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ALEXANDRE LANGLADE 1820-1900 Poésies Languedociennes ...

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Bonaparte Wyse qui lui apporteront encouragements et appuis et qui l'aideront à publier ses œuvres en<br />

revues.<br />

Le Baron Charles de Tourtoulon (81), châtelain de Valergues, membre fondateur de la Société pour<br />

l'Etude des Langues Romanes est une des grandes figures de la renaissance languedocienne. Historien,<br />

dialectologue, philologue, théoricien de l'Idée latine, directeur de la Revue du Monde Latin, cet<br />

aristocrate républicain découvrit le poète de Lansargues en mars 1878, à la lecture du manuscrit de La<br />

Viradona qui lui fut communiqué non pas par Langlade mais par un ami commun M. Rivière.<br />

Tourtoulon corrigera l'orthographe du texte et le publiera dans La Revue des Langues Romanes (82).<br />

Il parrainera la candidature du poète à la Société, l'incitera à se présenter à tous les concours, littéraires<br />

où il a quelque influence, l'attirera chez lui à Valergues pour le présenter à ses visiteurs et le fera élire<br />

enfin comme Majoral en 1876 (83). Amitié toute fraternelle de l'aristocrate et du plébéien, intimité<br />

vraie, sans nuages et pour la vie (84.<br />

Alphonse Roque-Ferrier de 24 ans son cadet, grand érudit montpelliérain, secrétaire charismatique de<br />

la Société pour l’Etude des Langues Romanes, de la maintenance du Languedoc, apôtre puis hermite<br />

de l'Idée Latine, fournira un travail immense dans le cadre de la renaissance languedocienne.<br />

De tempérament pointilleux, ombrageux, autoritaire (dictatorial disent ses ennemis) il mène avec fièvre<br />

l'opposition languedocienne à l'école provençale et au Félibrige avignonais, et cela jusqu'à la rupture et<br />

la fondation d'un Félibrige bis. Le Felibrige Latin, s'opposant à Albert Arnavielle et à Louis Roumieux<br />

dans des polémiques sans fin (85). Bonapartiste et clérical, Alphonse Roque-Ferrier est<br />

idéologiquement à l'opposé de Langlade (86). Cela ne l'empêche pas même s'il avoue parfois son<br />

désaccord de pensée de publier dans les revues et almanachs qu'il dirige successivement tous les textes<br />

que Langlade lui confie (87).<br />

Les deux hommes s'admirent et se respectent et Langlade choisissant le camp languedocien acceptera<br />

d'être président d'honneur du Félibrige Latin schismatique et de sa maintenance de France (88).<br />

Langlade, poète de l'Idée Latine ne pouvait guère agir autrement en 1890. Il ne donna pas, cependant,<br />

sa démission du Félibrige comme le firent Tourtoulon et Roque-Ferrier et resta le plus possible en<br />

dehors des polémiques (89) sévères du moment.<br />

Louis Xavier de Ricard, lui aussi républicain, franc-maçon et patriote latin le découvrit chez Tourtoulon<br />

lors de son séjour à Montpellier. Il publia des vers de Langlade dans l'Alauseta (l'Alouette), le fit<br />

publier chez ses amis et l'appuya auprès de la critique parisienne et provinciale qu'il connaissait bien<br />

(90).<br />

Paul Marieton a certainement beaucoup estimé l'œuvre de Langlade et il contribua à la faire connaître<br />

outre-Rhône en imprimant un certain nombre de textes, mais dans des versions provençalisées par<br />

Mistral au désespoir de Roque-Ferrier qui cria à la trahison (9l).<br />

W. Bonaparte Wyse, personnage bien connu dans la renaissance du XIXe siècle sera l’admirateur<br />

inconditionnel de Langlade et l'accompagnera de sa chaleureuse amitié (92).<br />

Langlade poète fut fêté dans le Félibrige qui se réjouit d'avoir un authentique paysan à ajouter à ses<br />

palmarès (93). Le coup d'envoi de la célébrité fut donné lors du banquet des Fêtes Latines de<br />

Montpellier, le 24 mai 1878. Mistral y salua Langlade publiquement et de façon spectaculaire et c'était<br />

dans la société très ritualisée des écrivains d'Oc du XIXe siècle le meilleur passeport poétique (94).<br />

Loué ou couronné d'un nouveau prix à chaque publication (95), Langlade recevra une abondante<br />

correspondance d'admirateurs tout au long de sa carrière. En Languedoc, particulièrement dans<br />

l'entourage du Félibrige Latin, on ira même jusqu'à lui donner le titre de Virgile languedocien et<br />

Roque-Ferrier, Auguste Brun font assaut de rhétorique pour soutenir une comparaison qui ne manque<br />

pas de lever des boucliers du côté des provençaux. L'intention, de ce côté du Rhône est certes de<br />

célébrer un poète tenu pour important, mais c'est aussi d'opposer à Mistral un autre patriarche de la<br />

renaissance, supposé aussi grand que lui, à un Homère, un Virgile des pays d'Oc (96). Langlade se<br />

prêtera peu à ce genre de controverse mais ses rapports avec Mistral en souffriront au point d'être à<br />

peu près inexistants dans la dernière décade de sa Vie (97). Dans plusieurs écrits inachevés, on sent<br />

d'ailleurs Langlade très critique sur l'œuvre de Mistral, notamment de Mireille qu'il n'aime pas et envers<br />

le Félibrige en général (98). Assidu les premiers temps aux félibrées surtout quand elles se déroulent<br />

en Languedoc, il le sera beaucoup moins par la suite, prétextant des travaux agricoles ou d'autres<br />

motifs d’empêchement. La mondanité de certaines manifestations, leur protocole, et les querelles de<br />

personnes lui seront aussi désagréables (99).<br />

C'est à Lansargues lou brès, lou nis son espace poéticolinguistique privilégié qu'il se trouve le mieux et<br />

c'est là qu'il reçoit de nombreux amis dans sa maison ou dans les champs disant volontiers ses œuvres<br />

qu'il sait par cœur (100).

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