L'abhidharmakosa. Traduit et annoté par Louis de la Vallée Poussin

XXII INTRODUCTION
au Bouddha (mise en mouvement de la roue), Sûtra brièvement
indiqué par Vasubandhu.
L'ouvrage se termine par des remarques sur la durée de la vie : La stance dit :
« Chez les Kurus la vie est toujours de 1000 ans ; de moitié à l'ouest et à l'est ;
dans ce continent, elle n'est pas déterminée : à la fin, dix ans ; au début, sans
mesure » (Koéa, iii, 171-172). — Il y a en effet, dans ce monde, des êtres qui ont
des actions méritoires de reste et qui forment le vœu : « Puissé-je avoir une vie
longue ! », sans souhaiter avec précision : « Puissé-je vivre cent ans, quatre-vingt-
dix ans, quatre-vingts ans ! » Ou bien des personnes vénérables, parents et amis,
disent : « Puissiez-vous vivre longtemps ! » sans dire avec précision combien de
temps. Si l'on fait de semblables vœux, c'est parce que les actions faites par les
hommes de ce continent sont associées à des pensées de désir. — Le Sûtra dit :
« Sachez, Bhiksus, que la vie était de 80000 ans sous Vipasyin, de 20000 sous
Kâsyapa ; la vie est maintenant de 100 ans ; peu dépassent, beaucoup restent en
dessous ». Si la durée de la vie n'est pas déterminée, pourquoi Bhagavat s'exprime-t-il
ainsi ? .... — Le traité conclut par la stance connue : sucîrnabrahmacaryc
'smin .... (Kosa, vi, 269).
8. Samghabhadra a écrit deux ouvrages.
Le premier, dont le titre est transcrit en chinois Abhidharmanyà-
yanusârasâstra — peut-être mieux Nyâyânusâro nâma Abhidharma-
sâstram — est un commentaire qui reproduit sans modifications les
kârikâs de l'Abhidharmakosa. Mais ce commentaire critique les kâri-
kâs qui exposent la doctrine Vaibhâsika en la notant par le mot Jcila
qui signifie " au dire de l'école » ; il réfute le Bhàsya, auto-commen-
taire de Vasubandhu, quand celui-ci expose des vues opposées à celles
des Vaibhâsikas, le corrige quand il attribue aux Vaibhâsikas des
vues qui ne sont pas les leurs.
Le titre du second traité n'est pas complètement transcrit : Abhi-
dharmasamaya-hsien- éàstra ou Abhidharmasamaya-Jcoang-sàstra.
J. Takakusu propose Abhidharmasamayapradïpikâsâstra, ce qui n'est
pas mauvais ; cependant pradipa, lampe, est toujours teng, et on a
pour hsien les équivalents pralméa et dyotana.
C'est un extrait du Nyâyânusâra, dont toute polémique est exclue
et qui est donc un simple exposé du système (samaya) de l'Abhi-
(Iharma. Il diffère du Nyâyânusâra par la présence d'une assez longue
introduction, sept stances et prose, et encore par la manière dont il
traite les kârikâs de Vasubandhu : ces kârikâs sont ou supprimées