L'abhidharmakosa. Traduit et annoté par Louis de la Vallée Poussin

V
XII INTRODUCTION
trompent parfois, et sur des points importants. Aussi Vasubandhu
complète-t-il sa collection de vers techniques, exposé impartial du
système Vaibhâsika, par un commentaire en prose, l'Abhidharma-
kosabhâsya, où son opinion personnelle, ses objections, l'opinion de
diverses écoles ou de divers docteurs se trouvent exposées à l'occasion
des nombreuses thèses défendues par l'Ecole '. Nous savons qu'il fut,
à son tour, combattu et réfuté par des Vaibhâsikas orthodoxes.
Mais peu nous importe qu'il ait toujours raison ! L'essentiel, pour
nous comme pour les docteurs qui le suivirent, c'est que son livre et
son Bhàsya sont vraiment un trésor (kosa).
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Au point de vue de la dogmatique, l'Abhidharmakosa, avec le
Bhàsya, est peut-être le livre le plus instructif de l'ancien Bouddhisme
(Petit Véhicule). Je pense qu'il est appelé à rendre de grands services
dans l'étude de la philosophie canonique et dans l'étude de la scolas-
tique proprement dite.
Il serait très inexact de dire que nous ne connaissons pas la philo-
sophie du Bouddhisme canonique : nous en connaissons l'essentiel,
les principes et les grandes lignes, et beaucoup de détails. — L'histoire
de cette philosophie, de ses origines, de sa naissance, de son d< \< -
loppement, est moins claire : encore qu'on puisse penser que le
Bouddhisme, comme le Bouddha lui-même, fit dès sa naissance
plusieurs pas et dans toutes les directions. Mais, il est équitable de
le dire et encourageant de le répéter, si l'histoire de la philosophie
canonique n'est pas faite, l'image que des savants comme Rhys Davids
et Oldenberg ont donné de cette philosophie, ou reste définitive, ou
n'appelle que de légères retouches. On peut croire cependant que
nous n'en connaissons à fond aucune partie, parce que nous connais-
sons fort imparfaitement la scolastique qui certainement l'a enrichie,
1. Tootêt bf opinions, on presque toutes les opinions, marquées, dans le Kosa
ou dans le BhAçya, de l'adverbe hila (« certes », « on dit », grags so), sont des
opéafcmi i
que ... ».
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Vaibhâsikas. La vraie traduction est : « L'École dit, à tort,