait l'économie annuelle? (Puy-de-<br />
Dôme.)<br />
Solution. — Par an, elle donne à labUnchisseuse :<br />
148 fr. 20; à l'ouvrière : 2 fr. 25 X 3 X 12 = 81 fr. :<br />
avec le charbon et le savon elle dépenserait : 94 fr. 40;<br />
économie : 53 fr. 80.<br />
4. Pour 'aver le linge d'un ménage une blanchisseuse<br />
demande 2 fr. 50 par semaine. La ménagère<br />
préfère pren Ire une femme deux fois par mois. Chaque<br />
fois, elle donne 2 fr. et fournit 1 kg. 5 de savon à.<br />
0 fr. 70 le kg., 2 kg. de cristaux à. 0 fr. 15 et 0 fr. 10<br />
de bleu Calculer l'économie annuelle ( Vaucluse.)<br />
Solution. — Dépense annuelle pour la blanchisseuse<br />
: 130 fr. ; le lavage à la maison revient-, par<br />
mois, à : [2 fr. + (0 fr. 70 X 1,5) + (0 fr. 15 x 2)<br />
4- 0 fr. 10] X 2 = 6 fr. 90; par an : 82 fr. 80; économie<br />
annuelle • 47 fr. 20.<br />
5. Une ménagère fait confectionner une douzaine<br />
de chemises avec de la toile à. 1 fr. 60 le mètre. Chaque<br />
chemise a nécessité 3 m. 25 d'étoffe et a coûté<br />
ï fr. 30 de façon. Les chemises achetées toutes faites<br />
auraient coûté? 8 fr. 50 l'une. Quelle économie d.<br />
• réalisée cette menagère en les faisant confectionner<br />
elle-même? (Constantine.)<br />
Solution. — Chaque chemise que fait confectionner<br />
la ménagère lui revient à : (1 fr. G0 x 3,25) + 2 fr. 30<br />
= 7 fr. 50; économie sur 1 chemise : 1 fr. ; sur une<br />
douzaine : 12 fr.<br />
6. Au lieu d'acheter, pour ses 3 fillettes, des tabliers<br />
confectionnés qui lui reviendraient en magasin<br />
h 8 fr. la pièce, une mère de famille se procure de<br />
l'étoffe à raison de 2 m. 80 par tablier au prix de<br />
1 fr. 55 le mètre, et les fait confectionner par une<br />
ouvrière qui emploie 1 journée 1/2 à raison de 3 fr.<br />
par jour. Qu'éconoinise-t elle? {Seine.)<br />
Solution. — Eu magasin les tabliers coûteraient :<br />
24 fr: faits à la maison, ils reviennent à : (1 fr. 55<br />
X 2,8 x 3) + (3 fr x 1,5) = 17 fr. 52; elle économise<br />
6 fr. 50 par excès.<br />
II. Menues dépenses inutiles. — REMARQUE. —<br />
Cinq centimes -économisés par jour font 18 fr. 25<br />
au bout de l'année. — Dix centimes épargnés chaque<br />
jour font, dans le même temps, 36 fr. 50. Montrer à<br />
l'aide de ces nombres qu'en évitant des dépenses<br />
inutiles, il est possible de se constituer un petit capital.<br />
Exercice de réflexion. — Indiquer des dépenses<br />
qui ne sont pas d'absolue nécessité et que l'on peut<br />
éviter.<br />
PROBLÈMES. — 1. Un ouvrier dépense inutilement<br />
0 fr iO d'eau-de-vie et 0 fr. 15 de tabac par jour.<br />
Quelle perte éprouve^t-il au bout d'un an? {Eure.)<br />
Solution. — Dépense inutile par jour : 0 fr. 10 +<br />
0 fr. 15 = 0 fr. 25; par an : 0 fr. 25 X 365 = 91 fr. 25.<br />
2. Un fumeur consomme en 5 jours un demi-hg.<br />
de tabac, à 12 fr. 50 le kg. Dites : 1° combien cette<br />
mauvaise habitude lui coûte par an; 2° combien de<br />
litres de vin à 0 fr 40 il pourrait acheter avec le prix<br />
de ce tabac. (Drôme.)<br />
Solution — Consommation de tabac en 1 an :<br />
(0 kg. 050. X 365) : 5 = 3 kg 65 ; qui coûtent :<br />
45 fr. 65 par exces; nombre de litres de vin : 1 1. x<br />
(45,65 : 0,40) = 114 1. 1 25<br />
3. Un ouvrier gagne 6 fr. par jour; mais, chaque<br />
lundi, _il passe son temps à. l'auberge, où il dépense<br />
4 fr. 25 en moyenne. 1 fume en outre pour 0 fr. 35<br />
de tabac par jour. Combien ces déplorables habitudes<br />
lui feront-elles perdre pendant l'espace de 25 années?<br />
(Ardenn'.s.)<br />
Solution. — Chaque lundi il perd 6 fr. + 4 fr. 25<br />
— 10 fr. 25; par an ; 533 fr. ; dépense par an pour le<br />
tabac ; 127 fr. 75; perte tolale par an : 533 fr. +<br />
1Ï7 fr 75 = 660 fr. 75; en 25 ans : 16 518 fr. 75.<br />
, 4. Un pcre de famille dépense en moyenne par<br />
jour pour 0 fr. 25 de tabac et 0 fr. 15 d'eau-de-vie.<br />
Avec l'argent qu'il dépense ainsi pendant une année,<br />
combien pourrait-il acheter de mètres carrés de torrain<br />
à. 25 fP. rare? {Cher.)<br />
2<br />
de terrain : 1 m 2 X 146 : 0,25 = 584 m 2 .<br />
Calcul libre. — L E BUDGET D'UNE PERSONNE. — A<br />
tenir chaque jour pendant une semaine. On suppose<br />
avoir gagné 35 fr. par exemple, pendant la semaine<br />
précédente. Chaque matin, on fait le compte de ce<br />
qu'on a dépensé dans la journée de la veille : nourriture,<br />
voyage ou divertissement pour le dimanche,<br />
blanchissage, somme à mettre de côté pour le loyer,<br />
etc. Un fois ou deux, dans le courant de la semaine,<br />
l'instituteur fait inscrire par tous les élèves une dépense<br />
imprévue : achat d'un chapeau, visite d'un<br />
médecin, etc. Le samedi, on fait la balance et les<br />
élèves constatent s'ils ont dépensé plus ou moins<br />
qu'ils n'étaient censés avoir gagné.<br />
Nota. — On peut recommencer cet exercice pendant<br />
plusieurs semaines, en variant les imprévus, afin<br />
d'apprendre aux enfants la nécessité, la prévoyance.<br />
Dans le cas où le gain l'emporte sur les dépenses, on<br />
reportera sur la semaine suivante les économies réalisées<br />
pendant la semaine précédente.<br />
Des pièces en argent.<br />
COURS ÉLÉMENTAIRE.<br />
Pièces en argent. — Décrire les principale pièces<br />
de monnaie en argent : 5 fr., 2 fr., 1 fr., 0 fr. 50<br />
(comme on a décrit le franc au n° 16). — Remarquer<br />
qu'il existe également une pièce de 0 fr. 20 très peu<br />
répandue.<br />
Exercices concrets servant à montrer combien ïil<br />
faut de pièces de 0 fr.50 pour faire 1 fr., 2 fr., 5 fr..<br />
7 fr. 50, etc. ; combien il faut de pièces de 1 fr., 2 fr.,<br />
5 fr. et 0 fr. 50 pour payer des sommes données :<br />
4 fr.. 8 fr.. 12 tr. 50, 23 fr., etc.<br />
Des polygones.<br />
COURS MOYEN.<br />
Polygones quelconques. — Calcul de la surface :<br />
on la divise en triangles, trapèzes, rectangles, etc..<br />
dont il est facile de mesurer les bases et les hauteurs :<br />
la surface du polygone ainsi décomposé est égale<br />
à la somme des surfaces des différentes figures qui<br />
le composent.<br />
Polygones réguliers. — Polygones dont tous les<br />
côtés sont égaux. Remarquer que tous les angles sont<br />
aussi égaux; exemples : le triangle équilatéral, le<br />
