MANUEL GÉNÉRAL DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE - INRP

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276 MANUEL GÉNÉRAL DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE 2. VOCABULAIRE. — Le lit, s'aliter, un malade alité; — le conseil, conseiller, un remède conseillé ; — l'ordonnance, ordonner, une potion ordonnée. L'oreille, l'oreiller ; — le dus, le dossier. 3. GRAMMAIRE ET EXERCICES. — Souligner les adjectifs qualificatifs et indiquer leur genre. Employer chacun de ces adjectifs avec cinq noms au masculin, — cinq noms au féminin. Indiquer le temps de chacun des verbes. 4. CONJUGAISON. — Conjuguer oralement, puis par écrit, au passé simple et au futur : n'avoir pas peur du médecin et, obéir à ses prescriptions. IV. — La fièvre du petit François. Une fièvre avait saisi le petit François ; on l'avait ramené un soir de l'école, la tète lourde et les mains très chaudes. Et depuis il était là, dans ce lit; -et quelquefois, en ses délires, il disait, en regardant ses petits souliers bien cirés; « On peut les jeter, maintenant, les souliers du petit François ; petit François ne les mettra plus; petit François n'ira plus à l'école, jamais, jamais ! » — D'après J. CLARETIE. Explications. 1. ELOCUTION. — Quels sont les signes de la lièvre ? — Pourquoi avait-on dû ran ener le petit François"? — Délire: agiiation causée par la fièvre. —Pourquoi le petit François vou ait-il qu'on jetât ses souliers ? — Pourquoi disait-il qu'il n'irait plus jamais à l'école ? (Il croyait qu'il allait mourir.) 2. VOCABULAIRE. -Un poids lourd, le temps lourd, la tète lourde. Le lit, l'habit, le récit, la nuit, le bruit ;—le lundi, le souci, le défi', le pli, l'ami, l'ennemi, l'èpi, le parti ; — l'avis, l'anis, le pis ; — le riz. 3. GRAMMAIRE ET EXERCICES. — Souligner les adjectifs qualificatifs et indiquer leur genre. Règle générale du féminin dans les adjectifs. Relever les verbes à l'i'mparfait, au futur simple. 4. CONJUGAISON. — Conjuguer oralement d'abord, puis par écrit, è l'imparfait et au futur simple : ne plus mettre ses souliers et ne plus aller à l'école. Composition française. I. — Petites phrases. Les élèves compléteront, oralement d'abord, les petites phrases suivantes : Lorsque j'ai froid... je m'enrhume. Lorsque je suis enrhumé. .. je garde la chambre. Lorsque j'ai la fièvre... maman appelle le docteur. Lorsque le docteur vient... il m'ausculte et me questionne. Lorsque ordonnance est faite... on la porte chez le pharmacien. Lorsque les po'.ions sont préparées... je les prends sans faire de grimaces. La première, partie sera écrite au tableau, puis effacée, et les élèves devront écrire les phrases entières. II. — Énumération d'actions. Enumérez, dans l'ordre où elles se succèdent: 1° Les actions du docteur qui visite un malade ; 2° Les actions du malade qui prend une potion. Exemple: Le docteur entre, salue, pose son cha peau, ôte ses gants, questionne la maman, s'approche du lit, tâte le pouls du malade, regarde sa langue, écoute sa respiration, s'assied à une table, rédige une ordonnance, donne des conseils, rassure le malade et enfin se retire. I I. — Petites rédactions orales. (La réunion des meilleures réponses formera un petit devoir qui pourra être recopié.) a) Une potion. — Dans quoi est-elle? Que lit-on sur l'étiquette du flacon? Quelle est la couleur de cette potion? Quelle est son odeur ? 1 E C T U R E COURANTE : BODILLOT ( V.). Le A quoi est-elle destinée? Comment doit-on la prendre ? b) Une nuit de flèrre. — Quand avez-vous eu la fièvre ? Que ressentiez-vous en vous couchant ? Comment avez-vous dormi ? . Comment étaient vos mains, votre tète ? Comment était votre gorge ? Qu'a fait votre maman ? IV. — Petits questionnaires. Les élèves de la 2° année du cours élémentaire répondront par écrit aux questions ci-dessus (après la préparation orale). Exemple: La potion est contenue dans une petite bouteille. Sur l'étiquette de ce flacon, on lit, le nom du pharmacien et un numéro. La potion est rose; elle sent l'odeur des > amandes. Elle est