ALEXANDRE LANGLADE 1820-1900 Poésies Languedociennes ...

Chabaneau, Joseph Roumanille, Francesch Matheu, le Comte de Toulouse Lautrec, Gabriel Azaïs,
Jules Gaussinel, Balaguer et Merino, Antonin Glaize, Boucherie, Henri Delpech, confondaient leurs
brindes et leurs veux, le catalan, le français, la langue d'Oc ancienne et la langue d'Oc moderne
alternaient tour à tour. Les autorités montpelliéraines, les félibres et les philologues s'étaient fait
entendre lorsque Langlade commença presque timidement la lecture de la canson de la Cigala. Le
poète n'avait ni les dons sonores du diseur, ni l'ampleur du geste oratoire, mais petit à petit le murmure
des auditeurs se dressait si intense et si charmé, si pleinement approbateur l’éloges et l’expression que
Mistral n'y tint point et se levant brusquement, s'écria en termes qui n'ont pas été recueillis mais qui
impressionnèrent profondément les auditeurs que c'était pour un idiome, un honneur sans égal, une
bénédiction véritable de compter des poètes semblables à celui de Lansargues et de pouvoir grâce à eux
affronter sans péril l'épreuve des années et l'examen de la plus lointaine prospérité.
95. Le Palmarès de Langlade s'établit comme suit:
* 1874: 2ème prix au sonnet pour Pétrarque en Avignon
* 31 mars 1875: 1er prix au concours philologique et littéraire de la Société pour l’Etude des Langues
Romanes pour l'Estanc de L'Ort.
* 1878: 1er prix au concours des Races latines.
* 1884 médaille d'or aux Jeux Floraux du Centenaire de Favre (pour la Fada Seranela).
Mais la liste n'est peut-être pas complète. Langlade est sensible à ces prix et il en fera état en diverses
occasions.
96. Voir infra et la partie documentaire et critique, vol. II.
97. Nous n’avons pas, retrouvé de correspondance de cette époque. Nous pensons que les rapports
furent assez tendus au point que Langlade refuse de donner son portrait à Mistral pour le Museum
Arlaten... Mistral dans le Trésor prénommera Langlade: Auguste... (coquille?) et provençalisera toutes
les citations du poète. Mistral, à la mort d'A. Langlade enverra une simple carte de visite de
condoléances à la famille.
98. Dans Langlade et Mistral (man. cité) il ironise sur le côté peu naturel, surfait de Mireille et des
autres personnages. Il reproche à Mistral son côté reialista e capelanié et ne voit dans le Félibrige que
capitulations et zizanies: Entre les cordas de la lira, Los vols de l'ira.
99. Il reprochera de façon cocasse à Roque-Ferrier ces protocoles, notamment les cour d’amour où les
Félibres se sentaient obligés de dédier des poèmes aux grandes dames présentes. Langlade n'aimant
que Pouchette, ne désirant chanter que pour elle et n'ayant pas assez de ressources pour payer sa place
à tous ces banquets, propose de faire moissonner tout ce beau monde ou de le faire vendanger après
quoi Pouchette et lui qui ne sont pas ingrats offriront un repas champêtre sur l'aire et non dans un parc
de château comme c'est la coutume. (brouillon de lettre à Roque-Ferrier au dos d'une invitation sans
date).
100. Ses visiteurs réguliers seront A. Roux le félibre de Lunel-Viel, Tourtoulon, Roque-Ferrier, J.C.
Brun, Camille Brunel...
101. L'imprimeur Hamelin de Montpellier lui assure des tirés à part de 1000 exemplaires, ne facturant
que la couverture et le papier. Pour rentabiliser quelque peu ces tirages, Langlade les fait diffuser par la
Société du Sou des Ecoles Laïques qui est une fondation des franc-maçons (cf. le prospectus en
illustration).
102. Langlade lancera après 1875 une pré-souscription à l'Etang de l'Ort qui ne recueillera que
quelques dizaines d'adhésions et très peu à Lansargues même. Découragé, il renonça à l'édition
complète du texte dont seule une partie était parue dans la Revue des Langues Romanes.
103. Lettre à la Duchesse d’Uzès s.d. (brouillon II)
— Des souscripteurs en aurais-je assez pour faire mes frais? Par modestie ou par fierté, peut-être les
deux à la fois, je n'ai jamais cherché la popularité quoique je me plaise de préférence avec les paysans,
les pêcheurs, les bergers, les gardiens de chevaux ou de taureaux. Malheureusement, mes écrits ne les
intéressent pas beaucoup puisque les scènes que je décris se passent journellement sous leurs yeux, ils
en sont pour ainsi dire les héros et par surcroît malheureusement pour eux comme pour les ouvriers
des villes, ils sont empoisonnés journellement par les romans à la mode, à 2 sous...