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MANUEL GÉNÉRAL DE L'INSTRUCTION PRIMAIRE - INRP

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HISTOIRE<br />

COURS ÉLÉMENTAIRE ... ' .<br />

Duel de Bayard et de don Alonso 1 .<br />

« Quand vint le jour assigné du combat, le seigneur<br />

de la Palisse, accompagné de deux cents hommes<br />

d'armes, d'après l'accord fait entre les deux combatr<br />

tants, amena son champion sur le terrain, monté sur<br />

un fort bel et bon coursier, -vêtu tout de blanc par<br />

humilité. Encore n'était point Tenu le seigneur Alonso.<br />

La Lune alla le bâter, auquel il demanda en quel<br />

état était le seigneur de Bayard. 11 répondit qu'il<br />

était à cheval, en habillement d'homme d'armes.<br />

« Comment, dit-il, c'est à moi à choisir les armes, et<br />

« h lui le camp. Trompette, va lui dire que je veux<br />

« combattre h pied. » Le combat ainsi accepté... ils<br />

s'appro jhèrent et de venue se ruèrent chacun un merveilleux<br />

coup d'estoc, dont celui du Bon Chevalier<br />

fut un peu blessé le seigneur Alonso au visage en<br />

coulant. Croyez que tous deux avaient bon pied et<br />

bon œil et ne voulaient ruer cojip qui fût perdu. Si<br />

jamais furent vus en camp deux champions, semblant<br />

mieux prudhommes, croyez que non. Plusieurs<br />

coups se ruèrent l'un sur l'autre, sans s'atteindre.<br />

Le Bon Chevalier qui connut incontinent la ruse de<br />

son ennemi, qui aussitôt ses coups rués se couvrait<br />

le visage, de sorte qu'il ne lui pouvait porter dommage,<br />

s'avisa d'une finesse, c'est que, ainsi que don<br />

Alonso leva le bras pour ruer un coup, le Bon Chevalier<br />

leva aussi le sien ; mais il tint l'estoc en l'air<br />

sans lancer son coup, et comme homme assuré,<br />

quand celui de son ennemi fut passé, et qu'il le put<br />

choisir à découvert, il lui alla donner un si merveilleux<br />

coup dedans la gorge que nonobstant la bonté<br />

du gorgerin, l'estoc entra dans la gorge de quatre<br />

bons doigts, de sorte qu'il ne le pouvait retirer. Don<br />

Alonso, se sentant frappé à mort, laissa son estoc et<br />

alla saisir au corps le Bon Chevalier, qui le prit<br />

aussi, comme par manière de lutte, et ils se promenèrent<br />

si bien que tous deux tombèrent à terre l'un<br />

près de l'autre. Le Bon Chevalier, diligent et soudain,<br />

prend son poignard et le met dans les naseaux<br />

de son ennemi, en lui criant : « Rendez-vous, sei-<br />

" gneur Alonso, ou vous êtes mort! » Mais il n'avait<br />

garde de parler, car déjà il était passé. Alors son<br />

parrain, don Diego de Quinonèz, commença à dire :<br />

« Seigneur Bayard, il est certes mort, vous avez<br />

« vaincu. » Ce qui fut trouvé incontinent, car plus ne<br />

remua pied ni main.<br />

« Bref les Espagnols emportèrent leur champion<br />

en lamentables plaintes, et les Français emmenèrent<br />

le leur avec trompettes et clairons jusqu'en la garnison<br />

du bon seigneur de la Palisse, où avant que laire<br />

autre chose, le Bon Chevalier alla à, l'église remercier<br />

Notre-Seigneur, et puis après firent la plus<br />

grande joie du monde, et ne se pouvaient tous les<br />

gentilshommes français cesser de donner louange au<br />

Bon Chevalier, tellement que, par tout le royaume,<br />

non seulement entre tous les Français, aussi entre<br />

les Espagnols, il était tenu pour un des accomplis<br />

gentilshommes qu'on sût trouver. »<br />

LE LOYAL SERVITEUR : Histoire du gentil seigneur<br />

de Bayard. Extrait de B . ZELLER : Louis X I I et Philippe<br />

le Beau, p. 167. (Hachette et Cie.)<br />

DIRECTIONS PÉDAGOGIQUES. — Faire une biographie<br />

aussi vivante que possible du dernier des; chevaliers.<br />

Lire le récit précèdent très caractéristique au<br />

point de vue des mœurs du temps.<br />

• - = = COURS MOYEN =<br />

Henri IV.<br />

Dans le fragment emprunté à Sully par TAINE<br />

( Voyage aux Pyrénées, Hachette et Cie) nous assistons<br />

a une prouesse guerrière de jeunesse de Henri IV où<br />

notre roi populaire apparaît avec son entrain, son<br />

1. Don Alonso do Sotomayor, noble ospagnol, parent de<br />

uonzalve de Cordouo, avait accusé Bayard do l'avoir maltraité<br />

quand il le retonait prisonnier. Celui-ci provoque l'Espagnol<br />

on duel et tue son advorsairo (1501).<br />

PARTIE SCOLAIRE 28»<br />

