L'abhidharmakosa. Traduit et annoté par Louis de la Vallée Poussin

XLVI INÏRODFCTION
2. Ghosaka et Abhidharmâmrtasâstra.
Un Tho-gar ou Tukhâra qui, après le coucile et la mort de Kaniska,
fut invité avec Vasumitra par un seigneur du pays d'Asmaparânta à
l'ouest du Kasmîr et près du Tukhâra (Târanâtha, 61) ; le patron
d'une théorie du « Tout existe », qui ne vaut rien ; fréquemment cité
dans Vibhâsâ ; l'auteur de l'Abhidhàrmâmrtaââstra (Nanjio 1278,
Taisho 1553).
Ce traité est un petit livre vraiment ambrosiaque, très lisible,
(malgré la date ancienne de la traduction, 220-265), très complet
(par exemple, chap. vi, doctrine des laksanas et soiis-laJcsanas, Kosa,
ii, 222), mais sommaire : où se trouvent cependant des détails bien
choisis (par exemple rénumération des champs de mérite : père,
mère, vieillard, malade ...).
La liste des viprayuMas, p. 970, est apparentée à celle du Praka-
raua (Kosa, ii, 3 78) \ pràpti, jati, sthiti, anityatà, asamjnisamûpatti,
nirodhasamâpatti, asamjni-àyatana, nànàdesaprâpti (?) y vastuprâp-
ti (?), âyatanaprâpti (?), les trois lîâyas, prtlmgjanatva.
Le Kosa, ii, 212-3, reproduit l'essentiel d'une discussion entre
Ghosaka et le Sautrântika Vasumitra, Fauteur de la Pariprcchâ
(ci-dessus p. xliv), sur l'existence de la pensée dans le recueillement
de Nirodha. — La Vibhâsâ, semble-t-il, ignore l'auteur de la Pari-
prcchâ.
Parmi les opinions de Ghosaka signalées dans Vibhâsâ et relevées
dans Kosa, la plus notable est que « les visibles sont vus par la Prajàâ
associée à la connaissance visuelle », opinion qui s'écarte de l'ortho-
doxie (Vibhâsâ, 13, début, Kosa, i, 83).
Ailleurs il est très orthodoxe \ ou bien ses divergences, minimes,
indiquent un progrès, par exemple, Kosa, vi, 167, 170, 301. — Les
références iv, 26, 174 et v, 112 méritent d'être examinées.
La Vibhâsâ, 77, p. 397, col. 2, est intéressante :
1. Sur Yanagamin, Vibhfisft, 175, p. 879, col. 2; sur le sens de bhava (192,
960, 2) ; sur les recueillements qui suivent une bonne pensée de Kama (192, 961, 3).