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Folio 411 v: Médaillons du roi Mathias<br />
et de la reine Béatrice.<br />
de la bibliothèque corvinienne Le roi a suivi l'exemple de ses maîtres et conseillers. Fin lettré<br />
lui-même, il n'a pas rassemblé des manuscrits par goût du faste ou ostentation du pouvoir.<br />
Quelles que soient leur richesse et leur beauté, ces livres étaient recherchés pour leur contenu.<br />
L'influence de Béatrice, si elle rencontra les goûts du roi, ne fut en aucun cas le moteur pre-<br />
mier d'une création entreprise dès avant son arrivée à Buda. La reine d'ailleurs possédait sa<br />
bibliothèque personnelle dont les manuscrits sont revêtus des armes royales de Hongrie et<br />
d'Aragon, alors qu'il n'en est jamais de même pour les manuscrits authentiquement corviniens.<br />
Un bel exemple de cette distinction est l'existence de deux manuscrits d'Agathias, l'un ayant<br />
appartenu à Mathias et l'autre à Béatrice. En outre, il faut y insister, Naples n'est pas Florence<br />
et l'on ne constate point une influence croissante d'humanistes ou de lettrés napolitains, alors<br />
que les rapports culturels avec Florence se maintiendront et s'amplifieront au-delà de 1476:<br />
copistes et enlumineurs restent majoritairement florentins. Ajoutons que si l'influence de la<br />
reine eût été aussi déterminante que l'on a pu le prétendre, son goût pour la musique se serait<br />
imposé à la cour de Buda. Or c'est loin d'être le cas et son musicien attitré à la cour de aples,<br />
le Nivellois Jehan Tinctoris, qui lui dédia nombre d'ouvrages, n'est pas représenté dans les col-<br />
lections connues de Buda. Enfin, si, dans un premier temps, les intérêts du couple royal se<br />
rencontrèrent, des dissensions surgirent entre Mathias et Béatrice, moins de dix ans après leur<br />
mariage. Le roi, sans héritier légitime, tenta de faire reconnaître les droits à la succession et à la<br />
propriété de la bibliothèque, de son fils naturel Janos Corvin, alors qu'en 1490, à la mort de<br />
Mathias, Béatrice d'Aragon soutint la candidature au trône de Vladislas Il Jagellon.<br />
Trois hommes, trois Italiens, contribuèrent au développement des relations culturelles avec<br />
Florence et à l'enrichissement d'une bibliothèque qui apparut très vite comme l'une des plus<br />
importantes du temps et qu'enviaient même les grands princes de la Renaissance: Laurent de<br />
Médicis, à Florence, et Frédéric de Montefeltre, à Urbin, en étaient arrivés à considérer Mathias<br />
comme leur rival en matière de bibliophilie. Parmi les grands humanistes de la Renaissance, il<br />
faut compter Marsile Ficin, prêtre, helléniste et fondateur d'une académie néo-platonicienne à<br />
Florence. En 1477, il avait fait parvenir en Hongrie sa biographie de Platon, munie d'une pré-<br />
face à son ami Bandini, où il précise qu'il envoie son ouvrage, non à Athènes, mais au roi<br />
Mathias qui rétablirait en quelques années le temple de la puissante et docte Pallas. Taddeo<br />
Ugoleto, second bibliothécaire de Mathias, fut le précepteur de Janos Corvin à qui il enseigna