carré, les carreaux de cuisine (hexagone).<br />
Calcul de la surface : Si on divise les polygones<br />
réguliers en triangles ayant pour base chacun un<br />
côté du polygone et pour sommet le centre du polygone,<br />
on obtient autant de triangles qu'il y a de côtés,<br />
et la surface est égale à la somme des bases de<br />
tous ces triangles (ou périmètre du polygone) multipliée<br />
par la moitié de la hauteur de ces triangles<br />
(hauteur qu'on appelle ici apo'hème).<br />
PROBLÈMES. — 1. Calculer en centimètres carrés la<br />
surface d'un hexagone dont le côté à 1 dm. et dont la<br />
d stance du centre h l'un des côtés égaux a 8 cm. 6.<br />
— R. : Périm. : 60 cm. Surf. : 1 cm 2 x 60 X 8,6 :<br />
2 = 258 cm 2 .<br />
2. Calculer, à raison de 12 fr. l'are, la valeur d'un<br />
champ qui a la forme d'un quadrilatère irrègulier : la<br />
diagonale qui le partage en 2 triangles a 168 m. 70;<br />
la hauteur de l'un des triangles est de 75 m. 50 et<br />
celle de l'autre 9S m. 40. (Faire la figure.) (Nièvre.)<br />
Solution. — Surface : 1 m 2 X 168,70 X (75.50 +<br />
98,40) : 2 = 14 66S m 2 465, valant : 12 fr. x 146,68465<br />
= 1 760 fr. 20 par défaut.<br />
Calcul• libre. — Découper des feuilles de carton<br />
de façon très irrègulière. En calculer la surface eu<br />
supposant que cette feuille représente un champ et<br />
que 1 cm. sur la feuille représente 1 m. sur le terrain.<br />
= = COURS SUPÉRIEUR = = = = =<br />
Multiplication des nombres décimaux:.<br />
INDICATIONS. — Faire rappeler les règles générales<br />
données au cours moyen pour cette opération. Indiquer<br />
une justification numérique : 1° 7,34 X 8 =<br />
734 centièmes X 8: le produit est donc un nombre de<br />
ARITHMETIQUE : Deai cent» problèmes ta Certificat d'études par G. <strong>MANUEL</strong>. . . . 4 0 C.
282 <strong>MANUEL</strong> <strong>GÉNÉRAL</strong> <strong>DE</strong> <strong>L'INSTRUCTION</strong> <strong>PRIMAIRE</strong><br />
centièmes ; 2° 7,34 x 8,5 revient, d'après la dèlinition<br />
générale, à prendre 85 fois le dixième de 734 centièmes<br />
et le produit est donc un nombre de millièmes.<br />
Remarque : il existe une autre démonstration (basée<br />
sur la multiplication des fractions) qui sera donnée<br />
au numéro suivant.<br />
Questions de théorie.<br />
1. Multiplication d'un nombre entier par un nombre<br />
décimal. Exemple : 97 x 8,765. Dèmonstralion et<br />
règle. (Brev. élém. Seine.)<br />
indications. — Donner la définition générale ; ici,<br />
l'opération consiste à chercher un nombre qui se<br />
compose avec 97 comme 8,765 se compose avec l'unité.<br />
Or 8,765 est formé des 8 765 millièmes de 1, le produit<br />
sera donc formé de 8 765 millièmes de 97 ; or, 1<br />
vêtement, dire : 1° le prix du mèlre de ce drap:<br />
2° le prix de revient d'un complet ; 3° les frais de<br />
façon et de fournitures payés par cette mère de<br />
famille pour un complèt. (Brev. élém. Nancy.)<br />
Indications. — Economiesur 1 complet : 63 fr. 40 :4<br />
= 15 fr. 85 qui sont les 12/12 — 7/12= 5/12 du prix<br />
de la façon et des fournitures du tailleur. Ces frais<br />
s'élèveraient donc itl5fr.85 x 12/5=38 fr. 04. Le drap<br />
du complet vaut donc : 78 fr. — 38 fr. 04 - 39 fr. 96,<br />
soit : 39 fr. 96 x 3/10 =11 fr. 988 par mètre. Prix<br />
de revient du vêtement: 78 fr. —15 fr. 85 = 62 fr. 15.<br />
Frais de façon et fournitures payés par la mère de<br />
famille : 38 fr. 04 — 15 fr. 85 = 22 fr. 19.<br />
Dépenses inutiles. (Voir au cours moyen.) — Un<br />
ouvrier consomme chaque jour au cabaret un verre<br />
millième de 97 est 0,097 et les 8 765 millièmes de 97<br />
seront 0,097 x 8 765 = 850,205 millièmes. Indiquer la<br />
disposition et énoncer la règle.<br />
2. Définir la fraction décimale, le nombre décimal.<br />
Faire voir que le produit de deux nombres décimaux<br />
se ramène à la recherche du produit de deux nombres<br />
eniiers. (Brev. élém. Clermont.)<br />
Indications. - 1. Définitions. (Voir les traités d'arithmétique<br />
et le Manuel n° 2.)<br />
2. Soit le produit 75,7 x 5,45. Cela revient à prendre<br />
545 fois le centième de 75,7. (Voir question précédente.)<br />
Or, le centième de 75,7 = 0,757 ou 757 millièmes;<br />
donc 75,7 x 5,45 = 757 millièmes X 545 qui<br />
est un produit de deux nombres entiers; c. q. f. d.<br />
Budget d'un ménage : économies.<br />
INDICATIONS ET PROBLÈMES PRÉPARATOIRES. — Voir<br />
au cours moyen.<br />
1. Un ouvrier travaille 304 jours par an ; il gagne<br />
4 fr. 50 par jour pendant la moitié du temps et 3 fr.<br />
pendant l'autre moitié. Les jours de travail, sa dépense<br />
est de 2 fr. 25 ; elle est de 2 fr. 75 les autres jours.<br />
Combien lui reste-t-il au bout de l'année ?<br />
Indications. — Gain : l r = moitié : 4 fr. 50 X (304 : 2)<br />
= 684 fr. : 2 e d'eau-de-vie à 0 fr. 10 et deux apéritifs à 0 fr. 20; il<br />
y perd, en outre, tous les lundis, une journée de<br />
travail estimée ! fr. 50 et fait ces jours-li une dépense<br />
supplémentaire de 1 fr. 50. S'il économisait la somme<br />
ainsi perdue, combien aurait-il au bout de 30 ans?<br />
Indications. —• Dépense ordinaire : par jour :<br />
0 fr. 10 + (0 fr. 20 x 2) = Ofr. 50; par an : 0 l'r: 50<br />
X 365 = 182 fr. 50 ; par lundi : 4 fr. 50+1 fr. 50<br />
= 6fr. ; pour 52 lundis : 6 fr. x 52 = 312 fr. ; en tout<br />
par an : 494 fr. 50 ; en 30 ans : 494 fr. 50 X 30 =<br />
14 835 fr.<br />
Calcul libre. — (Voir au cours moyen.)<br />
Des polygones.<br />
Polygones quelconques. (Voir au cours moyen.) —<br />
On reviendra sur cette étude, en arpentage, lors du<br />
levé des plans.<br />
Polygones réguliers. — Tous les polygones réguliers<br />
peuvent être inscrits dans un cercle et circonscrits<br />
à, un cercle de même centre que le premier. En<br />
déduire ce qu'on appelle: centre du polygone, rayon,<br />
apothème. —REMARQUES àconstater.—l°Ladiagonale<br />
du carré inscrit = le diamètre ; 2° le côté du carré<br />
circonscrit = le diamètre ; 3° la surface du carré<br />
inscrit = deux fois le carré du rayon ; 4° la surface<br />
moitié : 456 fr. ; en tout : 1 140 fr. Dé du carré circonscrit = 2 fois la surface du carré inspense<br />
