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MANUEL GÉNÉRAL DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE - INRP

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80' Année. N« 18 i l Janvier 1913.<br />

<strong>MANUEL</strong> <strong>GÉNÉRAL</strong><br />

<strong>DE</strong> <strong>L'INSTRUCTION</strong> <strong>PRIMAIRE</strong><br />

JOURNAL HEBDOMADAIRE<br />

<strong>DE</strong>S INSTITUTEURS ET <strong>DE</strong>S INSTITUTRICES<br />

On s'abonne à Paris, chez MM. Hachette et C 19 ,<br />

libraires-éditeurs, boulevard Saint-Germain, 79; dans<br />

les départements, chez tous les libraires ou dans tous les<br />

bureaux de poste.<br />

Prix de l'abonnement pour un an :<br />

FRANCE 6 fr.<br />

UNION POSTALE 8 fr.<br />

Prix du numéro : 10 cent.<br />

Les demandes de changement d'adresse doivent être accompagnées de 5o c. — Les manuscrits non insères ne sont pat rendus.<br />

_ SOMMAIRE =<br />

ÉDUCATION<br />

& ENSEIGNEMENT<br />

Surhomme? (p. 205). 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 R. PÉRIÉ<br />

| Les Relations (p. 206). o UNE DIRECTRICE D'ECOLE NORMALE.<br />

Ecoles et Clochers. (Lettre ouverte) (p. 207). o MAURICE BARRÉS.<br />

' Une Protestation (p. 208). 0 0 0 0 0 0 0 0 0 ANDRÉ BALZ.<br />

LÉGISLATION I Est-il possible de soustraire les Instituteurs à l'influence des Hommes<br />

^ADMINISTRATION I politiques? (p. 209). Par MM. L AU RAINE, RAFFIN-DU GENS, <strong>DE</strong>NYS-<br />

COCHIN, BOUFFAN<strong>DE</strong>AU. 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0<br />

Revue scientifique (p. 211) : I. Pour voir au fond des mers. — 2. Un<br />

VARIÉTÉS I<br />

\<br />

Savant oublié : J.-È. Dumas.—3. Le Mois des Bonbons : Au laboratoire<br />

du confiseur. — 4. Le Roi des Gibiers. — 5. Les Poisons A la mode. —<br />

6. Au Sahara. — 7. Bienfaits du Miel. 0 0 0 0 SAINT-GILLES.<br />

OPINIONS <strong>DE</strong> NOS<br />

LECTEURS<br />

Pour faire suite à « Écoles et Clochers » (p. 214). J. COUILLEAUX.<br />

A propos de la prime au B. S. (p. 215). 0 0 0 0 0 0 0 0 0 0<br />

Communications diverses. — Bibliographie. — Correspondance. — Annonces. 0 0 0 0<br />

Surhomme?<br />

Par M. R. PÉRIÉ, Inspecteur d'académie honoraire.<br />

Montaigne blâme les traductions de la Bible,<br />

en langue vulgaire, que la Réforme commençait<br />

à multiplier. 11 regrette « qu'on dissipe à tant<br />

de sortes d'idiomes une parole si religieuse et<br />

si importante ». Et il s'en explique : « Ce n'est<br />

pas raison, dit-il, qu'un garçon de boutique,<br />

parmi ses vains et frivoles pensements, s'en entretienne<br />

et s'en joue. Ce n'est pas l'étude de<br />

tout le mondé, c'est l'étude des personnes qui<br />

s'y sont vouées... Les ignorants s'y essayèrent.<br />

L'ignorance pure, et remise toute en aultruy,<br />

était bien plus salutaire et plus sçavante que<br />

n'est cette science verbale et vaine, nourrice<br />

de présumption et de témérité. »<br />

>îe croirait-on pas entendre un de nos « humanistes<br />

» s'élever contre la demi-culture des<br />

primaires? Ce mépris aristocratique des âmes<br />

plébéiennes est tombé en roture. On le trouve<br />

aujourd'hui chez certains de nos bourgeois, qui<br />

ne se sont pas encore, quoi qu'ils en disent,<br />

résignés au suffrage universel.<br />

Parlez-leur de « l'autorité d'en bas »,, ils se<br />

cabrent. L'idée seule qu'en bas on se mêlerait<br />

de penser les écœure.<br />

Sur le terrain politique, où la prudence leur<br />

conseille de dissimuler, cela peut n'être pas<br />

toujours manifeste. Mais, dès qu'il s'agit d'enseignement,<br />

leur sentiment intime se découvre;<br />

il s'affiche. Pour eux, l'enseignement est<br />

comme une échelle de Jacob à trois degrés :<br />

primaire, secondaire, supérieur, montant de<br />

la terre au ciel. Qui prétend raisonner doit au<br />

moins s'être hissé jusqu'au second. Le silence<br />

de l'humilité convient aux habitants de la<br />

région inférieure. Ou si, à toute force, ils veulent<br />

parler, que ce soit d'après leurs maîtres<br />

Partie générale•<br />

dont ils auront pieusement recueilli les oracles<br />

— « instruisables », dit encore Montaigne, « non<br />

instruisants ».<br />

Primaires, ne vous avisez point d'émettre des<br />

opinions personnelles. La science? La patrie?<br />

C'est à nous de pénétrer jusqu'à l'essence cachée<br />

sous ces noms et de distinguer et de définir.<br />

Vous, humbles sacristains du temple, contentez-vous<br />

d'adorer à genoux. Des dieux vous<br />

ne devez « cognoistre que simplement le nom<br />

et la statue ».<br />

A ce langage hautain que répondra l'instituteur?<br />

Ceci, peut-être :<br />

« Il n'y a pas d'oracles. Et toutes les hiérarchies<br />

sont vaines, celle du savoir comme les<br />

autres. Qui possède la science de la vie? Ce<br />

n'est plus l'Eglise? Serait-ce la Faculté? Ou estce<br />

l'autorité d'en haut? » Je la cherche.<br />

« Modestement, quoi que vous en disiez, je<br />

m'efforce de m'orienter dans le chaos de vos<br />

doctrines. Vous sied-il de me reprocher mes<br />

faux pas quand ce sont vos mains qui posent<br />

les pierres d'achoppement?<br />

« Est-ce ma faute, si on m'a collé par derrière<br />

une épithète ridicule? « Surhomme »? Certes,<br />

je ne le suis point. Mais, qui l'est? Et ce mot<br />

prétentieux, qui l'inventa, si ce n'est un des<br />

vôtres, le professeur Nietzsche?<br />

« Je tâche d'être un homme, ambition permise,<br />

il me semble, à tous les étages de la vie.<br />

Pour cela il faut penser, ne fût-on qu'un roseau.<br />

C'est un droit auquel vous ne me ferez pas<br />

renoncer. Puissé-je seulement, dans l'œuvre de<br />

l'éducation populaire, me comporter aussi bien<br />

que « les garsons de boutique » de la Réforme ! »<br />

R. PÉRIÉ.<br />

y° 18.


206 <strong>MANUEL</strong> <strong>GÉNÉRAL</strong> <strong>DE</strong> <strong>L'INSTRUCTION</strong> <strong>PRIMAIRE</strong><br />

ÉDUCATION ET ENSEIGNEMENT , —<br />

LETTRES A UNE INSTITUTRICE 1<br />

Par une Directrice d'École normale.<br />

Les Relations.<br />

Bonjour, chère mademoiselle, et bon an,<br />

comme écrivait une dame qui ne fut point institutrice.<br />

J'espère que vos courtes vacances ont<br />

été agréablement occupées et que les souhaits<br />

que vos petites filles n'ont pas manqué de vous<br />

exprimer se réaliseront pleinement. Est-ce bien<br />

le moment de reprendre notre conversation"?<br />

Peut-être, car les jours de fête sont les plus<br />

pénibles à vivre parfois et font sentir profondément<br />

la tristesse de la solitude.<br />

Pour parler de vous, chère mademoiselle,<br />

revenons à ce que vous m'écriviez au sujet de<br />

vos rapports un peu difficiles avec la femme de<br />

l'instituteur, votre collègue, qui n'est pas institutrice.<br />

« Pouvez-vous imaginer cela, madame?»<br />

— Mais oui, et très aisément. Vous<br />

êtes jeune, gaie ; votre voisin prend plaisirà causer<br />

avec vous de sujets qui vous intéressent tous<br />

deux, et les circonstances vous rapprochent souvent.<br />

11 peut bien naître alors dans l'âme d'une<br />

très brave femme un obscur sentiment très mêlé<br />

où il entre une pointe de jalousie. Jlais qu'y<br />

faire? Se renfermer chez soi, c'est, comme vous<br />

le dites, bien dur et un peu difficile même-<br />

Dans d'autres cas que je connais, la femme de<br />

l'instituteur est envahissante; au nom de son<br />

ménage, de ses enfants, elle essaie.de diminuer<br />

la part de la collègue célibataire, elle dit volontiers<br />

: mon "école, mon jardin, mes élèves. Il y a<br />

là des faiblesses contre lesquelles s'irriter est<br />

un peu naïf. L'institutrice peut se faire respecter,<br />

sans acrimonie et, dans l'établissement de<br />

relations plus étroites que celles que nécessite<br />

la situation administrative, elle fera bien de se<br />

laisser désirer, j'entends par là qu'elle usera<br />

avec discrélion des invitations qui lui seront<br />

adressées, les acceptant simplement mais ne<br />

pénétrant jamais qu'à bon escient dans l'intimité<br />

familiale du ménage. Si elle parle de<br />

l'école avec l'instituteur, qu'elle n'isole Y_>as<br />

trop de la conversation la femme de


PARTIE <strong>GÉNÉRAL</strong>E 2Q7<br />

*<br />

Ecoles et Clochers<br />

Lettre ouverte à M. BLANGUERNON, Inspecteur d'académie de la Haute-Marne<br />

Par M. Maurice BARRES, de l'Académie française.<br />

Nous empruntons à l'Echo de Paris une grande<br />

partie de l'éloquente réponse que M. Maurice Barrés<br />

adresse à notre collaborateur, M. Blanguernon, au<br />

sujet de son article paru dans le Manuel général du<br />

7 décembre 1912.<br />

Monsieur l'Inspecteur d'académie,<br />

Sous ce titre, « Ecoles et Clochers », vous me<br />

faites l'honneur de rn'écrire, dans le lournal<br />

de M. Kuisson, dans le Manuel général de l'Instruction<br />

primairë, une lettre ouverte qui m'a<br />

vivement intéressé.<br />

Ici, M. Barrés résume l'article de M. Blanguernon.<br />

Puis il remercie l'auteur des excellentes nouvelles<br />

qu'il lui envoie de Chaumont et, de son côté, lui en<br />

donne d'aussi satisfaisantes venant de Lorraine. Là<br />

aussi, on essaye de fonder l'euseignement de l'histoire<br />

nationale sur l'histoire locale.<br />

On veut voir avec vous « l'instituteur vivifiant<br />

l'histoire de la France par celle de laTégion et<br />

du petit « pays », avec ses métiers, avec ses<br />

arts, avec tout ce qui a caractérisé sur un<br />

coin de terre la vie des ancêtres ». OQ se<br />

félicite d'apprendre que « nos maîtres -mènent<br />

leurs élèves devant les vieilles maisons* le<br />

vieux château, les restes de remparts, la<br />

vieille église, et qu'ils font devant ces témoins<br />

séculaires le commentaire du passé ». Puissionsnous<br />

avoir sur toute la France un tel type<br />

d'instituteur ! Il inspirerait aux nouvelles générations<br />

le respect d^s vieilles pierres, et, dès<br />

maintenant, à la mairie, où il est le plus souvent<br />

secrétaire, il inclinerait tout naturellement<br />

le conseil municipal à la conservation de<br />

l'architecture religieuse. Double rôle, double<br />

utilité, dont vous faites justement ressortir<br />

l'importance.<br />

Mais le point capital, ce qui me frappe et<br />

m'enchante dans votre intervention, l'essentiel<br />

dont je vous remercie, c'est que vous placez la<br />

question dej églises sur son véritable terrain.<br />

Ah! monsieur l'inspecteur, que je vous suis reconnaissant<br />

de ne pas glisser au verbiage de<br />

l'art, de la beauté, des charmes du passé, toutes<br />

demi-vérités qui livrent au caprice l'immense<br />

foule des églises, et qui, finalement, serviront<br />

à les condamner plutôt qu'à les sauver. Vous<br />

allez droit au cœur de la question en homme<br />

pour qui les préoccupations morales existent.<br />

Vous êtes un pédagogue, et tout naturel l.ement<br />

vous considérez dans la vieille église, dressée<br />

au centre du village, sa valeur éducative. La<br />

viei 11e églit-e vous intéressé pour ce qu'elle apporte<br />

à la formation de l'âme.<br />

La formation de l'âme ! C'estla grande affaire,<br />

une affaire qui importe à chaque individu et à<br />

la civilisation. Vous en êtes constamment préoccupé.<br />

J'ai lu vos articles, monsieur Blanguernon;<br />

il en est un, entre autres, qui est bien<br />

touchant...<br />

(M. Barrés résume encprs un autre article de<br />

M. Blanguernon, Premier Contact, paru dans le<br />

Manuel général du 28 septembre 1912).<br />

Là, monsieur l'inspecteur, on entend palpiter<br />

votre émotion, une émotion de la meilleure<br />

qualité professionnelle et humaine. Vous êtes<br />

ému d'amitié paternelle en présence de ces petits<br />

êtres; vous voudriez qu'ils fussent augmentés<br />

par l'école, par vos soins : vous vous<br />

préoccupez scrupuleusement d'éveiller, d'élargir,<br />

d'anoblir en eux la faculté de sentir, tout autant,<br />

plus encore que de leur donnerdes notions.<br />

L'éducation de la sensibilité, la formation de<br />

l'âme, c'est le tout. Et vous dites justement<br />

qu'il faut la chercher ailleurs que dans les<br />

livres. Les sentiments que nous dictent les<br />

livres valent peu quand nous sommes petits,<br />

auprès de ceux qui nous arrivent ayant passé<br />

par l'âme de nos parents, et déjà éprouvés dans<br />

les assauts de la vie. Quand nous sommes petits,<br />

les objets eux-mêmes nous parlent. Au milieu<br />

du village, l'église est parlante. Que dit-elle<br />

aux enfants ? Je l'ignore. De son discours<br />

immense, chacun reçoit, selon son âge et son<br />

cœur, et plus que d'aucune autre maison. Nous<br />

voilà, monsieur l'inspecteur, par un temps de<br />

décembre, les deux pieds dans la boue, en face<br />

de la plus pauvre église rurale. Quelle pensée<br />

solide et complète elle dresse devant nous,<br />

cette vieille bâtisse construite. pour'être battue<br />

dfs vents... Il semble qu'à cette minute nous<br />

prenions connaissante des trésors enfouis dans<br />

notre mémoire et que nous nous portions jusqu'aux<br />

racines de notre vie spirituelle. Et je<br />

ne vous parle pas de religion. Mais le riche<br />

passé nous enveloppe et nous met dans les meilleures<br />

dispositions morales...<br />

Je m'arrête, monsieur l'inspecteur. Je ne vous<br />

propose pas que nous entrions dans l'église<br />

du village 1 . Vous m'avez dit, dans votre lettre<br />

publique, qu'il vous était pénible d'y voir affichée,<br />

sous le porche, la liste des manuels condamnés.<br />

Evitons, aujourd'hui, ce qui pourrait<br />

vous contrarier. Ne passons pas le seuil. Aussi<br />

bien, même du dehors, l'église est parlante.<br />

Elle a ses parures, elle a ses discours, pour te<br />

passant et pour les gens de la place publique,<br />

— paroles citoyennes autant que religieuses<br />

sans lesquelles t'histoire du village français<br />

devient incompréhensible. Nous y avons tous<br />

collaboré, à cette haute maison collective, et,<br />

frères ennemis, nous y pouvons venir respirer<br />

une atmosphère de paix supérieure. Je vous<br />

remercie de l'avoir dit. Après vous avoir entendu,<br />

comment nier la valeur éducative de<br />

notre architecture religieuse? L'église n'est pas<br />

un bibelot. Elle est une âme qui contribue à<br />

faire des âmes.<br />

1. Voir à l'appui de ce conseil la lettre d'un instituteur,<br />

que nous publions plus loin, à l'Opinion de nos lecteurs,<br />

page 214.


208 <strong>MANUEL</strong> <strong>GÉNÉRAL</strong> <strong>DE</strong> <strong>L'INSTRUCTION</strong> <strong>PRIMAIRE</strong><br />

= = LÉGISLATION ET ADMINISTRATION = _<br />

Une Protestation de la Ligue des Instituteurs chargés de famille.<br />

Souvenirs d'une vieille enquête. — Les procédés vei<br />

et arbitraire. — Encore la politique.<br />

En parlant l'autre jour de la faillite de la natalité<br />

française, nous avons eu soin d'en excepter<br />

les instituteurs. Car, de tous les fonctionnaires<br />

publics, ce sont, au contraire, ceux qui<br />

ont le plus d'enfants. C'est ce qu'avait fait ressortir<br />

avec évidence une enquête entreprise, il<br />

y a quelques années, par le Manuel général.<br />

Aussi lira-t-on avec intérêt la lettre que vient<br />

d'adresser au ministre de l'Instruction publique<br />

notre excellent confrère Murgier, président de<br />

la Ligue des instituteurs chargés de famille.<br />

Vous savez que le Parlement a invité l'administration<br />

à accorder à ces instituteurs une<br />

prime annuelle de 40 francs par enfant.<br />

Ce n'est pas le Pactole, assurément, mais<br />

c'est un commencement et un geste est à retenir.<br />

Encore faut-il que cette indemnité annuelle soit<br />

accordée comme le sont toutes les autres, les<br />

indemnités de logement, de résidence ou de<br />

direction, et non pas sollicitée comme une<br />

faveur ou mendiée comme une aumône.<br />

On fait, Dieu merci ! assez paperasser les<br />

membres de l'enseignement public pour être<br />

très rapidement renseigné dans chaque département<br />

sur leur état civil. On n'a pas à demander<br />

ce qui est dû. C'est à l'inspection académique<br />

à dresser chaque année le tableau des instituteurs<br />

et des institutrices qui ont plus de trois<br />

enfants à leur charge et ce ne sont pas les<br />

moyens de contrôle qui lui manquent.<br />

Il paraît aussi, d'après Murgier, que chaque<br />

demande est soumise à une enquête que<br />

n'avait certes pas prévue le législateur. « Certains<br />

chefs de service s'arrogent, nous ditil,<br />

le pouvoir d'écarter la démande de tel instituteur,<br />

parce qu'il aurait quelques ressources<br />

personnelles ou que sa note de mérite ne serait<br />

pas suffisamment élevée, ou encore que ses<br />

opinions politiques seraient trop ou trop peu<br />

avancées. »<br />

Ce sont là des mœurs déplorables et qui<br />

pourraient nous mener loin. De quel droit soupeser<br />

l'escarcelle du fonctionnaire, vérifier sa<br />

caisse, inventorier ses revenus ? Faites-vous au<br />

moins la balance de ses ressources et de ses<br />

charges? Avez-vous mis dans l'autre plateau le<br />

bilan de ses dettes et la liste de ses créanciers?<br />

Ainsi, cette inquisition domestique, qui est précisément<br />

le grief le plus fort contre l'impôt sur<br />

le revenu, vous l'introduisezde votre propre mouvement<br />

dans un domaine où elle n'a que faire.<br />

Car enfin la loi qui ordonne d'accorder deux<br />

louis par enfant aux nombreuses familles n'y a<br />

introduit aucune exception, aucune réserve.<br />

Votre seule tâche consiste à vous assurer que ces<br />

familles ont réellement plus de trois enfants.<br />

Tout aussi arbitraire est J'enquête qui vise<br />

les me'rites professionnels de l'instituteur en<br />

cause. Pour sanctionner ses mérites ou ses<br />

démérites, n'êtes-vous pas suffisamment armés<br />

par les règlements? Vous avez les récompenses<br />

honorifiques et l'échelle des pénalités ; vous<br />

pouvez favoriser ou retarder l'avancement;<br />

atoires. — Donner et retenir ne vaut. — Inquisition<br />

— Le plus loui'4 de tous les impôts.<br />

vous disposez des bons postes, des médailles,<br />

des palmes, que vous faut-il encore? De quel<br />

droit chercher à côté les moyens d'échapper à<br />

l'obligation de venir en aide à l'instituteur<br />

chargé de famille?<br />

Et ce n'est pas tout, au dire de Murgier. II<br />

faudrait encore que l'instituteur montrât patte<br />

blanche... ou rouge selon les temps, selon les<br />

fluctuations de la politique, la couleur du ministère,<br />

le tempérament du préfet ou des<br />

hommes politiques qui tiennent le préfet sous<br />

leur dépendance. Les uns n'obtiennent rien<br />

parce que leurs opinions politiques ne sont pas<br />

assez avancées, les autres parce qu'elles le soDt<br />

trop. Or, que faut-il entendre au juste par une<br />

opinion avancée? On est toujours le réactionnaire<br />

de quelqu'un. Des goûts et des couleurs,<br />

il ne faut pas disputer, dit-on. Tel qui passait<br />

pour un rouge bon teint sous un ministère<br />

Spuller ou Méline, tournera au rose pâle<br />

sous un ministère Combes ou Clemenceau. Qui<br />

donc détient le cordeau d'alignement qui permet<br />

de distinguer ceux qui sont trop avancés<br />

de ceux qui ne le sont pas assez?<br />

J'ai connu un instituteur, excellent républicain<br />

du reste, qui n'a jamais pu obtenir une<br />

bourse pour son fils parce que son frère était<br />

entré dans les ordres. Il ne suffisait pas qu'il<br />

fût lui-même « assez avancé «; il fallait que<br />

tous les membres de sa famille marquassent le<br />

même pas. Et |l'administration avait fait ce raisonnement<br />

intelligent « Puisque cet instituteur<br />

a un frère curé, au lieu d'élever ses enfants<br />

dans un lycée, nous allons l'obliger à<br />

l'envoyer chez lesjésuites. »<br />

N'oublions pas que dans les départements<br />

le préfet est toujours le chef de service de l'enseignement<br />

primaire. S'il peut faire un distinguo<br />

entre les familles nombreuses, l'allocation<br />

votée par le Parlement deviendra une<br />

prime à la servilité. Il ne suffira pas d'avoir<br />

plus de trois enfants pour obtenir les deux<br />

louis, il faudra surtout plaire au préfet et à ses<br />

amis. Nous allons patauger en plein arbitraire.<br />

J'adhère donc très volontiers, pour ma part,<br />

aux réclamations de la Ligue si elles sont reconnues<br />

exactes.<br />

Les intéressés n'ont rien à solliciter. C'est à<br />

l'inspection académique à dresser le tableau<br />

des ayants-droit, sans faire entrer en ligne de<br />

compte des considérations étrangères aux charges<br />

de famille.<br />

Et, pour que cette réclamation ne soit pas<br />

étranglée entre deux portes ou enterrée au fond<br />

dés vieux cartons, nous la recommandons particulièrement<br />

à l'attention de ceux de nos amis<br />

qui font partie de la « Commission de la dépopulation<br />

M. Elever un enfant, dit excellemment<br />

M. Georges Rossignol, c'est payer un impôt<br />

énorme. Il serait misérable de marchander quarante<br />

francs à ceux qui payent librement cet<br />

impôt.<br />

ANDRÉ BALZ.


PARTIE <strong>GÉNÉRAL</strong>E 209<br />

NOTRE ENQUETE<br />

Est-il possible de soustraire les Instituteurs à l'influence<br />

des Hommes politiques?<br />

Opinion de M. LAURAINE,<br />

Député de la Charente-Inférieure;<br />

Mon cher ami,<br />

Vous me demandez s'il est possible de soustraire<br />

le personnel enseignant à l'inlluence des<br />

hommes politiques?<br />

Voici quinze ans que .je représente ma circonscription,<br />

et je ne sache pas qu'un seul membre<br />

du personnel enseignant., pas plus d'ailleurs<br />

qu'aucun autre fonctionnaire, se soit trouvé<br />

exposé à subir mon influence politique.<br />

Les instituteurs de ma circonscription font<br />

leur classe avec intelligence et conscience. C'est<br />

tout çe que je leur demande. Pour le reste, ils<br />

font ce qu'ils veulent.<br />

J'ai parmi eux beaucoup d'amis et quelques<br />

adversaires; avec tous, mes relations sont très<br />

cordiales.<br />

0D me fera difficilement admettre que des<br />

maîtres puissent être les prisonniers d'hommes<br />

politiques.<br />

Si cela est, pourtant, ce n'est à la louange<br />

ni des hommes politiques ni des instituteurs.<br />

1.'homme politique qui en est réduit à<br />

triompher par la menace, avoue que sa situation<br />

est bien compromise ; et si l'instituteur<br />

cède à cette menace, il doit avoir bien des<br />

fautes à se reprocher.<br />

Que chacun suive sà route avec loyauté et<br />

dignité, et je vous affirme que la question des<br />

influences tyranniques ne se posera plus.<br />

Bien cordialement votre<br />

OCTAVE LAURAINE.<br />

Opinion de M. RAFFIN-DUQENS,<br />

Député de l'Isère.<br />

Est-il possible de soustraire le personnel enseignant<br />

à l'influence des hommes politiques?<br />

Je dis : « oui ».<br />

Mais d'abord, quels sont les hommes politiques<br />

dont le personnel enseignant a le plus à<br />

se plaindre et de quelle façon leur influence se<br />

traduit-elle?<br />

Par « hommes politiques » nous devons entendre<br />

: les sénateurs, les députés, les conseillers<br />

généraux, les conseillers d'arrondissement,<br />

et les maires.<br />

L'influence de ces messieurs se traduit par<br />

des avancements comme postes, des promo:<br />

tions ou des récompenses non méritées, ce qui<br />

décourage la masse.<br />

Elle se traduit encore par des déplacements<br />

ruineux, des disgrâces injustifiées, ou des tracasseries<br />

outrageantes qui sèment la révolte,<br />

non seulement chez ceux qui les subissent,<br />

mais encore chez ceux qui sentent et qui pensent<br />

à côtë d'eux.<br />

Livré à ses propres forces, un maire ne peut<br />

1. Voir Manuel général, u° s M, 15, Î6 et 17.<br />

(5 E AUTICLE'.J<br />

guère obtenir que le déplacement de l'instituteur<br />

ou de l'institutrice qui n'a pas eu l'heur<br />

de lui plaire : il a toujours la possibilité de<br />

leur rendre la vie impossible.<br />

Mise dans l'obligation de soustraireces maîtres<br />

aux persécutions dont ils sont l'objet, l'administration<br />

n'aurait qu'à leur donner une situation<br />

meilleure et à les remplacer par des maîtres<br />

indésirables.<br />

La population ne tarderait pas à se retourner<br />

contre le persécuteur et à le rendre responsable<br />

de la situation créée par le changement qu'il a<br />

obtenu.<br />

La mise à l'index de leur commune par la voie<br />

du Bulletin de l'Amicale achèverait de calmer<br />

l'humeur belliqueuse de ceux qu'on a appelés à<br />

si juste titre « les tyranneaux de villages ».<br />

Comment les instituteurs peuvent-ils se soustraire<br />

à l'influence des conseillers généraux,<br />

des députés et des sénateurs?<br />

Organisés en Amicales ou en syndicats, ils<br />

peuvent demander à tous les candidats à ces<br />

diverses fonctions de s'engager :<br />

1° A n'intervenir d'aucune façon dans les<br />

questions d'avancement, de promotions ou de<br />

récompenses;<br />

2° A combattre à outrance quiconque aura<br />

refusé de prendre l'engagement demandé;<br />

3° A surveiller de très près, les élections terminées,<br />

les agissements de MM. les inspecteurs<br />

et à réclamer des explications dès qu'un<br />

de leurs actes laisse supposer qu'il a été exécuté<br />

pour plaire à M. Untel.<br />

Les faits, révélés par la voie du Bulletin de<br />

l'Association, ne tarderaient pas à rendre prudents<br />

et les maîtres tentés de solliciter l'intervention<br />

des politiciens, et les chefs disposés<br />

à prêter une oreille complaisante et intéressée<br />

aux prières de ces mêmes politiciens.<br />

Les diverses associations du corps enseignant<br />

ne pourront atteindre ce but que lorsque, à<br />

leur tête, se trouveront des gens actifs, résolus<br />

et désintéressés.<br />

Je dis désintéressés, parce que j'ai eu parfois<br />

la preuve que l'administration sait amener<br />

ceux qui ne sont pas fortement trempés à sacrifier<br />

leur devoir de mandataires à leurs intérêts<br />

personnels.<br />

Le jour où les mutations, le classement pour<br />

les promotions au choix et pour les distinctions<br />

honorifiques feront arrêtés par le conseil<br />

des inspecteurs, sous le contrôle des représentants<br />

du personnel, l'influence des hommes politiques<br />

aura disparu et, avec elle, le mécontentement<br />

dont la démission et la réélection<br />

triomphale d'un certain nombre de conseillers<br />

départementaux ont été les preuves manifestes.<br />

Pour se soustraire aux agissements des politiciens,<br />

les instituteurs n'ont donc qu'à vouloir.<br />

Ils doivent vouloir non seulement pour eux,<br />

mais encore et surtout pour les enfants qui leur<br />

sont confiés.


