• Philippe Bataille, Philippe Canac, Pierre Riboulet, Jean-Louis Véret et Gérard Thurnauer, dans la Cadillac à Oran, cliché anonyme 1949, ifa 826/1 • Philippe Canac, Pierre Riboulet, Gérard Thurnauer, Philippe Bataille, et Jean- Louis Véret après le retour de leur voyage <strong>en</strong> Afrique, clicé anonyme, mars 1950 ifa 826/1 42
Michel Ecochard 49 leur inculque cette consci<strong>en</strong>ce sociale, abs<strong>en</strong>te de l’<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t traditionnel, mais qui sera <strong>en</strong>suite la marque de fabrique de l’Atelier. Ils cern<strong>en</strong>t mieux les <strong>en</strong>jeux de leur génération et les capacités de l’architecture. Gérard Thurnauer dira plus tard que c’est au Maroc qu’ils ont approché les «deux aspects concrets du travail de l’architecte, la partie professionnelle et les connaissances générales auxquelles le métier fait référ<strong>en</strong>ce sans cesse. C’était à la fois une connaissance très large de tous les problèmes urbains, pris dans une optique d’urg<strong>en</strong>ce, et un travail de transformation territoriale, avec tout ce que cela pouvait comporter; la géographie, l’économie, les problèmes de transport, les problèmes sociologiques, les spécificités des populations locales, etc. 50 » Au fil de leurs voyages successifs, ils <strong>en</strong>treti<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t des relations avec d’autres protagonistes des CIAM, notamm<strong>en</strong>t des membres de l’ATBAT-Afrique. L’été suivant, <strong>en</strong> 1951, ils travaill<strong>en</strong>t sur le plan d’urbanisme de Casablanca, au sein du Service de l’urbanisme et de l’Ar- 49 (1905-1985) Architecte et urbaniste -et archéologue- français, il est détaché après ses études <strong>en</strong> 1932 au Service des antiquités de Syrie et du Liban, où il découvre la civilisation islamique <strong>en</strong> travaillant au plan d’urbanisme des villes de Beyrouth (1932-1942) et Damas (1941-46). De 1946 à 1953, il dirige le Service de l’Urbanisme et conçoit les plans des grandes villes marocaines; c’est dans ce contexte qu’il accueille les jeunes architectes français <strong>en</strong> voyage. 50 Voir <strong>en</strong>treti<strong>en</strong> réalisé par Catherine Blain avec Gérard Thurnauer, octobre 2004, dans La Modernité Critique, Autour du CIAM9 d’Aix-<strong>en</strong>-Prov<strong>en</strong>ce, voir bibliographie. chitecture et particip<strong>en</strong>t au travail pour les immeubles de logem<strong>en</strong>ts Sémiramis (1951-52) et Nid d’abeille (1951-53) 51 . A propos de la méthode d’Ecochard, Gérard Thurnauer ajoute que celui-ci «emprunt des recommandations de la Charte d’Athènes et du mouvem<strong>en</strong>t progressiste de l’urbanisme dans une certaine rupture avec l’administration locale, leur <strong>en</strong>seigna la réalité urbaine et ses problèmes de masse, les bidonvilles, les problèmes d’aménagem<strong>en</strong>t du territoire, toutes ces questions urg<strong>en</strong>tes auxquelles il avait à faire face 52 » Michel Ecochard prône l’emboîtem<strong>en</strong>t des échelles, le système de trame -qui doit être souple et flexible dans le temps, sanitaire, pour laisser le bidonville se refaire au dessus 53 . Cette réalité concrète fascine les étudiants; ils appr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t à pr<strong>en</strong>dre <strong>en</strong> compte le temps, le contexte, à procéder à des <strong>en</strong>quêtes de terrain afin de déceler la morphologie sociale et bâtie. Au printemps de l’année suivante, <strong>en</strong> 1952, ils particip<strong>en</strong>t à la réunion préparatoire au CIAM9, la r<strong>en</strong>contre de Sigtuna (juin 1952); puis rejoign<strong>en</strong>t le CIAM-Paris (qui prés<strong>en</strong>tera une analyse de Boulogne-Billancourt au CIAM9). 51 Projet des Carrières c<strong>en</strong>trales, le plus anci<strong>en</strong> bidonville de Casablanca, ils r<strong>en</strong>contr<strong>en</strong>t les jeunes Candilis et Woods qui font preuve d’un regard nouveau au c<strong>en</strong>tre des débats des CIAM. 52 Voir note 50. 53 Voir Casablanca, le roman d’une ville, 1955. 43
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