les jours de travail : 2 fr. 25 x 304 = 684 fr. crit et 4 fois le carré du rayon ; 5° le côté de l'hexagone<br />
Dépense les jours de repos : 2 fr. 75 x (365 — 304) = le rayon.<br />
= 167 fr. 75; en tout: 851 fr. 75. Economies : 288 fr. 25.<br />
CALCUL <strong>DE</strong> LA SURFACE 2. Une ouvrière fait 5 bas en 6 jours, et avec<br />
des polygones réguliers. —<br />
3 kg. 840 de laine à 7 fr. 50 le kg., elle peut faire On décompose leur surface en autant de triangles<br />
30 paires de bas. Combien doit-elle vendre la paire de égaux que le polygone a de côtés. Conclure : Surf. =<br />
bas pour gagner 1 fr. 35 par jour de travail? Combien<br />
Pér. x 1/2 ap.<br />
lui restera-t il à la fin de l'année, si elle dépense TRACÉ des polygones de 4 et 8, 6 et 3 côtés ; polygo<br />
0 fr. 85 par jour pour sa nourriture ? (Il y a eu nes étoilés.<br />
60 jours de chômage pendant l'année, qui était bis PROBLÈMES.—Polygones quelconques. —1. Une<br />
sextile.) (Bourses éc. prim. sup.)<br />
pièce de terre a la forme d'un quadrilatère irrégulier<br />
Indications. — Prix de la laine pour 30 paires de dont les diagonales sont perpendiculaires. Faire voir<br />
bas : 7 fr. 50 x 3,84 = 28 fr. 80. Façon : pour 5 paires que, pour obtenir l'aire de ce quadrilatère, il suffit<br />
il faut 12 jours, pour 30 paires il faut 72 jours pendant de mesurer les longueurs de ses diagonales. Applica<br />
lesquels l'ouvrière doit gagner : 1 fr. 35 x 72 = tion au cas où les diagonales ont 43 m. et 102 m. 80.<br />
97 fr. 20. Prix des 30 paires : 126 fr. ; d'une paire : (Brev. élém. Dijon.)<br />
4 fr. 20. Gain en 366 —• 60 — 306 jours : 1 fr. 35 x Indications. (Faire la figure.) — Mener par les<br />
306 = 413 fr. 10-. Dépense : 0 fr. 85 X 366 = 311 fr. 10. sommets des parallèles aux diagonales ; elles déter<br />
Economies: 102 fr.<br />
minent un rectangle de surface double de celle du<br />
Economies à réaliser. — 1. Une famille achetait quadrilatère donné : le montrer en comparant les<br />
autrefois son vin au détail à 0 fr. 60 le litre. Mainte triangles rectangles formés par les diagonales et les<br />
nant, elle l'achète par pièce de 228 1., à raison de côtés du quadrilatère. Conclure : la surface d'un<br />
40 fr. l'hectolitre. Elle paye en outre 8 fr. par pièce quadrilatère dont les diagonales sont perpendiculaires<br />
pour le transport, 3 fr. 50 par hl. pour les droits l'une sur l'autre est égale au demi-produit de ces<br />
d'entrée. Quelle économie réalise-t-elle par an, si elle diagonales. — 11. : 1 m' x (43 X 102,80) : 2 =<br />
consomme en moyenne 1 1. 1/2 de vin par jour? 2 210 m<br />
(Ec. norm. Indre.)<br />
Indications. — Consommation : 1 1. 5 x 365 =<br />
547 1. 5 valant au détail : 0 fr. 60 X 547,5 = 328 fr. 50.<br />
Prix de revient de la pièce : [(40 fr. + 3 fr. 50) X<br />
2,28] + 8 fr. = 107 fr. 18 ; soit par litre : 107 fr. 18 : 228<br />
et pour l'année : (107 fr. 18 : 228) X 547,5 = 257 fr. 37:<br />
soit économie de : 71 fr. 13.<br />
2. Une mère de famille, au lieu d'acheter 4 vêtements<br />
dits « complets » au prix de 78 fr. l'un, les fait<br />
confectionner elle-même et réalise ainsi une économie<br />
de 63 fr. 40, parce que la façon et les fournitures ne<br />
lui coûtent que les 7/12 de ce qu'elles auraient coûté<br />
chez un tailleur. Le drap lui a coûté autant que chez<br />
le tailleur. Sachant qu'il faut 3 m. 1/3 de drap par<br />
2 20.<br />
Polygones réguliers'. — 1. Calculer la surface<br />
d'un carré circonscrit à un cercle de 60 m. de diamètre.<br />
Indications. — Côté du carré = le diamètre ou<br />
120 m. Surface : 1 m 2 x 120 2 = 14 400 m 2 .<br />
2. Sachant que l'apothème d'un hexagone s'obtient<br />
en multipliant le côté par 0,866, trouver l'aire d'un<br />
hexagone de 2 m. de côté. — R. : Ap. : 1 m 732. Surface<br />
: 10 m 2 392.<br />
H . COHEN,<br />
Instituteur.<br />
1. Voir autres problèmes avec propriétés du carré de<br />
l'hypolénuse au n° 32.<br />
BREVET ÉLÉMENTAIRE : G. <strong>MANUEL</strong>. Cinq cents épreave» écrite* et orales. 2 vol. . 2.15
HISTOIRE<br />
COURS ÉLÉMENTAIRE ... ' .<br />
Duel de Bayard et de don Alonso 1 .<br />
« Quand vint le jour assigné du combat, le seigneur<br />
de la Palisse, accompagné de deux cents hommes<br />
d'armes, d'après l'accord fait entre les deux combatr<br />
tants, amena son champion sur le terrain, monté sur<br />
un fort bel et bon coursier, -vêtu tout de blanc par<br />
humilité. Encore n'était point Tenu le seigneur Alonso.<br />
La Lune alla le bâter, auquel il demanda en quel<br />
état était le seigneur de Bayard. 11 répondit qu'il<br />
était à cheval, en habillement d'homme d'armes.<br />
« Comment, dit-il, c'est à moi à choisir les armes, et<br />
« h lui le camp. Trompette, va lui dire que je veux<br />
« combattre h pied. » Le combat ainsi accepté... ils<br />
s'appro jhèrent et de venue se ruèrent chacun un merveilleux<br />
coup d'estoc, dont celui du Bon Chevalier<br />
fut un peu blessé le seigneur Alonso au visage en<br />
coulant. Croyez que tous deux avaient bon pied et<br />
bon œil et ne voulaient ruer cojip qui fût perdu. Si<br />
jamais furent vus en camp deux champions, semblant<br />
mieux prudhommes, croyez que non. Plusieurs<br />
coups se ruèrent l'un sur l'autre, sans s'atteindre.<br />
Le Bon Chevalier qui connut incontinent la ruse de<br />
son ennemi, qui aussitôt ses coups rués se couvrait<br />
le visage, de sorte qu'il ne lui pouvait porter dommage,<br />
s'avisa d'une finesse, c'est que, ainsi que don<br />
Alonso leva le bras pour ruer un coup, le Bon Chevalier<br />
leva aussi le sien ; mais il tint l'estoc en l'air<br />
sans lancer son coup, et comme homme assuré,<br />
quand celui de son ennemi fut passé, et qu'il le put<br />
choisir à découvert, il lui alla donner un si merveilleux<br />
coup dedans la gorge que nonobstant la bonté<br />
du gorgerin, l'estoc entra dans la gorge de quatre<br />
bons doigts, de sorte qu'il ne le pouvait retirer. Don<br />
Alonso, se sentant frappé à mort, laissa son estoc et<br />
alla saisir au corps le Bon Chevalier, qui le prit<br />
aussi, comme par manière de lutte, et ils se promenèrent<br />
si bien que tous deux tombèrent à terre l'un<br />
près de l'autre. Le Bon Chevalier, diligent et soudain,<br />
prend son poignard et le met dans les naseaux<br />