2(0 <strong>MANUEL</strong> <strong>GÉNÉRAL</strong> <strong>DE</strong> L' INSTRUCTION <strong>PRIMAIRE</strong><br />

Pour bien remplir sa mission, l'éducateur a<br />

besoin d'avoir une foi ardente.<br />

Du moment qu'il ne croit plus en la justice,<br />

il devient une machine à instruire tant biéti<br />

que mal, plutôt mal que bien.<br />

Découragé, il s'abandonne. Tout son erïseignement<br />

laisse à désirer. Et c'est peut-être<br />

parce que trop de maîtres sont devenus des<br />

machines à instruire tant bien que niai, que<br />

notre enseignement n'a pas donné les résultats<br />

qu'on était en droit d'en attendre.<br />

C'est pourquoi, en terminant, je crierai à<br />

mes anciens collègues :<br />

« A l'œuvre ! Résolument à l'œuvre, contre<br />

les influences politiques qui ont faussé tous<br />

les rouages administratifs! »<br />

RAFFIN-DUGENS,<br />

Instituteur, député.<br />

Opinion de M. <strong>DE</strong>NYS COCHIN,<br />

Débuté de la Seine.<br />

Mon cher collègue,<br />

Vous me demandez si les instituteurs ont le<br />

droit d'être en rapport avec des hommes politiques?<br />

Je ne comprends pas très bien la question.<br />

La profession d'instituteur et celle de sénateur<br />

ou de député ne comporte pas l'interdiction<br />

de se connaître, de s'apprécier, au besoin<br />

de se défendre mutuellement. La réponse<br />

affirmative est ici trop naturelle.<br />

Mais votre question a, je pense, une autre portée,<br />

et vous voulez mon avis sur la liberté politique<br />

dont il convient de laisser l'usage aux<br />

instituteurs.<br />

Il y a quelques jours, en un discours fort<br />

applaudi, M. Poincaré les déclarait fonctionnaires<br />

; et, de sa voix claire et décidée il lançait<br />

cette phrase : Les fonctionnaires ne sont<br />

pas le peuple!<br />

Faut-il accepter rigoureusement cette formule?<br />

Il y a beaucoup de fonctionnaires en<br />

France; ils ont dû être choisis, et ils le sont<br />

en général parmi les citoyens laborieux et<br />

éclairés. S'ils ne faisaient plus partie du peuple,<br />

le peuple serait singulièrement diminué. D'ailleurs<br />

personne ne songe à exclure ces légions<br />

de fonctionnaires des rangs des électeurs : et<br />

à quel signe, autre que le bulletin de vote, reconnaît-on<br />

le peuple en notre pays?<br />

Je voudrais ici proposer à M. Poincaré d'établir<br />

une distinction : il y a des fonctionnaires<br />

du gouvernement, préfets, sous-préfets, commissaires<br />

de police; ceux-là renoncent à leur<br />

liberté politique ; ils appartiennent au pouvoir<br />

qui les a choisis et qu'ils ont promis de servir.<br />

Mais les magistrats, les employés des finances,<br />

les ingénieurs et ouvriers de nos routés, de<br />

nos canaux et de nos ports sont des serviteurs<br />

de la nation et non du gouvernement; ils font<br />

partie du peuple, ils sont le peuple, et la formule<br />

iranchante de M. Poincaré ne saurait leur<br />

être appliquée.<br />

Maintenant de quel côté devrons-nous classer<br />

les instituteurs? Point de doute possible si la<br />

liberté d'enseignement était sincèrehient pratiquée.<br />

Les instituteurs ne seraieat en aucune<br />

façon des agents du gouvernement. Ce nom ne<br />

pourrait convenir à ces auxiliaires et amis des<br />

familles, rémunérés par les communes, et<br />

seulement surveillés par l'Etat au point de vue<br />

de la salubrité de la classe et de la moralité de<br />

l'eiïseignement.<br />

Mais (puisque vous me demandez de parler<br />

en toute franchise) ne voyez-vous pas, mon<br />

cher collègue, que dans l'école, telle que votre<br />

parti et vous-même l'avez comprise, l'instituteur<br />

est devenu un fonctionnaire, agent de l'Etat?<br />

— Il y a une école officielle, seule rémunérée,<br />

seule encouragée, seule protégée par l'Etat. —<br />

Il est interdit aux communes d'en subventionner<br />

une autre. — Les lois que vous préparez<br />

châtieront toute offense, non pas commise<br />

contre l'école en général (ce qui serait approuvé<br />

de tout le moDde), mais commise contre la seule<br />

école laïque. Peu importent les au'res écoles!<br />

Qu'elles s'arrangent! L'Etat ne leur doit rien.<br />

Vous n'osez pas interdire, mais par tous les<br />

moyens, vous essayez de ruiner l'école libre :<br />

le moyen le plus etficace a été d'ôter le droit<br />

d'enseigner aux maîtres faisant partie d'une<br />

congrégation religieuse.<br />

Vous avez donc créé un enseignement d'Etat,<br />

dont vous av^z pris soin de définir l'esprit, qui<br />

est celui du gouvernement, et auquel toutes les<br />

faveurs de l'Eiat sont exclusivement réservées.<br />

Cela étant, il est naturel que l'Etat considère<br />

les maîtres qui donnent cet enseignement officiel<br />

comme ses employés. Non, certes, ils ne<br />

pourront pas se mêler de politique sinon de<br />

celle du gouvernement. Ils sont fonctionnaires,<br />

ils ne sont pas le peuple. M. Poincaré l'a dit:<br />

et laissez-moi vous le rappeler, c'est vous qui<br />

l'avez voulu.<br />

Ah! combien au contraire nos instituteurs<br />

maîtres de leur enseignement, libres dans leur<br />

vocation ou laïque, ou religieuse, appelés par<br />

les familles,choisis par les conseils municipaux,<br />

ne devant fournir à l'Etat que deux seu es garanties<br />

: salubrité, moralité; ne relevant ni des<br />

députés ni des préfets ; nombreux, rivaux au<br />

besoin, et animés d'une émulation bienfaisante<br />

— combien nos instituteurs, placés dans des<br />

conditions si différentes de cellesque vous avez<br />

ordonnées, seraient légitimement exempts de<br />

la discipline des fonctionnaires ! Qui doue<br />

oserait alors ne pas les appeler le peuple ?<br />

Vous avez préféré enrégimenter au service de<br />

l'Etat les maîtres de l'école officielle : c'était<br />

une pensée plus impériale que républicaine.<br />

Or, tous les avantages ne sont pas conciliables.<br />

Chacun fait place au régiment qui passe; chacun<br />

le salue; mais aussi est-il tenu de porter<br />

des couleurs uniformes, et de marcher au pas.<br />

Recevez, mon cher collègue, d'un adversaire<br />

déclaré, l'expression d'une haute et parfaite estime.<br />

DRNYS COCHIN.<br />

Opinion de M. F. BOUFFAN<strong>DE</strong>AU,<br />

Député de l'Oise.<br />

L'intervention des hommes politiques, comme<br />

l'arbitraire administratif, dont on parle aussi,<br />

cause moins d'injustices que de doléances et de<br />

polémiques. Tous ceux qui éprouvent des mécomptes<br />

et ont des déboirps s'en prennent à la<br />

politique, ou à leurs chefs, sinon aux deux à la<br />

fois. Que ne font-ils leur examen de conscience<br />

parfois !<br />

Instituteur, professeur, inspecteur primaire,<br />

directeur d'école normale, je n'ai jamais constaté<br />

que moi ou mes collaborateurs ayons eu


eaucoup à nous plaindre ni à nous louer de<br />

l'influence des hommes politiques. Homme politique<br />

à mon tour, je m'aperçois qu'on exagère<br />

à plaisir cette influence.<br />

Dans les conditions actuelles de la vie publique,<br />

un élu qui s'immisce dans les mouvements<br />

du personnel enseignant est bien imprudent;<br />

il se dessert lui-même. Les instituteurs<br />

se connaissent entre eux et sont jaloux de leurs<br />

droits. Tout acte de favoritisme se retourne<br />

contre son auteur. Il n'est qu'un cas dans lequel<br />

un représentant du peuple puisse légitimement<br />

intervenir, c'est quand il y va de 1 intérêt de<br />

l'école, de l'intérêt général des populations<br />

dont il est mandataire.<br />

Il ne saurait prendre aucun engagement qui,<br />

en cette occurrence, gêne son action.<br />

PARTIE <strong>GÉNÉRAL</strong>E 211<br />

VARIÉTÉS<br />

Gela dit, jestime que "Té bon instituteur n'est<br />

sous la dépendance d'aucun homme politique,<br />

que les garanties qui lui sont accordées sont<br />

sérieuses et qu'on peut les renforcer sans inconvénient.<br />

Mais, en changeant le mode de nomination,<br />

on n'assurera aucun avantage aux maîtres et<br />

maîtresses. Le droit de proposition en demeurant<br />

intact entre les mains de l'inspecteur<br />

d'académie, le droit de nomination restant au<br />

préfet, il n'y a i as d'arbitraire possible quand<br />

ces deux hauts fonctionnaires font leur devoir.<br />

En France, heureusement, nos fonctionnaires<br />

ont le sentiment du devoir.<br />

F . BOUFFAN<strong>DE</strong>AU.<br />

REVUE SCIENTIFIQUE<br />

PAR SAINT-GILLES<br />

SOMMAIRE. — 1. Pour voir au fond des mers. — 2. Un Savant trop oublié : J.-B. Dumas. — 3. Le<br />

Mois d»s Bonbons : An laboratoire du confiseur. — 4. Le Roi des Gibiers. — 5. Les Poisons à la<br />

mode. — 6. Au Sahara : La « Montagne qui chante ». — 7. Les Bienfaits du Miel.<br />

1. — Pour voir au fond des mers.<br />

Plus on s'élève, mieux on voit. — La vision sousmarine<br />

en aéroplane. — Explication du phénomène.<br />

— Bateaux à fond de verre. —Tourisme<br />

« nouveau jeu ».<br />

Après l'inoubliable traversée de la Manche,<br />

Blériot disait au reporter d'un journal anglais :<br />

« Au large, un spectacle curieux s'offrit à mes<br />

regards. Je vis sous l'eau, nageant en long chapelet,<br />

des sous-marins qu'accompagnaient deux<br />

destroyers. Quand vous dominez la mer, en<br />

effet, la vue perce les eaux profondément. »<br />

Aubrun, en traversant la baie de la Seine, avait<br />

fait la même remarque : « Nous pourrions rendre<br />

aux escadres les plus grands services; cet<br />

après-midi je distinguais admirablement le<br />

fond de la mer, les bancs de sable, les rochers. »<br />

M. Ernest Coustet nous donne l'explication de<br />

ce phénomène :<br />

L'eau, si transparente qu'elle soit, n'absorbe pas<br />

tous les rayons lumineux qui viennent rencontrer sa<br />

surface : une partie de la lumière incidente s'y réfléchit,<br />

comme sur un miroir. Cette réflexion spéculaire<br />

est particulièrement mise en évidence quand le<br />

soleil, à son déclin, se mire sur la nappe liquide et<br />

l'embrase de feux aveuglants. Et quand le soleil est<br />

voilé, on ne se trouve pas placé de telle sorte que<br />

nous puissions apercevoir son image, il est a'sé de<br />

reconnaître que la couleur apparente de la surface<br />

des eaux n'est que le reflet de la voûte atmosphérique<br />

: si le temps est couvert, la mer est grise; elle<br />

est bleue, si le ciel est serein.<br />

Ce phénomène de réflexion contribue doublement<br />

à masquer les profondeurs sous-marines. La lumière<br />

réfléchie à la surface est perdue pour l'éclairement<br />

des objets placés au-dessous, et, de plus, les reflets<br />

éblouissent l'œil, l'empêchent de distinguer les fonds<br />

moins brillants que la surface.<br />

Or, le pouvoir réflecteur de l'eau augmente avtc<br />

l'obliquité des rayons qui rencontrent sa surface, et<br />

l'observateur qui s élève à une hauteur suffisante re<br />

çoit une plus grande quantité de rayons verticaux.<br />

Et,, en même temps que l'éclat du reflet diminue,<br />

celui des fonds sous-marins augmente, parce que, à<br />

mesure que l'observateur s'en éloigne, sa rétine reçoit,<br />

sur une surface donnée, une plus grande quantité de<br />

lumière ; de même que, dans un paysage, les lointains<br />

sont bien plus lumineux que les premiers plans.<br />

N'allez pas croire pourtant qu'il soit absolument<br />

indispensable de monter en aéroplane<br />

pour jouir de la vision sous-marine. Sur les<br />

côtes de la Californie on a mis à flot dernièrement<br />

des bateaux à fond plat percé de lucarnes<br />

garnies d'épaisses dalles en verre.<br />

« J'ai vu, dit un des touristes qui ont exploré<br />

au large de l'île Santa-Catalina, ces paysages<br />

sous-marins, des grottes dont la profondeur<br />

vous défendait de juger la grandeur. Par des<br />

fentes bizarres sortaient et entraient de gros<br />

et de petits poissons de toutes les formes, de<br />

toutes 1 -if nuances, depuis le jaune canari jusqu'au<br />

bleu de Sèvres uni ou tacheté d'or. D'autres<br />

avaient autour de leur corps arrondi comme<br />

une mousseline flottante qui ondulait. Eux<br />

étaient jaune clair, mais la gaze qui les entourait<br />

vaporeusement prenait des reflet-; venant<br />

je ne sais d'où, si changeants, si rapides et si<br />

surprenants qu'on aurait dit des « LoïeFuller. »<br />

Pourquoi, ajoute M. Goustef, n'acclimaterait-on<br />

pas chez nous ce tourisme « nouveau<br />

jeu »? Il ne manque pas sur nos côtes de régions<br />

où la limpidité de l'eau se prêterait certainement<br />

à ces curieux spectacles qui pourraient,<br />

par surcroît, favoriser d'importantes<br />

recherches scientifiques.<br />

2. — Un Savant trop oublié :<br />

J.-B. Dumas.<br />

Humbles débuts. — De la pharmacie à l'Institut.<br />

La loi des substitutions. — Un cours de Dumas<br />

raconté par Pasteur.<br />

J.-B. Dumas est aujourd'hui un peu délaissé.<br />

Il a lal u une récente séance de l'Académie des<br />

sciences pour réparer cette injustice. Il ne<br />

faut pas oub ier que c'est à ce petit apprenti<br />

pharmacien, devenu depuis membre de l'Institut<br />

et professeur à la Sorbonne et au Collège<br />

de France, qu'est due la création de l'Ecole<br />

centrale. Ses recherches sur la substitution du<br />

chlore à l'hydi-ngène et réciproquement dans<br />

les substances organiques, lui donnèrent l'idée


•212 <strong>MANUEL</strong> <strong>GÉNÉRAL</strong> <strong>DE</strong> <strong>L'INSTRUCTION</strong> <strong>PRIMAIRE</strong><br />

•de la loi des substitutions qui a renouvelé la<br />

chimie.<br />

Il fut surtout un professeur incomparable, à<br />

la parole chaude et limpide à la fois, et qui avait<br />

le don de s'adapter aux auditoires les plus<br />

divers. Voici le vivant portrait qu'en traçait<br />

Pasteur qui assistait à ses cours en qualité<br />

d'élève de l'Ecole normale :<br />

Longtemps avant l'arrivée de Dumas, la salle était<br />

pleine, les hauteurs couronnées de groupes d'auditeurs;<br />

les derniers arrivés étaient refoulés jusque<br />

dans l'escalier. A l'heure sonnante, il apparaissait.<br />

•Les applaudissements éclataient de toutes parts, des<br />

applaudissements comme la jeunesse seule sait en<br />

donner. Toute sa personne avait quelque chose d'officiel<br />

: habit noir, gilet blanc et cravate noire ; il<br />

semblait qu'il se présentât devant le public comme<br />

un juge difficile, presque redoutable. La leçon commençait.<br />

On sentait dès les premiers mots qu'une<br />

exposition claire, facile, quoique mûrement étudiée,<br />

-allait se dérouler. 1 Comme il cherchait à renire la<br />

chimie populaire en France, il voulait à. la fois être<br />

•compris immédiatement de tous ses auditeurs et habituer<br />

les réfléchis à l'esprit d'observation. Nulle surcharge<br />

dans les détails, quelques idées générales, des<br />

"rapprochements ingénieux, un choix d'expériences<br />

•dont l'exécution était irréprochable. Son art consis<br />

tait non pas à accumuler les faits, mais à en présenter<br />

un petit nombre en demandant à chacun toute sa<br />

valeur d'instruction. Son respect pour le public était<br />

tel que si son préparateur laissait échapper la plus<br />

petite faute, il en était presque déconcerté. Autant il<br />

se fut imposé à chacun de ses auditeurs pris isolément,<br />

autant leur ensemble le dominait... C'est au<br />

bas de cette chaire que j'ai éprouvé pour Dumas les<br />

sentiments qu'il avait éprouvés lui-même pour les<br />

grands maîtres de sa jeunesse.<br />

C'est cette éloquence émue, cette raison_hardie<br />

mais sûre d'elle-même, c'est cet enseignement<br />

aux grands horizons qui faisaient de Dumas<br />

un des maîtres les plus aptes à éveiller les<br />

vocations scienlifiques.<br />

3. — Le Mois des Bonbons :<br />

Au laboratoire du confiseur.<br />

-La chimie alimentaire. — Ingénieurs pour fondants.<br />

— Les transformations du sucre. — Bonbons<br />

fourrés. — Gomment on les aromatise.<br />

Nous voici dans le mois des chocolatites et<br />

•des maladies de foies gras. C'est le moment<br />

d'entrer chez le confiseur et de pénétrer les<br />

•secrets de son laboratoire. Car la confiserie<br />

n'est aujourd'hui qu'une des branches de la<br />

•chimie alimentaire et les usines où se préparent<br />

nos fondants sont sou3 la haute direction<br />

d'ingénieurs sortis de l'Ecole centrale.<br />

N'êtes-vous pas émerveillé quand vous parcourez<br />

du regard les « créations » de nos plus<br />

randes maisons de confiserie, de toutes les<br />

f<br />

elles choses qu'on tire du sucre et des formes<br />

variées sous lesquelles on peut vous le présenter<br />

?<br />

Le docteur Borel nous introduit dans une de<br />

•ces usines en renom et nous initie aux secrets<br />

de la fabrication des fondants.<br />

Voici un fondant : abstraction faite du parfum avec<br />

lequel il est aromatisé, comment l'industrie le fabrique-t-elle?<br />

Ce fondant est une simple crème de sucre<br />

que l'on prépare en mélangeant, dans des proportions<br />

déterminées, du sirop de sacre et du glucose<br />

— amidon saccharifié — empêchant la prise en masses<br />

cristallines. Le tout est cuit dans un serpentin chauiïé<br />

à la vapeur et d'où découle petit à petit une crème<br />

sucrée arrivée au point voulu. On laisse refroidir la<br />

pâte, puis on la malaxe fortement à l'aide d'un autre<br />

engin. Au cours de ce brassage, le sucre se cristallise<br />

en grains excessivement fins et cette opération donne<br />

au fondant la consistance spéciale qui en fera le<br />

charme lorsque, plus tard, on l'aura sous la langue.<br />

Quand il s'agit de bonbons fourrés à la liqueur,<br />

l'opération paraît plus délicate. On se demande, en<br />

effet, par quel artifice, par quel tour de main il<br />

devient possible d'enfermer une goutte liquide au<br />

sein d'une masse elle-même liquide ou tout au moins<br />

pâteuse à ce temps de la fabrication. C'est encore la<br />

chimie du sucre qui résout le problème. Par une<br />

savante cuisson on amène le sirop de ligueur k un<br />

degré tel de sensibilité au moindre refroidissement<br />

que,, à peine sorti de la bassine et versé par gouttes,<br />

il subisse aussitôt et tout au moins à sa périphérie,<br />

un' commencement immédiat de cristallisation. La<br />

liqueur s'enrobe d'elle-même et il n'y a plus qu'à,<br />

fortifier la croûte extérieure par un court passage à.<br />

l'étuve. La goutte parfumée est dès lors assez solide<br />

pour subir sans danger toute manipulation ultérieure.<br />

\<br />

Quant aux sucres d'orge, bonbons anglais et<br />

berlingots, ils sont aussi fabriqués avec le sucre<br />

cuit ou sirop de sucre. On obtient ainsi, selon<br />

le degré de cuisson, une pâte assez plastique<br />

pour être travaillée, moulée et, au besoin,<br />

fourrée avec du chocolat pilé ou des pâtes de<br />

fruits. Le parfum varie, bien entendu, selon la<br />

nature des bonbons, jus de pommes à Rouen,<br />

jus de cerises dans l'Est ou tout simplement<br />

essences qui les remplacent. C'est ainsi qu'on<br />

utilise, notamment, pour les bonbons anglais,<br />

l'acétate d'éthyle. Rien n'est sacré pour les<br />

chimistes et nos estomacs sont fleurs yeux des<br />

creusets comme les autres.<br />

4. — Le Roi des gibiers.<br />

La chasse à la bécasse. — Comment déjouer ses<br />

ruses. — Il faut connaître le pays. — La pratique<br />

et le flair.<br />

Avant que les chasseurs ne remettent leurs<br />

fusils au râtelier, M. Gaston Cherau nous rappelle<br />

les joies et les émotions de la chasse à la<br />

bécasse. Pour cela, il ne suffit pas d'être un bon<br />

fusil, un bon marcheur et d'avoir un bon chien.<br />

Il faut connaître à fond le pays où l'on opère,<br />

bois par bois, et mieux, arbre par arbre :<br />

Pour déjouer l'admirable instinct du roi des gibiers<br />

— et il n'y a pas un chasseur qui contesterait à la<br />

bécasse cette royauté qui date de loin — il est donc<br />

nécessaire de connaître son pays comme un vieux<br />

braconnier; quand on connaît un pays assez bien pour<br />

distinguer d'un arbre un autre arbre de mêmé essence,<br />

pour situer exactement tel repli de terrain, tel monticule,<br />

tel rocher, pour se rappeler qu'à cinquante pas<br />

d'un pin pousse un bouquet de saules, à dix mètres de<br />

quoi il y a un poste, on ne peut s'empêcher de chérir<br />

ce pays qui est le vôtre, précisément parce que vous<br />

vous dites que nul ne le connaît mieux que vous.<br />

Et puis, ce qui fait aussi que la chasse k la bécasse<br />

est la plus passionnante des chasses, c'est qu'on a<br />

toujours affaire à un gibier sauvage, rusé et qui peut<br />

déjouer votre science. L'oiseau qui s'envole sous le<br />

nez de votre chien n'a jamais connu le treillage d'un<br />

parc. Il est ici aujourd'hui; hier, il était très loin et,<br />

si vous le manquez, et que son humeur lui commande<br />

de déserter le pays où il avait décidé de prendre<br />

quelque repos, vous ne le reverrez plus...<br />

VouS ne lui faites pas la guerre ; vous jouez avec<br />

lui une partie tragique pour lui seul, mais une partie<br />

que vous n'êtes jamais certain de gagner.<br />

Je sais un vieux bécassier qui a coutume de dire<br />

que la bécasse est capable de « six finesses, à. terre,


et d'autant de ruses, dans le yol, qu'elle a de rémiges<br />

à ses ailes. »<br />

Six finesses, à, terre? A chaque ongle de ses pattes,<br />

une finesse? Elle en a bien plus que cela ! On ne<br />

peut lui comparer, comme « pièteur », que le petit<br />

râle d'eau qui, sur le bord des étangs, dans les jonchaies,<br />

déjoue le chien avec tant de brio que les plus<br />

malins griffons deviennent idiots.<br />

A peine la bécasse a-t-elle perçu la marche du<br />

chasseur ou le grelot de son compagnon qu'elle commence<br />

son travail : elle se coule dans le roncier,<br />

revient sur sa piste, la coupe, l'embrouille de zigzags<br />

et de cercles, s'éloigne, retourne à son point de départ<br />

et, quand le chasseur se présente au poste, elle<br />

est h un mètre ou à dix mètres de lui. Si les conditions<br />

atmosphériques sont favorables — autrement<br />

dit, si la bécasse « tient » — elle ne se lèvera que<br />

forcée par le chien. Alors, elle vous partira dans la<br />

figure ou derrière une cépée, et dans les deux cas, il<br />

faut avoir un beau sang-froid pour l'abattre.<br />

Mais que vais-je vous raconter là? dit en concluant<br />

M. Gaston Cliérau. Si vous êtes chasseur,<br />

vous êtes aussi renseigné que moi. Sinon, ce<br />

n'est pas moi qui pourrai vous initier à celte<br />

chasse pour laquelle il faut des années de pratique<br />

et un peu de ce flair qui fait les bons<br />

lévriers.<br />

5. — Les Poisons à la mode.<br />

Les effets de l'opium et de la morphine. — Buveurs<br />

d'éther. — L'arbre cher auic Incas. — Cocaïnomanie.<br />

Après les fumeries d'opium importées par les<br />

coloniaux, voici d[ue défile et grossit, dans les<br />

milieux intellectuels surtout, le cortège des<br />

morphinomanes, éthéromanes et cocaïnomanes.<br />

De tous ces poisons, la morphine a été longtemps<br />

le plus en faveur. Elle dérive, comme<br />

vous savez, de l'opium, ainsi que la codéine, la<br />

harcotine et l'héroïne. Découverte par Séguin<br />

en 1816, la morphine est d'un usage courant<br />

en pharmacie. A faible dose, c'est à-dire à moins<br />

•d'un centigramme, elle détermine de l'excitation<br />

et de l'agitation. A dose un peu plus forte,<br />

•elle produit assez rapidement un sommeil profond<br />

avec insensibilité croissante. La pupille<br />

•est rétrécie, la pression artérielle s'abaisse, le<br />

rythme cardiaque se ralentit. La morphine<br />

cause souvent aussi des hallucinations et des<br />

troubles sensoriels — et c'est cette dernière<br />

propriété qui la fait rechercher des morphinomanes.<br />

Ce fléau n'est pas sans analogie avec l'alcoolisme<br />

et produit à peu près les mêmes effets,<br />

c'est-à-dire l'amaigrissement progressif, la perte<br />

•de l'appétit et des forces, les vertiges, les paralysies<br />

locales et enfin une diminution progressive<br />

de la mémoire et des facultés intellectuelles.<br />

Le morphinomane finit par absorber en injections<br />

sous-cutanées une dose de poison qui, du<br />

premier coup, tuerait net un homme sain et<br />

vigoureux.<br />

Quant à l'éther, ses propriétés anesthésiques<br />

ont été découvertes par Jackson en 1846. Mais<br />

à la suite des travaux de Flourens, il avait été<br />

quelque peu abandonné pour le chloroforme.<br />

Or, depuis quelques années, il a repris faveur<br />

pour plusieurs motifs. On obtient aujourd'hui<br />

par le perfectionnement des procédés de préparation<br />

un élher rectifié qui produit des efTets<br />

aussi rapides et qui cause dix fois moins d'accidents<br />

que le chloroforme.<br />

PARTIE <strong>GÉNÉRAL</strong>E 213<br />

Règle générale, l'étheromane ne s'injecte<br />

pas; il boit, comme l'alcoolique. L'habitude de<br />

boire de l'éther, d'abord additionné d'alcool et<br />

de sucre, puis pur, prend naissance d'ordinaire<br />

à la suite d'une indisposition. Ce qui était remède<br />

finit par devenir passion et aboutit naturellement<br />

à des troubles comparables à ceux de<br />

la morphine.<br />

La cocaïne est un alcaloïde extrait du cocaïer,<br />

petit arbuste qui croît naturellement dans les<br />

Andes, au Pérou, dans la Nouvelle-Grenade,<br />

mais qui est aujourd'hui, à la suite des progrès<br />

de l'exportation, cultivé avec beaucoup de soin<br />

en Bolivie, aux environs de La Paz. Les indigènes,<br />

en mâchant des feuilles de coca, peuvent<br />

résister assez longtemps à la fatigue, à la faim<br />

et au sommeil. Aussi les Incas avaient-ils divinisé<br />

le cocaïer et se servaient de ses feuilles<br />

comme monnaie.<br />

De tous les anesthésiques la cocaïne est le<br />

plus récent. Il fut d'abord employé par Koller,<br />

en 1884, pour insensibiliser la cornée et les<br />

parties superficielles de l'œil. Puis on l'utilisa<br />

en injections hypodermiques pour beaucoup<br />

d'autres opérations assez rapides, notamment<br />

pour l'extraction des dents.<br />

A dose massive, la cocaïne produit une excitation<br />

remarquable du système nerveux. Elle se<br />

traduit par un sentiment de vigueur physique<br />

et intellectuelle qui peut aller jusqu'à l'hallucination<br />

et au délire. C'est, de tous les poisons,<br />

le plus récent et le plus à la mode. Mais son<br />

usage aboutit aux mêmes résultats que la morphine<br />

et trouble gravement le système nerveux.<br />

Les plus caractéristiques de ces troubles sont<br />

l'incertitude de la démarche, le tremblement<br />

des lèvres et la perte ou la diminution de la<br />

sensibilité.<br />

6. — Au Sahara :<br />

« La Montagne qui chante ».<br />

Les surprises du désert. — La musique du mont<br />

Jetko. — Le yuage porteur de nouvelles.<br />

Si connu que soit le Sahara, aujourd'hui<br />

presque entièrement terre française et sillonné<br />

de tous côlés par nos soldats, il recèle encore<br />

bien des forces mystérieuses. Entre autres phénomènes,<br />

il en est deux qui n'ont pas encore<br />

trouvé d'explications scientifiques. Ce sont « la<br />

Montagne qui chante » et « le Nuage porteur de<br />

messages ».<br />

Non loin de Ghadamès, sur les confins de la<br />

Tunisie, de la Tripolitaine et de l'Algérie,<br />

s'étend le Désert Rouge où une hauteur d'aspect<br />

sombre et abrupt, le mont Jetko, a reçu<br />

des indigènes le nom de « Montagne qui<br />

chante ». Entendez par là que, lorsqu'une caravane<br />

va apparaître à l'horizon de l'oasis qui<br />

verdoie au pied de la montagne, celle-ci fait<br />

entendre un murmure trèsperceptible àl'oreille,<br />

et que constata notre compatriote, le commandant<br />

Gadel. Les habitants de l'oasis ne s'y trompent<br />

jamais : quand la montagne « chante », une<br />

caravane s'approche.<br />

11 en est de même de certains nuages longs,<br />

sombres, d'une forme particulière, qui n'apparaissent<br />

dans le ciel que lorsqu'une caravane<br />

va se dessiner à l'horizon. Les Touareg du<br />

désert n'ont qu'à examiner ces nuages pour<br />

déterminer, non seulement la direction où va


214 <strong>MANUEL</strong> <strong>GÉNÉRAL</strong> <strong>DE</strong> <strong>L'INSTRUCTION</strong> <strong>PRIMAIRE</strong><br />

