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Bréviaire de Kâlmâncsehi, conservé à New York. La présence, à Buda, de Cattaneo, abbé de<br />
Madocsa, ne fait aucun doute: quatre ans après la mort de Mathias, il est encore noté, dans les<br />
livres de comptes de Vladislas (1490-1516), sous la dénomination miniator librorum regiorum.<br />
Felix Petancius Ragusinus trahit par son surnom son origine non italienne. Quant à Francesco<br />
Rosselli, né à Florence en 1448, il fut en contact avec Attavante et Cherico, avant de résider à<br />
Buda au moins entre 1480 et 1482. Graveur de dessins de Botticelli, il est aussi l'auteur de la<br />
première carte imprimée de la Hongrie. Aucun colophon n'indique qu'un manuscrit fut copié<br />
ou enluminé à Buda et les témoignages ne peuvent être qu'externes. Ainsi Petrus Ransanus,<br />
écrivain dont la Corvina possédait un manuscrit, précise, dans un discours de 1489, que<br />
Mathias faisait venir de toute l'Europe, non seulement des artisans et des artistes, mais aussi<br />
des transcriptores libromm. Plus intéressant, ce que rapporte Nicolas Olàh et que reprennent<br />
Csaba et Klàra Csapodi, dans leur importante étude de la Bibliothèque corvinienne: j'ai enten-<br />
du dire, par mes aïeux, que le roi Mathias, tant qu'il vécut, eut à son service quelque trente scripteurs;<br />
j'en ai personnellement connu pl,!sieurs qui lui avaient survécu. De leurs mains sont sortis presque<br />
tous les manuscrits rédigés en latin et en grec. Celui qui les di rigeait était W1 Dalmate, Felix<br />
Ragusim!s, que j'ai connu moi-même alors qu'il était devenu un vieil homme: il savait le grec et le<br />
latin, mais aussi le chaldéen et l'arabe; outre cela, étant également expert dans l'art de la peinture, il<br />
veillait soigneusement à ce qu'il ne se produisît aucune erreur dans la transcription des livres.<br />
Malheureusement, le chroniqueur ne précise point si ce travail s'effectuait réellement à Buda.<br />
L'exagération paraît en tout cas manifeste quand il écrit que presque tous les manuscrits latins<br />
et grecs sont sortis de leurs mains. Alors que la majorité des ouvrages conservés sont italiens<br />
d'origine, de style et de fabrication, l'atelier de Buda n'a pu Jouer qu'un rôle mineur et les<br />
manuscrits qui lui sont reconnus sont en général de moindre qualité, tels l'Averulinus, le<br />
Bède, le Cassien, un Evangéliaire et les enluminures de l'incunable d'Aristote On y décèle<br />
une influence lombardo-vénitienne qui se manifeste par la représentation de trophées, de têtes<br />
d'animaux (taureau, bélier, cheval), de dauphins et de tritons, de corbeilles de fleurs et de<br />
cornes d'abondance, rien de toute façon qui puisse justifier une appellation style de Buda. Seul<br />
un Graduel pose quelques problèmes aux chercheurs; il s'agit d'un rituel destiné à la Chapelle<br />
royale où l'on chantait les offices à la mode des Flandres, avec la participation de cl1anteurs fla-<br />
mands. Faut-il y voir une allusion à la présence en Hongrie de musiciens du Nord et, en parti-<br />
culier, du [ ivellois Jehan Tinctoris (vers 1435-1511) qui dédia plusieurs de ses œuvres ou de