Villégiature en Côte d'Azur - EPFL
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partagée, grâce à une véritable mise <strong>en</strong> commun<br />
«d’un tas de choses 69 ».<br />
Catherine Blain explique le fond de leur démarche,<br />
qu’elle nomme réalisme social: «(...)<br />
fédérée par le thème de combinatoire, elle<br />
cond<strong>en</strong>se les <strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>ts, convoque les<br />
outils de trame, s’intéresse aux jeux d’articulation<br />
dans l’espace, expérim<strong>en</strong>te différ<strong>en</strong>ts assemblages.<br />
Constamm<strong>en</strong>t r<strong>en</strong>ouvelée, inscrite<br />
dans un mouvem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> avant, elle vi<strong>en</strong>t perpétuellem<strong>en</strong>t<br />
questionner la modernité 70 »<br />
Lieu de création et de production d’une<br />
œuvre collective, tel que les statuts le m<strong>en</strong>tionn<strong>en</strong>t<br />
71 à propos de la «propriété artistique»,<br />
l’organisation interne est à la fois collective et<br />
individuelle; car un des quatre membres est<br />
tout de même nommé responsable par affaire,<br />
et est <strong>en</strong>suite <strong>en</strong> charge du suivi de chantier.<br />
C’est une organisation communautaire, de<br />
discussions et de partage.<br />
«On a toujours travaillé de la même façon,<br />
à Montrouge. C’est-à-dire: chacun faisait le<br />
même projet, était responsable d’un projet. Et<br />
chacun faisait à sa façon. Mais dans la mesure<br />
où on était dans la même pièce et où, évidemm<strong>en</strong>t,<br />
on se voyait constamm<strong>en</strong>t, il est clair<br />
69 Entreti<strong>en</strong> de Catherine Blain avec Gérard<br />
Thurnauer, cité dans la thèse p.79<br />
70 L’Atelier de Montrouge (1958-1981),<br />
Prolégomènes à une autre modernité, Catherine<br />
Blain, Thèse de doctoral de l’Universitl de Paris,<br />
2001, p. 433<br />
71 Depuis 1968, losque R<strong>en</strong>audie quitte Montrouge,<br />
il est m<strong>en</strong>tionné «responsable de l’étude»<br />
sur les projets dont il avait eu la charge.<br />
A partir du 1er janvier 1979, Riboulet, Thurnauer<br />
et Véret décid<strong>en</strong>t de se répartir les nouveaux projets.<br />
ATM 2 «atelier Riboulet, Thurnauer et Véret<br />
architectes» officiellem<strong>en</strong>t dissout <strong>en</strong> 1981.<br />
que l’on discutait sans arrêt de ce que faisai<strong>en</strong>t<br />
les trois autres. On était quand même chacun<br />
responsable d’un bâtim<strong>en</strong>t, d’une étude, d’un<br />
projet ; donc, <strong>en</strong> dernier ressort, s’il y avait<br />
une hésitation, un débat ou quelque chose<br />
comme cela, on décidait quand même pour<br />
soi. Mais on avait toujours l’avis des autres sur<br />
le sujet, <strong>en</strong> perman<strong>en</strong>ce. Il y avait aussi le fait<br />
que, quand il y avait un gros dossier à faire,<br />
tout le monde travaillait sur le gros dossier : le<br />
dossier d’exécution, les détails, tout cela, on<br />
se partageait la tâche; [...] aussi, certaines études<br />
ont été comm<strong>en</strong>cées par l’un et, après,<br />
poursuivies par l’autre. Donc c’était assez souple.<br />
Mais il y avait cette idée que chacun faisait<br />
quand même son projet. Je crois que cela,<br />
c’est une chose qui était indisp<strong>en</strong>sable. (...)<br />
C’est une histoire heureuse qui devrait<br />
rester, dans l‘histoire de l’architecture,<br />
une petite pierre, à un mom<strong>en</strong>t et à un<br />
<strong>en</strong>droit important 72 .»<br />
Leur champs de préoccupations n’est pas celui<br />
de la grande commande; les quatre idéalistes<br />
recherch<strong>en</strong>t avant tout la qualité, par un<br />
soin infini porté au détail, à toutes les échelles<br />
de leur pratique. Ils condamn<strong>en</strong>t d’ailleurs «l’affairisme»<br />
de certains grands cabinets, jugeant<br />
préférable de construire moins mais mieux.<br />
Cette éthique exceptionnelle mérite d’être relevée.<br />
L’Atelier de Montrouge est récomp<strong>en</strong>sé<br />
<strong>en</strong> 1965 par le prix du Cercle d’Études Architecturales,<br />
et <strong>en</strong> 1981 lauréat du Grand prix<br />
national de l’architecture pour l’<strong>en</strong>semble de<br />
son oeuvre.<br />
72 Pierre Riboulet, <strong>en</strong>treti<strong>en</strong> avec Caterine<br />
Blain, décembre 1996<br />
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