surgir la caravane encore invisible, mais son<br />

importance. Des explorateurs européens, entre<br />

autres l'Allemand Ilans Vischer, déclarent qu'à<br />

cet égard les indigènes devinent toujours juste.<br />

Mais l'explication? Que nos savants la trouvent!<br />

On sait que dans le désert les nouvelles<br />

se répandent avec la rapidité de nos messages<br />

télégraphiques. Les « montagnes qui chantent »<br />

joueraient-elles le même rôle que notre tour<br />

Eiffel?<br />

7. — Les Bienfaits du Miel.<br />

Le plus agréable des remèdes. — C'est aussi un aliment.<br />

— Gomment le préparer pour les enfants.<br />

Un docteur belge vantait dernièrement les<br />

mérites thérapeutiques du miel. Le miel, disait-il,<br />

mêlé à du soufre raffiné, excelle dans les<br />

maux de gorge, de même que dans les affections<br />

cryptogamiques des enfants et des adu tes,<br />

telles que le croup, angines diverses, les aphtes.<br />

Le miel, en frictions énergiques sur les gencives<br />

avec la pulpe du doigt, convient admirablement<br />

et est très utile au moment de la dentition<br />

des jeunes enfants.<br />

Le miel, par ses multiples propriétés, est<br />

l'unique et le meilleur dépuratif. Les autres<br />

sont de mode, et, lorsque la mode en est passée,<br />

lui seul reste. Mêlé au malaga vieux, c'est le<br />

meilleur tonique reconstituant. Le miel et le<br />

brou de noix sont de toute éternité anti-scrofuleux<br />

et anti-rachitiques. Le_miel, associé aujus<br />

de carottes crues, guérit l'impétigo des enfants<br />

(croûtes de lait). Dissous dans de l'eau distiliée,<br />

et instillé dans les yeux, il guérit les ophtalmies<br />

des nouveau-nés et autres.<br />

Mais à côté de ses vertus curatives, le miel<br />

est pour les enfants un aliment des plus précieux.<br />

On recommande avec raison aux mères<br />

de famille de couper le lait de leurs enfants au<br />

biberon avec une décoction farineuse miellée.<br />

Pour cela, on fait bouillir quelques instants<br />

avec l'eau du gros son de blé ou de l'orge concassée,<br />

on laisse infuser encore, afin que l'eau<br />

prenne bien les sucs nutritifs du grain ; puis on<br />

passe, et l'on ajoute du miel. On met environ<br />

la proportion d'un tiers de cette décoction dans<br />

le lait.<br />

Cette pratique est excellente, et les .bébés<br />

ainsi nourris prospèrent admirablement et sont<br />

exempts des maladies infantiles qui font tant<br />

de victimes.<br />

Cette action bienfaisante s'explique facilement.<br />

La décoction farineuse contient une partie<br />

des principes nutritifs du blé ou de l'orge.<br />

Elle est essentiellement adoucissante.<br />

Le miel, comme sucre naturel et par ses propriétés,<br />

nourrit et rafraîchit; son acide formique<br />

préserve et assainit, surtout chez des enfants si<br />

petits.<br />

Bien des enfants ne prospèrent pas parce<br />

qu'on leur donne du lait pur qui se caille en<br />

bloc aussitôt absorbé; pour peu que ces enfants<br />

soient faibles, il est mal digéré et donne lieu à<br />

des vomissements.<br />

Au contraire, le lait additionné de la décoction<br />

farineuse se caillera dans l'estomac de l'enfant<br />

en grains très petits, et se digérera ainsi<br />

très facilement, maintenant toujours l'estomac<br />

et les intestins en bon état de fonctionnement.<br />

SAINT-GILLES.<br />

OPINIONS <strong>DE</strong> NOS LECTEURS 1<br />

Pour faire suite à « Ecoles et Clochers ».<br />

Monsieur le Directeur,<br />

Sous l'inspiration évidente de l'article de M. 151mond<br />

Bianguernon du 7 décembre sur l'Histoire<br />

locale et les Eglises de France, j'avais conçu le dessein<br />

séduisani de visiter notre vieille église paroissiale<br />

en compagnie de mes élèves du cours moyen.<br />

La porte en est ouverte, et j'eusse pu, sans prolanation,<br />

avec mes neuf garçonnets bien tianquitles,<br />

bien respectueux, pénétrer discrètement dans le vieil<br />

édifice, taire pour eux, â voix basse, le


PARTIE<br />

A propos de la<br />

Quelques-uns des projets de relèvement des traitements<br />

des instituteurs qui viendront prochainement<br />

en discussion à la Chambre prévoient l'attribution<br />

d'une prime aux muîtres pourvus du B. S- ;<br />

d'autres admettent le principe d'une augmentation<br />

égaie pour les diverses classes et ca'égories du personnel,<br />

sans distinction de diplômes. Tout en déplorant<br />

que la lutte entre partisans et adversaires<br />

de la prime continue aussi vive gue par le pcCSsé,<br />

en un moment où l union d* tuus les efforts serait<br />

si nécessaire, nous publions ici, comme nous l'avons<br />

fait précédemment, les arguments fournis en faveur<br />

des deux thèses.<br />

I. — Pour la prime.<br />

Qu'avons-nous appris à l'Ecole n ormale?<br />

J'ai cela de commua, je pense, avec tous les B. S.,<br />

que j'ai commencé par le B. E. On nous a montré<br />

alors deux échelles de traitements : 1 200-18uU et<br />

1200-2 200. Nous — les « gras » dont parle M. Bah 1<br />

— avons choisi la 2®, et, après avoir dûment signé<br />

un engagement décennal et demandé à .nos parents<br />

de nous consentir encore quelques sacrifices, avons<br />

accompli trois années d'internat.<br />

D'autres — les « maigres » — avaient choisi la<br />

l r « échelle; ils ont débuté dans des postes médiocres<br />

(et encore !), mais ils y ont débuté plus vite, et ils<br />

arrivent aux bons postes avec nous. J'entends dire<br />

qu'ils enseignent souvent aussi bien, quelquefois<br />

mieut que nous. Je n'en veux pas disconvenir, mais<br />

si c'est vrai, on aurait peut-être pu nous avertir plus<br />

tôt, ou, mieux, supprimer les écoles normales.<br />

A présent, on fait arriver bi ou mono-brevetés à.<br />

la première classe, indistinctement. Je ne m'en fâche<br />

pas, au contraire; mais enfin, qu'on nous trouve<br />

ailleurs une compensation pour le temps et le travail<br />

supplémentaires que nous avons dépensés, croyant<br />

bien faire. Qu'on imagine une prime, une majoration<br />

dancienneté, je ne sais quoi encore, mais que, sous<br />

prétexte de « faire cesser la discorde au camp d'Agramant<br />

», on ne nous avoue pas froidement que nous<br />

n'avons rien gagné à l'école normale, ni instruction<br />

professionnelle ni avantage pécuniaire. — BERNARD<br />

Moscio, à Menton.<br />

L'égalité n p ar en h aut »;<br />

Pour concentrer tous les efforts en vue du relèvement<br />

général des traitements des ^instituteurs, il<br />

serait à souhiiter que l'entente se fit entre B. S.<br />

et B. E., selon le vœu exprimé par M. Ferdinand<br />

Buisson.<br />

Or, a voir la tournure que prennent les événements,<br />

il semble qu'on veuille faire la conciliation exclusivement<br />

au détriment des B. S .<br />

Les B. E. demandent la part du lion. Nous avons<br />

été avec eux, et pour eux, des partisans résolus de<br />

l'accessibilité. E l retour, ils rejettent tout projet de<br />

prixne, temporaire ou permanente, au B. S. Voici<br />

d'ailleurs leur thèse définitive : « A travail égal,<br />

salaire èajal... Point d'aristocratie diplômée dans une<br />

démocratie. »<br />

Ils oublient de reconnaître que cette « aristocratie »<br />

n'est pas fondée sur la faveur, mais sur le mérite et<br />

qu'il leur a toujour< été loisible de s'y classer.<br />

« Le brevet élémentaire est notoirement insuffisant.<br />

» C'est la grosse affirmation parue dans un<br />

entrefilet du Radical (n° du 5 décembre dernier) sous<br />

la signature d'un partisan résolu des B . E. Mais<br />

constatons qu'il aurait été facile à beaucoup de B. E.<br />

de faire disparaître cette « insuffisance » trop franchement<br />

avouée! Nous connaissons nombre de jeunes<br />

gens qui, par un effort sérieux et soutenu, ont conqui--<br />

le diplôme envié après trente' ans; nous savons<br />

a. ssi que les commissions d'examen se sont toujours<br />

montrées bienveillantes à l'égard des jeunes<br />

instituteurs qui ont consacré les loisirs de leur profession<br />

à préparer le brevet supérieur<br />

U.1- Voir Manuel général du 5 octobre 1912. "<br />

Prime au B. S.<br />

215<br />

Serait-il juste que le Parlement fasse aujourd'hui<br />

« le nivellement par en bas », qu'il refuse la prime à<br />

ceux qui l'ont gagnée, à ceux surtout qui, sans être<br />

passés par l'école normale, ont travaillé seuls pour<br />

éviter le stationnement en 3 e classe? Si oui, supprimez<br />

les écoles normales, décrétez qu'il ne faut plus<br />

« savoir beaucoup pour enseigner peu » et l'école<br />

laïque ne fera plus concurrence aux écoles libres et<br />

congréganistes.<br />

Ce jour ne viendra pas. Le brevet unique, ce<br />

sera le brevet supérieur, à moins de recul, et il<br />

donnera à nos écoles des maîtres instruits et nettement<br />

préparés à leur tâche! — LUCIEN S.,,, Instituteur,<br />

rue Dagobert, Clichy, au nom d'un groupe<br />

de B S.<br />

Ou est la véritable égalité?<br />

Légalement, les maîtres pourvus du seul B. E .<br />

n'ont droit d'arriver ni en 2 e ni en l re classe; si par<br />

mesure transitoire ils sont admis en 2 e depuis deux<br />

ans, l'ancien texte n'a pas encore été abrogé, et en<br />

les maintenant en 3 e classe jusqu'à la fin de leur carrière,<br />

l'Etat ne manquerait à. aucun de ses engagements<br />

envers eux. Serait-ce une mesure de tage<br />

administration? Là. n'est pas la question. Nous constatons<br />

simplement qu'en leur ouvrant les portes des<br />

deux classes supérieures, c'est 5 000 francs qu'on<br />

leur donne — (onze ans en 2 e classe à 200 francs<br />

d'augmentation par an : 2 200 francs, sept ans en<br />

l re classe à 4n0 francs : 2 800; total : 5 000 francs).<br />

— Et alors pourquoi ne rien accorder à ceux qui possèient<br />

le B. S? Nous ne croyons pas que ce titre<br />

soit une tare; ni qu'en être pourvu soit une raison<br />

suffisante pour être un mauvais maître. Si les B. E.<br />

sont d'excellents instituteurs, il n'a pas été démontré<br />

qu'ils ont le monopole de la science, du zèle et du<br />

dévouement à leurs fonctions, ni que la non-possession<br />

du B. S. leur conféré des aptitudes pédagogiques<br />

particulières... Et alors, s'ils ne valent pas<br />

mieux que les autres, pourquoi leur donner, à eux,<br />

5 000 fr.incs, et rien à leurs collègues? Ne seraitce<br />

pas dire : « Ceux q;ui possèdent le B. S., pour<br />

la seule raison qu'en l'obtenant ils ont fourni la<br />

preuve d'un travail plus grand, d'étuies plus longues,<br />

d'une culture générale plus étendue, n'ont aucun<br />

droit aux avantages accordés aux B. f£ ? » Ce<br />

serait un comble!... mais pas de justice, ni de logique.<br />

Nous désirons que le B. S. ne nous empêche pas<br />

d'être traités comme ceux qui ne l'ont pas. Puisqu'on<br />

leur donne 5 000 francs, qu'on nous les donne<br />

aussi; et pour cela il suffit qu'il soit établi une prime<br />

de 150 francs par an (34 ans de services : 5 100 francs).<br />

11 est bien évident que la prime doil êire accordée<br />

à tous les B. S. La refuser aux maîtres n'appartenant<br />

plus à la 5 e classe serait une injustice. Ce serait<br />

comme si l'on disait à tous ceux qui ont atteint la<br />

trentaine : « Votre engagement décennal est accompli,<br />

c'est vrai; mais que pouvez-vous faire, puisqu'en<br />

raison de votre âge, toutes les autres carrières vous<br />

sont maintenant fermées? Vous êtes rivés à l'enseignement,<br />

et par conséquent nous n'avons nul besoin<br />

de tenir compte de vos désirs ni de vos droits... » Il<br />

est douteux qu'un tel encouragement, qu'une pareille<br />

marque de so iicitude, soit de nature à exciter le zèle<br />

de maîtres qui. à bon droit, s'estimeraient lésés. —<br />

A. LADOUCK,Instituteur adjoint, Bourg-sur-la-Roche<br />

(Vendée).<br />

II. — Contre la prime.<br />

Un appât illusoire.<br />

Il y a quinze ou vingt ans, alors que les avantages<br />

accordés aux instituteurs équivalaient sensiblement<br />

à ceux accordés a 1 x employés des autres<br />

administrations, seuls les recalés des é-.oles normales<br />

entraient dans les Postes ou dans les Indirectes; on<br />

plaçait alors très peu de non-normaliens.<br />

Les temps sont changés et si l'on veut que tous les<br />

maîtres passent par l'école normale, il faut améliorer<br />

considérablement la situation de l'instituteur et non<br />

donner une prime au B. S.


216 <strong>MANUEL</strong> <strong>GÉNÉRAL</strong> <strong>DE</strong> <strong>L'INSTRUCTION</strong> <strong>PRIMAIRE</strong><br />

D'un autre côté, si, comme il en est question, on institue<br />

le brevet unique et l'unité d'origine, il ne nous<br />

semble pas juste qu'on accorde une récompense<br />

au B. S.; on dit en effet aux B. E. : « Préparez<br />

le B. S. et vous aurez la prime »; or, comment obtiendront<br />

ils ce diplôme s'il n'existe plus? B. E. ils<br />

sont, B. E. ils resteront.<br />

Pendant trente-cinq ans il y aurait encore dans le<br />

corps enseignant une catégorie de privilégiés, les<br />

primés. Ce n'est pas admissible. La prime permanente<br />

est un appât illusoire et injuste. S'entêter à la<br />

réclamer risque de faire amoindrir les avantages<br />

qu'on est sur le point d'accorder à tous. — E. CHAM-<br />

BON, Instituteur à Saint-Félix, par Figeac (Lot).<br />

Autour d'une « compensation ».<br />

M. Besinge, au Manuel général, pose une question<br />

aux B. E. adversaires de la prime permanente :<br />

« Oui ou rion, l'amendement Mauger qui ouvre<br />

l'accès des deux premières classes prive-t-illes B. S.<br />

et les B. E. d'avant 18S9 d'une partie d'un droit à<br />

eux reconnu par la loi? »<br />

La Fédération des A. P. E. répond nettement : non.<br />

Votre droit existe comme auparavant et aucune<br />

parcelle ne vous en est enlevée.<br />

La législation accorde aux B. S. des promotions<br />

en l re classe, dans le rapport de 2 à 6. Que le<br />

nombre des instituteurs à promouvoir soit doublé,<br />

triplé,... qu'importe aux B. S.? Quelle part leur enlève-t-on<br />

dans le gâteau ? On promouvra le 1/6 du<br />

double, le 1/6 du triple, voilà tout.<br />

Aujourd'hui, 6 000 B.S. ont les années de services<br />

nécessaires pour concourir à l'entrée en .l r,s classe ;<br />

le 1/6 passe, soit 1000 maîtres.<br />

Demain, le triple par exemple, 18 000 instituteurs,<br />

B. S . et B. E., arrivent à la porle de la l re classe;<br />

le calcul du 1/6 joue : 3000 maîtres sont promus!<br />

D'autre part, je conseille au secrétaire de l'Entente<br />

des B. S. du Doubs de relire l'amendement Mauger.<br />

Ledit amendement, devenu article 116 de la loi de<br />

finances du 13 juillet 1911, n'ouvre pas « l'accès des<br />

deux premières classes » aux B. 1?., mais seulement<br />

l'accès à la 2 e classe, et encore à l'ancienneté seulement.<br />

Tous nos efforts tendent, d'ailleurs, à obtenir l'unité<br />

de cadres par l'unité de titre et d'origine. — EDOUARD<br />

GILLET, Secrétaire général de la Fédération des<br />

A. P. E., à Trignac (Loire-Inférieure).<br />

COMMUNICATIONS DIVERSES<br />

Concours de recettes de cuisine économique<br />

à l'usage des cours ménagers.<br />

Le Comité des dames de la Ligue de l'enseignement,<br />

désireux de contribuer à la diffusion dans les<br />

cours ménagers de recettes de cuisine nutritives,<br />

saines, agréables et variées, peu coûteuses de temps<br />

et d'argent et constituant un enseignement vraiment<br />

populaire, ouvre un concours entre toutes les personnes<br />

que la question intéresse.<br />

Les concurrentes devront s'efforcer de ne proposer<br />

que des recettes convenant à la catégorie la plus modeste<br />

des travailleurs urbains ou ruraux, et par conséquent<br />

aussi économiques que possible.<br />

Les recettes devront être établies pour une famille<br />

de six personnes, dont quatre enfants, et comporter<br />

l'emploi d'un matériel très simple.<br />

Les concurrentes indiqueront les quantités employées<br />

pour chaque plat, le temps de sa préparation et le<br />

prix de revient de chaque matière dans la région où<br />

elles habitent. Elles devront se préoccuper particulièrement<br />

de la valeur nutritive des aliments. Le jury<br />

tiendra compte de l'utilisation ingénieuse des restes<br />

Il y a trois sujets de concours. Les concurrentes<br />

pourront, à volonté, faire un choix parmi ceux-ci ou<br />

les traiter tous les trois, mais elles devront toujours<br />

se conformer aux règles énoncées ci-dessus.<br />

PREMIER SUJET.<br />

Donner un ensemble de 60 recettes : 10 recet'es<br />

relatives à la préparation des soupes et potages; —<br />

10 recettes relaiives. à la préparation des légumes<br />

secs, céréales, pâtes et œufs; — 10 recettes relatives<br />

à la préparation des viandes et poissons ; — 10 recettes<br />

relatives à la préparation des légumes verts et<br />

pommes de terre; — 10 recettes relatives à la préparation<br />

des plats mixtes; — 10 recettes relatives ii la<br />

préparation des plats sucrés ou pâtisserie de famille.<br />

<strong>DE</strong>UXIÈME SUJET.<br />

Composer une série de menus pour uns semaine<br />

(petit déjeuner, déjeuner, dîner) avec les recettes détaillées<br />

des mets choisis et en indiquant si la semaine<br />

est d'été ou d'hiver.<br />

TROISIÈME SUJET.<br />

Faire connaître une ou plusieurs recettes détachées.<br />

Des prix en argent, objets d'art, seront attribués à<br />

chacune des catégories du concours, mais il est rappelé<br />

aux concurrentes qu'aucune recette ne doit être<br />

empruntée à un livre déjà paru.<br />

Le comité des dames se réserve de disposer, peur<br />

une publication ultérieure, des recettes qui lui paraîtront<br />

les meilleures. Les concurrentes devront envoyer<br />

leurs manuscrits avant le 28 février 1913, au<br />

siège de la Ligue française de l'enseignement, 3, rue<br />

Recamier, Paris.<br />

Les concurrentes étrangères sont priées d'envoyer<br />

leurs recettes en français afin d'éviter toute erreur<br />

de traduction.<br />

PRIX OFFERTS PAR : MM. le président de la République;<br />

le ministère de l'Instruction publique ; le ministère<br />

de l'Intérieur; le ministère du Commerce; le<br />

ministère de l'Agriculture; — le sous-secrétariat d'Etat<br />

des Beaux-Arts ; — le conseil général de la Seine; —<br />

le conseil municipal de Paris; — M. le préfet de la<br />

Seine.<br />

Prix de 500 francs offert par la Ligue française de<br />

l'enseignement.<br />

La Présidente du Comité :<br />

M m e G . COULON.<br />

Services que peut rendre le<br />

Code Pichard 1 .<br />

La nouvelle édition du Code Pichard, qui vient de<br />

iraître, est la vingt-troisième, etdix-huit mois à peine<br />

'a séparent de la précédente. Cette simple constatation<br />

suffit à montrer avec quelle faveur constante le<br />

Code de VInstruction primaire est accueitli par le<br />

public auquel il s'adresse.<br />

Administrateurs, inspecteurs et instituteurs, candidats<br />

aux examens supérieurs de l'enseignement<br />

primaire ou simplement curieux de s'éclairer complètement<br />

sur les lois et règlements qui les régissent,<br />

trouveront dans ce volume de près de mille<br />

ges, dont le maniement leur est devenu familier,<br />

collection sans cesse accrue et soigneusement mise<br />

à jour des documents législatifs et réglementaires<br />

classés suivant un plan méthodique dont la clarté ne<br />

laisse rien à désirer. Une place y est faite aussi à la<br />

jurisprudence dont les décisions les plus importantes<br />

sont soit reproduites in extenso dans le corps de<br />

l'ouvrage, soit résumées dans des notes destinées à<br />

préciser la portée des textes.<br />

Enfin, la table alphabétique et analytique, ce répertoire<br />

original, grâce auquel le plus inexpérimenté<br />

des chercheurs trouve immédiatement le renseignement<br />

désiré, a été encore enrichie de nouvelles<br />

rubriques et ne comprend pas moins de 160 pages.<br />

Aussi n'est-il pas téméraire de penser que la nouvelle<br />

édition du Code Pichard justifiera une fois de<br />

plus la réputation du plus ancien et du plus commode<br />

des manuels de législation scolaire.<br />

1. Nouveau Code Ide l'Instruction primaire»<br />

23" édition, revuo et complétée par A. WISSEMANS. licencié<br />

ès lettres et en droit, chef do bureau au ministère de<br />

l'Instruction publique, l vol. in-16, do 952 pages, broché,<br />

6 fr.<br />

( Voir la CORRESPONDANCE dans la partie i u journal consacrée aux Annonces, page 137.)<br />

1823. — imp. KAPP, Paris.<br />

Le Gérant : A . BAEURLÉ.


80* Ann»e. N« 18 11 Janvier 1913.<br />

CORRESPONDAN<br />

CORRESPONDANCE<br />

Logement et mobilier.<br />

L...,à M... [Nord). — L. L..., à A... (Gironde).<br />

— J...,à L. R... (Vendée).<br />

« Quelle est la composition du logement auquel a<br />

droit un instituteur ou une institutrice, marié ou célibataire,<br />

stagiaire ou titulaire, dirigeant une classe<br />

Ou une école ? »<br />

Le lugeirient convenable, tel que l'a prévu l'ar<br />

ticle 48 de la loi du 25 juillet 1893, doit se composer<br />

au minimum:<br />

1" Pour un instituteur marié ou non, placé à la<br />

tête d'une école élémentaire :<br />

a) dans les communes de moins de 12 000 habi<br />

tants: d'une cuisine servant de salle à manger et de<br />

troitpièces à feu ;<br />

b) dans les communes de 12 000 habitants et audessus<br />

: d'une cuisine, d'une salle à manger et de<br />

trois pièces à feu :<br />

2° Pour tout adjoint titulaire ou stagiaire marié,<br />

et pour tout instituteur placé à la téte d'une école de<br />

hameau: d'une cuisine serrant de salle k manger et<br />

de deux pièces à feu ;<br />

3° Pour tout imtituteur adjoint célibataire, titulaire<br />

ou stagiaire : de deux pièces, dont une à l'eu ;<br />

4° Pour les directeurs et les direcirices des écoles<br />

primaires supérieures: d'une cuisine, d'une salle à<br />

manger et de trois pièces à feu ;<br />

5" Pour l».s ins ituteurs adjoints mariés des écoles<br />

primaires -uperieures : d'ui.e cuisine, d'une salle à<br />

manger et de doux pièces 4 feu ;<br />

6° Pour les instituteurs adjoints célibataires de ces<br />

mêmes écoles: de deux pièces à feu.<br />

Ti>us les maîtres désignés ci dessus auront à leur<br />

disposition soit une cave, soit un débarras servant<br />

de cellier el de bûcher, ainsi que l'usage d'un privé.<br />

(Décret du 25 octobre 1894, art. !•'.)<br />

En relisant atlenuvem' nt ces dispositions, on<br />

constate que l'instituteur et l'institutrice dirigeant une<br />

école primaire de hameau et de chef-lieu, une èco e<br />

primaire supérieure, ont droit au même logement el<br />

qu'une institutrice adjointe, mariée ou non, n'a droit<br />

qu'à un logement ue célibataire.<br />

1 est regrettable que le décret n'ait pas fixé les<br />

dimensions minima des pièces exigées.<br />

D'autre part, la commune doit fournir à une institutrice<br />

mariée dans la localité et habitant avec son<br />

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Année scolaire 1912-1913. N° 18 11 Janvier 1933.<br />

SUJETS <strong>DE</strong> COMPOSITIONS<br />

donnés dans<br />

IL» S EXAMENS ET CONCOURS <strong>DE</strong> L'ENSEIGNEMENT <strong>PRIMAIRE</strong><br />

PREPARATION AUX EXAMENS<br />

Pour la préparation des maîtres aux examens<br />

du Certilicat d'aptitude pedag-oguque,<br />

du Brerel supérieur,<br />

du Professorat des écoles normales,<br />

de l'Inspection primaire,<br />

aous tenons à la disposition de nos abonnés un grand<br />

nombre de sujets à traiter, que nous leur fournirons<br />

gratuitement, sur demande accompagnée d'une<br />

bande du journal et adressée au secrétaire de la rédaction<br />

du Manuel général.<br />

Nous prions nos correspondants de vouloir bien<br />

indiquer avec précision l'espèce des sujets qu ils désirent.<br />

Sujets du C. A. P., ou du brevet supérieur,<br />

ou du prolessorat, ou de l'inspection.)<br />

Pour les oamdida's au Certificat d'aptitude<br />

pédagogique, le Manuel général propose en outre,<br />

dans le premier numéro de chaque mois deux sujets<br />

à traiter et rublie le mois suivant le compte rendu<br />

général des compositions reçues.<br />

AVIS RELATIF<br />

A L.A C O R R E C T I O N <strong>DE</strong>S COPIES<br />

Nous rappelons à nos abonnés que nous corrigeons<br />

toutes les copies qui nous sont adressées par eux et<br />

CfcRTIFiuAT D'ETU<strong>DE</strong>S <strong>PRIMAIRE</strong>S 1<br />

i<br />

Orthographe et Ecriture 2.<br />

Ma maison.<br />

J'aime ma maison où j'ai grandi. De mes fenêtres,<br />

je vois li Stine qui coule le long de mon jardin, derrière<br />

la route, pre que chez moi, la granie et large<br />

Seine qui va de Rouen au Havre, couverte de bateaux<br />

qui passent.<br />

A gauche, là-bas, Rouen, la vaste ville' aux toits<br />

bleus sous le peuple pointu des clochers gothiques.<br />

Ils sont innombrables, frêles ou larges, dominés par<br />

la flèche de îonte de La cathédrale et pleins de cloches<br />

qui sonnent lans l'air bleu des belles matinées,<br />

jetant jusqu'à moi leur doux et lointain bourdonne<br />

ment de 1er. leur chant d'airain que la brise m'apporte<br />

tantôt plus fori et tantôt plus affaibli, suivant<br />

qu'elle s'éveille ou qu'elle s'as«oupit.<br />

Vers onze heures, un long convoi de navires traînés<br />

par un remorqueur gros comme une mouche, et qui<br />

râlait le peine en vomissant une fumée épaisse, défila<br />

devant ma fenêtre. GUY <strong>DE</strong> MAUPASSANT.<br />

QUKSTIONS. — 1. Résumer, en une phrase, ce que<br />

l'auteur nous dit dans cette page.<br />

(De sa maison natale on voit la Seine et, au loin,<br />

Rouen avec ses clochers.)<br />

2. Disiinguer les parties principales de la dictée et<br />

donner un titre à chacune d'elles.<br />

(1 La Seine. — 2. Rouen. — 3. Passage du remorqueur.)<br />

3. Donner le sens des expressions : Le 'peuple<br />

pointu des clochers; long convoi de navires.<br />

(L'ensemble de« clochers qui pointent; — une<br />

longue suite de bateaux.'<br />

1. E n remerciant vivement ceux do nos abonnés qui ont<br />

l'obligeance 'le nous envoyer lea sujets de compositions données<br />

dans les examens et concours, nous IOB prions, pour faciliter<br />

lo travail de l'imprimerie, d'écrire seulement sur lo<br />

rocto dos feuilles qu'ils nous adressent<br />

2. Canton do Muyron (Land- s) ; 5 juillet 1912. Communiqué<br />

par M. Uécla, instituteur à Mugron.<br />

Sujets de Compositions.<br />

que le tarif des corrections est fixé ainsi qu'il<br />

suit :<br />

1 fr. 50 par sujet pour les compositions préparatoires<br />

aux examens de l'Inspection primaire et du<br />

Professorat des écoles normales ;<br />

1 fr. par sujet pour les compositions préparatoires<br />

au Certificat d'aptitude pédagogique;<br />

0 fr. 75 par sujet pour les compositions préparatoires<br />

aux examens du Brevet supérieur (lacomposition<br />

de mathématiques peut comprendre deux problèmes,<br />

qui sont corrigés pour 0 fr. 75; — l'épreuve<br />

de langues vivantes ne doit contenir qu'un exercice<br />

en anglais ou en allemand) ;<br />

0 fr. 50 par sujet pour les compositions des aspirants<br />

au Brevet élémentaire, aux Ecoles normales<br />

primaires et au Certificat d'études primaires.<br />

jDe plus, les abonnés doivent ajouter, au prix<br />

indiqué pour la correction, lasommenécessaire pour<br />

l'affranchissement de leurs copies, sous envelop pe<br />

fermée, au retour.<br />

Ces petites sommes peuvent nous être adressées en<br />

même temps que les copies soit par mandat^poste,<br />

soit en timbres-poste, soit en timbres spéciaux d'une<br />

valeur conventionnelle de 0 fr. 25 chacun, que l'administration<br />

du journal tient à la disposition de ceux<br />

qui en demandent.<br />

4. Analysez les mots en italiques dans le dernier<br />

paragraphe: convoi, gros, devant.<br />

Composition française.<br />

Quel est votre jeu ou votre passe temps préféré?<br />

Dites nous pour quelles raisons il vous plaît et rappelez-vous<br />

une circonstance où il vous a procuré un<br />

très vif plaisir.<br />

SUJET TRAITÉ. — Mon passe-temps préféré, c'est la<br />

promjnale. J aime à s-ntir autour de moi l'espace, à<br />

voir le ciel sur ma tête, à jouir des arbres et des<br />

fleurs. L'hiver, mes pas résonnent sur la route durcie<br />

; je sens en moi la bonne chaleur de la marche ;<br />

je hume avec joie l'air sec et froid et je regarde le<br />

paysage auxltgnes précises. L'été, je vais paresseusement,<br />

à travers buis, m'arrëtant pour chercher un<br />

nid, observant une fourmilière, me rafraîchis-ant au<br />

petit ruisseau bavari. Ah I la bonne promenade que<br />

j'ai laite ce printemps dernier I Une fin d'hiver pleine<br />

de brume et de pluie nous avait tenus de longs jours<br />

à la maison. Et voici que tout à coup l^s nuages<br />

maussaies s'entr'ouvraient et qu'un joli soleil ie mars<br />

tout jeune riait gaiement. Ah I je ne fus pas long à<br />

pren tre la clef des champs 1 Je buvais l'tir frais avec<br />

enivremen', je courais sur la terre molle plutôt que<br />

je ne marchais. Les bourgeons éclaté» a?ai nt l'air<br />

de rire, avec leurs petites gouttes d'eau brillantes.<br />

L'herbe nouvelle semblait fraîchement peinte et les<br />

coucous montraient leurs collerettes jaunes. J'en fis<br />

un bouquet parfumé d'une odeur fir.e et âpre à la<br />

fois et je rentrai avec le printemps dans le cœur et<br />

dans les bras.<br />

Calcul.<br />

1. Un père de famille achète à ses deux fils, pour<br />

la somme totale de 100 fr., deux montres de même<br />

valeur et deux chaînes qui coûtent égalem nt autant<br />

l'une que l'autre. Il calcule que si chaque chaîne avait<br />

coûté autant que chaque montre, il aurait payé 20 fr.<br />

de plus. Quelle est la valeur de chaque chaîne et de<br />

chaque monlre ?<br />

120 fr.<br />

SOLUTION. — Prix de chaque montre: —; =<br />

30 fr.<br />

iV" 18.<br />

LECTURE : BOUILLOT (V.). Le Français pai* les textes. Cour* élémentaire, 1 er degré, 1 vol. 90 &>