de son ennemi, en lui criant : « Rendez-vous, sei-<br />
" gneur Alonso, ou vous êtes mort! » Mais il n'avait<br />
garde de parler, car déjà il était passé. Alors son<br />
parrain, don Diego de Quinonèz, commença à dire :<br />
« Seigneur Bayard, il est certes mort, vous avez<br />
« vaincu. » Ce qui fut trouvé incontinent, car plus ne<br />
remua pied ni main.<br />
« Bref les Espagnols emportèrent leur champion<br />
en lamentables plaintes, et les Français emmenèrent<br />
le leur avec trompettes et clairons jusqu'en la garnison<br />
du bon seigneur de la Palisse, où avant que laire<br />
autre chose, le Bon Chevalier alla à, l'église remercier<br />
Notre-Seigneur, et puis après firent la plus<br />
grande joie du monde, et ne se pouvaient tous les<br />
gentilshommes français cesser de donner louange au<br />
Bon Chevalier, tellement que, par tout le royaume,<br />
non seulement entre tous les Français, aussi entre<br />
les Espagnols, il était tenu pour un des accomplis<br />
gentilshommes qu'on sût trouver. »<br />
LE LOYAL SERVITEUR : Histoire du gentil seigneur<br />
de Bayard. Extrait de B . ZELLER : Louis X I I et Philippe<br />
le Beau, p. 167. (Hachette et Cie.)<br />
DIRECTIONS PÉDAGOGIQUES. — Faire une biographie<br />
aussi vivante que possible du dernier des; chevaliers.<br />
Lire le récit précèdent très caractéristique au<br />
point de vue des mœurs du temps.<br />
• - = = COURS MOYEN =<br />
Henri IV.<br />
Dans le fragment emprunté à Sully par TAINE<br />
( Voyage aux Pyrénées, Hachette et Cie) nous assistons<br />
a une prouesse guerrière de jeunesse de Henri IV où<br />
notre roi populaire apparaît avec son entrain, son<br />
1. Don Alonso do Sotomayor, noble ospagnol, parent de<br />
uonzalve de Cordouo, avait accusé Bayard do l'avoir maltraité<br />
quand il le retonait prisonnier. Celui-ci provoque l'Espagnol<br />
on duel et tue son advorsairo (1501).<br />
PARTIE SCOLAIRE 28»<br />
courage, sa gaieté franche et sa malice béarnaise.<br />
« Le roi de Navarre fit dessein de se servir de lai<br />
ville d'Eause qui était à lui en propre, où il courut<br />
de grandes fortunes; car estimant que les habitants,<br />
qui n'avaient point voulu recevoir garnison, auraient<br />
du respect à la personne de lui qui était leur seigneur,<br />
il voulut marcher tout le jour pour entrerdedans<br />
avec peu de gens, afin de ne donner point,<br />
d'alarme, et de fait, n'ayant pris que quime ou<br />
seize de vous autres, Messieurs, qui vous rangiez leplus<br />
près de lui, desquels vous fûtes, avec de simples<br />
cuirasses sous vos jupes de.chasse, deux èpèes et<br />
deux pistolets, il surprit la porte de la ville et entra<br />
dedans avant que ceux de la garde eussent eu moyen<br />
de prendre les armes. Mais l'un d'iceux ayant crié à.<br />
celui qui était au portail en sentinelle, il coupa la.<br />
corde de la herse-coulisse qui s'abattit aussitôt,<br />
quasi sur la croupe de votre cheval et de celui de<br />
M. de Béthune l'aîné, votre cousin, ce qui empêcha,<br />
la suite qui venait au'galop de pouvoir entrer, tellement<br />
que le roi et vous quinze ou sçize tout seuls<br />
demeurâtes enfermés dans cette ville, de laquelle tout,<br />
le peuple s'étant armé, il vous tomba à diverses<br />
troupes et diverses fois sur le dos, le toscin sonnant<br />
furieusement, et un cri d'arme! arme! et de tue!<br />
tue! retentissant de toutes parts. Ce que voyant, leroi<br />
de Navarre, dès la première troupe qui se présente<br />
de quelque cinquante, les uns bien, les autres<br />
mal armés, lui marchant le pistolet au poing, droit à<br />
eux, il vous cria: « Or sus, mes amis, mes compa-<br />
« gnons; c'est ici où il vous faut montrer du courage<br />
« et delà résolution, car d'icelle dépend notre salut^<br />
« que chacun donc me suive et fasse comme moi, sans-<br />
« tirer le pistolet qui me touche. » Et en même temps,,<br />
oyant trois ou quatre qui criaient : « Tirez à cette<br />
« jupe d'ècarlate, à ce panache blanc, car c'est le roi<br />
« de Navarre! » il les chargea de telle impétuosité que,,<br />
sans tirer que cinq ou six coups, ils prirent l'épouvante<br />
et se retirèrent par diverses troupes. D'autressemblables<br />
vous vinrent encore attaquer par trois ou<br />
quatre fois ; mais sitôt qu'ils se voyaient enfoncés, ilstiraient<br />
quelques coups et s'écartaient jusqu'à ce que,,<br />
s'étant ralliés près de deux cents, ils vous contraignirent<br />
de gagner un portail, et deux de vous autres<br />
montèrent pour donner un signal au reste de latroupe<br />
que le roi était là et qu'il fallait, enfoncer la<br />
porte, le pont-levis n'ayant pas été levé. A quoi chacun<br />
commença de travailler, et lors plusieurs de cette<br />
populace, qui aimaient le roi, et d'autres qui craignaient<br />
de l'offenser, étant leur seigneur, se mirent<br />
à tumultuer en sa faveur ; enfin après quelques arquebusades<br />
et coups de pistolet tirés de part et d autre,,<br />
il se vint une telle discussion entre eux, les uns<br />
criant : « Il faut se rendre ! » les autres : « Il faut se.<br />
« défendre ! » que cette irrésolution donna moyen et<br />
loisir de faire ouvrir les portes, et à toutes les troupesde<br />
se présenter, à la tête desquelles le roi se mit »<br />
SULLY: Mémoires. (MARIEJOL. Lectures historiques,.<br />
p. 555.)<br />
DIRECTIONS PÉDAGOGIQUES. — Lectures complémentaires<br />
sur la même période : Démagogie de la Liguer<br />
p. 560. — Gomment Henri IV entendait se mettre en<br />
tutelle (GUIZOT), p. 563. — France et Paris à la findu<br />
régne de Henri IV (HANOTAUX), p. 565, ouvrage<br />
cité.<br />
P.-L. DUPREZ,<br />
Inspecteur primaire.<br />
GÉOGRAPHIE<br />
= = COURS ÉLÉMENTAIRE -<br />
Moyens de communication.<br />
Cette leçon est destinée à montrer quels moyens leshommes<br />
emploient pour communiquer entre eux, soit,<br />
en se déplaçant personnellement, soit en correspondant.<br />
1° Mode primitif dans le Sahara : ce fut le mode devoyage<br />
usuel pendant le moyen âge où la sécurité des<br />
routes n'existait pas (pèlerinages, croisades, etc.) : la<br />
caravane.<br />
HISTOIRE : GAUTHIER et <strong>DE</strong>SCHAMPS. Conrs moyen d'Mstoire de France. 20 8 tlbieau C x artCSl 9 0 c.
