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oyaux. L'administration va se perfectionner et, sous l'influence occidentale, se créera, en
1185, une Chancellerie dont les clercs viendront d'Occident ou y seront formés. Sous le règne
de ce prince, la Hongrie s'ouvre au reste de l'Europe: Béla III épousa successivement deux
princesses françaises, Anne de Châtillon et Marguerite de Valois, fille de Louis VII. Le pays,
sous sa conduite, entend participer aux grands courants intellectuels, culturels et artistiques de
l'Europe occidentale; la réforme cistercienne s'impose aux monastères hongrois; des colons,
principalement saxons, mais aussi valaques, s'installent dans le pays.
On assiste, sous Emeric 1" (1l96-1204) et sous André II (1205-1235), à un nouvel affaiblis-
sement du pouvoir royal. Ce dernier souverain, à son retour de la cinquième Croisade (1217-
1218), doit, sous la pression de la petite noblesse, accorder à ses sujets, en 1222, la Bulle d'or,
contemporaine de la Grande Charte anglaise (1215) Un droit de regard sur la politique roya-
le est accordé aux nobles par l'intermédiaire d'une Diète, alors que la Bulle reconnaît les droits
des hommes libres et des villes.
Le règne de Béla IV (1235-1270), fils d'André II, sera l'un des plus longs de la dynastie arpa-
dienne. La menace des Tatars, successeurs de Gengis Khan (mort en 1227), se précise et la
population des Coumans, fuyant ces Mongols, trouve asile entre le Danube et la Tisza, dans
une région appelée depuis Kunsâg. En 1241-1242, l'invasion tatare déferle sur la Hongrie, lais-
sant un pays en ruines. Béla IV, que l'histoire appellera le second fondateur du pays, attire des
colons étrangers, et parmi eux des Wallons, fait fortifier certaines villes, notamment Buda,
Visegrâd, Pozsony (qui sera Presbourg et Bratislava), et leur accorde des privilèges, conscient
que la défense du pays ne peut se faire qu'aux lieux-mêmes de la menace. De même, les sei-
gneurs et les barons fortifient leurs domaines; ils constitueront à la longue une menace pour la
royauté. Béla IV sera amené à accorder, en 1267, la Charte royale qui enregistre l'égalité des
droits entre les grands barons, d'une part, et la petite noblesse, soutien de la monarchie, de
l'autre.
Sous les derniers souverains arpadiens, le pouvoir royal sombre au plus bas: les Etienne IV
(ou V) (1270-1272), Ladislas IV (1272-1290) et André III (1290-1301) n'ont plus qu'ombre
d'autorité, au point qu'en 1301, quand s'éteint la dynastie, les barons en arrivent à se choisir