70<br />

<strong>MANUEL</strong> <strong>GÉNÉRAL</strong> <strong>DE</strong> <strong>L'INSTRUCTION</strong> <strong>PRIMAIRE</strong><br />

Prix de chaque chaîne: 30 fr. — 10 fr. = 20 fr.<br />

Réponses: 20 fr. ; 30 fr.<br />

2. A combien revient un bloc de pierre cubique de<br />

0 m. 85 d'arête, taillé sur cinq faces, si la pierre vaut'<br />

16 fr, 20 le m 3 et si la taille se paye 1 fr. 50 le m 2 1<br />

SOLUTION. — Volume du bloc: 1 m 3 X 0;85 3 =<br />

Om' 614.<br />

Valeur de la pierre : 16 fr. 20 X 0,614 = 9 fr. 95,<br />

par excès.<br />

Surfaces travaillées :1m 2 x 0,85 X 0,S5 X 5 =<br />

3 m 2 61.<br />

Prix du travail : 1 fr.5 X 3,61 = 5 fr. 40, par défaut.<br />

Prix de revient : 9 fr. 95 + 5 fr. 40= 15 fr. 35.<br />

Réponse: 15 fr. 35.<br />

Agrioulture.<br />

La culture


Remarque. — Comme ce sont deux amies qui<br />

conversent, il ne faut pas que la jeune fille économe<br />

parle sur un ton orgueilleux et cassant ; elle peut et<br />

doit exprimer avec douceur ses idées. Si elle veut convaincre<br />

celle avec qui elle discute, il est bon même<br />

qu'elle lui suppose et des intentions généreuses et une<br />

volonté suffisante pour se corriger de son défaut.<br />

Arithmétique.<br />

Théorie. — Comment construit-on la table de<br />

multiplication de Pythagore? Comment s'en sert-on?<br />

Sachant que la somme des 9 premiers nombres est<br />

45, trouvez immédiatement la somme des nombres<br />

contenus dans la table.<br />

INDICATIONS. — Pour les réponses à faire aux deux<br />

premières questions, voir les Deux cents problèmes<br />

et questions de théorie du B. E., par G. Manuel 1 .<br />

1 y a 9 lignes horizontales dans la table de Pythagore;<br />

la première contient une fois chacun des 9 premiers<br />

nombres; la deuxième, les produits de chacun<br />

de ces nombres par 2 ; la troisième, les produits de<br />

chacun de ces nombres par 3...; la neuvième, les<br />

produits de ces mêmes nombres par 9. La somme de<br />

tous les nombres est 45 X 1 + 45 x 2 + 45 x 3...<br />

+ 45 x 9, car multiplier plusieurs nombres par un<br />

troisième et faire la somme de leurs produits revient<br />

ii multiplier leur somme par ce troisième nombre.<br />

Donc, la somme cherchée est 45 (1 + 2 + 3... + 9)<br />

= 45 x 45 = 2025.<br />

Problème. — Un marchand a acheté pour la<br />

somme de 4000 francs le bois de chauffage qui remplit<br />

aux 2/3 un magasin dont les dimensions sont<br />

5 mètres, 7 mètres, 9 mètres. Combien doit-il revendre<br />

540U kilogrammes de ce bois pour faire sur cette<br />

vente un bénéfice de 12 0/0? Un centimètre cube de<br />

ce bois pèse 0 gr. 68 et on admet que les vides font<br />

. les 3/7 du volume total.<br />

SOLUTION. — Volume global du tas de bois, vides<br />

1 me. x 5 x 7. x 9 X 2 ,<br />

compris : : . Volume net:<br />

O<br />

I<br />

1 me. X 5 X 7 X 9 X2 x 4<br />

SUJETS <strong>DE</strong> COMPOSITIONS<br />

5 ME. X 3 X 8 =<br />

3 x 7<br />

120mc., ou 120 stères. Poids de ce bois (sachant qu'un<br />

me. pèse : 0 gr. 680 X 1000 X 1 000 = 680 gr. X<br />

1000 = 680 kg.): 680 kg. x 12(). Prix d'achat de<br />

- , m . 4OuO fr. x 5 400 4500 fr. „<br />

5400 kg - : 680 x 12, ~ ÎT~~' Sll ° n SUP "<br />

pose le bénéfice calculé sur le prix de vente (l'énoncé<br />

n'est pas assez net sur ce point), ce qui a été vendu<br />

100 fr. a été acheté : 100 fr. — 12 fr. = 88 fr. Prix<br />

, . , ,, 100 fr. x 4 500 25 fr. x 2250<br />

de vente cherché :<br />

17 x 88 187<br />

300 fr. 80, à moins d'un centime près, par défaut.<br />

Si le bénéfice est calculé sur le prix d'achat, ce qui<br />

a été acheté 100 fr. a été vendu : 100 fr. + 12 fr. =<br />

. 112 fr. x 4 500 112 fr. x 45<br />

112 fr. Prix de vente -<br />

17 x 1U0 17<br />

= 296 fr. 47, à moins d'un centime près, par<br />

excès.<br />

BREVET ELEMENTAIRE-.<br />

Orthographe.<br />

L'Argonnc.<br />

L'Argonne étend ses masses boisées entre les plateaux<br />

du Verdunois et les plaines crayeuses etmonotones<br />

de la Champagne. Longue de quinze lieues et<br />

faisant suite à la chaîne des Ardennes, cette forêt<br />

aux terrains tourmentés, aux morues clairières, aux<br />

gorges escarpées, a un caractère de sauvage grandeur.<br />

Pou de routes la traversent. A l'exception d'une<br />

ancienne voie romaine qu'on nomme la Haute-Che-<br />

1. Librairie Hachette ; doux séries; prix do chaque volume<br />

: 1 irane.<br />

2. Pans ; aspirantes ; 1912 ; 2' session.<br />

vauchèe on n'y rencontre guère que sentiers abrupts,<br />

à demi cachés sous les fougères, et conduisant à<br />

quelque scierie installée au bord de l'eau ou à quelque<br />

village enfoui en plein bois. Au fond de ces gorges<br />

et sur ces clairières vit une population à part :<br />

sabotiers nomades, braconniers intrépides, charbonniers<br />

maigres et songeurs, verriers pauvres comme<br />

Job et fiers comme le Cid, tous gens hardis, amoureux<br />

de liberté et de franches lippées, buvant sec,<br />

parlant haut, ayant les jarrets solides, la poigne<br />

lourde et le coup d'œil juste. Au milieu des vulgarités<br />

des pays à blé, l Argonne, profonde, solitaire<br />

et mystérieuse, s'élève comme une verdoyante forteresse<br />

où se sont réfugiés les types romanesques et<br />

curieux d'un autre âge.<br />

L'automne imprègne ses futaies brumeuses d'une<br />

tristesse pénétrante ; en hiver, la voix grondante des<br />

eaux grossies par la fonte des neiges semble un écho<br />

des héroïques combats de 92, dont ses défilés ont été<br />

le théâtre; mais, qusyid vient le printemps, toutes<br />

ces lignes sévères s'adoucissent, toute cette rudesse<br />

s'amollit; les hêtres bourgeonnent, les pentes sablonneuses<br />

refleurissent, les sources chan>ent au lieu de<br />

gronder, et l'Argonne, sans cesser d'être sauvage,<br />

devient plus fraîche et plus hospitalière.<br />

ANDRÉ THEURIET.<br />

QUESTIONS. — 1. Expliquez l'expression: terrains<br />

tourmentés.<br />

2. Que veulent dire ces mots : verriers pauvres<br />

comme Job et fiers comme le Cid ?<br />

3. Combien y a-t-il de propositions dans la phrase :<br />

au milieu des vulgarités des pays à blé, etc..., jusqu'aux<br />

mots : d'un autre âge. Les distinguer nettement,<br />

en marquer la nature et la fonction.<br />

4. Que signifie le mot écho ? Dans la phrase de la<br />

dictée, est-il pris au sens propre ou au sens figuré ?<br />

Donnez un homonyme de ce mot.<br />

5. Nature et fonction des mots : dont ses défilés ont<br />

été le theâtre. Qu'est-ce qu'un défilé ?<br />

EXPLICATIONS. — 1 . Terrains tourmentés : terrains<br />

très accidentés, c'est-à-dire qui présentent un grand<br />

nombre de saillies et de dépressions; il semblerait<br />

qu'une main formidable les a c omprimés, bouleversés,<br />

tourmentés en tous sens (tourmenter quelqu'un, c'est<br />

ne pas lui laisser de repos, c'est lui faire subir toutes<br />

sortes d'ennuis ou de peines) ; on peut aussi évoquer<br />

en ce cas 1 idée d'une tourmente, d'un cataclysme qui<br />

aurait convulsionné le sol.<br />

2. Verriers pauvres comme Job et fiers comme le<br />

Cid : le patriarche Job, d'après la Bible, fut réduit à<br />

la misère la plus absolue par la volonté divine, qui<br />

voulait ainsi mettre èt l'épreuve la force d'âme et la<br />

piété de cet homme ; don Rodrigue de Bivar, surnommé<br />

Le Cid (cid, mot arabe, signifie : seigneur),<br />

est le héros d'une tragédie de Corneille, célèbre par<br />

son énergie et sa fierté. Les verriers dont parie l'auteur<br />

sont très pauvres, mais acceptent fièrement leur pau­<br />

vreté. Les mots fier, fierté sont pris ici en bonne<br />

part ; ils caractérisent un légitime amour-propre ; on<br />

peut être fier sans orgueil.<br />

3. Au milieu des vulgarités, etc. Il y a, dans cette<br />

phrase, trois propositions : 1° Principale : Au milieu<br />

des vulgarités des pays à blé, etc., jusqu'à s'élève ;<br />

2° Subord. à la princ., elliptique, compl. circonstanciel<br />

de comparaison : comme (s'élèverait ou si c'était)<br />

une forteresse verdoyante ; 3° Subord. à la précédente,<br />

compi. explicatif de forteresse : où se sont<br />

(mis pour : se seraient) réfugiés les types romanesques<br />

et curieux d'un autre âge.<br />

4. Echo: dans le sens propre, répétition du son<br />

due à la réflexion des ondes sonores sur quelque surface<br />

continue; au figuré, tout ce qui revient à l'esprit<br />

comme le son, réfléchi, revient vers l'oreille : telle est<br />

la signification de ce mot dans le texte ci-dessus. Homonyme<br />

: écot, part que l'on paye dans une dépense<br />

collective.<br />

5. Dont ses défilés ont été le théâtre : défilés est le<br />

sujet de ont été ; théâtre, l'attribut de défilés; dont,<br />

pronom relatif, compl. déterminatif de théâtre. —<br />

Défilé: passage étroit entre des montagnes; littèrale-<br />

1. Epeler.<br />

u „ ... . du Brevet élémentaire suivies de plans, d» développe- ,<br />

• <strong>MANUEL</strong>. Cent compositions françaises mentg et de gôjjjûj aux e.ndid.ts. Un vol. in-ie^br- 6 © «.<br />

71


72 <strong>MANUEL</strong> <strong>GÉNÉRAL</strong> <strong>DE</strong> <strong>L'INSTRUCTION</strong> <strong>PRIMAIRE</strong><br />

m eut, sorte de chemin où l'on est obligé de passer à<br />

la file, quand on est plusieurs ; défilé signifie aussi,<br />

d'ailleurs, passage, par files, ou h la file, de gens en<br />

troupe. Remarquer que le mot file dérive de fil, par<br />

comparaison avec un fil qui se déroule. Rapprocher:<br />

filer, fileur, filandière, filigrane, filiforme, etc.<br />

Composition française.<br />

Que pensez-vous de cette réflexion d'un moraliste :<br />

« C'est perdre la confiance des enfants que de les<br />

punir des fautes qu'ils n'ont pas faites »? Quel est le<br />

sentiment que l'on blesse chez eux en pareil cas? et<br />

le résultat n'est-il pas le même quand on les récompense<br />

sans qu'ils l'aient mérité ?<br />

INDICATIONS.— Conditions nécessaires pour obtenir<br />

et conserver la confiance des enfants. — Ne pas<br />

les traiter comme des quantités négligeables; voir en<br />

eux, au coniraire, des petites pe* sonnes, dont il faut<br />

conquérir et garder 1 estime. Si l'on veut atteindre<br />

ce but, il importe d'abord et surtout de leur donner<br />

toujours l'exemple de la stricte justice. La confiance<br />

s'allie bientôt à l'estime quand on joint à la justice<br />

une souriante et sagace bonté. Mais il suffit souvent<br />

d'un seul acte injuste pour perdre à la fois l'estime<br />

et la confiance de l'enfant, soit dans la famille, soit à<br />

l'école.<br />

Conséquence. — Punir à tort, c'est commettre une<br />

injustice. Donc le moraliste a raison de dire qu'on<br />

s'expose à perdre la confiance des enfants dès qu'on<br />

les punit pour des fautes qui ne leur sont pas imputables.<br />

Sentiment blessé. — Ce sentiment se nomme<br />

l'ami ur propre. En lui-même, l'amour-propre n'a rien<br />

de blâmable: tout au contraire, il est indispensable à<br />

la vie morale quand il s'identifie au respect de soimême,<br />

à tout ce qui constitue la dignité personnelle.<br />

Gardons-nous donc de blesser l'amour-propre de<br />

l'enfant par des punitions injustes ou même par de<br />

simples remontrances qu'il ne mérite pas.<br />

Le résultat est le même quand on décerne mal à<br />

propos à l'enfant quelque récompense ou quelque<br />

éloge Celui qui les reçoit ne peut pas en être fier ;<br />

il subit les protestations intimes de son amour-propre<br />

et il en arrive à supposer que les parents ou les<br />

maîtres 1 manquent soit de caractère, soit de discernement;<br />

parents ou maîtres peuvent alors perdre sa<br />

confiance.<br />

Conclusion. — Ne punir et ne récompenser qu'à<br />

bon escient. Ne pas mettre son amour-propre tn<br />

opposition avec celui de l'-nfant, quand on a tort ou<br />

quand on n'est pas sûr d'avoir complètement, raison.<br />

Nous sommes tous faillibi s; si, par erreur, nous<br />

avons infligé une punition injuste, ne craignons pas<br />

de reconnaître que nous nous sommes trompé (ou<br />

trompée); levons bien vite la punition, dans le cas où<br />

elle durerait encore ; et, dans le cas où elle seraii<br />

accomplie, hâtons-nous, par de tendres paroles, d'en<br />

effacer ou d'en atténuer le souvenir.<br />

Arithmétique.<br />

Théorie. — En divisant 5 842 par 312, on obtient<br />

uu certain quolient q et un reste 226 Démontrer que<br />

le plus .grand commun diviseur de 5 842 et 312 est<br />

aussi le plus grand commun diviseur de 312 et 226.<br />

Quelle est l'importance de ce théorème ?<br />

INDICATIONS. — On a : 5 8 12 = 312 q -+ 226. U n<br />

nombre qui en divise un antre divise tous les multiples<br />

de c»t autre nombre. Donc, tout divi-eur de 312<br />

divise 312 q, multiple de 312. Tout nombre qui en<br />

divise deux autres divise leur somme et leur différence.<br />

Donc, tout nombre qui divise 58 2 et 31<br />

divise 312 q, et, par suite, 226, qui est la diffère ce<br />

entre 5842 et 312 q ; tout nombre qui divise 312 et<br />

226 divise 312 q et, par suile, 5842, qui est la somme'<br />

de 312 q et de 226. Les diviseurs communs à 5842 et<br />

1. Ou les maîtresses : le sujet convient pour les deux sexes<br />

à 312 sont diviseurs communs à 312 età 226, et, vioe,<br />

versa, les diviseurs communs à 312 et a 226 sont<br />

communs diviseurs de 5 842 et 312; par conséquent,<br />

le p. g. c. d. de 5 842 et 312 est aussi le p. g. c. d.<br />

de 312 et de 226.<br />

Ce théorème permet d'établir la règle de la re -.herche<br />

du p g. c. d. de deui nombres par la méthode<br />

des divisions successives : diviser le p. g. nombre<br />

par le plus petit ; si le plus pet t divise le p. g., le<br />

p. petit est le p. g. c. d. cher hé ; dans le cas contraire,<br />

divi.-er le p. petit nombre par.le reste; s'il y<br />

a un second reste, diviser le premier reste par le<br />

deuxième, et air si de suite, jusqu'à ce qu'on n'obtienne<br />

plus de reste; le dernier dniseur employé est<br />

le p.g. c. d. cherché.<br />

Problème. — Une ouvrière employée dans une<br />

maison de confection a reçu, pour 22 journées de travail,<br />

une somme de 81 fr. 50 et 5 m-tres de irap.<br />

Hour 15 autres journées de travail, pendant lesquelles<br />

son salaire journalier a été augmenté de 1/5,<br />

elle a reçu une somme de 72 fr.25 et 2 m. 50 de drap<br />

de même qualité que le premier.<br />

Calculer le nouveau salaire de cette ouvrière et le<br />

prix au mètre de drap. Vérifier.<br />

NOTA. — Tout calcul qui ne peut se faire mentalement<br />

doit figurer in extenso en marge de la composition.<br />

SOLUTION. — Le gain journalier, dans le second<br />

5 1 6<br />

cas, est égal à + g = - de ce qu'il était d'abord ;<br />

,, , 15 X 6<br />

15 journées, au prix le plus eleve, valent : —^— —<br />

3 x 6 = 18 journées au prix le plus faible. Pour<br />

18 journées x 2 = 36 journées de la première série,<br />

l'ouvrière aurait pu recevoir : 72 fr. 25 X 2 + 2 m.25<br />

x 2 de drap, ou 144 ir. 50 -t- 5 m. de drap. Puisqu'elle<br />

a reçu, outre les 5 m. de drap, 81 t'r. 50 pour<br />

22 journées de la première série. 36 — 22 = 14 tournées<br />

de cette série lui ont été payées 144 fr. 50 —<br />

63 fr.<br />

81 fr. 50 = 63 fr. Prix d une de ces journees :<br />

9 fr.<br />

en second Heu :<br />

: = 4 fr. 50. Gain journalier<br />

~~2<br />

4 fr. 5<br />

4 fr. 50 + = 4 fr. 50 + 0 fr. 20 = 5 fr.40.<br />

Prix total de 22 journées à 4 fr. 50: 4 fr. 50 x 22 —<br />

9 fr x U = 99 fr- Prix de 5 m. de drap : 99 t'r. —<br />

17 fr. 50<br />

81 fr. 50 = 17 fr. 50.. Prix d'un mètre : -—= =<br />

3 fr. 50.<br />

Vérification.<br />

Prix de 15 journées à 5 fr. 40 :<br />

5 fr. 40 x 15 = 54 fr. + 54 fr. . 81 ... Prix de<br />

2<br />

2 m. 5 de drap : 81 fr. — 72 fr. 25<br />

Prix<br />

, , 8 fr. 75 8 fr. 75 x 4 35 lr.<br />

d'un mètre de drap : —<br />

= 3 fr. 50.<br />

Couture.<br />

a) Plier l'étoffe en deux suivant la diagonale; mesurer,<br />

à partir de l'angle, 2 cm. 1/2 sur ce pu et<br />

arrondir l'angle delà pièce.<br />

Bâtir un ourlet de 3 mm. de large le long de deux<br />

côtés consé' uti s en passant par la partie arrondie et<br />

coudre à points de côiè cett^ partie arrondie.<br />

b) Au milieu 'le la pièce, faire une brite a angle<br />

dite point d'arrêt<br />

Pour ces deux coutures, employer du til blanc.<br />

Composition décorative.<br />

Un bavoir d'enfant, broderie sur toile, 24 centimètres<br />

de hauteur. .<br />

En se servant du croquis donné comme indication<br />

et de l'élément fourni comme motif («ne pensée).<br />

PFnÀmnN- fi IW»viini r„..,nAA .. du Certificat d'études primaires, suivies d e plans, de gQ g,<br />

MyCU/\w I lUll « U. <strong>MANUEL</strong>. Cent Rédactions dével oppcmcntBet Je conseils au x can Jtda ts. Iti-lfihr.


Année scolaire 1912-1913 19° 18 11 Janvier 1913.<br />

PARTIE SCOLAIRE<br />

DIRECTIONS ET EXERCICES<br />

DTnr T n r R APHTP ATnTTT/T? ÀTTTfiÇ [ Sous cette rubrique, nous mettrons chaque semaine l'aunonce des<br />

BiiSLiUUlVAl. n i n iv U U V 11/i U 1 CJ. nouveaux volumes pouvant intéresser nos lecteurs et nos lectrices.]<br />

M. et G. BRAUNSCHVIG. Notre enfant. (Journal d'un père et d'une mère.) — Un volume in-16,<br />

broché 3 fr. 50<br />

(Bibliothèque variée, 2 re série.)<br />

Parmi les ouvrages consacrés à l'étude — Aujourd'hui si en vogue — de l'enfance, celui de M. et G. Braunschvig<br />

apporte une noie originale, parce qu'il est à la fois l'œuvre d'une touchante collaboration et le récit véridique de la vie<br />

d'un petit enfant.<br />

Livre d'observation et de tendresse, il môle aux tableaux gracieux et aux anecdotes plaisantes de délicates analyses et<br />

de hautes méditations.<br />

Il intéressera surtout les parents désireux de revivre leur propre histoire et les éducateurs curieux d'assister au premier<br />

éveil d'une âme enfantine.<br />

CLASSE D'INITIATION<br />

Froid, chaud, tiède.<br />

Mon vieil ami Pichare.<br />

Observation et Langage.<br />

(.-1 raconter.)<br />

Se procurer quelques barres de fer, morceaux de J'ai un vieil ami qui s'appelle monsieur Pichare.<br />

marbre, objets en verre, carreaux de dallage, plan­ Monsieur Pichare est très vieux ; il n'est pas très bien<br />

chettes de bois ; de la glace, de l'eau chaude; ae la portant ; s'il a seulement un peu froid, il s'enrhume ;<br />

laine, de l'ouate, un lichu, une fourrure, un coussin quand on est vieux comme monsieur Pichare, un<br />

de plume, etc. Construire d'avance un éventail, une rhume, cela peut devenir très grave. Alors il arrive<br />

spirale de papier, un moulin en papier, une poupée qu'en hiver mon vieil ami reste presque tous les jours<br />

de carton habillée d'une petite jupe faite de papier chez lui.<br />

de soie très léger. Mettre entre les mains des en­ Mais, s'il ne sort pas, monsieur Pichare aime bien<br />

fants un crayon de bois et un crayon d'ardoise, un savoir ce qui se passe au dehors : Pleut-il, ou biin<br />

porte-plume (manche en bois, carcasse de fer), une les pavèé sont-ils secs? Le ciel est-il bleu ou couvert<br />

ardoise naturelle et une ardoise factice.<br />

de nuages ? Le soleil brille-t-il ?<br />

Toucher d'une main la barre de fer, de l'autre le bâton Que doit faire mon ami pour ie savoir?... Il regarde<br />

de bois. Lequel estleplus froid? Chauffer légèrement la donc au travers des vitres de sa fenêtre.<br />

barre de fer et recommencer l'expérience précédente. 11 y regarde bien souvent, monsieur Pichare, car il<br />

Si possible, donner à chaque enfant un petit mor­ voit encore quelque chose de bien extraordinaire !...<br />

ceau de glace qu'il laissera fondre et tiédir dans le Chaque matin, dès qu'il est levé, il va regarder au<br />

creux de sa main ; mettre dans l'autre main un peu travers des vitres, dans le coin du mur de sa fenêtre ;<br />

d'eau chaude (l'essayer au préalable soi-même). quand il a regardé bien attentivement, comme ça...<br />

Tâter le crayon d'ardoise et le crayon de bois ; il appellesa bonne : « Mariette ! Mariette ! — Me voilà,<br />

l'ardoise naturelle et l'ardoise factice ; le manche du monsieur. — Apprête mes souliers et mon pardessus,<br />

porte-plume et la carcasse ; l'étoffe du vêtement qu'on s'il te plaît, le temps est plus doux, j'irai à la prome­<br />

porte et le dessus de la table, etc.<br />

nade aujourd'hui. »<br />

Toucher l'objet en verre et le marbre, l'endroit et Ou bien encore ; « Mariette! Mariette ! — Me voilà,<br />

l'envers du carreau de dallage ; l'objet en verre et la monsieur. — Tu vas aller acheter mon journal, s'il<br />

vitre de la fenêtre ; la vitre de la porte de l'armoire te plaît, mais n'oublie pas de mettre ton gros fichu,<br />

et celle de la fenêtre ; quelle est la cause de la diffé­ parce que le soleil a beau briller, il fait très froid; il<br />

rence de chaleur ?<br />

doit y avoir de la glace dans les ruisseaux. — Vous<br />

Si nous ouvrons la fenêtre, l'air qui rentre est-il êtes donc sorti, monsieur, pour le savoir? — Pas du<br />

froid ou chaud ? Si nous nous approchons des bouches tout. — Alors, vous avez ouvert votre fenêtre et vous<br />

de chaleur du poêle, qu'éprouvons'-nous ?<br />

serez enrhumé. — Mais non, Mariette, je n'ai pas<br />

Avec l'éventail, que faisons-nous ? (expérience) ; ouvert ma fenêtre. — Alors,, comment savez-vous<br />

1 air remué ainsi ressemble-t-il à celui de la fenêtre qu'il fait froid, monsieur Pichare? »<br />

ou à celui qui sort du calorifère ?<br />

Monsieur Pichare prend Mariette par la main,<br />

Mettons nos mains dans un paquet de laine de mou­ l'amène devant la fenêtre et lui dit : « Regarde au<br />

ton ; posons un fichu sur nos épaules : qu'éprouvons- travers des vitres, dans le coin du mur de ma fenênous<br />

? Et si nous couvrons nos maijis d'une peau de tre ; ne vois-tu rien V — Je vois une petit.e« machine •<br />

bête, comme avec ce manchon ? Ou bien si nous les qui est pendue au mur, et qui est grande comme ça,<br />

mettons sous ce coussin rempli de Unes plumes d'oi- et "puis comme ça.— C'est cette petite machine là qui<br />

•seau? Quelle est la plus chaude, la laine ou la plume? me dit s'il fait chaud ou froid. — Oh! jamais jé n'ai<br />

Sent-on mieux la chaleur lorsqu'on met ses mains entendu parler des petites machines comme celle-là,<br />

à côté du poêle ou au-dessus de ce poêle? Faire faire monsieur Pichare. — Mais elle ne me parle pas, Ma­<br />

1 expérience à un assez grand nombre d'enfants; leur riette, elle me fait signe!... — Elle vous l'ait signe,<br />

demander leur avis. L'air chauffé souffle toujours en monsieur Pichare, mais elle n'a pas de bras! ! — Eh<br />

haut vers le plafond ; il monte même si vite qu'il bien, mademoiselle Mariette, elle me fait signe tout<br />

peut'faire tourner un petit moulin. (Expérience.) de même ; seulement, vous ne savez pas le voir. » Et<br />

Comme récréation, fixer au poêle trois tiges ; Mar.ette s'en va un peu' vexée de n'avoir rien vu.<br />

mettre au bout de chacune la spirale soutenue par P..ur moi, je suis allée voir mon vieil ami. Je lui ai<br />

son centre, le moulin et la poupée ; l'air chaitd fait demandé de bien vouloir me prêter ce qu'il a accroché<br />

tourner les deux premiers et soulève doucement la dans le coin du mur de sa fenêtre et qui lui dit si<br />

jupe de la poupée.<br />

bien s'il fait chaud ou s'il fait froid dans la rue ; il<br />

Ciiant : Les grands froids, Mlles BRÈS et COLIN. m'a dit : « Pourquoi donc voulez-vous que je vous le<br />

Partie scolaire.<br />

N° 1S.<br />

GRAMMAIRE i DUSSOUCHET. Grammaire enfantine illustrée. Un vol, in-16, cari. . . . 4 0 C*


