L'abhidharmakosa. Traduit et annoté par Louis de la Vallée Poussin

XIV INTRODUCTION
tchouang et ses disciples, au Japon ensuite, où aujourd'hui encore
les études bouddhiques spéciales commencent par le Kosasàstra ' ».
L'auteur assure qu'on trouvera dans son livre l'exact sommaire
de la doctrine des Vaibhasikas ; mais, si étroite que soit sa dépen-
dance à l'égard des anciens maîtres d'Abhidharma, ce qu'ils avaient
dit, on peut croire qu'il le dit mieux. Quand le Kosa eut paru, les
vieux ouvrages des Sarvâstivâdins, Abhidharmas et Vibhâsâ, perdirent
sans doute une partie de leur intérêt pratique : car, si les Chinois
les traduisirent, les Lotsavas ne jugèrent pas à propos de les mettre
en tibétain, à l'exception de la seule Prajfmpti 2
. Sans doute parce
que l'Abhidharmakosa, suivant le vœu de Vasubandhu, constituait
une véritable somme, embrassait tous les problèmes, — ontologie,
psychologie, cosmologie, discipline, et doctrine de l'acte, théorie des
fruits, mystique et sainteté, — les traitait avec sobriété et en langage
clair, avec toute la méthode dont les Indiens sont capables. Depuis
Vasubandhu, les bouddhistes du Nord apprennent dans le Kosa les
éléments du Bouddhisme, à quelque école qu'ils appartiennent, qu'ils
adhèrent ou non au Grand Véhicule. — Toutes les écoles, en effet,
sont d'accord sur un grand nombre de données fondamentales, les
marnes qui sont admises par l'orthodoxie pâlie, les mêmes, pouvons-
nous ajouter, qui sont souvent sous-jacentes aux Sûtras mêmes. Ces
données, que les Vaibhasikas avaient élucidées, n'étaient nulle part
aussi savamment exposées que dans l'Abhidharmakosa. Ce qui expli-
que suffisamment la réputation de l'auteur et la vogue du livre.
Si Vasubandhu est uu excellent professeur de Bouddhisme, de
Bouddhisme MM égtthète de secte ou d'école, il nous rend encore
un précieux service eu nous initiant aux systèmes des écoles. Il con-
struit devant nous l'édifice spacieux de la dogmatique Y.iiMiâsik t :
1. N. Péri, A propos de la dute de Vasubandhu, BEFEO., 1911, p. 374. - Les
Siddhantas tibétains tirent aussi grand parti du Kosa. — Noter qu'il ne fut traduit
r en chinois qu'eu . >G3. I^a version Hh étl int. île Jinamitra et Srïkutaraksita, époque
de Ral-pa-i-an (Hl0-8;{8).
2. Celle-ei n'existe pas in extenso en chinois (JITS. 1906, p. 77). — C'est le
traité dont les deux pi. mi. i, partie -ontunul\ .•• .1. m*. l'Appendice de Cosmo-
logie bouddhique.