284 <strong>MANUEL</strong> <strong>GÉNÉRAL</strong> <strong>DE</strong> <strong>L'INSTRUCTION</strong> <strong>PRIMAIRE</strong><br />
« Jadis les caravanes comprenaient parfois jusqu'à<br />
deux miile personnes; à la têle se trouvait un chef ou<br />
kébir, maître absolu, qui avait sous lui des serviteurs<br />
pour exécuter ses ordres, des éclaireurs. un iman<br />
pour réciter la prière. La longueur normale de l'étape<br />
était de 30 à 35 kilomètres. C'est ainsi qu'avant les<br />
voies ferrées se faisaient les transports en Afrique. »<br />
(Voir gravure p. 463. SCHRA<strong>DE</strong>R et GALLOUÈ<strong>DE</strong>C, La<br />
France.)<br />
2. Mode moderne dans les Etats civilisés : la route.<br />
— Au commencement du xvii e siècle, Sully commença<br />
l'amélioration des routes nationales ; Richelieu et surtout<br />
Colbert continuèrent son œuvre. L'institution<br />
régulière d'un service de ponts et chaussées, en 1750,<br />
détermina de nouveaux progrès dont les plus sensibles<br />
ont été accomplis depuis la Révolution de 1789. Aujourd'hui,<br />
la France possède le réseau routier le plus<br />
complet et le mieux conditionné qui soit. Les routes<br />
sont divisées en trois catégories:<br />
Routes nationales : 35 000 kilomètres:<br />
Routes départementales : 30000 kilomètres:<br />
Chemins vicinaux : 000000 kilomètres.<br />
La France a donc 670 000 kilomètres de routes diverses<br />
; l'Allemagne, qui vient en second rang, n'en<br />
possède que 425 000 pour une étendue de territoire<br />
sensiblement équivalente (ouvrage cité p. 354). —<br />
Remarquer que les pays à moitié civilisés ou sauvages<br />
n'ont pas de routes.<br />
3. Mode contemporain : le chemin de fer.<br />
Les maîtres montreront l'importance qu'a prise ce<br />
dernier instrument de transport dans la civilisation<br />
actuelle en utilisant 1R tableau graphique, p. 356, et les<br />
gravures p. 357-277-463, etc. du livre cité. Sur l'utilité<br />
spéciale du chemin de fer, lire ce fragment : « On<br />
considère parfois les canaux et les chemins de fer<br />
comme des moyens de transport concurrents", beaucoup<br />
croient que le canal nuit au chemin de fer qui le<br />
longe et réciproquement. En réalité, voies navigables<br />
et voies ferrées ont les unes et les autres des avantages<br />
et des désavantages particuliers qui leur assignent<br />
un rôle économique différent. On peut résumer ainsi<br />
ces avantages et ces désavantages.<br />
» 1° Les transports par voie d'eau sont plus lents;<br />
en outre, sur les canaux, ils sont comme ralentis par<br />
le passage des écluses.<br />
«2° Par contre, les transports par bateaux sont beaucoup<br />
moins coûteux; eu etfet, pour conduire et traîner<br />
un bateau portant 300 tonnes de marchandises,<br />
c'est-à- dire la charge d'un très long train de marchandises,<br />
il suffit d'an ou deux hommes et d'une bête de<br />
somme. » (P. 366.)<br />
4. Postes, télégraphes, téléphones. — « Ils rendent<br />
de grands services et sont aujourd'hui indispensables<br />
au commerce pour transmettre avec régularité<br />
et rapidité les ordres, les imprimés divers,<br />
échantillons, etc. Leur réseau s'étend de jour en jour<br />
dans tous les Etats civili>és. La France possède<br />
12 000 bureaux de poste, 16 000 bureaux téléphoniques,<br />
150000 stations et postes téléphoniques. Chaque Français<br />
expélie annuellement 27 lettres ou cartes<br />
postales en moyenne et 1 à 2 dépêches. L'activité<br />
postale est beaucoup plus élevée eivd'autres pays;<br />
le nombre des lettres ou cartes expédiées en moyenne<br />
par habitant et par an est, dans les lies Britanniques,<br />
de 65, «n Allemagne de 41. Il s'élève jusqu'à 95 en<br />
Suisse; mais ii faut tenir compte du très grand<br />
nombre de lettres et de cartes écrites chaque année<br />
par les touristes'qui voyagent en Suisse.<br />
« La France est reliée au reste du monde par quelques<br />
câbles sous-marins français et par des câbles sousmarins<br />
appartenant à des compagnies étrangères pour<br />
la plupart anglaises. Les principaux câbles sous-marins<br />
français unissent la France â l'Angleterre, au<br />
Canada et aux Etats-Unis, à la Corse, â l'Algérie, à<br />
la côte occidentale de l'Afrique. Enfin, dans ces dernières<br />
années, des postes de télégraphie sans fil ont<br />
permis à la France d'établir des communications très<br />
rapides avec des pays étrangers, notamment avec certaines<br />
parties de l'Afrique du nord-ouest » (P. 366,<br />
SCHRA<strong>DE</strong>R 11 GAI.LOUÉ<strong>DE</strong>C : La France, Hachette<br />
et Cie.)<br />
DIRECTIONS PÉDAGOGIQUES. — Nous n'avons pas inïi-tè<br />
à dessein sur les voies ferrées et les canaux, car,<br />
dans des leçons spéciales, nous aurons l'occasion de<br />
fournir aux maîtres des renseignements utiles. Comme<br />
nous l'avons maintes fois signalé, les lectures du cours<br />
élémentaire ont surtout pour but de documenter la<br />
leçon du maître, non de l'illustrer, c'est-à-dire qu'elles<br />
sont à consu.ter, non à lire aux enfants.<br />
= = = = = COURS MOYEN -<br />
Les cours d'eau français.<br />
I. La Garonne et ses affluents. — Gorges du<br />
Tarn. — » Entre Ispagnac et le Rozier la rivière du<br />
Tarn parcourt, sur une longueur d'une cinquantaine<br />
de kilomètres, les gorges les plus curieuses de la<br />
France. C'est un fossé grandiose, d'une largeur de<br />
1 500 à 2000 mètres, séparant les parois du causse de<br />
Sauveterre de celles du causse Méjean, dont le rebord<br />
domine en certains endroits d'une hauteur de 600 mètres<br />
le fond de la vallée. Les détours multipliés de ce<br />
gigantesque couloir s'évasent à chaque instant en petites<br />
cluses jamais semblables, mais toujours gracieuses<br />
et aussi fraîches que sont austères les parois qui<br />
les dominent. Malgré son fncaissement, son étroitesse.<br />
l'âpre caractère de ces murailles nues, cette<br />
vallée n'a rien de sinistre; l'air et la lumièr-i l'inondent<br />
d'une atmosphère pure et vivifiante, rafraîchie<br />
par de belles eaux, et, par intervalles, grâce aux dé<br />
tours harmonieux des gorges, le soleil jaillit subitement<br />
pour disparaître ensuite jusqu'à un autre circuit.<br />
Aucun -tributaire n'atteint le Tarn, accru seulement<br />
des fontaines, dont les bouillons émergeant tout<br />
près delà rive apportent à la rivière le limpide tribut<br />
des neiges, des uiuies filtrées, clarifiées dans les cailloux<br />
des causses... « Rien, dit M. de Malafosse, ne<br />
« peut rendre l'ensemble grandiose de cet assemblage<br />
« de rocs, de caps, de falaises, de grottes, de tours,<br />
«d'aiguilles, de bouquets d'arbres, se développant sur<br />
« un demi-cercle de 5 kilomètres à la lèvre du causse<br />
« et de 3 kilomètres à la base, avec des tons rouges,<br />
« noirs, gris, b'eus et même blancs, se coupant, se<br />
«heurtant et formant pourtant, grâce à la hauteur des<br />
« détails, un ensemble d'une merveilleuse harmonie. »<br />
(Le Détroit.)<br />
J. MONIER. lïolre belle patrie, p. 78. (Hachette et Cie.)<br />
II. Le Rhône. — » Le beau fleuve! Il a taillé sa route<br />
où il a voulu. On sent qu'il la changerait pour un<br />
caillou qui lui déplairait et que les ingénieurs n'y<br />
pourraient rien. Tout ce qu'ils ont. pu, c'est de lui<br />