274 <strong>MANUEL</strong> <strong>GÉNÉRAL</strong> <strong>DE</strong> <strong>L'INSTRUCTION</strong> <strong>PRIMAIRE</strong><br />

prête, madame ? — C'est pour le montrer aux petits<br />

enfants qui viennent dans mon école et qui seraient<br />

bien contents de voir une chose si curieuse. — Ah I<br />

c'est très bien ; venez donc dimanche et vous l'emporterez<br />

; j'espère que vos enfants verront plus clair que<br />

Mariette. »<br />

C'est aujourd'hui samedi ; defnain, dimanche, j'irai<br />

chez mon vieil ami Pichare, et lundi matin, tous ceux<br />

qui seront ici verront cette petite chose qui fait si<br />

bien signe à ceux qui savent la regarder.<br />

Le thermomètre.<br />

Se procurer un assez grand nombre de thermomètres,<br />

de l'eau chaude, de la glace, si c'est possible.<br />

Ne montrer les thermomètres qu'après l'entrée en<br />

matière.<br />

Voici, bien enveloppé, ce que mon ami Pichare<br />

avait accroché au mur de sa fenêtre. (Développement<br />

lent et avec précautions, pour attirer l'attention.)<br />

Qui a déjà vu cet objet ? Comment le nomme-t-on ?<br />

Où avez-vous vu des thermomètres ? Précautions à<br />

prendre pour les manier.<br />

Distribution des thermomètres : mettre sa main sur<br />

le fond de la petite bouteille et observer.<br />

Sortir un instant dehors et observer de nouveau.<br />

Approcher les thermomètres à quelque distance du<br />

poêle et observer. Voyez-vDus quelque chose remuer?<br />

Quand le liquide descend-il ? Quand monte-t-il ?<br />

Mettre un ou deux thermomètres dans la glace ; les<br />

enfants passent devant et remarquent l'endroit où le<br />

MORALE<br />

A L'ECOLE <strong>PRIMAIRE</strong><br />

Vox populi; vox Dei.<br />

On parle bien quelquefois anglais dans les proverbes<br />

! Time is money se dit aussi souvent que :<br />

le temps, c'est de l'argent. On peut donc aussi, par<br />

exception, citer un proverbe latin. — Le latin est la<br />

langue de nos bisaïeux les Romains. Il est vrai qu'ils<br />

l'ont implantée sur notre territoire en vainqueurs.<br />

Mais le fait impossible à nier est que le français<br />

dérive directement du latin. Pas un écolier de France<br />

n'hésitera à reconnaître à travers : Vox populi, vox<br />

Dei, les mots français qui en sont la traduction :<br />

Voix du peuple, voix de Dieu. Mais assez parlé de<br />

mots, allons droit au sens de ces mots. La voix, la<br />

parole, vous savez ce que c'est. C'est l'expression la<br />

plus nette de la pensée.<br />

La voix du peuple, c'est ce que dit le plus grand<br />

nombre. Quelqu'un a plus d'esprit que Voltaire,<br />

c'est tout le monde! vous n'êtes pas sans connaître ce<br />

dicton. Qu'avons-nous à dire sur ce sujet? Nous<br />

dirons d'abord que dans ce proverbe s'exprime une<br />

grande vérité et qu'il est, dans une certaine mesure,<br />

l'expression de la sagesse même et de l'expérience.<br />

Beaucoup de gens en savent plus qu'un seul. Le<br />

peuple, c'est tout le monde. Ce n'est pas une certaine<br />

classe sociale que désigne ce terme ici, mais toutes<br />

les classes réunies. Faisons bien la différence. On<br />

appelle fort souvent peuple la masse des travailleurs.<br />

Ainsi on dit : il sort du peuple, pour établir qu'un<br />

officier, un savant, un poète a une origine plébéienne<br />

et n'appartient pas par la naissance à la bourgeoisie<br />

ou à la noblesse. Mais le proverbe ici désigne plutôt<br />

cette grande voix universelle qui exprime non plus<br />

la pensée d'une classe ou d'un milieu, mais l'opinion<br />

plus large et plus générale de toutes les classes et de<br />

tous les milieux. Quoi de plus raisonnable que d'attribuer<br />

une importance supérieure et même absolue à<br />

l'opinion universelle dont la voix immense se compose<br />

des échos de ce qui se pense et se dit à travers<br />

toutes les catégories dhommes? Bien orgueilleux et<br />

bien imprudent celui qui pourrait s'attribuer k lui<br />

seul plus de lumières, de discernement, de justice,<br />

de prudence, que n'en résume la voix du peuple ainsi<br />

entendue. On n'a donc pas exagéré lorsqu'on a for­<br />

LECTURE COURANTE : MASSON et ROUSTAN.<br />

liquide s'est arrêté ; ils montrent le même endroit,<br />

sur leurs thermomètres : c'est juste à un zéro.<br />

Structure du thermomètre ; réflexions des enfants<br />

planchette de bois, petite bouteille: est-elle bouchée?'<br />

Comment? Chiffres marqués.<br />

Où est le liquido quand il fait froid comme la<br />

glace? Qu'avait vu monsieur Pichare quand il disait<br />

à Mariette qu'il devait y aroir de la glace dans les<br />

ruisseaux ?<br />

Accrocher le thermomètre en dehors de la fenêtre,,<br />

à. portée de la vue des enfants. En laisser un dans la<br />

classe. Remarquer l'endroit où est le liquide quand<br />

nous n'avons m trop chaud ni trop froid.<br />

Plusieurs fois par jour, observer les deux thermomètres<br />

; comparer chaque observation à la précédente.<br />

Occupations manuelles.<br />

Travail du samedi à emporter comme récompense<br />

: Petites poupées danseuses en carton. —<br />

faire le dessin et donner à découper ; habiller les<br />

poupées do papier serpente : bande de papier plissé<br />

tournée autour de la taille et retenue au tiers de sa<br />

largeur par un bout de laine noué ; le tiers placé audessus<br />

de la taille fait le corsage ; les deux tiers placés<br />

au-dessous forment la jupe.<br />

La spirale. — La dessiner sur du papier ordinaire<br />

(feuilles de cahiers) ; faire découper aux ciseaux ou,<br />

à l'épingle.<br />

J.-H. <strong>DE</strong>LANNOY,<br />

Directrice d'école maternelle.<br />

mulé ce proverbe où s'exprime à la fois l'admiration<br />

et la docilité. On n'a pas manqué non plhs de respect<br />

à Dieu en comparant la voix du peuple à sa voix.<br />

Sans nous attacher à montrer comment Dieu parle i<br />

l'homme dans la nature et dans sa propre conscience,<br />

nous exprimons ce que chacun peut aisément comprendre<br />

en disant que la voix de Dieu dans ce proverbe<br />

veut signaler la plus haute de toutes les autorités,,<br />

une autorité fondée autant en elle-même que dans les<br />

faits de l'expérience et devant laquelle il n'y a qu'à<br />

s'incliner. Dire que la voix du peuple est la voix de<br />

Dieu, c'est établir que lorsque les vieux et les jeunes,<br />

les savants et les ignorants, les puissants et les faibles,<br />

les gens de toute origine, de toute compétence, ayant<br />

des intérêts et des points de vue souvent fort diflérents,<br />

se sont exprimés dans un certain sens, ont<br />

manifesté une volonté, formulé un jugement, leur<br />

décision doit être tenue pour définitive. Ce qu'ils ont<br />

déclaré vrai, chacun doit le reconnaître comme tel.<br />

et ce qu'ils ont fixé, chacun doit s'y tenir. Un individu,<br />

un groupe d'individus ne doit pas s'insurger contre<br />

la volonté d'une majorité qui s'est prononcée sur une<br />

question. Celui qui ne trouve pas cela juste, marqué<br />

au coin du bon sens, risque de l'aire fausse route.<br />

L'opinion publique largement établie, fondée sur de<br />

vieilles traditions, des témoignages nombreux et répétés<br />

; la volonté publique nettement manifestée doivent<br />

être suivies, obéies. En dehors de cela, il y a gros<br />

risque de s'égarer et de se tromper. Et de fait, les<br />

grandes lignes dg la conduite humaine et du jugement<br />

des individus leur sont tracées par l'intelligence<br />

universelle, la conscience universelle, la volonté universelle.<br />

Il n'y a pas de force plus respectable, plus-.<br />

invincible, quoique plus mystérieuse et plus impalpable<br />

que celle de l'opinion. Elle exprime ce que<br />

l'humanité dans son effort universel a lentement,<br />

conquis de clarté, de justice, de certitude. C'est un<br />

patrimoine sacré. Celui qui y touche, ou le méprise,<br />

porte une main profane sur ce que chacun possède<br />

de plus vénérable. Les lois essentielles qui dirigent<br />

la vie, les intérêts premiers de tous, sont, indiqués,<br />

fixés, sauvegardés par cette voix qui'parle plus fort,<br />

avec plus d'autorité que toutes les autres. Vérité,,<br />

justice, loyauté, fidélité, respect du droit, surtout du<br />

droit des petits et des faibles, beauté idéale de la vie<br />

telle qu'elle doit être, sentiments devant lesquels n<br />

n'y a pas de différence entre lès hommes, mais<br />

Nouveau livre de Morale pratique<br />

Cours moyen et supérieur. . .<br />

lfr.


•devant lesquels nous sommes tous égaux, cette voix<br />

les proclame, les sanctionne, les chante, les grave sur<br />

l'airain, les murmure à- l'oreille et les crie sur les<br />

toits. Parfois elle approuve par soi) silence même,<br />

parfois elle tonne, gronde, souffle en tempête. Elle a<br />

toutes les formes des voix qui s'élèvent, toutes les<br />

douceurs et toutes les puissances. Heureux ceux qui<br />

savent les discerner et les suivre! Tout l'humain et<br />

tout le divin est avec eux pour les soutenir.<br />

Mais autant cette voix du peuple, cette grande voix<br />

de l'humanité doit être respectée, autant il faut se<br />

garder de la confondre avec autre chose. On peut se<br />

Tromper grossièrement sur ce qui est en question ici.<br />

•Quoiqu'il faille attribuer un grand poids à la voix<br />

d'une foule imaiense dont les voix et les témoignages<br />

se confirment et se renforcent les uns aux autres,<br />

ce n'est pas, à proprement parler, la multitude qui<br />

fait la valeur des opinions et des idées, c'est la qualité<br />

propre à ces idées et à ces opinions. Ce n'est pas<br />

parce que cent, mille, un million d'hommes de toute<br />

race, de toute position sociale donnent leur suffrage,<br />

que ce suffrage a de la valeur, mais parce que le<br />

sentiment exprimé par tant d'hommes est en lui-même<br />

juste. Le nombre de çens qui expriment une idée ne<br />

crée pas la vérité, il lui rend seulement un témoignage<br />

plus éclatant. Mais si ce que tant de gens affirment<br />

n'est ni juste, ni vrai, leur nombre est impuissant à<br />

Je rendre tel.<br />

Je vais vous faire comprendre cela par un exemple<br />

topique. Un homme a honoré son pays par une longue<br />

viè de courage, d'abnégation, par un magnifique<br />

exemple de fermeté, de probité, donné à ses concitoyens.<br />

A son tour, le pays veut maintenant honorer<br />

cet homme. On organise pour le fêter une solennité<br />

publique^ nationale. Tout un peuple l'acclame.<br />

Vieux et jeunes, en l'entourant, lui font une immense<br />

ovation. Une pareille manifestation, ' certes, met cet<br />

homme en vue. La voix du peuple l'a proclamé grand<br />

•citoyen. Mais que fait-elle, cette grande voix, si ce<br />

n'est constater ce qui existe ? Si ce citoyen n'était pas<br />

1 homme de bien qu'il est réellement, que vaudraient<br />

tous ces magnifiques témoignages ? Admettez qu'un<br />

habile coquin soit arrivé, en trompant tout le monde,<br />

à se faire décerner de semblables honneurs! La voix<br />

du peuple transformerait-elle ce coquin en brave<br />

homme? — Peut-elle créer ce qui n'est pas ? — Non.<br />

'"est la vérité, la justice, qui fournit sa base à la<br />

d? peuple. Si cette voix proclamait l'erreur,<br />

1 injustice, elle n'aurait plus de base. Sans base,<br />

qu'est l'édifice? — Rien; il s^croule. Une des choses<br />

les plus nécessaires à savoir, c'est que ce n'est pas le<br />

nombre qui fait la vérité. Que des légions d'hommes<br />

se trompent, ils ne se trompent pas moins pour<br />

•cela. Mettez-vous cent à faire fausse route, à m;, rcher<br />

dans une mauvaise direction, arrivez-vous tout<br />

de même au bon endroit? Certainement non.<br />

Un homme isolé est-il capable d'y voir clair,<br />

de faire un progrès, de trouver une vérité que tous<br />

ignoraient jusque-là? Parfaitement, il en est capable,<br />

1 histoire est là pour le prouver. Pour arriver à faire<br />

progresser parmi les hommes les sentiments de justice<br />

et de fraternité, il a souvent fallu que des individus<br />

fassent opposition aux foules. La voix du peuple<br />

•a même quelquefois été tout le contraire de la voix<br />

•'le la justice et de la vérité. Elle a tonné si fort.certams<br />

jours qu'elle a couvert la voix de ceux qui<br />

•avaient d'utiles vérités à dire.<br />

Résumé.<br />

H La vôix du peuple, c'est l'expérience de tous exprimée<br />

par tous. Tous en savent plus long qu'un seul.<br />

M ces mots s'exprime le pouvoir légitime de l'opinion.<br />

'In compare son autorité à l'autorité divine ellenicme<br />

et 1 on fait bien. Quelle meilleure preuve qu'une<br />

chose est bonne que lorsque des hommes de toutes<br />

}? s f„ cat ?| ori 03 Çt de toutes les classes s'entendent pour<br />

atlirmer? Mais, attention I La vérité n'est cependant<br />

pas liee au nombre et la folie ne devient pas sagesse<br />

parce qu,e tout le monde est fou. La voix de tout un<br />

peuple peut se tromper et il est arrivé qu'un seul a<br />

•eu rais on, ^contre des milliers de gens.<br />

PARTIE SCOLAIRE 275<br />

CHARLES W AGNER.<br />

LANGUE FRANÇAISE<br />

COURS ÉLÉMENTAIRE —<br />

Vocabulaire, Orthographe et Grammaire.<br />

I. — Les maladies.<br />

_ On fera trouver aux élèves, en posant des questions<br />

convenables, les mots du vocabulaire ci-dessous<br />

:<br />

Le malaise, l'indisposition, le refroidissement, le<br />

rhume, la toux, la bronchite, la congestion, la fièvre,<br />

le cauchemar, le'délire... ; le médecin, la consultation,<br />

l'ordonnance, le remède, la potion... ; le traitement,<br />

le régime, les soins, la convalescence, la guèrison.<br />

Les maladies sont graves ou bénignes, lentes ou<br />

foudroyantes ; — un rhume peut être négligé ; — une<br />

bronchite peut devenir chronique ; — un bon remède<br />

est énergique, efficace.<br />

La maladie se déclare, s'aggrave : — le malade<br />

souffre, tousse, gémit ; — le médecin ausculte le malade,<br />

donne des conseils, rédige son ordonnance,<br />

prescrit des soins, surveille la convalescence, guérit<br />

le mal.<br />

Les mots ci-dessus, ayant été expliqués, pourront<br />

être recopiés en deux fois.<br />

II. — Un rhume.<br />

Le petit Pierre eut froid hier en sortant de l'école.<br />

Il toussa en se couchant, et la fièvre le saisit. Aujourd'hui,<br />

il garde la chambre. Ce soir, le médecin<br />

ira l'ausculter. Il prescrira les soins nécessaires et<br />

Pierre guérira bientôt. Un rhume est une maladie<br />

bénigne ; il ne faut cependant pas le négliger.<br />

Explications.<br />

1. ELOCUTION. — Que faut-il faire lorsqu'on sort<br />

d'une pièce chauffée ? — Comment reconnaît-on qu'on<br />

s'est enrhumé? — Que faut-il fsire alors? — Comment<br />

fait le médecin pour ausculter un malade ? —<br />

Que recommande le médecin ? — Comment s'apptlle<br />

le papier que l'on portera chez le pharmacien ?<br />

— Citez des maladies bénignes, — des maladies dangereuses.<br />

— Qu'arrive-t-il lorsqu'on néglige de soigner<br />

un rhume ?<br />

2. VOCABULAIRE. — Le rhume, s'enrhumer, un<br />

enfant enrhumé ; — le froid, refroidir, un plat refroidi<br />

; — la fièvre, enfiévrer, un malade fiévreux; —<br />

le soin, soigner, un élève soigneux.<br />

3. GRAMMAIRE ET EXERCICES. — Relever les adjectifs<br />

qualificatifs du texte. Les écrire au masculin et<br />

au féminin avec des noms convenables.<br />

Trouver cinq adjectifs convenant au mot froid, —<br />

au mot chambre.<br />

Relever les verbes au présent, au passé simple, au<br />

futur.<br />

4. CONJUGAISON. — Conjuguer oralement, puis par<br />

écrit., au futur simple : avoir froid, tousser et être<br />

fiévreux.<br />

III. — Le médecin.<br />

Le bon médecin entra et s'approcha de mon lit. Il<br />

souriait, et je n'avais pas peur. 11 regarda ma langue,<br />

mit son oreille contre ma poitrine et contre mon dos.<br />

« Ce ne sera rien ! » dit-il à maman. Puis il lui<br />

donna des conseils et rédigea une courte ordonnance.<br />

Lorsqu'il partit, maman était rassurée.<br />

Explications.<br />

1. ELOCUTION. — Qui est-ce qui parle? — Où était<br />

ce malade ? — Pourquoi le médecin souriait-il ? —<br />

Pourquoi ne doit-on pas avoir peur du médecin ? —<br />

Comment est la langue des malades? — Pourquoi le<br />

médecin mit-il son oreille contre la poitrine et le<br />

dos ? — Que dit le médecin à la maman ? — Qu'ècrivit-il<br />

sur son ordonnance ? — Pourquoi la maman<br />

était-elle rassurée ?<br />

LECTURE COURANTE : TOUTEY. Lactures primaires, court prépar., 63 morcean» choisi». 60 C.


276 <strong>MANUEL</strong> <strong>GÉNÉRAL</strong> <strong>DE</strong> <strong>L'INSTRUCTION</strong> <strong>PRIMAIRE</strong><br />

2. VOCABULAIRE. — Le lit, s'aliter, un malade alité;<br />

— le conseil, conseiller, un remède conseillé ; —<br />

l'ordonnance, ordonner, une potion ordonnée.<br />

L'oreille, l'oreiller ; — le dus, le dossier.<br />

3. GRAMMAIRE ET EXERCICES. — Souligner les<br />

adjectifs qualificatifs et indiquer leur genre.<br />

Employer chacun de ces adjectifs avec cinq noms<br />

au masculin, — cinq noms au féminin.<br />

Indiquer le temps de chacun des verbes.<br />

4. CONJUGAISON. — Conjuguer oralement, puis par<br />

écrit, au passé simple et au futur : n'avoir pas peur<br />

du médecin et, obéir à ses prescriptions.<br />

IV. — La fièvre du petit François.<br />

Une fièvre avait saisi le petit François ; on l'avait<br />

ramené un soir de l'école, la tète lourde et les mains<br />

très chaudes. Et depuis il était là, dans ce lit; -et<br />

quelquefois, en ses délires, il disait, en regardant ses<br />

petits souliers bien cirés; « On peut les jeter, maintenant,<br />

les souliers du petit François ; petit François<br />

ne les mettra plus; petit François n'ira plus à l'école,<br />

jamais, jamais ! » — D'après J. CLARETIE.<br />

Explications.<br />

1. ELOCUTION. — Quels sont les signes de la lièvre ?<br />

— Pourquoi avait-on dû ran ener le petit François"?<br />

— Délire: agiiation causée par la fièvre. —Pourquoi<br />

le petit François vou ait-il qu'on jetât ses souliers ?<br />

— Pourquoi disait-il qu'il n'irait plus jamais à l'école ?<br />

(Il croyait qu'il allait mourir.)<br />

2. VOCABULAIRE. -Un poids lourd, le temps lourd,<br />

la tète lourde.<br />

Le lit, l'habit, le récit, la nuit, le bruit ;—le lundi,<br />

le souci, le défi', le pli, l'ami, l'ennemi, l'èpi, le parti ;<br />

— l'avis, l'anis, le pis ; — le riz.<br />

3. GRAMMAIRE ET EXERCICES. — Souligner les<br />

adjectifs qualificatifs et indiquer leur genre.<br />

Règle générale du féminin dans les adjectifs.<br />

Relever les verbes à l'i'mparfait, au futur simple.<br />

4. CONJUGAISON. — Conjuguer oralement d'abord,<br />

puis par écrit, è l'imparfait et au futur simple : ne<br />

plus mettre ses souliers et ne plus aller à l'école.<br />

Composition française.<br />

I. — Petites phrases.<br />

Les élèves compléteront, oralement d'abord, les<br />

petites phrases suivantes :<br />

Lorsque j'ai froid... je m'enrhume.<br />

Lorsque je suis enrhumé. .. je garde la chambre.<br />

Lorsque j'ai la fièvre... maman appelle le docteur.<br />

Lorsque le docteur vient... il m'ausculte et me<br />

questionne.<br />

Lorsque ordonnance est faite... on la porte chez<br />

le pharmacien.<br />

Lorsque les po'.ions sont préparées... je les prends<br />

sans faire de grimaces.<br />

La première, partie sera écrite au tableau, puis<br />

effacée, et les élèves devront écrire les phrases entières.<br />

II. — Énumération d'actions.<br />

Enumérez, dans l'ordre où elles se succèdent:<br />

1° Les actions du docteur qui visite un malade ;<br />

2° Les actions du malade qui prend une potion.<br />

Exemple: Le docteur entre, salue, pose son cha<br />

peau, ôte ses gants, questionne la maman, s'approche<br />

du lit, tâte le pouls du malade, regarde sa langue,<br />

écoute sa respiration, s'assied à une table, rédige une<br />

ordonnance, donne des conseils, rassure le malade et<br />

enfin se retire.<br />

I I. — Petites rédactions orales.<br />

(La réunion des meilleures réponses formera un<br />

petit devoir qui pourra être recopié.)<br />

a) Une potion. — Dans quoi est-elle?<br />

Que lit-on sur l'étiquette du flacon?<br />

Quelle est la couleur de cette potion? Quelle est<br />

son odeur ?<br />

1 E C T U R E COURANTE : BODILLOT ( V.). Le<br />

A quoi est-elle destinée?<br />

Comment doit-on la prendre ?<br />

b) Une nuit de flèrre. — Quand avez-vous eu la<br />

fièvre ?<br />

Que ressentiez-vous en vous couchant ?<br />

Comment avez-vous dormi ?<br />

. Comment étaient vos mains, votre tète ?<br />

Comment était votre gorge ?<br />

Qu'a fait votre maman ?<br />

IV. — Petits questionnaires.<br />

Les élèves de la 2° année du cours élémentaire<br />

répondront par écrit aux questions ci-dessus (après<br />

la préparation orale).<br />

Exemple: La potion est contenue dans une petite<br />

bouteille.<br />

Sur l'étiquette de ce flacon, on lit, le nom du pharmacien<br />

et un numéro.<br />

La potion est rose; elle sent l'odeur des > amandes.<br />

Elle est destinée à calmer la toux.<br />

On doit la prendre par cuillerées à soupe, toutes les<br />

deux heures.<br />

V. — Pour faire un cataplasme.<br />

Vous avez vu déjà votre maman préparer un cataplasme.<br />

Dites comment elle s'y prend.<br />

SUJET TRAITÉ.<br />

Lorsqu'il y a quelqu'un d'enrhumé à la maison, maman<br />

prépare un cataplasme.<br />

Elle fait bouillir dans une casserole un peu d'eau où .<br />

elle met de la farine de lin.<br />

Elle étend sur une table un linge lin, et, au milieu,<br />

elle le saupoudre de farine de moutarde.<br />

Elle verse le lin bouilli, qui forme une couche d'un<br />

centimètre environ d'épaisseur.<br />

Elle rabat dessus les côtés du linge.<br />

Il ne reste plus qu'à appliquer le cataplasme sur le<br />

dos ou la poitrine.<br />

VI. — La convalescence.<br />

Un de vos petits amis est en convalescence. Que<br />

faites-vous pour le distraire?<br />

SUJET TRAITÉ.<br />

Paul a eu une bronchite. Il est maintenant en convalescence.<br />

Il doit garder la chambre et s'ennuie un<br />

peu.<br />

Je vais le voir après la classe du soir. Je lui raconte<br />

ce qui s'est passé en classe.<br />

Le jeudi, je porte chez lui quelques-uns de mes<br />

joujoux et je reste une heure en sa compagnie.<br />

Ainsi il trouve les journées moins longues. Je lis<br />

dans ses yeux qu'il est heureux do me voir arriver.<br />

COURS MOYEN<br />

Vocabulaire, Orthographe et Grammaire.<br />

I. — Une salle d'hôpital.<br />

La salle est haute et vaste. Elle est longue et se<br />

prolonge dans une ombre où elle s'enfonce sans finir.<br />

Il fait nuit. De distance en distance, des veilleuses,<br />

dont la petite flamme décroît à l'œil, laissent tomber<br />

une traînée de feu sur le carreau luisant. Sous leurs<br />

lueurs douteuses et vacillantes, les rideaux blanchissent<br />

confusément à droite et à gauche contre les<br />

murs, des lits s'éclairent vaguement, des files de lits<br />

apparaissent à demi que la nuit laisse deviner.<br />

L'air est tiède, d'une tiédeur moite. 11 est chargé<br />

d'une odeur fade, d'un goût écœurant de cèrat<br />

échaulfè et de graine de lin bouillie.<br />

Tout se tait. A peine si, de loin en loin, il sort de<br />

l'ombre immobile et muette un fripement de draps,<br />

un bâillement étouffé, une plainte éteinte, un soupir...<br />

— B. et •). <strong>DE</strong> GONCOURT, romanciers français (1822-1896 ci<br />

1830-1870).<br />

Explications.<br />

1. LES MOTS. — Veilleuse : tris petite tjougie supportée<br />

par une rondelle de liège flottant surunecou-<br />

< i , . . Cours élém. (2* dc^rè) I<br />

français par les textes. et c. moyen U"degré)


elle d'huile, et qu'on allume pendant la nuit. — Décroit<br />

à l'œil : oiminue pour -l'oeil, suivant son éloiimement<br />

du spectateur. — Lueur douteuse : lueur<br />

peu brillante, faible. — Laisse deviner : laisse apercevoir<br />

assez pour que l'on puisse, par un effort d'esprit,<br />

reconnaître de quels objets il s'agit. — Moite :<br />

ié"èrement humide. — Odeur fade : odeur peu caractérisée<br />

et qui n'a rien d'agréable (ètym., fade signifie<br />

évente). — Ecœurant : qui soulève le coeur;<br />

qui inspire le dégoût. — Gérât (de cire) : pommade<br />

qui a pour base la cire et l'huile. — Fripement (de<br />

fripe, chiffon, en vieux français) : bruit produit par<br />

une étoffe que l'on chiffonne; ce substantif, qui n'est<br />

pas encore entré dans la langue, est formé régulièrement<br />

sur le modèle de froissement. — Bâillement<br />

étouffé : bâillement retenu, se terminant sans bruit.<br />

2. LES IDÉES. — Expliquez : où elle s'enfonce sans<br />

finir. (Dans l'ombre, on n'aperçoit pas le fond de la<br />

salle.) — Comment la salle est-elle éclairée?— Quels<br />

jeux de lumière se produisent sur le carreau? —<br />

Comment les lits sont-ils éclairés? — Qu'aperçoit-on?<br />

— Que d,evine-t-on ? — D'où provient la moiteur de<br />

l'air? — De quelles odeurs est-il chargé? — Qu'entend-on<br />

dans cette salle d'hôpital?<br />

A. quels sens s'adresse cette description? (Vue, odorat,<br />

ouïe.) — Quels sont ses mérites? (Elle est d'une<br />

précision minutieuse et, s'adressant à plusieurs sens,<br />

arrive à évoquer la réalité.) — Sent-on que l'auteur<br />

est ému en faisant cette description? (Comparer avec<br />

les deux textes suivants.)<br />

3. LE VOCABULAIRE. — L'hôpital, l'hospice, l'hospitalité,<br />

l'hospitalisation, une maison hospitalière, l'hôte<br />

(celui qui reçoit, celui qui est reçu), l'hôtel, l'hôtelier,<br />

l'hôtellerie ; — fade, la fadeur, des fadaises, une<br />

sauce fadasse, écrire fadement.<br />

4. GRAMMAIRE ET EXERCICES. — Formation du féminin<br />

dans les adjectifs qualificatifs. Etudier cetie formition<br />

sur les adjectifs du texte. Règle générale et<br />

règles particulières.<br />

Conjuguer au futur simple les verbes sortir, décroîtrese<br />

taire.<br />

II. — L'enfant malade.<br />

L'enfant restait étendu, pâle dans son petit- lit<br />

blanc, et, de ses yeux agrandis par la fièvre, regardait<br />

devant lui, toujours, avec la fixité ètnarige des<br />

mourants qui aperçoivent déjà ce que les vivants ne<br />

voient pas.<br />

La mère, au pied du lit, mordant ses doigts pour<br />

ne pas crier, suivait, anxieuse, poignardée de souffrances,<br />

les progrès de la maladie sur le pauvre visage<br />

aminci du petit être, et le père, un brave<br />

homme d'ouvrier, renfonçait dans ses yeux rouges<br />

les pleurs qui lui brûlaient les paupières.<br />

Dans son délire, le pauvre enfant disait en regardant<br />

ses petits souliers bien cirés placés sur une<br />

planche : « On peut bien les jeter maintenant, les<br />

souliers du petit François! Petit François ne les mettra<br />

plus jimais! jamais! » Alors le père disait, criait :<br />

« Veux-tu bien te taire! » et la mère allait enfoncer<br />

sa tête toute pâle dans son oreiller, pour que le petit<br />

François ne l'entendit pas pleurer.<br />

J. CLARKTIE, homme de lettres contemporain.<br />

Explications.<br />

1. LES MOTS. — Fixité : qualilè de ce qui est fixe,<br />

de ce qui ne se meut pas. — Etrange : qui étonne<br />

(vient de étranger, étym., celui qu'on n'a pas l'habitude<br />

de voir). - Anxieuse : à la fois tourmentée et<br />

inquiète. — Poignardée de souffrances : les souffrances<br />

sont comparées 1 à des poignards qui blessent le<br />

cœur. — Renfonçait:1e préfixe re marque ici l'effort.<br />

— Délire : trouble d'esprit causé par la fièvre, la<br />

maladie.<br />

2. L ES IDÉES E T LE SENTIMENT. — Comment était le<br />

regard de l'enfant? — Pourquoi les parents ne voulaient-ils<br />

pas montrer leur chagrin? — Que faisaientus<br />

pour cela? — Comment peut-on lire sur- le visage<br />

les progrès de la maladie? — Pourquoi l'enfant<br />

voulait-il qu'on jetât ses souliers? — Pourquoi le<br />

pere criait-il à l'enfant de se taiie? — Que pensez-<br />

PARTIE SCOLAIRE 277<br />

vous de ce père et de cette mère? — Quels sont les<br />

passages de ce récit qui vous émeuvent le plus'<br />

3. L E VOCABULAIRE. — La fièvre, un malade fiévreux<br />

(qui a la fièvre), un climat fiévreux (qui cause la fièvre),<br />

travailler fiévreusement (avec grande activité), enfiévrer<br />

(donner de la fièvre, et, au figuré, exciter, passionner),<br />

l'enfièvrement, des mouvements fébriles (qui<br />

semblent causés par la fièvre), une impatience fébrile,<br />

un fébrifuge (qui guérit la fièvre).<br />

4. GRAMMAIRE ET EXERCICES. — Relever les adjectifs<br />

du texte et les écrire au masculin et au féminin<br />

avec des noms convenables.<br />

Relever les verbes du texte à l'imparfait, au futur<br />

simple. Conjuguer au futur : ne plus mettre ses souliers<br />

et les jeter.<br />

III. — L'agonie du marin.<br />

Sylvestre allait plus mal; c'était la fin. Couché toujours<br />

sur son côté percé, il le comprimait des deux<br />

mains, avec tout ce qui lui.restait de force, pour immobiliser<br />

cette eau, cette décomposition liquide dans<br />

ce poumon droit, et tâcher de respirer seulement avec<br />

l'autre. Mais cet autre aussi, peu à peu, s'était pris<br />

par voisinage et l'angoisse suprême était commencée...<br />

Il demandait de l'air, de l'air; mais il n'y en avait<br />

plus nulle part... Partout, à l'infini, sur cette mer<br />

équatoriale, ce n'était qu'humidité chaude, que lourdeur<br />

irrespirable. Pas d'air nulle part, pas même<br />

pour les mourants qui haletaient!<br />

...Une dernière vision l'agita beaucoup : sa vieille<br />

grand'mère passant sur un chemin, très vite, avec<br />

une expression d'anxiété déchirante ; la pluie tombait<br />

sur elle de nuages bas et funèbres : elle se rendait à<br />

Paimpol, mandée au bureau de la marine pour y être<br />

informée qu'il était mort. — P. LOTI.<br />

Explications.<br />

1. EXPLICATION PRÉLIMINAIRE. •— Sylvestre est un<br />

marin breton de l'Etat qui, blessé en Chine, est ramené<br />

en France sur un navire-hôpital.<br />

2. L ES MOTS. — Agonie : lutte contre la mort. —<br />

Comprimer (le radical prim, signifiant presser,


278 <strong>MANUEL</strong> <strong>GÉNÉRAL</strong> <strong>DE</strong> <strong>L'INSTRUCTION</strong> <strong>PRIMAIRE</strong><br />

