MANUEL GÉNÉRAL DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE - INRP
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278 <strong>MANUEL</strong> <strong>GÉNÉRAL</strong> <strong>DE</strong> <strong>L'INSTRUCTION</strong> <strong>PRIMAIRE</strong><br />
Composition française.<br />
I. — Construction de phrases.<br />
Compléter les phrases suivantes au moyen d'une<br />
•subordonnée servant :<br />
1° de complément de conséquence :<br />
Vous travaillerez bien... de façon qu'on ne puisse<br />
rien vous reprocher.<br />
Employez bien votre temps... de manière que vous<br />
n'ayez pas à regretter votre jeunesse.<br />
Vous avez reçu tous les conseils nécessaires... de<br />
sorte que vous ne serez pas excusable de mal faire.<br />
Vous m'avez parlé avec enthousiasme de cette affaire...<br />
si bien que vous m'avez convaincu.<br />
2° de complément de comparaison :<br />
Vous aurez plus tard à vous conformer à une règle...<br />
de même que vous devez vous y conformer à<br />
l'école.<br />
Vous saurez vous dévouer pour vos parents... ainsi<br />
gw'ils se sont dévoués pour vous.<br />
Travaillez... ainsi que vos parents.<br />
J'aime mon ami... comme un frère.<br />
Vous avez travaillé... autant que l'année dernière.<br />
(Dans les propositions compléments de comparaison,<br />
le verbe est souvent sous-entendu.)<br />
II. — Conjugaison.<br />
Faire modifier, compléter, en posant les questions<br />
convenables, la proposition suivante :<br />
Je me soigne au moindre rhume.<br />
Pourquoi te soignes-tu au moindre rhume?<br />
Comment te soignais-tu lorsque tu étais enrhumé?<br />
T'es-tu soigné ènergiquement lorsque tu avais pris<br />
froid'<br />
Te soigneras-tu seul ou appelleras-tu le médecin?<br />
Lorsque tu te seras soigné pendant huit jours, seras-tu<br />
guéri ? etc.<br />
Les réponses, calquées sur les questions, seront<br />
conjuguées.<br />
III. — Votre dernière maladie.<br />
Racontez l'histoire de votre dernière maladie. 1. Où<br />
l'avez-vous contractée? — 2. La visite du docteur. —<br />
3. Les soins. — 4. La convalescence. —5. Réflexions.<br />
SUJET TRAITÉ.<br />
1. Un soir du mois de mars dernier, j'avais couru<br />
longtemps avec mes camarades, et j'étais en sueur.<br />
Je m'arrêtai sur la place du village, où je sentis le<br />
froid me gagner. Je rentrai vite à la maison, mais il<br />
était trop tard. Le lendemain, je toussais un peu.<br />
Pendant huit jours, cette toux persista, et je revins<br />
un soir de l'école avec la lièvre. Je me mis au lit et<br />
maman appela le docteur.<br />
2. Le docteur vint le lendemain matin. J'avais passé<br />
une très mauvaise nuit. Il trouva que mon pouls battait<br />
vite, que mes yeux étaient brillants, que ma respiration<br />
était difficile. Il rédigea une ordonnance.<br />
Lorsque maman l'accompagna à la porte, il prononça<br />
le mot de bronchite, et recommanda beaucoup de<br />
précautions.<br />
3. Maman ne me fit pas voir son inquiétude. Mais<br />
elle suivit à. la lettre les prescriptions du docteur, me<br />
quittant rarement pendant le jour, se levant la nuit,<br />
confectionnant des cataplasmes, n'oubliant jamais<br />
l'heure des potions, montrant en un mot tout le dé-,<br />
vouement dont une mère est capable.<br />
4.. Au bout de cinq jours, j'allais beaucoup mieux.<br />
Trois jours après, le médecin me permettait de me<br />
lever. Mais je devais garder la chambre, et j'aurais<br />
trouvé le temps bien long si ma bonne maman ne<br />
s'était ingéniée pour me distraire.<br />
5. Ma maladie maintenant n'est plus qu'un souvenir.<br />
Mais je n'ai pas oublié les soins de ma mère,<br />
qui ont augmenté ma dette sacrée de reconnaissance.<br />
— {Jules B... onze ans. Quelques retouches.)<br />
IV. — Des imprudences.<br />
Citez certaines imprudences graves qu'il ne faut pas<br />
commettre si on veut éviter des accidents ou des maladies.<br />
- C O U R S S U P É R I E U R =<br />