friser 1 eau de ses bords. Ils ont construit des épis qui<br />
resserrent le courant et le relancent dans le chenil.<br />
« Quand on nage dans le Rhône, me dit un de mes<br />
« compagnons de voyage, et qu'on enfonce les oreilles<br />
« dans l'eau, on entend le roulement des cailloux du<br />
« fond; il y a deux Rhônes superposés, un de pierres<br />
«et l'autre d'eau. » Chacun de ces épis' parallèles<br />
excite et agile la masse du torrent; mais, de l'un à<br />
l'autre, il y a comme des lagunes, une série de petits<br />
étangs cloisonnés où l'eau s'étale, se repose, prend<br />
des reflets, et luit d'une autre lumière que le centre,<br />
comme le biseau d'une glace. »<br />
R. BAZIN. Récits de la plaine et de la montagne.<br />
DIRECTIONS PÉDAGOGIQUES. — Les deux fragments<br />
ci-dessus, purement, pittoresques, sont destinés àmontrer<br />
qu'en dehors de la nomenclature il importe de<br />
faire ressortir les caractères différents et même opposés<br />
des divers cours d'eau. On utilisera p our l'étude<br />
spéciale de la Garonne et du Rhône les croquis,<br />
coupes et profils, lu livre de MM. SCHRA<strong>DE</strong>R et GAL-<br />
LOUÉ<strong>DE</strong>C : La France (bibliothèque des lycées) Il va<br />
sans dire qm ces données doivent être interprétées,<br />
mises au point pour les besoins de nos classes.<br />
P.-L. DUPREZ,<br />
Inspecteur primaire.<br />
1. lïpis : barrages do bois dostinés à régulariser le courant<br />
d'une rivière.<br />
GÉOGRAPHIE : LEMONNIER, SCHRA<strong>DE</strong>R et GALLOUÈ<strong>DE</strong>C. cours moyen k c irm.de a Géogr»ohfl: 1-50
SCIENCES PHYSIQUES ET NATURELLES<br />
: COURS ÉLÉMENTAIRE '<br />
Expériences et observations à propos de<br />
quelques instruments de musique.<br />
Matériel de la leçon : violon, diapason, caisse ou<br />
boîte cordes en boyau ou ficelles de fouet, cornet à<br />
pistons, série de bouteilles.<br />
1. — On décrira par l'observati >n minutieuse un<br />
violon ordinaire : cordes, chevilles, caiste, archet. Insister<br />
sur la légèreté de l'ense uble — la caisse est<br />
creuse — si'r la tension des cordes métalliques ou en<br />
boyau, sur la disposiiion pratique de l'instrument. Le<br />
violoniste joue : observer l'archet appuyant sur les<br />
corles, les doig s de l'instrumentiste pressant les<br />
cordes sur le bois du violon.<br />
2. — Quelques expériences exolicatives : Entre<br />
deux clous tendre une corde de violon mise au rebut<br />
ou, à défaut, une ficelle de fouet; noter la situation<br />
identique des cordes de l'instrument. Pincer ou froHer<br />
avec l'archet, observer les mouveme ts de la corde<br />
repérer le son. — Tendre des cor tes de longueurs<br />
très inégales, les faire vibrer et donner l'ilée du son<br />
plus grave et du son plus aigu : q land le violoniste<br />
pince la corde, il en raccourcit la pariie vibrant-- et<br />
obtient ainsi les notes élevées.<br />
Donner le la avec le diapason ; seuls les élèves<br />
à, l'oreille desquels on appliqua l'instrument perçoivent<br />
le son ; faire vibrer à nouveau les tiges, placer<br />
le diapason sur une boîte vide, la classe entend distinctement<br />
le la.<br />
D'ailleurs, placer à l'oreille un bol, un coquillage,<br />
impression proluite... Donc, la caisse du violon renforce<br />
les sons produits par les cordes vibrant sous<br />
l'archet.<br />
3. — Le cornet à pistons est le plus banal des instruments<br />
à vent, en enivre. Pour en expliquer le<br />
mécanisme, on rappellera aux enfan's ce qui arrive<br />
lorsque, s ius un viaduc, un tunnel, ils Hncent un cri<br />
sonore. Ici, phénomène identique : de l'embouchure<br />
au pavillon, le cornet est un tuvau d'air que les<br />
lèvres de l'instrumentiste ''ont vibrer. Sur le cornet,<br />
jouer la gamme de do maieur : do, sol, à vide ; ré,<br />
baisser 1 er , 3 e pistons ; mi, la, 1 er , 2 e ; fa, 1 er ;<br />
si, 2 e .<br />
4. Expériences explicatives. Frapper sur une plaque<br />
de cuivre : el'e résonne, le métal vibre, c'est ce qui<br />
justifie la substance employée. Aligner huit bouieilles<br />
sur la table, les choisir, autant que possible, en verre<br />
mince; remplir d'eau la première sans la bou lier et<br />
la frap,er avec une tige métallique : noter le son<br />
obtenu, c'est la 1 note de la gamm-. Verser de l'eau<br />
dans la 2 e bouteille jusqu'à ce qu'elle donne la<br />
2 e note, etc... Constater que le son varie suivant le<br />
volume d'air qui vibre : les pistons du cornet ont.<br />
justement pour rôle de modifier le volume de l'air<br />
que comporte l'instrument.<br />
= COURS MOYEN ET SUPÉRIEUR ••=<br />
Le son.<br />
I. Références. — 1° Programme de la semaine :<br />
Le son Vibrations des corps; transmi sion du son<br />
Echo Caractères du son ; hauteur, intens'té, timbre.<br />
— 2° Consulter : LEROUX, cours supérieur, 64 e leçon.<br />
Pourètude complète de l'acoustique, voir CIIASSAGNY<br />
et CARUB. 2 e année, pp. 223 à 241. - 3° Se procurer<br />
: diapason, plaque le verre recouverte de noir<br />
de fumée, vrrre en cristal, cuvette, plusieurs sons,<br />
pincettes, biïte cylinirique de carton, entonnoir, tubes<br />
de caoutchouc.<br />
II. Expériences fit observations. — 1° Le son<br />
est un mouvement vibratoire : a) Armons l'une des<br />
bran lies tu diapa-on d'un crin Cnllé à la cire que<br />
nous appliquons 1 gèrement. sur une plaque de verre<br />
recouverte de noir de fumée Faisons vibrer le diapason,<br />
puis déplaçons-le rapidement dans une direction<br />
perpen liculaire à celle de ses vibrations : on<br />
obtiendra une courbe festonnée qui, mieux que le<br />
PARTIE SCOLAIRE 28S<br />
frémissenunt de l'objet tenu en main, révélera la<br />
cause du son. — b) Se procurer un verre à pied en<br />
ristal ; attacher un fil au pied du verre et à l'endroit<br />
où le fil atteint le bord du verre renversé, couper et<br />
coller avec de la cire à cacheter une bille d'agate ou<br />
un petit caillou ; faire tinter le verre, noter la série<br />
de choc de la bille et du cristal vibrant.<br />
2° Transmission du son : rappeler ce qui a été dit<br />
précé lemment au sujet des corps élastiques : l'élasticité<br />
de l'air est certaine. — a) Dans un seau d'eau ou une<br />
large cuvette, laisser tomber un petit caillou ; observer<br />
les ondes qui propagent lé mouvement. — 6) Expliquer<br />
l'analogie de ce phénomène avec la transmission<br />
du son dans l'air. c) Les «oli tes transmettent mieux<br />
le son que les gaz ainsi que le prouvent les expériences<br />
suivantes : suspendre 1-s pincettes à un fil et faire tenir<br />
le fil par des élèves différents, frapper les pincettes<br />
et noter l'intensité du son reçu; placer les doigts tenant<br />
l«s extrémités du fil à 1 oreille, frapper de nouveau<br />
et 'Onsiater l'amplification du son. — Couper en<br />
leux une boîte cylinirique en carton, remplacer le<br />
fond par du papier mince collé, fortement tendu;<br />
percer les deux feuilles par dp faibles trous où passe<br />
un fil, faire éloigner deux élèves de la longueur<br />
de la ficelle: l'un paile et l'autre entend.<br />
3° Applications pratiques. — Avec un entonnoir<br />
auquel ou adapte un tuyau de caoutchouc assez long,<br />
on réalise un 'ube acoustique ; le même ohjet<br />