Composition française.<br />

I. — Construction de phrases.<br />

Compléter les phrases suivantes au moyen d'une<br />

•subordonnée servant :<br />

1° de complément de conséquence :<br />

Vous travaillerez bien... de façon qu'on ne puisse<br />

rien vous reprocher.<br />

Employez bien votre temps... de manière que vous<br />

n'ayez pas à regretter votre jeunesse.<br />

Vous avez reçu tous les conseils nécessaires... de<br />

sorte que vous ne serez pas excusable de mal faire.<br />

Vous m'avez parlé avec enthousiasme de cette affaire...<br />

si bien que vous m'avez convaincu.<br />

2° de complément de comparaison :<br />

Vous aurez plus tard à vous conformer à une règle...<br />

de même que vous devez vous y conformer à<br />

l'école.<br />

Vous saurez vous dévouer pour vos parents... ainsi<br />

gw'ils se sont dévoués pour vous.<br />

Travaillez... ainsi que vos parents.<br />

J'aime mon ami... comme un frère.<br />

Vous avez travaillé... autant que l'année dernière.<br />

(Dans les propositions compléments de comparaison,<br />

le verbe est souvent sous-entendu.)<br />

II. — Conjugaison.<br />

Faire modifier, compléter, en posant les questions<br />

convenables, la proposition suivante :<br />

Je me soigne au moindre rhume.<br />

Pourquoi te soignes-tu au moindre rhume?<br />

Comment te soignais-tu lorsque tu étais enrhumé?<br />

T'es-tu soigné ènergiquement lorsque tu avais pris<br />

froid'<br />

Te soigneras-tu seul ou appelleras-tu le médecin?<br />

Lorsque tu te seras soigné pendant huit jours, seras-tu<br />

guéri ? etc.<br />

Les réponses, calquées sur les questions, seront<br />

conjuguées.<br />

III. — Votre dernière maladie.<br />

Racontez l'histoire de votre dernière maladie. 1. Où<br />

l'avez-vous contractée? — 2. La visite du docteur. —<br />

3. Les soins. — 4. La convalescence. —5. Réflexions.<br />

SUJET TRAITÉ.<br />

1. Un soir du mois de mars dernier, j'avais couru<br />

longtemps avec mes camarades, et j'étais en sueur.<br />

Je m'arrêtai sur la place du village, où je sentis le<br />

froid me gagner. Je rentrai vite à la maison, mais il<br />

était trop tard. Le lendemain, je toussais un peu.<br />

Pendant huit jours, cette toux persista, et je revins<br />

un soir de l'école avec la lièvre. Je me mis au lit et<br />

maman appela le docteur.<br />

2. Le docteur vint le lendemain matin. J'avais passé<br />

une très mauvaise nuit. Il trouva que mon pouls battait<br />

vite, que mes yeux étaient brillants, que ma respiration<br />

était difficile. Il rédigea une ordonnance.<br />

Lorsque maman l'accompagna à la porte, il prononça<br />

le mot de bronchite, et recommanda beaucoup de<br />

précautions.<br />

3. Maman ne me fit pas voir son inquiétude. Mais<br />

elle suivit à. la lettre les prescriptions du docteur, me<br />

quittant rarement pendant le jour, se levant la nuit,<br />

confectionnant des cataplasmes, n'oubliant jamais<br />

l'heure des potions, montrant en un mot tout le dé-,<br />

vouement dont une mère est capable.<br />

4.. Au bout de cinq jours, j'allais beaucoup mieux.<br />

Trois jours après, le médecin me permettait de me<br />

lever. Mais je devais garder la chambre, et j'aurais<br />

trouvé le temps bien long si ma bonne maman ne<br />

s'était ingéniée pour me distraire.<br />

5. Ma maladie maintenant n'est plus qu'un souvenir.<br />

Mais je n'ai pas oublié les soins de ma mère,<br />

qui ont augmenté ma dette sacrée de reconnaissance.<br />

— {Jules B... onze ans. Quelques retouches.)<br />

IV. — Des imprudences.<br />

Citez certaines imprudences graves qu'il ne faut pas<br />

commettre si on veut éviter des accidents ou des maladies.<br />

- C O U R S S U P É R I E U R =<br />

Lecture expliquée,<br />

Orthographe et Grammaire.<br />

Un sage.<br />

Oui, c'est au vieux Gallus qu'appartient, l'héritage<br />

Que tu vois au penchant du coteau cisalpin;<br />

La maison tout entière est à l'abri d'un pin,<br />

Et le chaume du toit couvre il peine un étage.<br />

C'est assez pour qu'un hôte avec lui le partage.<br />

1 a sa vigne, un four à cuire plus d'un pain,<br />

Et dans son potager foisonne le lupin.<br />

C'est peu? Gallus n'a pas désiré davantage.<br />

Son bois donne un fagctt ou deux tous les hivers,<br />

Et de l'ombre, l'été, sous les feuillages verts;<br />

A l'automne, on y prend quelque grive au passage.<br />

C'est là. que, satisfait de son destin borné,<br />

Gallus finit de vivre où jadis il est né :<br />

Va, tu sais à présent que Gallus est un sage.<br />

J.-M. db IIF.UEDIA.<br />

Explications.<br />

1. EXPLICATIONS PRÉLIMINAIRES (l'auteur, le genre).<br />

— Etudier un sonnet de Heredia, c'est analyser ce<br />

qu'il y a de plus subtil et de plus parfait peut-être<br />

dans l'art littéraire du xix» siècle ; c'est aussi donner<br />

à nos élèves la meilleure des leçons de composition,<br />

et' de style.<br />

Le mérite en revient au genre lui-même qui, dans,<br />

sa sobriété (14 vers) doit offrir un tableau complet,<br />

physique ou moral, mais surtout à l'auteur, qui est<br />

en ce genre l'artiste le plus merveilleux qui soit.<br />

Un bon sonnet, c'est tout un monde en raccourci :<br />

il vaut un » long poème », suivant l'expression de<br />

Boileau. L'art du poète, ici plus qu'ailleurs, consiste<br />

à choisir minutieusement les traits essentiels et suggestifs,<br />

ceux qui évoquent plus qu'ils ne disent. L'auteur<br />

devient une sorte de magicien qui, n'ayant pas<br />

le temps de nous accompagner pas à pas dans le<br />

monde qu'il crée, nous ouvre du moins à chaque vers,<br />

à chaque mot, des perspectives lumineuses sur ce<br />

monde.<br />

.2. L E SUJET. — C'est l'évocation d'une vie simple<br />

dans un cadre médiocre. Le poète nous montre tour<br />

à tour la maison rustique où vit Gallus, les ressources<br />

modestes qu'il tire de son héritage. En passant,<br />

l'auteur nous initie aux occupations diverses de ce<br />

bon vieillard, et nous révèle l'âme paisible et lesjoies<br />

calmes d'un sage. '<br />

Du sonnet tout entier se dégage la vision discrète,,<br />

souriante, apaisante, d'une sereine fin de vie dans un<br />

coin familier.<br />

Tout cela en quatorze vers? Oui, et pas cela seulement,<br />

pour qui sait lire et rêver.<br />

3. LES MOTS. — Remarquez comme le vocabulairede<br />

l'auteur est simple. A peine aurons-nous à expliquer<br />

cisalpin (en deçà des Alpes ; rappeler l'expression<br />

: Gaule cisalpine, désignant le Piémont et la.<br />

Lombardie), foisonner (abonder), lupin • (légumineuse<br />

employée comme fourrage).<br />

4. L A COMPOSITION (plan et idées). — Suivons pasà<br />

pas le poète dans sa façon de composer, et admirons<br />

le choix qu'il fait des traits qui peignent, et,,<br />

surtout, qui évoquent.<br />

Le premier quatrain nous fait connaître dans son<br />

ensemble la maison de Gallus : le poète la situe (au<br />

penchant du coteau cisalpin) et précise son image<br />

(un pin suffit à l'abriter; elle n'a qu'un étage et son<br />

toit est en chaume). C'est l'humble maison de campagne,<br />

l'héritage modeste qui, de père en fils, sanschangement,<br />

abrile des vies obscures, des destins.<br />

« bornés » et des bonheurs paisibles. Nous la reconnaissons,<br />

cette maison rustique, parce que nous en<br />

avons vu de pareilles dans nos campagnes de France,<br />

et nous l'aimons pour sa simplicité, pour le charmede<br />

sa solitude, pour la musique du vent dans le pin<br />

chantant qui l'abrite.<br />

Le deuxième quatrain, en nous faisant connaître:<br />

GRAMMAIRE • DUSSOUCHET. Coari moyen, Cert. d'études. Théorie, 1.005 exerc., 150 rédact. 1.25


TG5WÏH/Ï<br />

les annexes de la maison (la vigile, le four, le potager),<br />

nous apprend les ressources modestes dont jouit<br />

le vieux Gallus. Du même coup, le poète précise la<br />

description du cadre et nous initie à la sagesse de ce<br />

bon vieillard à. qui suffisent une maison qu'il peut<br />

partager avec un hôte, un peu de vin, le pain de son<br />

four et quelques légumes de son jardin. Ceux-là ont<br />

toujours assez qui jamais n'ont désiré davantage, et<br />

Gallus est de ceux-là.<br />

N'apprenons-nous pas d'ailleurs, dans le premier<br />

tercet, que ce sage a même du superflu, des fagots<br />

pour l'hiver, de l'ombre en été, quelques grives prises<br />

au piège à l'automne? Ces détails ménagers,<br />

choisis par le poète, n'ont pas seulement à nos yeux<br />

un intérêt économique, mais nous révèlent les occupations<br />

et les plaisirs du vieillard, variés suivant les<br />

saisbns. Nous -le voyons tour à tour ramasser son<br />

bois mort, épier le gibier, goûter en été les douceurs<br />

d'une sieste « sous les feuillages verts », et en hiver,<br />

pendant les rares jours de froid, la joie d'une flambée<br />

au coin de l'àtre. Ainsi, en trois vers suggestifs,<br />

le poète évoque en nous l'image d'une vie heureuse,<br />

remplie de soins familiers et riche de satisfactions<br />

intimes.<br />

Le dernier tercet n'ajoute pas un détail nouveau à<br />

l'ensemble. Le poète y exprime en trois vers tout ce<br />

qu'il a laissé deviner au sujet de la physionomie morale<br />

du bon vieillard, sage dont la vie a la limpidité<br />

d'une belle eau sans ride et sans remous. Et nous<br />

songeons à cet autre vieillard dont parle La Fontaine,<br />

à cet autre sage qui sait mourir avec sérénité :<br />

« Rien ne trouble sa fin : c'est le soir d'un beau<br />

jour... »<br />

Ainsi, grâce à son art, le poète a su donner en quatorze<br />

vers une vision supérieure de sagesse humaine.<br />

Et nous estimons ensuite à plus juste prix ces soucis<br />

parasites, ces ambitions parfois mesquines qui bouleversent<br />

tant d'existences.<br />

5. LE STYLE. — Le style est remarquable par son<br />

raccourci saisissant. Pas un mot inutile, pas de tournure<br />

lourde, pas de remplissage.<br />

L'auteur emploie au contraire des tournures brè:<br />

ves, qui laissent deviner ce qu,'il ne peut exprimer<br />

complètement. (C'est peu? —finit de vivre.)<br />

Le plus d'images et d'idées possible avec le minimum<br />

de mots, c'est là un idéal de style que le poète<br />

semble avoir atteint.<br />

6. GRAMMAIRE E T EXERCICES. — Revoir, à propos<br />

des adjectifs du texte, les règles relatives à la formation<br />

du féminin.<br />

A propos des expressions tout entière, quelque<br />

grive, étudier la règle de même, quelque, tout.<br />

Composition française.<br />

La vie d'un sage.<br />

Après les explications qui vous ont été données au<br />

sujet du texte ci-dessus, imaginez et racontez l'existence<br />

du vieux Gallus, suivant les saisons. Dites si<br />

vous enviez son sort, ou ce qui, d'après vous, manque<br />

dans sa vie.<br />

K . SEGUIN,<br />

Inspecteur primaire.<br />

ARITHMÉTIQUE, GÉOMÉTRIE ET<br />

SYSTÈME MÉTRIQUE<br />

= COURS ÉLÉMENTAIRE ET MOYEN =<br />

Soustraction des nombres décimaux.<br />

COURS ÉLÉMENTAIRE.<br />

INDICATIONS. — Etablir la règle au moyen d'exemples;<br />

rappeler que l'on ne peut retrancher que des<br />

nombres de la même espèce ; en conclure : 1° là disposition,<br />

unités sous unités, dixièmes sous dixièmes,<br />

etc., virgule sons virgule; 2° si l'un des nombres a<br />

moins de chiffres décimaux que l'autre, on remplace<br />

(réellement au début, mentalement ensuite) les urfitès<br />

décimales absentes par des zéros. — Exercices d'application<br />

nombreux et gradués.<br />

PARTIE SCOLAIRE 279<br />

Exercices de réflexion. — 1. Quand on retranche<br />

un nombre entier d'un nombre décimal (4 m. 35 —<br />

2 m. par exemple), quelle est toujours la partie décimale<br />

de la différence ?<br />

2. Expliquer, dans la soustraction3 km. — 1 km. 735<br />

pourquoi on peut ajouter trois zètos à la droite de<br />

3 km. pour effectuer la soustraction.<br />

La multiplication.<br />

COURS MOYEN.<br />

Cas particuliers. — I. L E MULTIPLICATEUR CONTIENT<br />

<strong>DE</strong>S ZÉROS INTERCALÉS. — OIJ ne tient pas compte des<br />

zéros, mais il ne faut pas oublier que le premier<br />

chiffre à droite de chaque produit partiel se<br />

place toujours au-dessous du chiffre du multiplicateur<br />

qui a servi à former ce produit partiel.<br />

II. UN <strong>DE</strong>S FACTEURS, o u TOUS LES <strong>DE</strong>UX, SONT <strong>DE</strong>S<br />

NOMBRES ENTIERS TERMINÉS PAR <strong>DE</strong>SZÉROS. —Montrer<br />

par des exemples qu'en multipliant des dizaines par<br />

des dizaines on obtient des centaines, en multipliant,<br />

des centaines par des dizaines, on obtient des mille,<br />

etc. (le produit étant au multiplicande comme le multiplicateur<br />

est à l'unité). En conclure : on effectue la<br />

division sans tenir compte des zéros, puis on écrit<br />

à la droite du produit autant de zéros qu'il y en<br />

a à droite des deux facteurs.<br />

III. DANS UN <strong>DE</strong>S FACTEURS, o u DANS LES <strong>DE</strong>UX, IL<br />

Y A <strong>DE</strong>S CHIFFRES DÉCIMAUX. — Remarquer,, en s'appuyant<br />

sur le même principe, ce qu'on obtient en<br />

multipliant un nombre de dixièmes, centièmes ou millièmes<br />

: 1° par un nombre entier ; 2° par un nombre<br />

de dixièmes, centièmes ou millièmes ; conclure : le<br />

produit contient autant de chiffres décimaux qu'il<br />

y en a en tout dans les deux facteurs.<br />

IV. LA PARTIE DÉCIMALE EST TERMINÉE PAR <strong>DE</strong>S ZÉ­<br />

ROS. — On les supprime simplement avant de faire<br />

l'opération et on ne les compte pas dans le nombre<br />

des chiffres décimaux du produit.<br />

Remarques particulières. — 1° Un facteur est ur<br />

nombre entier terminé par des zéros et l'autre un<br />

nombre décimal : on peut supprimer les zéros, en<br />

ayant soin d'avancer la virgule au second facteur<br />

d'autant de rangs vers la droite qu'il y a de zéros supprimés.<br />

2° Un facteur est une fraction décimale; d'après<br />

le principe général, le produit est inférieur au<br />

second facteur. 3° Multiplier un nombre par 0,1, 0,01,<br />

0,001, etc., c'est le rendre 10,100,1000 fois plus petit-<br />

Preuve. — Montrer à l'aide d'exemples concrets<br />

(12 élèves en 3 rangs de 4 ou en 4 rangs de 3) que<br />

le produit ne change pas quand on intervertit l'ordre<br />

des facteurs, d'où : moj'en de faire la preuve. —•<br />

Application au calcul rapide : chercher le prix de<br />

379 m. de' toile à 3 fr. le mètre : on doit indiquer<br />

correctement la multiplication 3 fr. X 379, mais on<br />

peut effectuer le produit 379 x 3. Remarquer toutefois<br />

que le produit est de même nature que le multiplicande<br />

primitif.<br />

Calcul mental.<br />

COURS ÉLÉMENTAIRE : SOUSTRAIRE 8 E T 9.<br />

Que reste-t-il si l'on retranche 8 de 9, 19, 29..., de<br />

10, 20, 30..., de 11, 21, 31...; si l'on retranche 9 de<br />

10, 20, 30..., de 15, 25, 35... ?<br />

EFFECTUER RAPI<strong>DE</strong>MENT :<br />

89 — 8 — 8 — 9 — 8 — 9 — 8 — 9 — 9 =<br />

95 — 9 — S — 6 — 2 — 7 — 8 — 9 — 6 =<br />

Remarque. — Pour retrancher 9 on peut retrancher<br />

10 puis ajouter 1 au résultat ; pour retrancher 8 on<br />

peut retrancher 10 et ajouter 2 au résultat.<br />

COURS MOYEN.<br />

Multiplier un nombre par 10, 100, 1000. — C'est<br />

rendre ce nombre 10, 100, 1000 fois plus grand. (Voir<br />

au n° 2 du Manuel.)<br />

Multiplications mentales dérivées de la multiplication<br />

par 10. — I . MULTIPLIER UN NOMBRE EXACT <strong>DE</strong><br />

DIZAINES PAR UN <strong>DE</strong>S 9 PREMIERS NOMBRES ou réciproquement.<br />

— On multiplie le chiffre des dizaines par le<br />

nombre, puis le résultat par 10. — Ex. : 70 X 8, on<br />

dit 8 fois 7, 56 diz. ou 560.<br />

LECTURE COURANTE : GUÉCHOT. Par l'Effort, formation de la volonté'. 8ert"d"étud«. 1-20


280<br />

<strong>MANUEL</strong> <strong>GÉNÉRAL</strong> <strong>DE</strong> <strong>L'INSTRUCTION</strong> <strong>PRIMAIRE</strong><br />

IL MULTIPLIER PAR 5 , PAR. 2,5. — On multiplie le<br />

nombre par 10, puis on prend la moitié (ou le quart)<br />

du résultat. — Ex. : 24 x 5, ou dit 10 fois 24, 240<br />

dont la moitié est 120.<br />

III. MULTIPLIER PAR. 9 (ou PAR 11). — On multiplie<br />

le nombre par 10, puis on le retranche (ou on le lui<br />

ajoute) du résultat obtenu. — Ex. : 75 X 9; on dit 10<br />

fois 75 = 750, moins 75, 875.<br />

IV. MULTIPLIER, PAR 15. — On multiplie par 10 et<br />

au résultat on ajoute la moitié du produit obtenu.<br />

Ex. : 84 x 15; on dit 10 fois 84 = 840, dont la moitié<br />

est 420, 840 et 420 = 1 260.<br />

V . MULTIPLIER PAR 20, 40, 8 0, PAR 3 0 et 60. — O n<br />

multiplie le nombre par 2, 4, 8, 3 ou 6, puis le ré<br />

sultat obtenu par 10.<br />

Problèmes : Quantité en plus ou en moins.<br />

Somme ou différence.<br />

COURS ÉLÉMENTAIRE : L RE ANNÉE.<br />

EXPLICATIONS, CALCUL MENTAL, CALCUL ÉCRIT.—VOIR<br />

au n° 8 du Manuel, problèmes de 1 à 8 (cours élémentaireZ*<br />

année).<br />

Produit avec somme ou différence.<br />

COURS ÉLÉMENTAIRE 2 E ANNÉE, COURS MOYEN l r o ANNÉE.<br />

EXPLICATIONS. — Recherche du prix total d'une<br />

denrée dont on a acheté plusieurs quantités à un<br />

même prix d'unité ; recherche de la -valeur de ce qui<br />

reste d'une marchandise dont on a déjà vendu une<br />

certaine quantité à un prix indiqué, etc. Etablir les.<br />

raisonnements :<br />

Que demande-t-on? Comment l'obtenir?<br />

( Prix de l'unité<br />

I. Le prix<br />

X. d'un, du 1<br />

total X N. d'un, achetées<br />

II. La valeur ^ Prix de l'unité<br />

de la quantité<br />

^<br />

)<br />

»<br />

,<br />

X<br />

,<br />

N.aun.<br />

, ,<br />

restante = } rest.<br />

er ach.<br />

' + N. d'un. du2 e ach.<br />

' N. primitif d'unités<br />

— N. d'un, vendues.<br />

PROBLÈMES ORAUX. — 1. Un père gagne 5 fr. parjour<br />

et son fils 2 fr. Combien gagnent-ils ensemble<br />

en 6 jours?<br />

2. Quel est le prix total de 2 coupons de soie, l'un<br />

de 6 m., l'autre de 3 m., à raison de 10 fr. le mètre?<br />

3. D'une pièce de drap de 30 m. on a vendu 19 m.<br />

Quelle est la valeur du reste à raison de 5 fr. le mètre?<br />

4. On partage une pièce de 38 m. de velours en<br />

deux coupons dont l'un a 16 m. de long. Calculer la<br />

valeur de chacun d'eux à 11 fr. le mètre.<br />

PROBLÈMES ÉCRITS. — 5. Un marchand achète 2<br />

pièces de drap, l'une de 36 m., l'autre de 48 m. à<br />

raison de 14 fr. le mètre. Quelle somme a-t-il déboursés?<br />

•— R. : 1 176 fr.<br />

6. Un débitant vend du vin à 0 fr. 40 le litre.<br />

Quelle somme retirera-t-il de. la vente de 2 tonneaux<br />

dont l'un contient 228 litres et l'autre 175 litres? —<br />

161 fr. 20.<br />

7. Un drapier achète 3 pièces de lainage ayant<br />

l'une 35 m. et les autres chacune 27 m. Combien a-til<br />

payé si le mètre valait 6 fr. 50? — R. : 578 fr. 50.<br />

8. Dans un tonneau de 124 litres de vin il y a 5 litres<br />

de lie. A raison de 0 fr. 35 le litre, quel sera le<br />

prix de vente du vin clair? — R. : 41 fr. 65.<br />

9. Une pièce de satin avait 59 m. do long. On en a<br />

vendu 24 m. Quelle est la valeur du reste si le mètre<br />

coule 13 fr.? — R. : 455 fr.<br />

10. D'un troupeau de 175 moutons d'une valeur<br />

moyenne de 28 fr. par tête on a vendu 62 bètes.<br />

Quelle est la valeur de ce qui reste? — R. : 3 1 64 fr.<br />

Calcul libre. — 1. Combien faut-ii de mètres<br />

d'étoffe pour confectionner chacune des x>arties de<br />

votre habillement? Combien a coûté l'achat de cette<br />

étoffe?<br />

2. Dites la dépense mensuelle de votre famille pour<br />

le pain (ou la boisson). — Notez chaque jour les<br />

quantités achetées; faites la somme au bout du mois<br />

et cherchez-en la valeur.<br />

Le budget d'un ménage : économies.<br />

COURS MOYEN 2° ANNÉK, CERT. D'ÉTU<strong>DE</strong>S.<br />

EXPLICATIONS. — A l'aide d'exemples concrets, nppeler<br />

que l'économie est ce qui reste du gain lorsque<br />

l'on a payé toutes les dépenses; si les dépenses sont<br />

supérieures au gain, on fait des dettes. — Montrer<br />

l'utilité de la prévoyance ; comment on fait des économies.<br />

— Nous indiquerons par la suite comment<br />

on peut placer ses économies (voir n° 33).<br />

Raisonnement :<br />

. I Gain ann. = j Gain par jour<br />

Economies 1 I xN. dej. de travail<br />

annuelles = \ _ dè ann = l Dépense par jour<br />

( ^ I X N. de j. d& dépensé<br />

CALCUL MENTAL. — Calculer : 1° l'économie mensuelle<br />

d'un ouvrier qui gagne 150 fr. par mois et qui<br />

dépense 130 fr. ;<br />

2° l'économie d'une famille qui a gagné 170 fr. et<br />

qui a dépensé 5 fr. par jour dans un mois de 30 j. ;<br />

3° l'épargne hebdomadaire d'un ouvrier gagnaut<br />

6 fr. par jour pendant une semaine de 6 jours de<br />

travail et dépensant 28 fr. pendant les 7 jours;<br />

4° l'épargne hebdomadaire d'une ouvrière gagnaut<br />

5 fr. par jour dans une semaine de 6 jours de travail<br />

et dépensant tous les jours (dimanche compris) 4 fr.<br />

en moyenne.<br />

CALCUL ÉCRIT. — 1. Une ouvrière gagne en moyenne<br />

2 fr. 90 par jour. Dans une année, elle travaille<br />

300 jours et dépense 750 fr. 20: quelles sont ses économies<br />

à la fin 'te l'année?<br />

Solution. — Gain annuel : 2 fr. 90 X 300 = 870 fr. :<br />

économies : 870 fr. — 750 fr. 20 = 1 ! 9 fr. 80.<br />

2. Un apprenti électricien gagne 4 fr. 30 par jour<br />

de travail et dépense quotidiennement 2 fr. 90. Combien<br />

peut-il économiser en une année ordinaire s'il<br />

chôme 52 dimanches et 5 jours de fêtes?<br />

Solution. — Gain annuel : 4 fr. 30 X (365 — 57)<br />

= 1324 fr. 40; dépense annuelle : 2 fr. 90 x 365 =<br />

1058 fr. 50; économie : 265 fr. 90.<br />

3. Un ouvrier, qui travaille 6 jours par semaine,<br />

gagne 6 fr. 25 par jour et dépense 19 fr. 60 par semaine<br />

pour sa nourriture et son entretien; il a en<br />

outre un loyer de 80 fr. par trimestre. Quelles sont<br />

ses économies annuelles? (Eure.)<br />

Solution. — Gain annuel : 6 fr. 25 X 6 x 52 =<br />

1 950 fr. ; dépense annuelle pour nour. etentr. : 19 tr. 60<br />

X 52 = 1 019 fr. 20; loyer : 80 fr. X 4 = 320 fr. ;<br />

dépense totale : 1339 fr. 20 ; économies : 610 fr. 80.<br />

4. Un ouvrier, qui chôme les dimanches et pendant<br />

10 jours de fête, gagne 4 fr. .50 par jour. Il dépense<br />

2 fr. pour sa nourriture journalière et 14 fr. par<br />

mois pour son entretien. Quelle somme aura-t-il économisée<br />

au bout de 10 ans? (Côte^d'Or.)<br />

Solution. — Gain annuel : 4 fr. 50 X (365 — 62)<br />

= 1363 fr. 50; dépense pour la nourriture : 730 fr. ;<br />

entretien : 168 fr. ; dépense totale : 898 fr. ; économie<br />

annuelle : 465 fr. 50; en 10 ans : 4 655 fr.<br />

PROBLÈMES DÉRIVÉS. — I. Economies diverses à<br />

réaliser. — 1. Une ménagère trouvant que sa consommation<br />

de café lui cause une trop grande dépense,<br />

la réduit. Au lieu de 125 gr. tous les 3<br />

jours, elle n'achète plus que 500 gr. tous les 18 jours.<br />

Quelle économie rèalise-t-elle par an si elle paye<br />

son café 2 fr. 80 le 1/2 kg.? (Haute-Marne.)<br />

Solution. — Nombre de kg. de "café achetés par an<br />

primitivement : (0 kg. 125 X 3 >5) : 3 = 15 kg. 208 ;<br />

maintenant, elle n'achètera plus que : (0 kg. 500 X 365):<br />

18 = 10 kg. 138; nombre de kg. en moins : 5 kg. 07:<br />

économie : 28 fr. 35 par défaut.<br />

2. Un ménage consomme par semaine 3 1. de haricots<br />

à 0 fr. 45 le litre et 8 1. de pommes de terre à<br />

0 fr. 10. Achetés en gros, les haricots coûtent 0 fr. 28<br />

le litre et les pommes de terre 0 fr. 055. Quelle économie<br />

ce ménage ferait-il par an en achetant ses<br />

denrées en gros? ('Eure.)<br />

Solution. — En achetant en gros, le ménage gagne<br />

par an, sur los h tricots : (0 fr. 45 — 0 fr. 28) X 3<br />

X 52 = 26 fr. 52; sur les pommes de terre : (0 fr. 10<br />

- 0 fr. 055) x 8 X 52 = 18 fr. 72; total : 45 fr. 25<br />

par excès.<br />

LECTURE COURANTE : TÛUTEY, Cours supérieur et complémentaire, RAMEURS


•V. • • -<br />

PARTIE SCOLAIRE 281<br />

3. Une ménagère donne 2 fr. 85 par semaine à sa Solution. — Dépenses inutiles faites en un an :<br />

blanchisseuse. En prenant une ouvrière chez elle (0 fr. 25 + 0 fr. 15) X 365 = 146 fr. ; nombre de m<br />

