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MANUEL GÉNÉRAL DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE - INRP

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elle d'huile, et qu'on allume pendant la nuit. — Décroit<br />

à l'œil : oiminue pour -l'oeil, suivant son éloiimement<br />

du spectateur. — Lueur douteuse : lueur<br />

peu brillante, faible. — Laisse deviner : laisse apercevoir<br />

assez pour que l'on puisse, par un effort d'esprit,<br />

reconnaître de quels objets il s'agit. — Moite :<br />

ié"èrement humide. — Odeur fade : odeur peu caractérisée<br />

et qui n'a rien d'agréable (ètym., fade signifie<br />

évente). — Ecœurant : qui soulève le coeur;<br />

qui inspire le dégoût. — Gérât (de cire) : pommade<br />

qui a pour base la cire et l'huile. — Fripement (de<br />

fripe, chiffon, en vieux français) : bruit produit par<br />

une étoffe que l'on chiffonne; ce substantif, qui n'est<br />

pas encore entré dans la langue, est formé régulièrement<br />

sur le modèle de froissement. — Bâillement<br />

étouffé : bâillement retenu, se terminant sans bruit.<br />

2. LES IDÉES. — Expliquez : où elle s'enfonce sans<br />

finir. (Dans l'ombre, on n'aperçoit pas le fond de la<br />

salle.) — Comment la salle est-elle éclairée?— Quels<br />

jeux de lumière se produisent sur le carreau? —<br />

Comment les lits sont-ils éclairés? — Qu'aperçoit-on?<br />

— Que d,evine-t-on ? — D'où provient la moiteur de<br />

l'air? — De quelles odeurs est-il chargé? — Qu'entend-on<br />

dans cette salle d'hôpital?<br />

A. quels sens s'adresse cette description? (Vue, odorat,<br />

ouïe.) — Quels sont ses mérites? (Elle est d'une<br />

précision minutieuse et, s'adressant à plusieurs sens,<br />

arrive à évoquer la réalité.) — Sent-on que l'auteur<br />

est ému en faisant cette description? (Comparer avec<br />

les deux textes suivants.)<br />

3. LE VOCABULAIRE. — L'hôpital, l'hospice, l'hospitalité,<br />

l'hospitalisation, une maison hospitalière, l'hôte<br />

(celui qui reçoit, celui qui est reçu), l'hôtel, l'hôtelier,<br />

l'hôtellerie ; — fade, la fadeur, des fadaises, une<br />

sauce fadasse, écrire fadement.<br />

4. GRAMMAIRE ET EXERCICES. — Formation du féminin<br />

dans les adjectifs qualificatifs. Etudier cetie formition<br />

sur les adjectifs du texte. Règle générale et<br />

règles particulières.<br />

Conjuguer au futur simple les verbes sortir, décroîtrese<br />

taire.<br />

II. — L'enfant malade.<br />

L'enfant restait étendu, pâle dans son petit- lit<br />

blanc, et, de ses yeux agrandis par la fièvre, regardait<br />

devant lui, toujours, avec la fixité ètnarige des<br />

mourants qui aperçoivent déjà ce que les vivants ne<br />

voient pas.<br />

La mère, au pied du lit, mordant ses doigts pour<br />

ne pas crier, suivait, anxieuse, poignardée de souffrances,<br />

les progrès de la maladie sur le pauvre visage<br />

aminci du petit être, et le père, un brave<br />

homme d'ouvrier, renfonçait dans ses yeux rouges<br />

les pleurs qui lui brûlaient les paupières.<br />

Dans son délire, le pauvre enfant disait en regardant<br />

ses petits souliers bien cirés placés sur une<br />

planche : « On peut bien les jeter maintenant, les<br />

souliers du petit François! Petit François ne les mettra<br />

plus jimais! jamais! » Alors le père disait, criait :<br />

« Veux-tu bien te taire! » et la mère allait enfoncer<br />

sa tête toute pâle dans son oreiller, pour que le petit<br />

François ne l'entendit pas pleurer.<br />

J. CLARKTIE, homme de lettres contemporain.<br />

Explications.<br />

1. LES MOTS. — Fixité : qualilè de ce qui est fixe,<br />

de ce qui ne se meut pas. — Etrange : qui étonne<br />

(vient de étranger, étym., celui qu'on n'a pas l'habitude<br />

de voir). - Anxieuse : à la fois tourmentée et<br />

inquiète. — Poignardée de souffrances : les souffrances<br />

sont comparées 1 à des poignards qui blessent le<br />

cœur. — Renfonçait:1e préfixe re marque ici l'effort.<br />

— Délire : trouble d'esprit causé par la fièvre, la<br />

maladie.<br />

2. L ES IDÉES E T LE SENTIMENT. — Comment était le<br />

regard de l'enfant? — Pourquoi les parents ne voulaient-ils<br />

pas montrer leur chagrin? — Que faisaientus<br />

pour cela? — Comment peut-on lire sur- le visage<br />

les progrès de la maladie? — Pourquoi l'enfant<br />

voulait-il qu'on jetât ses souliers? — Pourquoi le<br />

pere criait-il à l'enfant de se taiie? — Que pensez-<br />

PARTIE SCOLAIRE 277<br />

vous de ce père et de cette mère? — Quels sont les<br />

passages de ce récit qui vous émeuvent le plus'<br />

3. L E VOCABULAIRE. — La fièvre, un malade fiévreux<br />

(qui a la fièvre), un climat fiévreux (qui cause la fièvre),<br />

travailler fiévreusement (avec grande activité), enfiévrer<br />

(donner de la fièvre, et, au figuré, exciter, passionner),<br />

l'enfièvrement, des mouvements fébriles (qui<br />

semblent causés par la fièvre), une impatience fébrile,<br />

un fébrifuge (qui guérit la fièvre).<br />

4. GRAMMAIRE ET EXERCICES. — Relever les adjectifs<br />

du texte et les écrire au masculin et au féminin<br />

avec des noms convenables.<br />

Relever les verbes du texte à l'imparfait, au futur<br />

simple. Conjuguer au futur : ne plus mettre ses souliers<br />

et les jeter.<br />

III. — L'agonie du marin.<br />

Sylvestre allait plus mal; c'était la fin. Couché toujours<br />

sur son côté percé, il le comprimait des deux<br />

mains, avec tout ce qui lui.restait de force, pour immobiliser<br />

cette eau, cette décomposition liquide dans<br />

ce poumon droit, et tâcher de respirer seulement avec<br />

l'autre. Mais cet autre aussi, peu à peu, s'était pris<br />

par voisinage et l'angoisse suprême était commencée...<br />

Il demandait de l'air, de l'air; mais il n'y en avait<br />

plus nulle part... Partout, à l'infini, sur cette mer<br />

équatoriale, ce n'était qu'humidité chaude, que lourdeur<br />

irrespirable. Pas d'air nulle part, pas même<br />

pour les mourants qui haletaient!<br />

...Une dernière vision l'agita beaucoup : sa vieille<br />

grand'mère passant sur un chemin, très vite, avec<br />

une expression d'anxiété déchirante ; la pluie tombait<br />

sur elle de nuages bas et funèbres : elle se rendait à<br />

Paimpol, mandée au bureau de la marine pour y être<br />

informée qu'il était mort. — P. LOTI.<br />

Explications.<br />

1. EXPLICATION PRÉLIMINAIRE. •— Sylvestre est un<br />

marin breton de l'Etat qui, blessé en Chine, est ramené<br />

en France sur un navire-hôpital.<br />

2. L ES MOTS. — Agonie : lutte contre la mort. —<br />

Comprimer (le radical prim, signifiant presser,

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