isolé peut représenter un cornet acoustique. -Si l'entonnoir<br />
est assez volumineux, il servira de portevoix<br />
; s'il est de faibles dimensions, on n'y parlera<br />
pas ; mais on y .silflera.<br />
III. Documents. — C'est en 1822 qu'une série<br />
d'e> périences réalisées entre Villejuif et Montlhéry<br />
— pièces de canon installées à ces deux points et<br />
tirant alternativement — ont déterminé la vitesse du<br />
son dans l'air elle varie de 331 m. à 3i0 m à la<br />
seconde. Plus tard Stourm etCidladononlexp»rimentè<br />
sur le lac de Genève pour déterminer la vitesse de<br />
435 m. par seconde qui est celle du son dans l'eau:<br />
à borl du bateau, choc à double effet : inflammation<br />
de poudre dans l'atmosphère et marteau frappait un<br />
timhre, sous l'eau ; sur le rivage, cornet acous ique<br />
plongeant dans l'eau. Quant à la vitesse dans les solides,<br />
elle varie avec la nature du solide lui même.<br />
Sur des tuyaux de fonte, elle a été trouvée de 5 000 m.<br />
environ.<br />
IV. Exercices d'application. — 1° Questions d'intelligence<br />
: Expliquez les sons produits par la lanière<br />
du fouet, la baguetle flexible qui frappe l'air. —<br />
Même question pour le bourdonnement de certains<br />
insectes. — Pourquoi les pêcheurs sont-ils gens<br />
silencieux ? — On recommande aux troupes envoyées<br />
en reconnaissance de mettre de temps à autre l'oreille<br />
!i terre; pourquoi? Quel avamase y a-t-il, en ce cas,<br />
à mettre l'oreille au-dessus d'un tambour? — Comment<br />
expliquez vous que le tonnerre, les coups de canon<br />
fassent vibrer les vitrfs sans produire de. vent? —<br />
Les expériences relatives b. la vitesse du son dans<br />
l'air et dans l'eau relatées plus haut, ont-elles eu lieu<br />
le jour ou la nui' ? — Un orchestre éloigné jore :<br />
vous distinguez l'ordre et le rythme des sons. Qu'en<br />
concluez-vous? (Que tous les sons se propagent avec<br />
la même vinsse.)<br />
2° Problèmes : a) Un observatoire perçoit l'éclair<br />
10 secondes avant le tonnerre. A quelle distance<br />
est-il de l'orage? — R. : 3 400 m.<br />
b) Un observateur est à 1700 m. d'une batterie<br />
d'ar illerie qui tire; il voit, aussitôt après le coup,<br />
la fumée des canons: au bout de combien de temps<br />
entendra-t il le son? — R. : 5 sec.<br />
3° Devoir écrit: Qu'appelle-t-on .vibrations ? Expliquez<br />
c mment. elles parviennent à notre oreille. Dites<br />
quelques mots sur la transmission du son et sur les<br />
instruments de musique. (C. E. P., Orne.)<br />
A. AYMARD,<br />
Instituteur chargé de cours complémentaire.<br />
SCIENCES : P LEDOUX, Leçons sciences pbys. et nat., Cours saper, et compl. Brevel élém- L.bO
286<br />
<strong>MANUEL</strong> <strong>GÉNÉRAL</strong> <strong>DE</strong> <strong>L'INSTRUCTION</strong> <strong>PRIMAIRE</strong><br />
AGRICULTURE<br />
Les engrais ; leur nécessité ; le fumier.<br />
SOMMAIRE. — Harpagon et ses chevaux fantômes.<br />
— Coup ,d'œiL sur la mangeoire du cheval et sur<br />
le garde-manger de laplante. — Appel au chimiste.<br />
— Loi de restitution. — Composition du fumier.<br />
— Le fumier image du sol. — Litières et excréments.<br />
Le seigneur Harpagon avait imaginé de laisser<br />
ses chevaux sans manger. Vous supposez bien ce qui<br />
arriva : les pauvres bêtes maigrirent à te] point<br />
•qu'elles n'étaient plus, disait le vieux cocher de l'avare,<br />
que des fantômes, des idées de chevaux.<br />
Si, comme Harpagon, le cultivateur néglige de<br />
remplir le garde-manger de la plante, vous devinez<br />
aussi quelles récoltes il obtiendra : peu de terres<br />
ressemblent aux Terres-Noires de Russie!<br />
Puisque l'azote, l'acide phosphorique, la potasse,<br />
la chaux, sont les aliments dont îes plantes ont<br />
besoin, il est indispensable de les apporter au sol :<br />
-c'est la nécessité des engrais.<br />
Mais quand Harpagon jetait les yeux sur la mangeoire<br />
de ses chevaux, il voyait bien qu'elle était<br />
vide. Est-ce que le cultivateur s'aperçoit aussi facilement<br />
que le garde-manger de la plante est épuisé?<br />
Non, n'est-ce pas? En fouillant le sol, nousn'y découvrons<br />
ni azote, ni acide phosphorique, ni potasse,<br />
ni chaux, pas plus que nous ne les apercevrons<br />
dans les racines, les tiges, les feuilles de la<br />
plante. Mais vous savez qui vous renseignera : c'est<br />
le chimiste.<br />
Le chimiste nous dit : sur un hectare de terre,<br />
une récolte de blé enlève environ 80 kilogrammes<br />
•d'azote, 50 kilogrammes d'acide phosphorique,<br />
100 kilogrammes de potasse. Ces chiffres étant connus,<br />
•quelle quantité d'engrais faudra-t-il apporter à cette<br />
terre? — La même que celle qui a été enlevée. —<br />
Naturellement, ou bien le blé que vous sèmerez ne<br />
trouvera point les quantités d'aliments qui lui sont nécessaires,<br />
el il restera chétif.<br />
Voici donc une première règle, une loi agricole :<br />
Il faut rendre au sol {lui restituer) les aliments qui<br />
lui sont enlevés chaque année par les récoltes. C'est<br />
la loi de restitution.<br />
••Cette restitution, le cultivateur ne la fait-il pas en<br />
partie quand il répand du fumier sur ses champs?<br />
D'où provient le fumier, en effet? Voyez de quoi il<br />
«st formé :<br />
1° De litières, pailles, feuilles, etc., qui sont des<br />
produits du sol;<br />
2° D'excréments des animaux. Ce sont les résidus<br />
Au nom de l'économie, nous l'engagerons à n'employer<br />
que des matériaux d'excellejite qualité tant<br />
pour le linge que pour la literie. Elle obtiendra par<br />
là. plus de confortable et la durée des objets la dédommagera<br />
amplement de la dépense initiale.<br />
M . BOUTIER,<br />
Institutrice.<br />
<strong>DE</strong>SSIN<br />
Décoration d'un demi-cercle<br />
Le nombre des masses de fleurs n'est pas limité.<br />
Les liges se réuniront au centre du demi-cercle, soit<br />
séparément, soit reliées entre elles par deux, par<br />
trois, etc., en adoptant telle direction : droite,<br />
courbe, entrecroisée, qu'il plaira.<br />
PARTIR SCOLAIRE 287<br />
Puis ces boîtes seront disposées sur les pupitres,<br />
dans la position indiquée par la figure, et on fera remarquer<br />
qu'ainsi les trois rectangles du croquis coté-<br />
apparaissent à. la fois, mais déformés, ayant l'aspect<br />
de parallélogrammes.<br />
Il importe alors d'observer et de déterminer les<br />
trois directions générales de lignes en choisissant<br />
comme point de départ un des points apparents<br />
d'origine, soit, ici, le point A qui facilitera une mise<br />
en place convenable.<br />
Après avoir fait tracer la verticale, de direction<br />
constante, on fera évaluer l'angle extérieur formé<br />
par cette hauteur et la longueur de la boîte : il sera,<br />
dès lors facile de déterminer la direction de la largeur<br />
entre les deux côtés de l'angle obtus.'<br />
Les directions seront arrêtées aux longueurs proportionnelles<br />
observées et le dessin sera terminé selon<br />
l'observation ordinaire. L'objet a été choisi, à dessein,<br />
de petites dimensions, afin d'éviter des remarques<br />
sur les fuites'ou rapprochements de parallèles,<br />
lesquelles remarques ont été réservées pour des leçons<br />
ultérieures.<br />
LA LECTURE DU SAMEDI<br />
L BOYKJE,<br />
instituteur.