3 jours par mois, elle dépenserait 2 fr. 25 par jour,<br />

et, en outre, pour le charbon et le savon, 13 fr. 40<br />

par an. Quelle serait l'économie annuelle? (Puy-de-<br />

Dôme.)<br />

Solution. — Par an, elle donne à labUnchisseuse :<br />

148 fr. 20; à l'ouvrière : 2 fr. 25 X 3 X 12 = 81 fr. :<br />

avec le charbon et le savon elle dépenserait : 94 fr. 40;<br />

économie : 53 fr. 80.<br />

4. Pour 'aver le linge d'un ménage une blanchisseuse<br />

demande 2 fr. 50 par semaine. La ménagère<br />

préfère pren Ire une femme deux fois par mois. Chaque<br />

fois, elle donne 2 fr. et fournit 1 kg. 5 de savon à.<br />

0 fr. 70 le kg., 2 kg. de cristaux à. 0 fr. 15 et 0 fr. 10<br />

de bleu Calculer l'économie annuelle ( Vaucluse.)<br />

Solution. — Dépense annuelle pour la blanchisseuse<br />

: 130 fr. ; le lavage à la maison revient-, par<br />

mois, à : [2 fr. + (0 fr. 70 X 1,5) + (0 fr. 15 x 2)<br />

4- 0 fr. 10] X 2 = 6 fr. 90; par an : 82 fr. 80; économie<br />

annuelle • 47 fr. 20.<br />

5. Une ménagère fait confectionner une douzaine<br />

de chemises avec de la toile à. 1 fr. 60 le mètre. Chaque<br />

chemise a nécessité 3 m. 25 d'étoffe et a coûté<br />

ï fr. 30 de façon. Les chemises achetées toutes faites<br />

auraient coûté? 8 fr. 50 l'une. Quelle économie d.<br />

• réalisée cette menagère en les faisant confectionner<br />

elle-même? (Constantine.)<br />

Solution. — Chaque chemise que fait confectionner<br />

la ménagère lui revient à : (1 fr. G0 x 3,25) + 2 fr. 30<br />

= 7 fr. 50; économie sur 1 chemise : 1 fr. ; sur une<br />

douzaine : 12 fr.<br />

6. Au lieu d'acheter, pour ses 3 fillettes, des tabliers<br />

confectionnés qui lui reviendraient en magasin<br />

h 8 fr. la pièce, une mère de famille se procure de<br />

l'étoffe à raison de 2 m. 80 par tablier au prix de<br />

1 fr. 55 le mètre, et les fait confectionner par une<br />

ouvrière qui emploie 1 journée 1/2 à raison de 3 fr.<br />

par jour. Qu'éconoinise-t elle? {Seine.)<br />

Solution. — Eu magasin les tabliers coûteraient :<br />

24 fr: faits à la maison, ils reviennent à : (1 fr. 55<br />

X 2,8 x 3) + (3 fr x 1,5) = 17 fr. 52; elle économise<br />

6 fr. 50 par excès.<br />

II. Menues dépenses inutiles. — REMARQUE. —<br />

Cinq centimes -économisés par jour font 18 fr. 25<br />

au bout de l'année. — Dix centimes épargnés chaque<br />

jour font, dans le même temps, 36 fr. 50. Montrer à<br />

l'aide de ces nombres qu'en évitant des dépenses<br />

inutiles, il est possible de se constituer un petit capital.<br />

Exercice de réflexion. — Indiquer des dépenses<br />

qui ne sont pas d'absolue nécessité et que l'on peut<br />

éviter.<br />

PROBLÈMES. — 1. Un ouvrier dépense inutilement<br />

0 fr iO d'eau-de-vie et 0 fr. 15 de tabac par jour.<br />

Quelle perte éprouve^t-il au bout d'un an? {Eure.)<br />

Solution. — Dépense inutile par jour : 0 fr. 10 +<br />

0 fr. 15 = 0 fr. 25; par an : 0 fr. 25 X 365 = 91 fr. 25.<br />

2. Un fumeur consomme en 5 jours un demi-hg.<br />

de tabac, à 12 fr. 50 le kg. Dites : 1° combien cette<br />

mauvaise habitude lui coûte par an; 2° combien de<br />

litres de vin à 0 fr 40 il pourrait acheter avec le prix<br />

de ce tabac. (Drôme.)<br />

Solution — Consommation de tabac en 1 an :<br />

(0 kg. 050. X 365) : 5 = 3 kg 65 ; qui coûtent :<br />

45 fr. 65 par exces; nombre de litres de vin : 1 1. x<br />

(45,65 : 0,40) = 114 1. 1 25<br />

3. Un ouvrier gagne 6 fr. par jour; mais, chaque<br />

lundi, _il passe son temps à. l'auberge, où il dépense<br />

4 fr. 25 en moyenne. 1 fume en outre pour 0 fr. 35<br />

de tabac par jour. Combien ces déplorables habitudes<br />

lui feront-elles perdre pendant l'espace de 25 années?<br />

(Ardenn'.s.)<br />

Solution. — Chaque lundi il perd 6 fr. + 4 fr. 25<br />

— 10 fr. 25; par an ; 533 fr. ; dépense par an pour le<br />

tabac ; 127 fr. 75; perte tolale par an : 533 fr. +<br />

1Ï7 fr 75 = 660 fr. 75; en 25 ans : 16 518 fr. 75.<br />

, 4. Un pcre de famille dépense en moyenne par<br />

jour pour 0 fr. 25 de tabac et 0 fr. 15 d'eau-de-vie.<br />

Avec l'argent qu'il dépense ainsi pendant une année,<br />

combien pourrait-il acheter de mètres carrés de torrain<br />

à. 25 fP. rare? {Cher.)<br />

2<br />

de terrain : 1 m 2 X 146 : 0,25 = 584 m 2 .<br />

Calcul libre. — L E BUDGET D'UNE PERSONNE. — A<br />

tenir chaque jour pendant une semaine. On suppose<br />

avoir gagné 35 fr. par exemple, pendant la semaine<br />

précédente. Chaque matin, on fait le compte de ce<br />

qu'on a dépensé dans la journée de la veille : nourriture,<br />

voyage ou divertissement pour le dimanche,<br />

blanchissage, somme à mettre de côté pour le loyer,<br />

etc. Un fois ou deux, dans le courant de la semaine,<br />

l'instituteur fait inscrire par tous les élèves une dépense<br />

imprévue : achat d'un chapeau, visite d'un<br />

médecin, etc. Le samedi, on fait la balance et les<br />

élèves constatent s'ils ont dépensé plus ou moins<br />

qu'ils n'étaient censés avoir gagné.<br />

Nota. — On peut recommencer cet exercice pendant<br />

plusieurs semaines, en variant les imprévus, afin<br />

d'apprendre aux enfants la nécessité, la prévoyance.<br />

Dans le cas où le gain l'emporte sur les dépenses, on<br />

reportera sur la semaine suivante les économies réalisées<br />

pendant la semaine précédente.<br />

Des pièces en argent.<br />

COURS ÉLÉMENTAIRE.<br />

Pièces en argent. — Décrire les principale pièces<br />

de monnaie en argent : 5 fr., 2 fr., 1 fr., 0 fr. 50<br />

(comme on a décrit le franc au n° 16). — Remarquer<br />

qu'il existe également une pièce de 0 fr. 20 très peu<br />

répandue.<br />

Exercices concrets servant à montrer combien ïil<br />

faut de pièces de 0 fr.50 pour faire 1 fr., 2 fr., 5 fr..<br />

7 fr. 50, etc. ; combien il faut de pièces de 1 fr., 2 fr.,<br />

5 fr. et 0 fr. 50 pour payer des sommes données :<br />

4 fr.. 8 fr.. 12 tr. 50, 23 fr., etc.<br />

Des polygones.<br />

COURS MOYEN.<br />

Polygones quelconques. — Calcul de la surface :<br />

on la divise en triangles, trapèzes, rectangles, etc..<br />

dont il est facile de mesurer les bases et les hauteurs :<br />

la surface du polygone ainsi décomposé est égale<br />

à la somme des surfaces des différentes figures qui<br />

le composent.<br />

Polygones réguliers. — Polygones dont tous les<br />

côtés sont égaux. Remarquer que tous les angles sont<br />

aussi égaux; exemples : le triangle équilatéral, le<br />

carré, les carreaux de cuisine (hexagone).<br />

Calcul de la surface : Si on divise les polygones<br />

réguliers en triangles ayant pour base chacun un<br />

côté du polygone et pour sommet le centre du polygone,<br />

on obtient autant de triangles qu'il y a de côtés,<br />

et la surface est égale à la somme des bases de<br />

tous ces triangles (ou périmètre du polygone) multipliée<br />

par la moitié de la hauteur de ces triangles<br />

(hauteur qu'on appelle ici apo'hème).<br />

PROBLÈMES. — 1. Calculer en centimètres carrés la<br />

surface d'un hexagone dont le côté à 1 dm. et dont la<br />

d stance du centre h l'un des côtés égaux a 8 cm. 6.<br />

— R. : Périm. : 60 cm. Surf. : 1 cm 2 x 60 X 8,6 :<br />

2 = 258 cm 2 .<br />

2. Calculer, à raison de 12 fr. l'are, la valeur d'un<br />

champ qui a la forme d'un quadrilatère irrègulier : la<br />

diagonale qui le partage en 2 triangles a 168 m. 70;<br />

la hauteur de l'un des triangles est de 75 m. 50 et<br />

celle de l'autre 9S m. 40. (Faire la figure.) (Nièvre.)<br />

Solution. — Surface : 1 m 2 X 168,70 X (75.50 +<br />

98,40) : 2 = 14 66S m 2 465, valant : 12 fr. x 146,68465<br />

= 1 760 fr. 20 par défaut.<br />

Calcul• libre. — Découper des feuilles de carton<br />

de façon très irrègulière. En calculer la surface eu<br />

supposant que cette feuille représente un champ et<br />

que 1 cm. sur la feuille représente 1 m. sur le terrain.<br />

= = COURS SUPÉRIEUR = = = = =<br />

Multiplication des nombres décimaux:.<br />

INDICATIONS. — Faire rappeler les règles générales<br />

données au cours moyen pour cette opération. Indiquer<br />

une justification numérique : 1° 7,34 X 8 =<br />

734 centièmes X 8: le produit est donc un nombre de<br />

ARITHMETIQUE : Deai cent» problèmes ta Certificat d'études par G. <strong>MANUEL</strong>. . . . 4 0 C.


282 <strong>MANUEL</strong> <strong>GÉNÉRAL</strong> <strong>DE</strong> <strong>L'INSTRUCTION</strong> <strong>PRIMAIRE</strong><br />

centièmes ; 2° 7,34 x 8,5 revient, d'après la dèlinition<br />

générale, à prendre 85 fois le dixième de 734 centièmes<br />

et le produit est donc un nombre de millièmes.<br />

Remarque : il existe une autre démonstration (basée<br />

sur la multiplication des fractions) qui sera donnée<br />

au numéro suivant.<br />

Questions de théorie.<br />

1. Multiplication d'un nombre entier par un nombre<br />

décimal. Exemple : 97 x 8,765. Dèmonstralion et<br />

règle. (Brev. élém. Seine.)<br />

indications. — Donner la définition générale ; ici,<br />

l'opération consiste à chercher un nombre qui se<br />

compose avec 97 comme 8,765 se compose avec l'unité.<br />

Or 8,765 est formé des 8 765 millièmes de 1, le produit<br />

sera donc formé de 8 765 millièmes de 97 ; or, 1<br />

vêtement, dire : 1° le prix du mèlre de ce drap:<br />

2° le prix de revient d'un complet ; 3° les frais de<br />

façon et de fournitures payés par cette mère de<br />

famille pour un complèt. (Brev. élém. Nancy.)<br />

Indications. — Economiesur 1 complet : 63 fr. 40 :4<br />

= 15 fr. 85 qui sont les 12/12 — 7/12= 5/12 du prix<br />

de la façon et des fournitures du tailleur. Ces frais<br />

s'élèveraient donc itl5fr.85 x 12/5=38 fr. 04. Le drap<br />

du complet vaut donc : 78 fr. — 38 fr. 04 - 39 fr. 96,<br />

soit : 39 fr. 96 x 3/10 =11 fr. 988 par mètre. Prix<br />

de revient du vêtement: 78 fr. —15 fr. 85 = 62 fr. 15.<br />

Frais de façon et fournitures payés par la mère de<br />

famille : 38 fr. 04 — 15 fr. 85 = 22 fr. 19.<br />

Dépenses inutiles. (Voir au cours moyen.) — Un<br />

ouvrier consomme chaque jour au cabaret un verre<br />

millième de 97 est 0,097 et les 8 765 millièmes de 97<br />

seront 0,097 x 8 765 = 850,205 millièmes. Indiquer la<br />

disposition et énoncer la règle.<br />

2. Définir la fraction décimale, le nombre décimal.<br />

Faire voir que le produit de deux nombres décimaux<br />

se ramène à la recherche du produit de deux nombres<br />

eniiers. (Brev. élém. Clermont.)<br />

Indications. - 1. Définitions. (Voir les traités d'arithmétique<br />

et le Manuel n° 2.)<br />

2. Soit le produit 75,7 x 5,45. Cela revient à prendre<br />

545 fois le centième de 75,7. (Voir question précédente.)<br />

Or, le centième de 75,7 = 0,757 ou 757 millièmes;<br />

donc 75,7 x 5,45 = 757 millièmes X 545 qui<br />

est un produit de deux nombres entiers; c. q. f. d.<br />

Budget d'un ménage : économies.<br />

INDICATIONS ET PROBLÈMES PRÉPARATOIRES. — Voir<br />

au cours moyen.<br />

1. Un ouvrier travaille 304 jours par an ; il gagne<br />

4 fr. 50 par jour pendant la moitié du temps et 3 fr.<br />

pendant l'autre moitié. Les jours de travail, sa dépense<br />

est de 2 fr. 25 ; elle est de 2 fr. 75 les autres jours.<br />

Combien lui reste-t-il au bout de l'année ?<br />

Indications. — Gain : l r = moitié : 4 fr. 50 X (304 : 2)<br />

= 684 fr. : 2 e d'eau-de-vie à 0 fr. 10 et deux apéritifs à 0 fr. 20; il<br />

y perd, en outre, tous les lundis, une journée de<br />

travail estimée ! fr. 50 et fait ces jours-li une dépense<br />

supplémentaire de 1 fr. 50. S'il économisait la somme<br />

ainsi perdue, combien aurait-il au bout de 30 ans?<br />

Indications. —• Dépense ordinaire : par jour :<br />

0 fr. 10 + (0 fr. 20 x 2) = Ofr. 50; par an : 0 l'r: 50<br />

X 365 = 182 fr. 50 ; par lundi : 4 fr. 50+1 fr. 50<br />

= 6fr. ; pour 52 lundis : 6 fr. x 52 = 312 fr. ; en tout<br />

par an : 494 fr. 50 ; en 30 ans : 494 fr. 50 X 30 =<br />

14 835 fr.<br />

Calcul libre. — (Voir au cours moyen.)<br />

Des polygones.<br />

Polygones quelconques. (Voir au cours moyen.) —<br />

On reviendra sur cette étude, en arpentage, lors du<br />

levé des plans.<br />

Polygones réguliers. — Tous les polygones réguliers<br />

peuvent être inscrits dans un cercle et circonscrits<br />

à, un cercle de même centre que le premier. En<br />

déduire ce qu'on appelle: centre du polygone, rayon,<br />

apothème. —REMARQUES àconstater.—l°Ladiagonale<br />

du carré inscrit = le diamètre ; 2° le côté du carré<br />

circonscrit = le diamètre ; 3° la surface du carré<br />

inscrit = deux fois le carré du rayon ; 4° la surface<br />

moitié : 456 fr. ; en tout : 1 140 fr. Dé­ du carré circonscrit = 2 fois la surface du carré inspense<br />

les jours de travail : 2 fr. 25 x 304 = 684 fr. crit et 4 fois le carré du rayon ; 5° le côté de l'hexagone<br />

Dépense les jours de repos : 2 fr. 75 x (365 — 304) = le rayon.<br />

= 167 fr. 75; en tout: 851 fr. 75. Economies : 288 fr. 25.<br />

CALCUL <strong>DE</strong> LA SURFACE 2. Une ouvrière fait 5 bas en 6 jours, et avec<br />

des polygones réguliers. —<br />

3 kg. 840 de laine à 7 fr. 50 le kg., elle peut faire On décompose leur surface en autant de triangles<br />

30 paires de bas. Combien doit-elle vendre la paire de égaux que le polygone a de côtés. Conclure : Surf. =<br />

bas pour gagner 1 fr. 35 par jour de travail? Combien<br />

Pér. x 1/2 ap.<br />

lui restera-t il à la fin de l'année, si elle dépense TRACÉ des polygones de 4 et 8, 6 et 3 côtés ; polygo­<br />

0 fr. 85 par jour pour sa nourriture ? (Il y a eu nes étoilés.<br />

60 jours de chômage pendant l'année, qui était bis­ PROBLÈMES.—Polygones quelconques. —1. Une<br />

sextile.) (Bourses éc. prim. sup.)<br />

pièce de terre a la forme d'un quadrilatère irrégulier<br />

Indications. — Prix de la laine pour 30 paires de dont les diagonales sont perpendiculaires. Faire voir<br />

bas : 7 fr. 50 x 3,84 = 28 fr. 80. Façon : pour 5 paires que, pour obtenir l'aire de ce quadrilatère, il suffit<br />

il faut 12 jours, pour 30 paires il faut 72 jours pendant de mesurer les longueurs de ses diagonales. Applica­<br />

lesquels l'ouvrière doit gagner : 1 fr. 35 x 72 = tion au cas où les diagonales ont 43 m. et 102 m. 80.<br />

97 fr. 20. Prix des 30 paires : 126 fr. ; d'une paire : (Brev. élém. Dijon.)<br />

4 fr. 20. Gain en 366 —• 60 — 306 jours : 1 fr. 35 x Indications. (Faire la figure.) — Mener par les<br />

306 = 413 fr. 10-. Dépense : 0 fr. 85 X 366 = 311 fr. 10. sommets des parallèles aux diagonales ; elles déter­<br />

Economies: 102 fr.<br />

minent un rectangle de surface double de celle du<br />

Economies à réaliser. — 1. Une famille achetait quadrilatère donné : le montrer en comparant les<br />

autrefois son vin au détail à 0 fr. 60 le litre. Mainte­ triangles rectangles formés par les diagonales et les<br />

nant, elle l'achète par pièce de 228 1., à raison de côtés du quadrilatère. Conclure : la surface d'un<br />

40 fr. l'hectolitre. Elle paye en outre 8 fr. par pièce quadrilatère dont les diagonales sont perpendiculaires<br />

pour le transport, 3 fr. 50 par hl. pour les droits l'une sur l'autre est égale au demi-produit de ces<br />

d'entrée. Quelle économie réalise-t-elle par an, si elle diagonales. — 11. : 1 m' x (43 X 102,80) : 2 =<br />

consomme en moyenne 1 1. 1/2 de vin par jour? 2 210 m<br />

(Ec. norm. Indre.)<br />

Indications. — Consommation : 1 1. 5 x 365 =<br />

547 1. 5 valant au détail : 0 fr. 60 X 547,5 = 328 fr. 50.<br />

Prix de revient de la pièce : [(40 fr. + 3 fr. 50) X<br />

2,28] + 8 fr. = 107 fr. 18 ; soit par litre : 107 fr. 18 : 228<br />

et pour l'année : (107 fr. 18 : 228) X 547,5 = 257 fr. 37:<br />

soit économie de : 71 fr. 13.<br />

2. Une mère de famille, au lieu d'acheter 4 vêtements<br />

dits « complets » au prix de 78 fr. l'un, les fait<br />

confectionner elle-même et réalise ainsi une économie<br />

de 63 fr. 40, parce que la façon et les fournitures ne<br />

lui coûtent que les 7/12 de ce qu'elles auraient coûté<br />

chez un tailleur. Le drap lui a coûté autant que chez<br />

le tailleur. Sachant qu'il faut 3 m. 1/3 de drap par<br />

2 20.<br />

Polygones réguliers'. — 1. Calculer la surface<br />

d'un carré circonscrit à un cercle de 60 m. de diamètre.<br />

Indications. — Côté du carré = le diamètre ou<br />

120 m. Surface : 1 m 2 x 120 2 = 14 400 m 2 .<br />

2. Sachant que l'apothème d'un hexagone s'obtient<br />

en multipliant le côté par 0,866, trouver l'aire d'un<br />

hexagone de 2 m. de côté. — R. : Ap. : 1 m 732. Surface<br />

: 10 m 2 392.<br />

H . COHEN,<br />

Instituteur.<br />

1. Voir autres problèmes avec propriétés du carré de<br />

l'hypolénuse au n° 32.<br />

BREVET ÉLÉMENTAIRE : G. <strong>MANUEL</strong>. Cinq cents épreave» écrite* et orales. 2 vol. . 2.15


HISTOIRE<br />

COURS ÉLÉMENTAIRE ... ' .<br />

Duel de Bayard et de don Alonso 1 .<br />

« Quand vint le jour assigné du combat, le seigneur<br />

de la Palisse, accompagné de deux cents hommes<br />

d'armes, d'après l'accord fait entre les deux combatr<br />

tants, amena son champion sur le terrain, monté sur<br />

un fort bel et bon coursier, -vêtu tout de blanc par<br />

humilité. Encore n'était point Tenu le seigneur Alonso.<br />

La Lune alla le bâter, auquel il demanda en quel<br />

état était le seigneur de Bayard. 11 répondit qu'il<br />

était à cheval, en habillement d'homme d'armes.<br />

« Comment, dit-il, c'est à moi à choisir les armes, et<br />

« h lui le camp. Trompette, va lui dire que je veux<br />

« combattre h pied. » Le combat ainsi accepté... ils<br />

s'appro jhèrent et de venue se ruèrent chacun un merveilleux<br />

coup d'estoc, dont celui du Bon Chevalier<br />

fut un peu blessé le seigneur Alonso au visage en<br />

coulant. Croyez que tous deux avaient bon pied et<br />

bon œil et ne voulaient ruer cojip qui fût perdu. Si<br />

jamais furent vus en camp deux champions, semblant<br />

mieux prudhommes, croyez que non. Plusieurs<br />

coups se ruèrent l'un sur l'autre, sans s'atteindre.<br />

Le Bon Chevalier qui connut incontinent la ruse de<br />

son ennemi, qui aussitôt ses coups rués se couvrait<br />

le visage, de sorte qu'il ne lui pouvait porter dommage,<br />

s'avisa d'une finesse, c'est que, ainsi que don<br />

Alonso leva le bras pour ruer un coup, le Bon Chevalier<br />

leva aussi le sien ; mais il tint l'estoc en l'air<br />

sans lancer son coup, et comme homme assuré,<br />

quand celui de son ennemi fut passé, et qu'il le put<br />

choisir à découvert, il lui alla donner un si merveilleux<br />

coup dedans la gorge que nonobstant la bonté<br />

du gorgerin, l'estoc entra dans la gorge de quatre<br />

bons doigts, de sorte qu'il ne le pouvait retirer. Don<br />

Alonso, se sentant frappé à mort, laissa son estoc et<br />

alla saisir au corps le Bon Chevalier, qui le prit<br />

aussi, comme par manière de lutte, et ils se promenèrent<br />

si bien que tous deux tombèrent à terre l'un<br />

près de l'autre. Le Bon Chevalier, diligent et soudain,<br />

prend son poignard et le met dans les naseaux<br />

de son ennemi, en lui criant : « Rendez-vous, sei-<br />

" gneur Alonso, ou vous êtes mort! » Mais il n'avait<br />

garde de parler, car déjà il était passé. Alors son<br />

parrain, don Diego de Quinonèz, commença à dire :<br />

« Seigneur Bayard, il est certes mort, vous avez<br />

« vaincu. » Ce qui fut trouvé incontinent, car plus ne<br />

remua pied ni main.<br />

« Bref les Espagnols emportèrent leur champion<br />

en lamentables plaintes, et les Français emmenèrent<br />

le leur avec trompettes et clairons jusqu'en la garnison<br />

du bon seigneur de la Palisse, où avant que laire<br />

autre chose, le Bon Chevalier alla à, l'église remercier<br />

Notre-Seigneur, et puis après firent la plus<br />

grande joie du monde, et ne se pouvaient tous les<br />

gentilshommes français cesser de donner louange au<br />

Bon Chevalier, tellement que, par tout le royaume,<br />

non seulement entre tous les Français, aussi entre<br />

les Espagnols, il était tenu pour un des accomplis<br />

gentilshommes qu'on sût trouver. »<br />

LE LOYAL SERVITEUR : Histoire du gentil seigneur<br />

de Bayard. Extrait de B . ZELLER : Louis X I I et Philippe<br />

le Beau, p. 167. (Hachette et Cie.)<br />

DIRECTIONS PÉDAGOGIQUES. — Faire une biographie<br />

aussi vivante que possible du dernier des; chevaliers.<br />

Lire le récit précèdent très caractéristique au<br />

point de vue des mœurs du temps.<br />

• - = = COURS MOYEN =<br />

Henri IV.<br />

Dans le fragment emprunté à Sully par TAINE<br />

( Voyage aux Pyrénées, Hachette et Cie) nous assistons<br />

a une prouesse guerrière de jeunesse de Henri IV où<br />

notre roi populaire apparaît avec son entrain, son<br />

1. Don Alonso do Sotomayor, noble ospagnol, parent de<br />

uonzalve de Cordouo, avait accusé Bayard do l'avoir maltraité<br />

quand il le retonait prisonnier. Celui-ci provoque l'Espagnol<br />

on duel et tue son advorsairo (1501).<br />

PARTIE SCOLAIRE 28»<br />

courage, sa gaieté franche et sa malice béarnaise.<br />

« Le roi de Navarre fit dessein de se servir de lai<br />

ville d'Eause qui était à lui en propre, où il courut<br />

de grandes fortunes; car estimant que les habitants,<br />

qui n'avaient point voulu recevoir garnison, auraient<br />

du respect à la personne de lui qui était leur seigneur,<br />

il voulut marcher tout le jour pour entrerdedans<br />

avec peu de gens, afin de ne donner point,<br />

d'alarme, et de fait, n'ayant pris que quime ou<br />

seize de vous autres, Messieurs, qui vous rangiez leplus<br />

près de lui, desquels vous fûtes, avec de simples<br />

cuirasses sous vos jupes de.chasse, deux èpèes et<br />

deux pistolets, il surprit la porte de la ville et entra<br />

dedans avant que ceux de la garde eussent eu moyen<br />

de prendre les armes. Mais l'un d'iceux ayant crié à.<br />

celui qui était au portail en sentinelle, il coupa la.<br />

corde de la herse-coulisse qui s'abattit aussitôt,<br />

quasi sur la croupe de votre cheval et de celui de<br />

M. de Béthune l'aîné, votre cousin, ce qui empêcha,<br />

la suite qui venait au'galop de pouvoir entrer, tellement<br />

que le roi et vous quinze ou sçize tout seuls<br />

demeurâtes enfermés dans cette ville, de laquelle tout,<br />

le peuple s'étant armé, il vous tomba à diverses<br />

troupes et diverses fois sur le dos, le toscin sonnant<br />

furieusement, et un cri d'arme! arme! et de tue!<br />

tue! retentissant de toutes parts. Ce que voyant, leroi<br />

de Navarre, dès la première troupe qui se présente<br />

de quelque cinquante, les uns bien, les autres<br />

mal armés, lui marchant le pistolet au poing, droit à<br />

eux, il vous cria: « Or sus, mes amis, mes compa-<br />

« gnons; c'est ici où il vous faut montrer du courage<br />

« et delà résolution, car d'icelle dépend notre salut^<br />

« que chacun donc me suive et fasse comme moi, sans-<br />

« tirer le pistolet qui me touche. » Et en même temps,,<br />

oyant trois ou quatre qui criaient : « Tirez à cette<br />

« jupe d'ècarlate, à ce panache blanc, car c'est le roi<br />

« de Navarre! » il les chargea de telle impétuosité que,,<br />

sans tirer que cinq ou six coups, ils prirent l'épouvante<br />

et se retirèrent par diverses troupes. D'autressemblables<br />

vous vinrent encore attaquer par trois ou<br />

quatre fois ; mais sitôt qu'ils se voyaient enfoncés, ilstiraient<br />

quelques coups et s'écartaient jusqu'à ce que,,<br />

s'étant ralliés près de deux cents, ils vous contraignirent<br />

de gagner un portail, et deux de vous autres<br />

montèrent pour donner un signal au reste de latroupe<br />

que le roi était là et qu'il fallait, enfoncer la<br />

porte, le pont-levis n'ayant pas été levé. A quoi chacun<br />

commença de travailler, et lors plusieurs de cette<br />

populace, qui aimaient le roi, et d'autres qui craignaient<br />

de l'offenser, étant leur seigneur, se mirent<br />

à tumultuer en sa faveur ; enfin après quelques arquebusades<br />

et coups de pistolet tirés de part et d autre,,<br />

il se vint une telle discussion entre eux, les uns<br />

criant : « Il faut se rendre ! » les autres : « Il faut se.<br />

« défendre ! » que cette irrésolution donna moyen et<br />

loisir de faire ouvrir les portes, et à toutes les troupesde<br />

se présenter, à la tête desquelles le roi se mit »<br />

SULLY: Mémoires. (MARIEJOL. Lectures historiques,.<br />

p. 555.)<br />

DIRECTIONS PÉDAGOGIQUES. — Lectures complémentaires<br />

sur la même période : Démagogie de la Liguer<br />

p. 560. — Gomment Henri IV entendait se mettre en<br />

tutelle (GUIZOT), p. 563. — France et Paris à la findu<br />

régne de Henri IV (HANOTAUX), p. 565, ouvrage<br />

cité.<br />

P.-L. DUPREZ,<br />

Inspecteur primaire.<br />

GÉOGRAPHIE<br />

= = COURS ÉLÉMENTAIRE -<br />

Moyens de communication.<br />

Cette leçon est destinée à montrer quels moyens leshommes<br />

emploient pour communiquer entre eux, soit,<br />

en se déplaçant personnellement, soit en correspondant.<br />

1° Mode primitif dans le Sahara : ce fut le mode devoyage<br />

usuel pendant le moyen âge où la sécurité des<br />

routes n'existait pas (pèlerinages, croisades, etc.) : la<br />

caravane.<br />

HISTOIRE : GAUTHIER et <strong>DE</strong>SCHAMPS. Conrs moyen d'Mstoire de France. 20 8 tlbieau C x artCSl 9 0 c.