Lecture expliquée,<br />
Orthographe et Grammaire.<br />
Un sage.<br />
Oui, c'est au vieux Gallus qu'appartient, l'héritage<br />
Que tu vois au penchant du coteau cisalpin;<br />
La maison tout entière est à l'abri d'un pin,<br />
Et le chaume du toit couvre il peine un étage.<br />
C'est assez pour qu'un hôte avec lui le partage.<br />
1 a sa vigne, un four à cuire plus d'un pain,<br />
Et dans son potager foisonne le lupin.<br />
C'est peu? Gallus n'a pas désiré davantage.<br />
Son bois donne un fagctt ou deux tous les hivers,<br />
Et de l'ombre, l'été, sous les feuillages verts;<br />
A l'automne, on y prend quelque grive au passage.<br />
C'est là. que, satisfait de son destin borné,<br />
Gallus finit de vivre où jadis il est né :<br />
Va, tu sais à présent que Gallus est un sage.<br />
J.-M. db IIF.UEDIA.<br />
Explications.<br />
1. EXPLICATIONS PRÉLIMINAIRES (l'auteur, le genre).<br />
— Etudier un sonnet de Heredia, c'est analyser ce<br />
qu'il y a de plus subtil et de plus parfait peut-être<br />
dans l'art littéraire du xix» siècle ; c'est aussi donner<br />
à nos élèves la meilleure des leçons de composition,<br />
et' de style.<br />
Le mérite en revient au genre lui-même qui, dans,<br />
sa sobriété (14 vers) doit offrir un tableau complet,<br />
physique ou moral, mais surtout à l'auteur, qui est<br />
en ce genre l'artiste le plus merveilleux qui soit.<br />
Un bon sonnet, c'est tout un monde en raccourci :<br />
il vaut un » long poème », suivant l'expression de<br />
Boileau. L'art du poète, ici plus qu'ailleurs, consiste<br />
à choisir minutieusement les traits essentiels et suggestifs,<br />
ceux qui évoquent plus qu'ils ne disent. L'auteur<br />
devient une sorte de magicien qui, n'ayant pas<br />
le temps de nous accompagner pas à pas dans le<br />
monde qu'il crée, nous ouvre du moins à chaque vers,<br />
à chaque mot, des perspectives lumineuses sur ce<br />
monde.<br />
.2. L E SUJET. — C'est l'évocation d'une vie simple<br />
dans un cadre médiocre. Le poète nous montre tour<br />
à tour la maison rustique où vit Gallus, les ressources<br />
modestes qu'il tire de son héritage. En passant,<br />
l'auteur nous initie aux occupations diverses de ce<br />
bon vieillard, et nous révèle l'âme paisible et lesjoies<br />
calmes d'un sage. '<br />
Du sonnet tout entier se dégage la vision discrète,,<br />
souriante, apaisante, d'une sereine fin de vie dans un<br />
coin familier.<br />
Tout cela en quatorze vers? Oui, et pas cela seulement,<br />
pour qui sait lire et rêver.<br />
3. LES MOTS. — Remarquez comme le vocabulairede<br />
l'auteur est simple. A peine aurons-nous à expliquer<br />
cisalpin (en deçà des Alpes ; rappeler l'expression<br />
: Gaule cisalpine, désignant le Piémont et la.<br />
Lombardie), foisonner (abonder), lupin • (légumineuse<br />
employée comme fourrage).<br />
4. L A COMPOSITION (plan et idées). — Suivons pasà<br />
pas le poète dans sa façon de composer, et admirons<br />
le choix qu'il fait des traits qui peignent, et,,<br />
surtout, qui évoquent.<br />
Le premier quatrain nous fait connaître dans son<br />
ensemble la maison de Gallus : le poète la situe (au<br />
penchant du coteau cisalpin) et précise son image<br />
(un pin suffit à l'abriter; elle n'a qu'un étage et son<br />
toit est en chaume). C'est l'humble maison de campagne,<br />
l'héritage modeste qui, de père en fils, sanschangement,<br />
abrile des vies obscures, des destins.<br />
« bornés » et des bonheurs paisibles. Nous la reconnaissons,<br />
cette maison rustique, parce que nous en<br />
avons vu de pareilles dans nos campagnes de France,<br />
et nous l'aimons pour sa simplicité, pour le charmede<br />
sa solitude, pour la musique du vent dans le pin<br />
chantant qui l'abrite.<br />
Le deuxième quatrain, en nous faisant connaître:<br />
GRAMMAIRE • DUSSOUCHET. Coari moyen, Cert. d'études. Théorie, 1.005 exerc., 150 rédact. 1.25