288<br />
<strong>MANUEL</strong> <strong>GÉNÉRAL</strong> <strong>DE</strong> <strong>L'INSTRUCTION</strong> <strong>PRIMAIRE</strong><br />
Loin d'avoir peur du feu, dit Mme Lloyd, Grannie<br />
trouvait tant de plaisir à voir flamber des bû ;hes<br />
qu'elle pissait au-dessus de la grille de la cneminée<br />
afîu de s installer aussi près que possible du fuyer<br />
ét de contempler à sou aise le pétillement du bis sec.<br />
Un seul rival aurait pu lui disputer cette place pri<br />
vilégièe avec d'autant plus d'àpreté que les occasions<br />
d'allumer du teu dans les appartements sont rares<br />
dans l'Inde. Ce rival, c'était le chat de la maison,<br />
nommé Billi Bahaiour; mais celui-ci manifestait la<br />
plus vive affection pour la petite louve. Seule, elle<br />
avait pu le consoler de la perte d'une mangouste 1<br />
qu'il aimait beaucoup et qui était morte assassinée<br />
par un chien étranger.<br />
La nourriture est une affaire d'habitude pour les<br />
animaux aussi bien que pour les hommes. Un jour,<br />
on offrit à Grannie de la viande crue, et elle la flaira<br />
avec déiain. Ses instincts héréditaires ne s'étaient<br />
pas réveillés ; à ces repas barbares, elle préférait les<br />
sandwichs au poisson, les gâteaux et la crème au chocolat.<br />
En dehors de ces friandises qui lui étaient libéralement<br />
offertes, à l'heure du thé, et qui, d'ailleurs,<br />
n'auraient pas suffi pour assouvir son insatiable appétit,<br />
la petite louve prenait ses repas avec les chiens.<br />
On leur donnait, dit Mme Lloyd, une sorte de<br />
soupe où il y avait de la viande bouillie ; on versait à<br />
chacun sa part dans une écuelle d'étain; mais Grannie,<br />
d'un coup de patte, répandait le tout sur le sol, atin<br />
de savourer à loisir sa pâtée. « Excusez ses mauvaises<br />
façons, lisait le jeune domestique hindou chargé de<br />
ce service ; dans la jungle, les loups n'ont pas l'ha<br />
bitude de manger dans des assiettes. »<br />
Grannie était, dans toute la force du terme, une<br />
petite louve gâtée ; il fallait à tout prix que l'on<br />
s'occupât l'elle. Le moyen qu'elle avait imaginé pour<br />
appeler l'attention de sa maîtresse occupée à écrire<br />
une lettre ou ab orbée par une lecture intéressante,<br />
était simple, mais infaillible. La petite louve sautait<br />
sur un sofa, prenait un coussin entre ses dents et<br />
s'enfuyait à toute vitesse, ou bien elle se mettait à<br />
ronger la reliure d'un livre qui se trouvait à s i portée<br />
dans un des rayons inférieurs de l'un des casiers du<br />
cabinet de travail. Pour arrêter les dégâts, Mme Lloy i<br />
se précipitait vers Grannie et se mettait à jouer avec<br />
elle, au lieu de lui infliger un châtiment mérité.<br />
Un jour, Grannie alla faire toute seule une excursion<br />
dans la forêt voisine. Quani elle revint, elle<br />
portait un collier entre ses dents, c'était le collier de<br />
son ami. Pauvre Billi Bihadourl II avait été assassiné<br />
par des singes. On raconte dans la région que<br />
la p tite louve avait ereusé elle même la tombe où<br />
elle avait enfoui les ossements du chat; mais on sjiit<br />
que sur les bords du Gange les légendes font vite<br />
leur chemin.<br />
]. Qaadrupèdo carnassier de 1 -t taille da chat.<br />
Après la mort de Biili Bahadour. Grannie prit en<br />
horreur tous les.auLres chats qui se succédèrent dans<br />
la maison. Klle . hercha vainement à se faire des<br />
amis parmi les chiens, ses avances lurent repoussées.<br />
Ce n'était pas tout il t'ait la guerre, c'était la neutralité<br />
armée. Le renard Jockie manifesta seul des dispositions<br />
plus accommodantes et pendant que la<br />
jeune louve était attachée dans le jardin, le renard<br />
allait lui dérober les meilleurs morceaux de son repas,<br />
mais ce mauvais tour qui aurait eu pour un<br />
chien ou pour un chat des conséquences probablement<br />
mortelles, était pardonné à un ami.<br />
Grannie accompagnait chaque jour le jeune domestique<br />
qui allait acaeter les provisibns. Les fournisseurs<br />
s'amu-aient à. lui jeter des morceaux de biscuit<br />
qu'elle happiit au passage comme eût fait un chien<br />
b'en dre>sé. De petits enfants la prenaient par le cou<br />
etellese laissait embrasser. Elle suivait sa maîtresse<br />
dans ses promenades 5. cheval et battait les buissons<br />
h droite et à gauche, mais elle ne paraissait avoir<br />
aucun goût pour la chasse. Jamais il ne lui est<br />
arrivé d'attaquer aucun des animaux qu'elle rencontrait<br />
sur son chemin.<br />
Celte petite louve si bien apprivoisée avait pourtant<br />
une faiblesse : elle ne pouvait se trouver en présence<br />
d'un prêtre ou d'un pasteur sans avoir envie<br />
de' le dévorer.<br />
Il importait peu que le chapelain portât le frac<br />
court de la tenue de ville ou la redingote officielle<br />
du clergé anglican à p.ms longs descendant jusqu'à<br />
la cheville, il suffisait que les vêtements fussent noirs<br />
pour que la jeune louve bais>ât la tète avec un grognement<br />
sourd et la relevât ensuite, peu à peu, en<br />
.faisant entendre des hurlements de plus en plus formidables.<br />
Lorsque Mme Lloyd partit de l'Inde pour rentrer<br />
en Angleterre, elle fut, à son grand regret, obligée<br />
de se séparer de Grannie. Les autorités britanniques<br />
redoutant une invasion de la rage, à cette époque-là<br />
très répandue sur le continent, avaient interdit aux<br />
chiens, et à plus forte raison aux loups, l'accès du<br />
territoire du Royaume-Uni. Après trois années de<br />
séjour au jardin zoologique de Calcutta, la louve<br />
apprivoisée fut envoyée au jardin zoologique de<br />
L'inlres; mais elle avait été très éprouvée par les<br />
fatigues du voyage et mourut peu de_temps après<br />
son arrivée. Un loup peut passer de l'état sauvage à<br />
l'état domestique sans prèjùdice pour sa santé : mais<br />
quand il a été habitué à tous les raffinements et à<br />
toutes les friandises que l'on prodigue à un chien ou<br />
à un chat, traités comme des amis et presque comme<br />
des membres de la famille, il ne-peut supporter la<br />
captivité mal déguisée qui lui est imposée dans un<br />
jariin peuplé de bètes féroces qui ont besoin d'être<br />
surveillées de près.<br />
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