A l'écoute de sa voix en rééducation vocale - Florence Parmentier ...

Les formants sont les barres horizontales plus intenses visibles sur le spectrogramme. Elles
correspondent aux bandes de fréquences mises en valeur par le conduit vocal, changeant selon la
disposition des articulateurs et définissant une voyelle précise.
Donald G Miller (Donald Gray Miller, 2008, p. 30) propose la visualisation des deux premiers
formants avec le spectrogramme. Scott McCoy consacre également un chapitre de son livre, destiné
aux chanteurs, aux règles de bases de phonétique et de formants vocaliques 23 24 (McCoy, 2004, pp.
38–52; Welch et al., 2005, p. 232).
Les harmoniques
Lorsque le son émis est périodique, c’est-à-dire qu’il est émis sur une certaine hauteur tonale, ces
différents partiels sont des multiples de sa fréquence fondamentale. Dans ce cas « la sensation de
timbre dépend […] du nombre de composantes, de leur situation dans l’air audible, de leur
« consonance » avec le fondamental et de leurs intensités relatives. » (Leipp, 2010, pp. 150–154) Sur
le spectrogramme, les harmoniques d’un son tenu sont représentées par des traits horizontaux
équidistants.
Le bruit entre les harmoniques
Un son peut avoir une composante harmonique (périodique) à laquelle s’ajoute du bruit,
apériodique. Le spectrogramme représente ce bruit suivant les fréquences auxquelles il apparait,
comme un nuage entre les harmoniques. Cette distinction entre bruit et harmonique est utilisée
notamment par la classification des voix dysphoniques de Yanagihara.
Dans leur étude, Wolfe et Steinfatt (Wolfe & Steinfatt, 1987, p. 238) concluent que le bruit
spectrographique (évalué visuellement sur un spectrogramme) est le meilleur paramètre dans le
cadre de leur étude pour rendre compte de la sévérité d’une dysphonie.
La Société Européenne de Laryngologie note que la fiabilité des mesures acoustiques chiffrées
(comme le calcul de la fréquence fondamentale par exemple) baisse lorsque le signal vocal est
apériodique, contient des irrégularités, des subharmoniques (« subharmonics ») ou des
modulations. Dans ce cas, Dejonckere et ses collègues conseillent de contrôler visuellement le signal
sur un spectrogramme. (Dejonckere et al., 2001, p. 80)
La forme du spectrogramme peut révéler diverses impressions subjectives de la voix. Par exemple,
Jan W.M.A.F. Martins et son équipe précisent que le grade G du GRBAS correspond à des distorsions
dans le spectrogramme. Les sous-harmoniques sont visibles également sur un spectrogramme, et
sont caractéristiques d’une certaine raucité (R). Enfin, le souffle se présente sur le spectrogramme
comme du bruit qui peut apparaître dans les hautes fréquences, entre les harmoniques ou à la
23
Monsen et Engebretson, the accuracy of formant frequency measurements : a comparison of spectrographic analysis and linear
prediction, JSHR 1983 ; 26 ; 89-97
24
Miller, Sulter Schutte, Wolf comparison of vocal tract formants in singing and non-periodic phonation. Journal of voice 1997: 1:
1-11)
Spectrogramme en rééducation vocale Page 13