284 <strong>MANUEL</strong> <strong>GÉNÉRAL</strong> <strong>DE</strong> <strong>L'INSTRUCTION</strong> <strong>PRIMAIRE</strong><br />

« Jadis les caravanes comprenaient parfois jusqu'à<br />

deux miile personnes; à la têle se trouvait un chef ou<br />

kébir, maître absolu, qui avait sous lui des serviteurs<br />

pour exécuter ses ordres, des éclaireurs. un iman<br />

pour réciter la prière. La longueur normale de l'étape<br />

était de 30 à 35 kilomètres. C'est ainsi qu'avant les<br />

voies ferrées se faisaient les transports en Afrique. »<br />

(Voir gravure p. 463. SCHRA<strong>DE</strong>R et GALLOUÈ<strong>DE</strong>C, La<br />

France.)<br />

2. Mode moderne dans les Etats civilisés : la route.<br />

— Au commencement du xvii e siècle, Sully commença<br />

l'amélioration des routes nationales ; Richelieu et surtout<br />

Colbert continuèrent son œuvre. L'institution<br />

régulière d'un service de ponts et chaussées, en 1750,<br />

détermina de nouveaux progrès dont les plus sensibles<br />

ont été accomplis depuis la Révolution de 1789. Aujourd'hui,<br />

la France possède le réseau routier le plus<br />

complet et le mieux conditionné qui soit. Les routes<br />

sont divisées en trois catégories:<br />

Routes nationales : 35 000 kilomètres:<br />

Routes départementales : 30000 kilomètres:<br />

Chemins vicinaux : 000000 kilomètres.<br />

La France a donc 670 000 kilomètres de routes diverses<br />

; l'Allemagne, qui vient en second rang, n'en<br />

possède que 425 000 pour une étendue de territoire<br />

sensiblement équivalente (ouvrage cité p. 354). —<br />

Remarquer que les pays à moitié civilisés ou sauvages<br />

n'ont pas de routes.<br />

3. Mode contemporain : le chemin de fer.<br />

Les maîtres montreront l'importance qu'a prise ce<br />

dernier instrument de transport dans la civilisation<br />

actuelle en utilisant 1R tableau graphique, p. 356, et les<br />

gravures p. 357-277-463, etc. du livre cité. Sur l'utilité<br />

spéciale du chemin de fer, lire ce fragment : « On<br />

considère parfois les canaux et les chemins de fer<br />

comme des moyens de transport concurrents", beaucoup<br />

croient que le canal nuit au chemin de fer qui le<br />

longe et réciproquement. En réalité, voies navigables<br />

et voies ferrées ont les unes et les autres des avantages<br />

et des désavantages particuliers qui leur assignent<br />

un rôle économique différent. On peut résumer ainsi<br />

ces avantages et ces désavantages.<br />

» 1° Les transports par voie d'eau sont plus lents;<br />

en outre, sur les canaux, ils sont comme ralentis par<br />

le passage des écluses.<br />

«2° Par contre, les transports par bateaux sont beaucoup<br />

moins coûteux; eu etfet, pour conduire et traîner<br />

un bateau portant 300 tonnes de marchandises,<br />

c'est-à- dire la charge d'un très long train de marchandises,<br />

il suffit d'an ou deux hommes et d'une bête de<br />

somme. » (P. 366.)<br />

4. Postes, télégraphes, téléphones. — « Ils rendent<br />

de grands services et sont aujourd'hui indispensables<br />

au commerce pour transmettre avec régularité<br />

et rapidité les ordres, les imprimés divers,<br />

échantillons, etc. Leur réseau s'étend de jour en jour<br />

dans tous les Etats civili>és. La France possède<br />

12 000 bureaux de poste, 16 000 bureaux téléphoniques,<br />

150000 stations et postes téléphoniques. Chaque Français<br />

expélie annuellement 27 lettres ou cartes<br />

postales en moyenne et 1 à 2 dépêches. L'activité<br />

postale est beaucoup plus élevée eivd'autres pays;<br />

le nombre des lettres ou cartes expédiées en moyenne<br />

par habitant et par an est, dans les lies Britanniques,<br />

de 65, «n Allemagne de 41. Il s'élève jusqu'à 95 en<br />

Suisse; mais ii faut tenir compte du très grand<br />

nombre de lettres et de cartes écrites chaque année<br />

par les touristes'qui voyagent en Suisse.<br />

« La France est reliée au reste du monde par quelques<br />

câbles sous-marins français et par des câbles sousmarins<br />

appartenant à des compagnies étrangères pour<br />

la plupart anglaises. Les principaux câbles sous-marins<br />

français unissent la France â l'Angleterre, au<br />

Canada et aux Etats-Unis, à la Corse, â l'Algérie, à<br />

la côte occidentale de l'Afrique. Enfin, dans ces dernières<br />

années, des postes de télégraphie sans fil ont<br />

permis à la France d'établir des communications très<br />

rapides avec des pays étrangers, notamment avec certaines<br />

parties de l'Afrique du nord-ouest » (P. 366,<br />

SCHRA<strong>DE</strong>R 11 GAI.LOUÉ<strong>DE</strong>C : La France, Hachette<br />

et Cie.)<br />

DIRECTIONS PÉDAGOGIQUES. — Nous n'avons pas inïi-tè<br />

à dessein sur les voies ferrées et les canaux, car,<br />

dans des leçons spéciales, nous aurons l'occasion de<br />

fournir aux maîtres des renseignements utiles. Comme<br />

nous l'avons maintes fois signalé, les lectures du cours<br />

élémentaire ont surtout pour but de documenter la<br />

leçon du maître, non de l'illustrer, c'est-à-dire qu'elles<br />

sont à consu.ter, non à lire aux enfants.<br />

= = = = = COURS MOYEN -<br />

Les cours d'eau français.<br />

I. La Garonne et ses affluents. — Gorges du<br />

Tarn. — » Entre Ispagnac et le Rozier la rivière du<br />

Tarn parcourt, sur une longueur d'une cinquantaine<br />

de kilomètres, les gorges les plus curieuses de la<br />

France. C'est un fossé grandiose, d'une largeur de<br />

1 500 à 2000 mètres, séparant les parois du causse de<br />

Sauveterre de celles du causse Méjean, dont le rebord<br />

domine en certains endroits d'une hauteur de 600 mètres<br />

le fond de la vallée. Les détours multipliés de ce<br />

gigantesque couloir s'évasent à chaque instant en petites<br />

cluses jamais semblables, mais toujours gracieuses<br />

et aussi fraîches que sont austères les parois qui<br />

les dominent. Malgré son fncaissement, son étroitesse.<br />

l'âpre caractère de ces murailles nues, cette<br />

vallée n'a rien de sinistre; l'air et la lumièr-i l'inondent<br />

d'une atmosphère pure et vivifiante, rafraîchie<br />

par de belles eaux, et, par intervalles, grâce aux dé­<br />

tours harmonieux des gorges, le soleil jaillit subitement<br />

pour disparaître ensuite jusqu'à un autre circuit.<br />

Aucun -tributaire n'atteint le Tarn, accru seulement<br />

des fontaines, dont les bouillons émergeant tout<br />

près delà rive apportent à la rivière le limpide tribut<br />

des neiges, des uiuies filtrées, clarifiées dans les cailloux<br />

des causses... « Rien, dit M. de Malafosse, ne<br />

« peut rendre l'ensemble grandiose de cet assemblage<br />

« de rocs, de caps, de falaises, de grottes, de tours,<br />

«d'aiguilles, de bouquets d'arbres, se développant sur<br />

« un demi-cercle de 5 kilomètres à la lèvre du causse<br />

« et de 3 kilomètres à la base, avec des tons rouges,<br />

« noirs, gris, b'eus et même blancs, se coupant, se<br />

«heurtant et formant pourtant, grâce à la hauteur des<br />

« détails, un ensemble d'une merveilleuse harmonie. »<br />

(Le Détroit.)<br />

J. MONIER. lïolre belle patrie, p. 78. (Hachette et Cie.)<br />

II. Le Rhône. — » Le beau fleuve! Il a taillé sa route<br />

où il a voulu. On sent qu'il la changerait pour un<br />

caillou qui lui déplairait et que les ingénieurs n'y<br />

pourraient rien. Tout ce qu'ils ont. pu, c'est de lui<br />

friser 1 eau de ses bords. Ils ont construit des épis qui<br />

resserrent le courant et le relancent dans le chenil.<br />

« Quand on nage dans le Rhône, me dit un de mes<br />

« compagnons de voyage, et qu'on enfonce les oreilles<br />

« dans l'eau, on entend le roulement des cailloux du<br />

« fond; il y a deux Rhônes superposés, un de pierres<br />

«et l'autre d'eau. » Chacun de ces épis' parallèles<br />

excite et agile la masse du torrent; mais, de l'un à<br />

l'autre, il y a comme des lagunes, une série de petits<br />

étangs cloisonnés où l'eau s'étale, se repose, prend<br />

des reflets, et luit d'une autre lumière que le centre,<br />

comme le biseau d'une glace. »<br />

R. BAZIN. Récits de la plaine et de la montagne.<br />

DIRECTIONS PÉDAGOGIQUES. — Les deux fragments<br />

ci-dessus, purement, pittoresques, sont destinés àmontrer<br />

qu'en dehors de la nomenclature il importe de<br />

faire ressortir les caractères différents et même opposés<br />

des divers cours d'eau. On utilisera p our l'étude<br />

spéciale de la Garonne et du Rhône les croquis,<br />

coupes et profils, lu livre de MM. SCHRA<strong>DE</strong>R et GAL-<br />

LOUÉ<strong>DE</strong>C : La France (bibliothèque des lycées) Il va<br />

sans dire qm ces données doivent être interprétées,<br />

mises au point pour les besoins de nos classes.<br />

P.-L. DUPREZ,<br />

Inspecteur primaire.<br />

1. lïpis : barrages do bois dostinés à régulariser le courant<br />

d'une rivière.<br />

GÉOGRAPHIE : LEMONNIER, SCHRA<strong>DE</strong>R et GALLOUÈ<strong>DE</strong>C. cours moyen k c irm.de a Géogr»ohfl: 1-50


SCIENCES PHYSIQUES ET NATURELLES<br />

: COURS ÉLÉMENTAIRE '<br />

Expériences et observations à propos de<br />

quelques instruments de musique.<br />

Matériel de la leçon : violon, diapason, caisse ou<br />

boîte cordes en boyau ou ficelles de fouet, cornet à<br />

pistons, série de bouteilles.<br />

1. — On décrira par l'observati >n minutieuse un<br />

violon ordinaire : cordes, chevilles, caiste, archet. Insister<br />

sur la légèreté de l'ense uble — la caisse est<br />

creuse — si'r la tension des cordes métalliques ou en<br />

boyau, sur la disposiiion pratique de l'instrument. Le<br />

violoniste joue : observer l'archet appuyant sur les<br />

corles, les doig s de l'instrumentiste pressant les<br />

cordes sur le bois du violon.<br />

2. — Quelques expériences exolicatives : Entre<br />

deux clous tendre une corde de violon mise au rebut<br />

ou, à défaut, une ficelle de fouet; noter la situation<br />

identique des cordes de l'instrument. Pincer ou froHer<br />

avec l'archet, observer les mouveme ts de la corde<br />

repérer le son. — Tendre des cor tes de longueurs<br />

très inégales, les faire vibrer et donner l'ilée du son<br />

plus grave et du son plus aigu : q land le violoniste<br />

pince la corde, il en raccourcit la pariie vibrant-- et<br />

obtient ainsi les notes élevées.<br />

Donner le la avec le diapason ; seuls les élèves<br />

à, l'oreille desquels on appliqua l'instrument perçoivent<br />

le son ; faire vibrer à nouveau les tiges, placer<br />

le diapason sur une boîte vide, la classe entend distinctement<br />

le la.<br />

D'ailleurs, placer à l'oreille un bol, un coquillage,<br />

impression proluite... Donc, la caisse du violon renforce<br />

les sons produits par les cordes vibrant sous<br />

l'archet.<br />

3. — Le cornet à pistons est le plus banal des instruments<br />

à vent, en enivre. Pour en expliquer le<br />

mécanisme, on rappellera aux enfan's ce qui arrive<br />

lorsque, s ius un viaduc, un tunnel, ils Hncent un cri<br />

sonore. Ici, phénomène identique : de l'embouchure<br />

au pavillon, le cornet est un tuvau d'air que les<br />

lèvres de l'instrumentiste ''ont vibrer. Sur le cornet,<br />

jouer la gamme de do maieur : do, sol, à vide ; ré,<br />

baisser 1 er , 3 e pistons ; mi, la, 1 er , 2 e ; fa, 1 er ;<br />

si, 2 e .<br />

4. Expériences explicatives. Frapper sur une plaque<br />

de cuivre : el'e résonne, le métal vibre, c'est ce qui<br />

justifie la substance employée. Aligner huit bouieilles<br />

sur la table, les choisir, autant que possible, en verre<br />

mince; remplir d'eau la première sans la bou lier et<br />

la frap,er avec une tige métallique : noter le son<br />

obtenu, c'est la 1 note de la gamm-. Verser de l'eau<br />

dans la 2 e bouteille jusqu'à ce qu'elle donne la<br />

2 e note, etc... Constater que le son varie suivant le<br />

volume d'air qui vibre : les pistons du cornet ont.<br />

justement pour rôle de modifier le volume de l'air<br />

que comporte l'instrument.<br />

= COURS MOYEN ET SUPÉRIEUR ••=<br />

Le son.<br />

I. Références. — 1° Programme de la semaine :<br />

Le son Vibrations des corps; transmi sion du son<br />

Echo Caractères du son ; hauteur, intens'té, timbre.<br />

— 2° Consulter : LEROUX, cours supérieur, 64 e leçon.<br />

Pourètude complète de l'acoustique, voir CIIASSAGNY<br />

et CARUB. 2 e année, pp. 223 à 241. - 3° Se procurer<br />

: diapason, plaque le verre recouverte de noir<br />

de fumée, vrrre en cristal, cuvette, plusieurs sons,<br />

pincettes, biïte cylinirique de carton, entonnoir, tubes<br />

de caoutchouc.<br />

II. Expériences fit observations. — 1° Le son<br />

est un mouvement vibratoire : a) Armons l'une des<br />

bran lies tu diapa-on d'un crin Cnllé à la cire que<br />

nous appliquons 1 gèrement. sur une plaque de verre<br />

recouverte de noir de fumée Faisons vibrer le diapason,<br />

puis déplaçons-le rapidement dans une direction<br />

perpen liculaire à celle de ses vibrations : on<br />

obtiendra une courbe festonnée qui, mieux que le<br />

PARTIE SCOLAIRE 28S<br />

frémissenunt de l'objet tenu en main, révélera la<br />

cause du son. — b) Se procurer un verre à pied en<br />

ristal ; attacher un fil au pied du verre et à l'endroit<br />

où le fil atteint le bord du verre renversé, couper et<br />

coller avec de la cire à cacheter une bille d'agate ou<br />

un petit caillou ; faire tinter le verre, noter la série<br />

de choc de la bille et du cristal vibrant.<br />

2° Transmission du son : rappeler ce qui a été dit<br />

précé lemment au sujet des corps élastiques : l'élasticité<br />

de l'air est certaine. — a) Dans un seau d'eau ou une<br />

large cuvette, laisser tomber un petit caillou ; observer<br />

les ondes qui propagent lé mouvement. — 6) Expliquer<br />

l'analogie de ce phénomène avec la transmission<br />

du son dans l'air. c) Les «oli tes transmettent mieux<br />

le son que les gaz ainsi que le prouvent les expériences<br />

suivantes : suspendre 1-s pincettes à un fil et faire tenir<br />

le fil par des élèves différents, frapper les pincettes<br />

et noter l'intensité du son reçu; placer les doigts tenant<br />

l«s extrémités du fil à 1 oreille, frapper de nouveau<br />

et 'Onsiater l'amplification du son. — Couper en<br />

leux une boîte cylinirique en carton, remplacer le<br />

fond par du papier mince collé, fortement tendu;<br />

percer les deux feuilles par dp faibles trous où passe<br />

un fil, faire éloigner deux élèves de la longueur<br />

de la ficelle: l'un paile et l'autre entend.<br />

3° Applications pratiques. — Avec un entonnoir<br />

auquel ou adapte un tuyau de caoutchouc assez long,<br />

on réalise un 'ube acoustique ; le même ohjet<br />

isolé peut représenter un cornet acoustique. -Si l'entonnoir<br />

est assez volumineux, il servira de portevoix<br />

; s'il est de faibles dimensions, on n'y parlera<br />

pas ; mais on y .silflera.<br />

III. Documents. — C'est en 1822 qu'une série<br />

d'e> périences réalisées entre Villejuif et Montlhéry<br />

— pièces de canon installées à ces deux points et<br />

tirant alternativement — ont déterminé la vitesse du<br />

son dans l'air elle varie de 331 m. à 3i0 m à la<br />

seconde. Plus tard Stourm etCidladononlexp»rimentè<br />

sur le lac de Genève pour déterminer la vitesse de<br />

435 m. par seconde qui est celle du son dans l'eau:<br />

à borl du bateau, choc à double effet : inflammation<br />

de poudre dans l'atmosphère et marteau frappait un<br />

timhre, sous l'eau ; sur le rivage, cornet acous ique<br />

plongeant dans l'eau. Quant à la vitesse dans les solides,<br />

elle varie avec la nature du solide lui même.<br />

Sur des tuyaux de fonte, elle a été trouvée de 5 000 m.<br />

environ.<br />

IV. Exercices d'application. — 1° Questions d'intelligence<br />

: Expliquez les sons produits par la lanière<br />

du fouet, la baguetle flexible qui frappe l'air. —<br />

Même question pour le bourdonnement de certains<br />

insectes. — Pourquoi les pêcheurs sont-ils gens<br />

silencieux ? — On recommande aux troupes envoyées<br />

en reconnaissance de mettre de temps à autre l'oreille<br />

!i terre; pourquoi? Quel avamase y a-t-il, en ce cas,<br />

à mettre l'oreille au-dessus d'un tambour? — Comment<br />

expliquez vous que le tonnerre, les coups de canon<br />

fassent vibrer les vitrfs sans produire de. vent? —<br />

Les expériences relatives b. la vitesse du son dans<br />

l'air et dans l'eau relatées plus haut, ont-elles eu lieu<br />

le jour ou la nui' ? — Un orchestre éloigné jore :<br />

vous distinguez l'ordre et le rythme des sons. Qu'en<br />

concluez-vous? (Que tous les sons se propagent avec<br />

la même vinsse.)<br />

2° Problèmes : a) Un observatoire perçoit l'éclair<br />

10 secondes avant le tonnerre. A quelle distance<br />

est-il de l'orage? — R. : 3 400 m.<br />

b) Un observateur est à 1700 m. d'une batterie<br />

d'ar illerie qui tire; il voit, aussitôt après le coup,<br />

la fumée des canons: au bout de combien de temps<br />

entendra-t il le son? — R. : 5 sec.<br />

3° Devoir écrit: Qu'appelle-t-on .vibrations ? Expliquez<br />

c mment. elles parviennent à notre oreille. Dites<br />

quelques mots sur la transmission du son et sur les<br />

instruments de musique. (C. E. P., Orne.)<br />

A. AYMARD,<br />

Instituteur chargé de cours complémentaire.<br />

SCIENCES : P LEDOUX, Leçons sciences pbys. et nat., Cours saper, et compl. Brevel élém- L.bO


286<br />

<strong>MANUEL</strong> <strong>GÉNÉRAL</strong> <strong>DE</strong> <strong>L'INSTRUCTION</strong> <strong>PRIMAIRE</strong><br />

AGRICULTURE<br />

Les engrais ; leur nécessité ; le fumier.<br />

SOMMAIRE. — Harpagon et ses chevaux fantômes.<br />

— Coup ,d'œiL sur la mangeoire du cheval et sur<br />

le garde-manger de laplante. — Appel au chimiste.<br />

— Loi de restitution. — Composition du fumier.<br />

— Le fumier image du sol. — Litières et excréments.<br />

Le seigneur Harpagon avait imaginé de laisser<br />

ses chevaux sans manger. Vous supposez bien ce qui<br />

arriva : les pauvres bêtes maigrirent à te] point<br />

•qu'elles n'étaient plus, disait le vieux cocher de l'avare,<br />

que des fantômes, des idées de chevaux.<br />

Si, comme Harpagon, le cultivateur néglige de<br />

remplir le garde-manger de la plante, vous devinez<br />

aussi quelles récoltes il obtiendra : peu de terres<br />

ressemblent aux Terres-Noires de Russie!<br />

Puisque l'azote, l'acide phosphorique, la potasse,<br />

la chaux, sont les aliments dont îes plantes ont<br />

besoin, il est indispensable de les apporter au sol :<br />

-c'est la nécessité des engrais.<br />

Mais quand Harpagon jetait les yeux sur la mangeoire<br />

de ses chevaux, il voyait bien qu'elle était<br />

vide. Est-ce que le cultivateur s'aperçoit aussi facilement<br />

que le garde-manger de la plante est épuisé?<br />

Non, n'est-ce pas? En fouillant le sol, nousn'y découvrons<br />

ni azote, ni acide phosphorique, ni potasse,<br />

ni chaux, pas plus que nous ne les apercevrons<br />

dans les racines, les tiges, les feuilles de la<br />

plante. Mais vous savez qui vous renseignera : c'est<br />

le chimiste.<br />

Le chimiste nous dit : sur un hectare de terre,<br />

une récolte de blé enlève environ 80 kilogrammes<br />

•d'azote, 50 kilogrammes d'acide phosphorique,<br />

100 kilogrammes de potasse. Ces chiffres étant connus,<br />

•quelle quantité d'engrais faudra-t-il apporter à cette<br />

terre? — La même que celle qui a été enlevée. —<br />

Naturellement, ou bien le blé que vous sèmerez ne<br />

trouvera point les quantités d'aliments qui lui sont nécessaires,<br />

el il restera chétif.<br />

Voici donc une première règle, une loi agricole :<br />

Il faut rendre au sol {lui restituer) les aliments qui<br />

lui sont enlevés chaque année par les récoltes. C'est<br />

la loi de restitution.<br />

••Cette restitution, le cultivateur ne la fait-il pas en<br />

partie quand il répand du fumier sur ses champs?<br />

D'où provient le fumier, en effet? Voyez de quoi il<br />

«st formé :<br />

1° De litières, pailles, feuilles, etc., qui sont des<br />

produits du sol;<br />

2° D'excréments des animaux. Ce sont les résidus<br />


Au nom de l'économie, nous l'engagerons à n'employer<br />

que des matériaux d'excellejite qualité tant<br />

pour le linge que pour la literie. Elle obtiendra par<br />

là. plus de confortable et la durée des objets la dédommagera<br />

amplement de la dépense initiale.<br />

M . BOUTIER,<br />

Institutrice.<br />

<strong>DE</strong>SSIN<br />

Décoration d'un demi-cercle<br />

Le nombre des masses de fleurs n'est pas limité.<br />

Les liges se réuniront au centre du demi-cercle, soit<br />

séparément, soit reliées entre elles par deux, par<br />

trois, etc., en adoptant telle direction : droite,<br />

courbe, entrecroisée, qu'il plaira.<br />

PARTIR SCOLAIRE 287<br />

Puis ces boîtes seront disposées sur les pupitres,<br />

dans la position indiquée par la figure, et on fera remarquer<br />

qu'ainsi les trois rectangles du croquis coté-<br />

apparaissent à. la fois, mais déformés, ayant l'aspect<br />

de parallélogrammes.<br />

Il importe alors d'observer et de déterminer les<br />

trois directions générales de lignes en choisissant<br />

comme point de départ un des points apparents<br />

d'origine, soit, ici, le point A qui facilitera une mise<br />

en place convenable.<br />

Après avoir fait tracer la verticale, de direction<br />

constante, on fera évaluer l'angle extérieur formé<br />

par cette hauteur et la longueur de la boîte : il sera,<br />

dès lors facile de déterminer la direction de la largeur<br />

entre les deux côtés de l'angle obtus.'<br />

Les directions seront arrêtées aux longueurs proportionnelles<br />

observées et le dessin sera terminé selon<br />

l'observation ordinaire. L'objet a été choisi, à dessein,<br />

de petites dimensions, afin d'éviter des remarques<br />

sur les fuites'ou rapprochements de parallèles,<br />

lesquelles remarques ont été réservées pour des leçons<br />

ultérieures.<br />

LA LECTURE DU SAMEDI<br />

L BOYKJE,<br />

instituteur.


288<br />

<strong>MANUEL</strong> <strong>GÉNÉRAL</strong> <strong>DE</strong> <strong>L'INSTRUCTION</strong> <strong>PRIMAIRE</strong><br />

Loin d'avoir peur du feu, dit Mme Lloyd, Grannie<br />

trouvait tant de plaisir à voir flamber des bû ;hes<br />

qu'elle pissait au-dessus de la grille de la cneminée<br />

afîu de s installer aussi près que possible du fuyer<br />

ét de contempler à sou aise le pétillement du bis sec.<br />

Un seul rival aurait pu lui disputer cette place pri<br />

vilégièe avec d'autant plus d'àpreté que les occasions<br />

d'allumer du teu dans les appartements sont rares<br />

dans l'Inde. Ce rival, c'était le chat de la maison,<br />

nommé Billi Bahaiour; mais celui-ci manifestait la<br />

plus vive affection pour la petite louve. Seule, elle<br />

avait pu le consoler de la perte d'une mangouste 1<br />

qu'il aimait beaucoup et qui était morte assassinée<br />

par un chien étranger.<br />

La nourriture est une affaire d'habitude pour les<br />

animaux aussi bien que pour les hommes. Un jour,<br />

on offrit à Grannie de la viande crue, et elle la flaira<br />

avec déiain. Ses instincts héréditaires ne s'étaient<br />

pas réveillés ; à ces repas barbares, elle préférait les<br />

sandwichs au poisson, les gâteaux et la crème au chocolat.<br />

En dehors de ces friandises qui lui étaient libéralement<br />

offertes, à l'heure du thé, et qui, d'ailleurs,<br />

n'auraient pas suffi pour assouvir son insatiable appétit,<br />

la petite louve prenait ses repas avec les chiens.<br />

On leur donnait, dit Mme Lloyd, une sorte de<br />

soupe où il y avait de la viande bouillie ; on versait à<br />

chacun sa part dans une écuelle d'étain; mais Grannie,<br />

d'un coup de patte, répandait le tout sur le sol, atin<br />

de savourer à loisir sa pâtée. « Excusez ses mauvaises<br />

façons, lisait le jeune domestique hindou chargé de<br />

ce service ; dans la jungle, les loups n'ont pas l'ha<br />

bitude de manger dans des assiettes. »<br />

Grannie était, dans toute la force du terme, une<br />

petite louve gâtée ; il fallait à tout prix que l'on<br />

s'occupât l'elle. Le moyen qu'elle avait imaginé pour<br />

appeler l'attention de sa maîtresse occupée à écrire<br />

une lettre ou ab orbée par une lecture intéressante,<br />

était simple, mais infaillible. La petite louve sautait<br />

sur un sofa, prenait un coussin entre ses dents et<br />

s'enfuyait à toute vitesse, ou bien elle se mettait à<br />

ronger la reliure d'un livre qui se trouvait à s i portée<br />

dans un des rayons inférieurs de l'un des casiers du<br />

cabinet de travail. Pour arrêter les dégâts, Mme Lloy i<br />

se précipitait vers Grannie et se mettait à jouer avec<br />

elle, au lieu de lui infliger un châtiment mérité.<br />

Un jour, Grannie alla faire toute seule une excursion<br />

dans la forêt voisine. Quani elle revint, elle<br />

portait un collier entre ses dents, c'était le collier de<br />

son ami. Pauvre Billi Bihadourl II avait été assassiné<br />

par des singes. On raconte dans la région que<br />

la p tite louve avait ereusé elle même la tombe où<br />

elle avait enfoui les ossements du chat; mais on sjiit<br />

que sur les bords du Gange les légendes font vite<br />

leur chemin.<br />

]. Qaadrupèdo carnassier de 1 -t taille da chat.<br />

Après la mort de Biili Bahadour. Grannie prit en<br />

horreur tous les.auLres chats qui se succédèrent dans<br />

la maison. Klle . hercha vainement à se faire des<br />

amis parmi les chiens, ses avances lurent repoussées.<br />

Ce n'était pas tout il t'ait la guerre, c'était la neutralité<br />

armée. Le renard Jockie manifesta seul des dispositions<br />

plus accommodantes et pendant que la<br />

jeune louve était attachée dans le jardin, le renard<br />

allait lui dérober les meilleurs morceaux de son repas,<br />

mais ce mauvais tour qui aurait eu pour un<br />

chien ou pour un chat des conséquences probablement<br />

mortelles, était pardonné à un ami.<br />

Grannie accompagnait chaque jour le jeune domestique<br />

qui allait acaeter les provisibns. Les fournisseurs<br />

s'amu-aient à. lui jeter des morceaux de biscuit<br />

qu'elle happiit au passage comme eût fait un chien<br />

b'en dre>sé. De petits enfants la prenaient par le cou<br />

etellese laissait embrasser. Elle suivait sa maîtresse<br />

dans ses promenades 5. cheval et battait les buissons<br />

h droite et à gauche, mais elle ne paraissait avoir<br />

aucun goût pour la chasse. Jamais il ne lui est<br />

arrivé d'attaquer aucun des animaux qu'elle rencontrait<br />

sur son chemin.<br />

Celte petite louve si bien apprivoisée avait pourtant<br />

une faiblesse : elle ne pouvait se trouver en présence<br />

d'un prêtre ou d'un pasteur sans avoir envie<br />

de' le dévorer.<br />

Il importait peu que le chapelain portât le frac<br />

court de la tenue de ville ou la redingote officielle<br />

du clergé anglican à p.ms longs descendant jusqu'à<br />

la cheville, il suffisait que les vêtements fussent noirs<br />

pour que la jeune louve bais>ât la tète avec un grognement<br />

sourd et la relevât ensuite, peu à peu, en<br />

.faisant entendre des hurlements de plus en plus formidables.<br />

Lorsque Mme Lloyd partit de l'Inde pour rentrer<br />

en Angleterre, elle fut, à son grand regret, obligée<br />

de se séparer de Grannie. Les autorités britanniques<br />

redoutant une invasion de la rage, à cette époque-là<br />

très répandue sur le continent, avaient interdit aux<br />

chiens, et à plus forte raison aux loups, l'accès du<br />

territoire du Royaume-Uni. Après trois années de<br />

séjour au jardin zoologique de Calcutta, la louve<br />

apprivoisée fut envoyée au jardin zoologique de<br />

L'inlres; mais elle avait été très éprouvée par les<br />

fatigues du voyage et mourut peu de_temps après<br />

son arrivée. Un loup peut passer de l'état sauvage à<br />

l'état domestique sans prèjùdice pour sa santé : mais<br />

quand il a été habitué à tous les raffinements et à<br />

toutes les friandises que l'on prodigue à un chien ou<br />

à un chat, traités comme des amis et presque comme<br />

des membres de la famille, il ne-peut supporter la<br />

captivité mal déguisée qui lui est imposée dans un<br />

jariin peuplé de bètes féroces qui ont besoin d'être<br />

surveillées de près.<br />

Librairie HACHETTE Ô C ie , 79, boulevard Saiot=Germaixi, PARIS<br />

F. MUTELET<br />

Iiispei t^ur primnire à Paris.<br />

Ancien directeur d'école normale.<br />

A. DANGUEUGER<br />

Directeur d'école publiquè à Paris.<br />

Chevalier de la Légion d'honneur.<br />

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Inspecteur honoraire de l'Enseignement primaire.<br />

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