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Visegràd, bas relief en marbre rouge,
fragment d'une fontaine disparue
(vers 1480).
Armoiries, en pierre calcaire, du roi
Mathias (2 e moitié du XV' siècle).
à l'architecte-sculpteur florentin Benedetto da Majano, arrivé à Buda, selon Vasari, à la fin des
années 1470. Un travail remarquable de reconstitution a été réalisé par les archéologues de
1948 à 1963 à partir des 3.000 fragments de sculptures retrouvés dans les ruines et les déblais.
Une porte, munie des armoiries de Béatrice d'Aragon et ornée de fruits et de pulti, a pu ainsi
être reconstituée. Ses éléments permettent d'y déceler la copie d'une porte de Santa Maria
Novella de Florence, construite en 1480. Ailleurs, dans le jardin, également reconstitué, de la
reine, le puits de marbre aux armes d'Aragon et de Mathias donne une idée de ce que fut le
luxe et le style de ce palais prestigieux.
De nombreux artisans - ébénistes, marquetistes, céramistes - d'origine florentine, travaillè-
rent à l'ornementation du château, alors que se créait un atelier local de céramistes, spécialistes
de l'émail stanifère. De tout cela, on n'a retrouvé que vestiges, mais ils permettent d'imaginer
les dallages en carreaux de faïence colorés aux emblèmes alternés du roi et de la reine et fabri-
qués, vers 1480, dans les ateliers royaux. Quant aux statues de bronze des Hunyadi qui
ornaient la Cour d'honneur, on n'en connaît malheureusement que les descriptions des
contemporains: après l'occupation du château, elles furent transportées à lstanboul par
Soliman Il le Magnifique et elles disparurent vraisemblablement au XVI' siècle, sans doute
pour en fondre des canons. Les archéologues ont retrouvé les traces de la Cite ma regia et des
canalisations pour lesquelles, en 1484, Mathias commanda cent quintaux de plomb et grâce
auxquelles on faisait monter, par pompage, l'eau du Danube. Dès 1480, le roi avait aussi fait
créer une glacière dans les caves du château; elle permettait de conserver les blocs de glace,
collectés en hiver dans le Danube, jusqu'aux chaleurs de l'été.