destinée à calmer la toux. On doit la prendre par cuillerées à soupe, toutes les deux heures. V. — Pour faire un cataplasme. Vous avez vu déjà votre maman préparer un cataplasme. Dites comment elle s'y prend. SUJET TRAITÉ. Lorsqu'il y a quelqu'un d'enrhumé à la maison, maman prépare un cataplasme. Elle fait bouillir dans une casserole un peu d'eau où . elle met de la farine de lin. Elle étend sur une table un linge lin, et, au milieu, elle le saupoudre de farine de moutarde. Elle verse le lin bouilli, qui forme une couche d'un centimètre environ d'épaisseur. Elle rabat dessus les côtés du linge. Il ne reste plus qu'à appliquer le cataplasme sur le dos ou la poitrine. VI. — La convalescence. Un de vos petits amis est en convalescence. Que faites-vous pour le distraire? SUJET TRAITÉ. Paul a eu une bronchite. Il est maintenant en convalescence. Il doit garder la chambre et s'ennuie un peu. Je vais le voir après la classe du soir. Je lui raconte ce qui s'est passé en classe. Le jeudi, je porte chez lui quelques-uns de mes joujoux et je reste une heure en sa compagnie. Ainsi il trouve les journées moins longues. Je lis dans ses yeux qu'il est heureux do me voir arriver. COURS MOYEN Vocabulaire, Orthographe et Grammaire. I. — Une salle d'hôpital. La salle est haute et vaste. Elle est longue et se prolonge dans une ombre où elle s'enfonce sans finir. Il fait nuit. De distance en distance, des veilleuses, dont la petite flamme décroît à l'œil, laissent tomber une traînée de feu sur le carreau luisant. Sous leurs lueurs douteuses et vacillantes, les rideaux blanchissent confusément à droite et à gauche contre les murs, des lits s'éclairent vaguement, des files de lits apparaissent à demi que la nuit laisse deviner. L'air est tiède, d'une tiédeur moite. 11 est chargé d'une odeur fade, d'un goût écœurant de cèrat échaulfè et de graine de lin bouillie. Tout se tait. A peine si, de loin en loin, il sort de l'ombre immobile et muette un fripement de draps, un bâillement étouffé, une plainte éteinte, un soupir... — B. et •). DE GONCOURT, romanciers français (1822-1896 ci 1830-1870). Explications. 1. LES MOTS. — Veilleuse : tris petite tjougie supportée par une rondelle de liège flottant surunecou- < i , . . Cours élém. (2* dc^rè) I français par les textes. et c. moyen U"degré)
elle d'huile, et qu'on allume pendant la nuit. — Décroit à l'œil : oiminue pour -l'oeil, suivant son éloiimement du spectateur. — Lueur douteuse : lueur peu brillante, faible. — Laisse deviner : laisse apercevoir assez pour que l'on puisse, par un effort d'esprit, reconnaître de quels objets il s'agit. — Moite : ié"èrement humide. — Odeur fade : odeur peu caractérisée et qui n'a rien d'agréable (ètym., fade signifie évente). — Ecœurant : qui soulève le coeur; qui inspire le dégoût. — Gérât (de cire) : pommade qui a pour base la cire et l'huile. — Fripement (de fripe, chiffon, en vieux français) : bruit produit par une étoffe que l'on chiffonne; ce substantif, qui n'est pas encore entré dans la langue, est formé régulièrement sur le modèle de froissement. — Bâillement étouffé : bâillement retenu, se terminant sans bruit. 2. LES IDÉES. — Expliquez : où elle s'enfonce sans finir. (Dans l'ombre, on n'aperçoit pas le fond de la salle.) — Comment la salle est-elle éclairée?— Quels jeux de lumière se produisent sur le carreau? — Comment les lits sont-ils éclairés? — Qu'aperçoit-on? — Que d,evine-t-on ? — D'où provient la moiteur de l'air? — De quelles odeurs est-il chargé? — Qu'entend-on dans cette salle d'hôpital? A. quels sens s'adresse cette description? (Vue, odorat, ouïe.) — Quels sont ses mérites? (Elle est d'une précision minutieuse et, s'adressant à plusieurs sens, arrive à évoquer la réalité.) — Sent-on que l'auteur est ému en faisant cette description? (Comparer avec les deux textes suivants.) 3. LE VOCABULAIRE. — L'hôpital, l'hospice, l'hospitalité, l'hospitalisation, une maison hospitalière, l'hôte (celui qui reçoit, celui qui est reçu), l'hôtel, l'hôtelier, l'hôtellerie ; — fade, la fadeur, des fadaises, une sauce fadasse, écrire fadement. 