Villégiature en Côte d'Azur - EPFL
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• Pignon de la villa B, composé<br />
de panneaux de bois et<br />
d’élém<strong>en</strong>ts vitrés de natures<br />
différ<strong>en</strong>tes.<br />
La structure se compose<br />
de trois murs porteurs <strong>en</strong><br />
briques formant deux travées<br />
parallèles de largeur inégales<br />
et de géométrie différ<strong>en</strong>te:<br />
l’une de 3,66 mètres et<br />
l’autre de 2,26 mètres.<br />
Ceintrés au niveau de chaque<br />
plancher par des poutraisons<br />
de béton armé (70x33<br />
cm), elles form<strong>en</strong>t à la fois<br />
le chaînage et le linteau au<br />
dessus de la baie.<br />
94<br />
source: Fondation Le Corbusier<br />
Couvertes sur trois niveaux de deux voûtes d’inégales largeur<br />
(226 et 326), elles étai<strong>en</strong>t «nécessaire au confort qu’il cherchait<br />
à offrir 94 ». La voûte catalane est employée pour couvrir les nefs,<br />
telles des «modules-compartim<strong>en</strong>ts».<br />
Ces maisons, au delà de représ<strong>en</strong>ter une symbiose <strong>en</strong>tre tradition<br />
et modernisme, donn<strong>en</strong>t aussi un premier «emblème» à l’architecture<br />
brutaliste. Leur expression «rustique» et leur esthétique<br />
ayant éveillé beaucoup d’intérêt; voûte, linteau de béton brut de<br />
décoffrage exprimant la construction, briques appar<strong>en</strong>tes.<br />
«Les maisons Jaoul (...) auront influ<strong>en</strong>cé, par le statut de modèle<br />
de New Brutalism, des architectes comme Paul Chemetov, Jean<br />
Deroche, l’ATM, Roland Simounet, les architectes de l’Atelier 5, et<br />
bi<strong>en</strong> d’autres <strong>en</strong>core 95 » à la fin des années cinquante et au début<br />
des années soixante.<br />
Le brutalisme, théorisé par Reyner Banham 96 , marque une architecture<br />
qui appelle plus d’auth<strong>en</strong>ticité. Les traits brutalistes se<br />
manifest<strong>en</strong>t par l’utilisation de matériaux laissés appar<strong>en</strong>ts, mettant<br />
<strong>en</strong> évid<strong>en</strong>ce la vérité constructive et la «recherche de ce qu<br />
l’on peut appeler un élém<strong>en</strong>tarisme des parties qui <strong>en</strong>tr<strong>en</strong>t dans la<br />
composition de bâtim<strong>en</strong>ts souv<strong>en</strong>t fragm<strong>en</strong>tés, juxtaposition, articulation<br />
d’espaces aux usages définis, individualisation des pièces<br />
97 ». Jacques Lucan explique que le brutalisme est un courant<br />
de la ligne «antimonum<strong>en</strong>taliste» et «anticompositionnelle», dont<br />
l’origine remonte aux les Smithson <strong>en</strong> Grande Bretagne. L’Unité<br />
d’habitation de Marseille (1945-52) s’impose <strong>en</strong> France comme<br />
«bâtim<strong>en</strong>t-repère» du brutalisme; Le Corbusier faisant des malfaçons<br />
du béton brut des «élém<strong>en</strong>ts constitutifs d’une symphonie<br />
plastique 98 ».<br />
94 Le Corbusier et les maisons Jaoul, Projets et fabrique, Caroline<br />
Maniaque, Ed. Picard, 2005, p.7<br />
95 idem, p.113<br />
96 The New Brutalism, Reyner Banham, The Architectural Review<br />
n°708, déc. 1955 et Le brutalisme <strong>en</strong> architecture, Ethique ou<br />
esthétique?, Reyner Banham, 1966<br />
97 France architecture, 1960-1968, Jacques Lucan, 1989, p.154<br />
98 Le Corbusier, oeuvre complète, volume 5, 1946-52