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Dès lors, il est important de considérer si les salariés, hommes ou femmes, ont
la possibilité de choisir la répartition de leurs horaires de travail. Le temps libéré
n'a en effet pas la même valeur s'il est choisi ou s'il est contraint par des horaires atypiques,
en particulier lorsque l’on s’intéresse aux temps de la famille et aux modes de
garde des enfants. L'enquête de la Dares (2002) révèle ainsi que plus de la moitié des
salariés n'ont pu choisir librement leurs horaires. La flexibilité faisant, le risque économique
passe insidieusement de la charge de l’employeur à celle du salarié et compromet
toute chance de succès dans la conciliation des temps des enfants et des temps parentaux.
Les études révèlent, dans ce cadre, que les femmes à temps partiel en “horaires dits
à la carte” ont une plus grande probabilité de prolonger leur journée au delà de
ce qui est prévu que les femmes dont les horaires sont stables; ce qui n’est pas sans
interpeller d’une part, sur l’usage du terme “à la carte” (de l’employeur ou du salarié) et
d’autre part, sur les possibilités d’ajuster les modes de garde dans ces conditions.
Enfin, les études montrent que le temps libre ne s'accompagne pas d'un accroissement
d'activités culturelles et sportives au sein de la famille, du fait de la faiblesse des revenus
inhérent à l'emploi à temps partiel.
D’une manière générale, le temps partiel comme élément de conciliation des temps se
trouve confronté à une limite qui tient aussi aux désavantages que peut présenter une
solution individuelle face à un problème de nature collective et relevant de choix de
société quant à la place des enfants et à celle de la famille.
d- La réduction collective du temps de travail : des effets
nuancés sur la conciliation des temps
En France, les lois du 13 juin 1998 (n° 98-461 et celle du 19 janvier 2000 n°2000-37)
ont institué la réduction collective du temps de travail de 39 à 35h accompagnée de
mesures en faveur de la création d'emplois. L’impact de la mise en œuvre des 35h sur la
vie familiale est ambiguë au regard de la problématique de la conciliation des temps 28 .
Globalement, cette réduction du temps de travail (RTT) été accueillie par les salariés
comme un moyen de mieux concilier vie professionnelle et vie familiale. 43% des salariés
estiment que la situation en termes d'articulation des temps sociaux - vie familiale et vie
professionnelle - s'est améliorée grâce à la RTT et ce, d'autant plus pour les parents de
jeunes enfants. Notons pourtant que 57% estiment que la situation reste inchangée.
Parmi les satisfaits, ce sont les femmes qui le sont le plus (38% d’entre elles contre 32%
des hommes). Le rythme hors travail est jugé comme étant plus “calme” par une majorité
de femmes et la possibilité d'investissement familial est mise en avant par plus de la moitié
des salariés, et plus encore par les femmes.
28- Estrade M., Meda D., Orain R. (2001), “Les effets de la réduction du temps de travail sur les modes de vie : qu'en pensent les salariés
un an après ?”, Premières synthèses, Dares, n°21-1 - mai. L'enquête, qui s'est déroulée entre 2000 et 2001, repose sur un échantillon de
1618 salariés travaillant à temps complet et ayant connu un processus de mise en œuvre de la RTT depuis un an au moins.
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