4. GRAMMAIRE ET EXERCICES. — Formation du féminin dans les adjectifs qualificatifs. Etudier cetie formition sur les adjectifs du texte. Règle générale et règles particulières. Conjuguer au futur simple les verbes sortir, décroîtrese taire. II. — L'enfant malade. L'enfant restait étendu, pâle dans son petit- lit blanc, et, de ses yeux agrandis par la fièvre, regardait devant lui, toujours, avec la fixité ètnarige des mourants qui aperçoivent déjà ce que les vivants ne voient pas. La mère, au pied du lit, mordant ses doigts pour ne pas crier, suivait, anxieuse, poignardée de souffrances, les progrès de la maladie sur le pauvre visage aminci du petit être, et le père, un brave homme d'ouvrier, renfonçait dans ses yeux rouges les pleurs qui lui brûlaient les paupières. Dans son délire, le pauvre enfant disait en regardant ses petits souliers bien cirés placés sur une planche : « On peut bien les jeter maintenant, les souliers du petit François! Petit François ne les mettra plus jimais! jamais! » Alors le père disait, criait : « Veux-tu bien te taire! » et la mère allait enfoncer sa tête toute pâle dans son oreiller, pour que le petit François ne l'entendit pas pleurer. J. CLARKTIE, homme de lettres contemporain. Explications. 1. LES MOTS. — Fixité : qualilè de ce qui est fixe, de ce qui ne se meut pas. — Etrange : qui étonne (vient de étranger, étym., celui qu'on n'a pas l'habitude de voir). - Anxieuse : à la fois tourmentée et inquiète. — Poignardée de souffrances : les souffrances sont comparées 1 à des poignards qui blessent le cœur. — Renfonçait:1e préfixe re marque ici l'effort. — Délire : trouble d'esprit causé par la fièvre, la maladie. 2. L ES IDÉES E T LE SENTIMENT. — Comment était le regard de l'enfant? — Pourquoi les parents ne voulaient-ils pas montrer leur chagrin? — Que faisaientus pour cela? — Comment peut-on lire sur- le visage les progrès de la maladie? — Pourquoi l'enfant voulait-il qu'on jetât ses souliers? — Pourquoi le pere criait-il à l'enfant de se taiie? — Que pensez- PARTIE SCOLAIRE 277 vous de ce père et de cette mère? — Quels sont les passages de ce récit qui vous émeuvent le plus' 3. L E VOCABULAIRE. — La fièvre, un malade fiévreux (qui a la fièvre), un climat fiévreux (qui cause la fièvre), travailler fiévreusement (avec grande activité), enfiévrer (donner de la fièvre, et, au figuré, exciter, passionner), l'enfièvrement, des mouvements fébriles (qui semblent causés par la fièvre), une impatience fébrile, un fébrifuge (qui guérit la fièvre). 4. GRAMMAIRE ET EXERCICES. — Relever les adjectifs du texte et les écrire au masculin et au féminin avec des noms convenables. Relever les verbes du texte à l'imparfait, au futur simple. Conjuguer au futur : ne plus mettre ses souliers et les jeter. III. — L'agonie du marin. Sylvestre allait plus mal; c'était la fin. Couché toujours sur son côté percé, il le comprimait des deux mains, avec tout ce qui lui.restait de force, pour immobiliser cette eau, cette décomposition liquide dans ce poumon droit, et tâcher de respirer seulement avec l'autre. Mais cet autre aussi, peu à peu, s'était pris par voisinage et l'angoisse suprême était commencée... Il demandait de l'air, de l'air; mais il n'y en avait plus nulle part... Partout, à l'infini, sur cette mer équatoriale, ce n'était qu'humidité chaude, que lourdeur irrespirable. Pas d'air nulle part, pas même pour les mourants qui haletaient! ...Une dernière vision l'agita beaucoup : sa vieille grand'mère passant sur un chemin, très vite, avec une expression d'anxiété déchirante ; la pluie tombait sur elle de nuages bas et funèbres : elle se rendait à Paimpol, mandée au bureau de la marine pour y être informée qu'il était mort. — P. LOTI. Explications. 1. EXPLICATION PRÉLIMINAIRE. •— Sylvestre est un marin breton de l'Etat qui, blessé en Chine, est ramené en France sur un navire-hôpital. 2. L ES MOTS. — Agonie : lutte contre la mort. — Comprimer (le radical prim, signifiant presser,
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