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de femmes. Il convient de noter ici qu’il est “plus facile” de trouver un mode de garde
lorsque les horaires, même s’ils sont atypiques, restent toujours les mêmes.
Par ailleurs, la question des horaires est d’autant plus déterminante quant au choix du
mode de garde que le conjoint est lui aussi soumis à des horaires atypiques. Elle va même
jusqu’à remettre en cause la conception de l’enfant. “…c’est trop dur de jongler entre
les horaires scolaires et nos deux horaires irréguliers… je n’aurais jamais de deuxième
enfant… je n’en peux plus…” 39 . Or, on note que lorsque le conjoint est également agent
RATP 40 , ses horaires sont dans 62,5% des cas également alternés sur plusieurs
services (jour/nuit, nuit/mixte…), signe que le conjoint adaptera aussi ses horaires,
comme nous l’avons souligné, quitte à ce que ces derniers soient à leur tour atypiques,
de manière à ce que les enfants bénéficient toujours de la présence de l’un ou l’autre de
leurs parents.
Ces solutions très précaires ne sont évidemment pas sans poser certaines difficultés pour
l’épanouissement du couple. “…Nous avons l’avantage de garder l’enfant nous-mêmes
sans faire appel à l’extérieur mais c’est mauvais pour notre couple de n’être jamais
ensemble et de surcroît cela nuit à notre repos, trop de fatigue et de stress, mais pas
d’autres solutions… 41 ”.
L’ensemble de ces conditions de travail concourent, nous l’avons noté, à la diffusion du
sentiment des personnels RATP, d’être fatigués en fin de journée et d’être débordés 42 et
a des impacts sensibles sur les temps sociaux qui, comme nous l’avons souligné, sont
particulièrement investis par les femmes.
c- Le temps des salariées de la RATP : des discriminations
ayant un impact sur la sphère privée
La problématique du genre est une des voies permettant d’aborder la question de la
conciliation des temps et plus particulièrement celle des rythmes des enfants et des rythmes
professionnels de leurs parents. Parce qu’on sait que les temps sociaux sont encore organisés
et ajustés dans les pratiques par les femmes, il convient d’examiner la situation des
salariées de la RATP.
La part des femmes dans l’ensemble de l’entreprise croît lentement, elle est passée de
18,8% en 2000 à 19,2% de femmes en 2001.
La situation des femmes à la RATP illustre parfaitement un phénomène national et européen
dit de “murs de verre”, ne permettant pas aux femmes d’accéder dans la même proportion
que les hommes à une entreprise encore caractérisée par une image “technicienne et
donc masculine” et à certains services plus particulièrement ceux de l’exploitation.
39- Espace Pimprenelle (1998), op. cité, p. 18.
40- En 1987, 12,3% des conjoints actifs des agents de la RATP travaillent aussi à la régie.
41- Espace Pimprenelle (1998), op. cité, p.19.
42- Chenu A. (2002), op. cité.
39
1
Enjeux : la conciliation des temps professionnels
et familiaux, un enjeu de société
2
Etat des lieux :
temps des enfants, temps des parents
3
L’espace Pimprenelle comme élément
de conciliation des temps familiaux