courage, sa gaieté franche et sa malice béarnaise.<br />

« Le roi de Navarre fit dessein de se servir de lai<br />

ville d'Eause qui était à lui en propre, où il courut<br />

de grandes fortunes; car estimant que les habitants,<br />

qui n'avaient point voulu recevoir garnison, auraient<br />

du respect à la personne de lui qui était leur seigneur,<br />

il voulut marcher tout le jour pour entrerdedans<br />

avec peu de gens, afin de ne donner point,<br />

d'alarme, et de fait, n'ayant pris que quime ou<br />

seize de vous autres, Messieurs, qui vous rangiez leplus<br />

près de lui, desquels vous fûtes, avec de simples<br />

cuirasses sous vos jupes de.chasse, deux èpèes et<br />

deux pistolets, il surprit la porte de la ville et entra<br />

dedans avant que ceux de la garde eussent eu moyen<br />

de prendre les armes. Mais l'un d'iceux ayant crié à.<br />

celui qui était au portail en sentinelle, il coupa la.<br />

corde de la herse-coulisse qui s'abattit aussitôt,<br />

quasi sur la croupe de votre cheval et de celui de<br />

M. de Béthune l'aîné, votre cousin, ce qui empêcha,<br />

la suite qui venait au'galop de pouvoir entrer, tellement<br />

que le roi et vous quinze ou sçize tout seuls<br />

demeurâtes enfermés dans cette ville, de laquelle tout,<br />

le peuple s'étant armé, il vous tomba à diverses<br />

troupes et diverses fois sur le dos, le toscin sonnant<br />

furieusement, et un cri d'arme! arme! et de tue!<br />

tue! retentissant de toutes parts. Ce que voyant, leroi<br />

de Navarre, dès la première troupe qui se présente<br />

de quelque cinquante, les uns bien, les autres<br />

mal armés, lui marchant le pistolet au poing, droit à<br />

eux, il vous cria: « Or sus, mes amis, mes compa-<br />

« gnons; c'est ici où il vous faut montrer du courage<br />

« et delà résolution, car d'icelle dépend notre salut^<br />

« que chacun donc me suive et fasse comme moi, sans-<br />

« tirer le pistolet qui me touche. » Et en même temps,,<br />

oyant trois ou quatre qui criaient : « Tirez à cette<br />

« jupe d'ècarlate, à ce panache blanc, car c'est le roi<br />

« de Navarre! » il les chargea de telle impétuosité que,,<br />

sans tirer que cinq ou six coups, ils prirent l'épouvante<br />

et se retirèrent par diverses troupes. D'autressemblables<br />

vous vinrent encore attaquer par trois ou<br />

quatre fois ; mais sitôt qu'ils se voyaient enfoncés, ilstiraient<br />

quelques coups et s'écartaient jusqu'à ce que,,<br />

s'étant ralliés près de deux cents, ils vous contraignirent<br />

de gagner un portail, et deux de vous autres<br />

montèrent pour donner un signal au reste de latroupe<br />

que le roi était là et qu'il fallait, enfoncer la<br />

porte, le pont-levis n'ayant pas été levé. A quoi chacun<br />

commença de travailler, et lors plusieurs de cette<br />

populace, qui aimaient le roi, et d'autres qui craignaient<br />

de l'offenser, étant leur seigneur, se mirent<br />

à tumultuer en sa faveur ; enfin après quelques arquebusades<br />

et coups de pistolet tirés de part et d autre,,<br />

il se vint une telle discussion entre eux, les uns<br />

criant : « Il faut se rendre ! » les autres : « Il faut se.<br />

« défendre ! » que cette irrésolution donna moyen et<br />

loisir de faire ouvrir les portes, et à toutes les troupesde<br />

se présenter, à la tête desquelles le roi se mit »<br />

SULLY: Mémoires. (MARIEJOL. Lectures historiques,.<br />

p. 555.)<br />

DIRECTIONS PÉDAGOGIQUES. — Lectures complémentaires<br />

sur la même période : Démagogie de la Liguer<br />

p. 560. — Gomment Henri IV entendait se mettre en<br />

tutelle (GUIZOT), p. 563. — France et Paris à la findu<br />

régne de Henri IV (HANOTAUX), p. 565, ouvrage<br />

cité.<br />

P.-L. DUPREZ,<br />

Inspecteur primaire.<br />

GÉOGRAPHIE<br />

= = COURS ÉLÉMENTAIRE -<br />

Moyens de communication.<br />

Cette leçon est destinée à montrer quels moyens leshommes<br />

emploient pour communiquer entre eux, soit,<br />

en se déplaçant personnellement, soit en correspondant.<br />

1° Mode primitif dans le Sahara : ce fut le mode devoyage<br />

usuel pendant le moyen âge où la sécurité des<br />

routes n'existait pas (pèlerinages, croisades, etc.) : la<br />

caravane.<br />

HISTOIRE : GAUTHIER et <strong>DE</strong>SCHAMPS. Conrs moyen d'Mstoire de France. 20 8 tlbieau C x artCSl 9 0 c.

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