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HISTORIQUE<br />
L’efficacité au combat d’un hélicoptère dépend en grande partie de ses caractéristiques ainsi que du matériel nécessaire à son<br />
entretien au sol. Ce point particulier fut mis en lumière dès les premières étapes de la conception du V-80 et des experts de<br />
l’Institut Scientifique de Recherche en Maintenance et Opérabilité Aéronautique NIIERAT, dépendant du Ministère de la<br />
Défense, participèrent activement au travail de conception. Pendant le développement des systèmes de maintenance de<br />
l’appareil, l’attention fut portée sur la capacité à pouvoir maintenir un état opérationnel sans moyens extérieurs sur un terrain<br />
sommaire.<br />
Ainsi, à la fin des années 70, le bureau d’études Kamov avait mis au point un nouvel hélicoptère d’attaque monoplace à rotors<br />
coaxiaux équipé d’une vaste gamme d’armements, capable d’attaquer des systèmes de défense sol-air ennemis tout en restant<br />
hors de leur portée. Il était prévu de l’équiper d’une suite avionique intégrée complètement automatisée qui assurerait une<br />
excellente survivabilité au combat pour l’appareil et son pilote, et serait capable de déploiement à long terme sur des sites non<br />
équipés. L’hélicoptère devait être utilisé au sein d’unités de reconnaissance et d’attaque, disposant de capacités de<br />
reconnaissance aérienne et terrestre, de surveillance et de désignation. Il est important de noter que l’AH-64A Apache<br />
américain, qui était observé avec attention, fut considéré comme le grand rival de ce nouvel hélicoptère. C'était une tâche<br />
délicate que d'être en compétition contre l'Apache, mais il était nécessaire d'y faire face tout en restant dans le cadre de cette<br />
compétition.<br />
En août 1980, la décision fut prise par la Commission de l’Industrie Militaire du Conseil des Ministres de l’URSS de construire<br />
deux prototypes du V-80 et deux du Mi-28. La même année, le Ministère de la Défense publia les spécifications de<br />
performances que les deux appareils devaient remplir.<br />
Le premier prototype du V-80 (immatriculé 010) quitta l’usine d’hélicoptère Kamov en juin 1982. Le 17 juin, pour la première<br />
fois, le pilote d’essai Nikolay Bezdetnov effectua un vol stationnaire dans le V-80, et le premier vol horizontal fut réalisé le 23<br />
juillet.<br />
1-9 : V-80 (immatriculé 012) équipé du<br />
système de désignation TV à amplification<br />
de lumière Mercury (premier plan)<br />
1–4<br />
Le V-80 n°1 fut chargé de la validation des caractéristiques de vol et<br />
de l’évaluation des systèmes. En particulier, il effectua des vols avec<br />
différentes configurations de dérive, sans moignons d’ailes, etc.<br />
En août 1983, le second prototype (immatriculé 011) fut assemblé<br />
pour servir de banc d’essai aux équipements, à l’avionique et à<br />
l’armement. L’hélicoptère était motorisé par des moteurs TV3-<br />
117VMA améliorés. Pour la première fois, il fut équipé du système de<br />
navigation et d’attaque Rubicon et d’un canon rotatif NPPU-80. Le<br />
second appareil effectua son premier vol le 16 août 1983.<br />
Fin 1984, les premiers résultats de la compétition furent analysés, et<br />
la première étape des essais comparatifs, concentrés sur les<br />
caractéristiques de vol, commença.<br />
En décembre 1985, le troisième V-80 (immatriculé 012), équipé<br />
d’une maquette du système de désignation TV à amplification de<br />
lumière Mercury, fut assemblé pour participer aux programmes<br />
d’évaluation des performances de vol.<br />
En septembre 1985, des essais en vol des deux protagonistes furent<br />
menés sur la zone d’essais du Département des Missiles et de<br />
l’Artillerie. Ces tests furent pris en compte pour les essais comparatifs<br />
d’efficacité au combat.<br />
Ces essais se conclurent en août 1986, et les résultats démontrèrent que le V-80 surclassait le Mi-28, grâce à sa meilleure<br />
survivabilité, ses performances en vol supérieures (particulièrement à haute altitude et par température élevée) et les capacités<br />
plus larges de son armement. Ces tests montrèrent également que la charge intellectuelle et physique supportée par le pilote<br />
était proche de celle d’un avion d’attaque au sol. Ce qui valida la possibilité de combiner les tâches de pilote et de tireur. Les<br />
instituts du Ministère de la Défense conclurent que le projet de Kamov était nettement plus prometteur que celui présenté par<br />
Mil.<br />
1-10 : Le V-80 en vol d’essai<br />
Malgré ce succès, certains points faibles furent soulignés. Le plus<br />
important fut l’impossibilité pour le V-80 de mener des opérations<br />
nocturnes, à cause des défauts du système TV à amplification de<br />
lumière Mercury. A l’issue des essais, le client demanda à Kamov<br />
d’améliorer le système de vision nocturne, de doter son appareil d’un<br />
système d’autodéfense embarqué, de réduire la quantité de tâches à<br />
accomplir par le pilote pendant la phase de recherche et d’attaque,<br />
et d’assurer l’intégration de l'équipement de bord avec les systèmes<br />
de reconnaissance aérienne et terrestre. Alors que la compétition<br />
touchait à sa fin, l’hélicoptère conçu par Kamov fut approuvé pour la<br />
production en série le 14 décembre 1987, en accord avec la directive<br />
publiée par le Conseil des Ministres de l’URSS.<br />
La préparation pour la production en série commença à l’usine de<br />
construction aéronautique d’Arseyev, en Extrême-Orient. En accord<br />
avec la directive citée plus haut, en mars 1989 l’usine du bureau<br />
d’études Kamov assembla un quatrième prototype (immatriculé 014),<br />
et en avril 1990 le cinquième hélicoptère (immatriculé 015) fut<br />
terminé. Le n°015 était au standard de production en série.