relatifs a 1' arsenal de Yokosuka

66
d'etudier les essences forestieres du pays, leur vegetation et les bois qu'elles produisent.
M. Savatier, chirurgien de la marine, attaché a l'arsenal d'Iokoska, botaniste distingue,
connaissant la flore du Japon mieux que personne nous a aide de ses lumieres pour l'etude des
essences et de leurs caracteres.
Les renseignements fournis par M. M. Verny et Thibaudier, 1' inspection des chantiers et
celles des approvisionnements du port ont eclaire en partie la question de leurs qualites. Une
serie d'epreuves methodiques, dont on prepare en ce moment les elements, achevera de
resoudre ce cote de la question.
Enfin nous avons consacre le mois de decembre a explorer les principales forets des
provinces de Sourougua, Idsou, et Sagano, situees au sud du golf d'Yedo, sur le littoral. Cette
visite superficielle a montre que les Japonais ont epuise toutes les forets accessibles a peu de
frais tant sur le littoral que pres des rivieres, mais qu'ils ont totalement neglige celles qui
etaient situees a une distance trop considerable pour couvrir les frais de transport. Faute de
chemins ou transports des bois a dos de boeufs et plus souvent a dos d'hommes jusqu' a la
riviere la plus rapprochee, ou a l'aide de barrages successifs ou flotte les bois jusqu'a la mer.
Mais le nombre des journees que les mouvements exigent est tellement considerable que
beaucoup de forets sont encore inexplorees, meme a quatre lieues de la mer.
Ce sont des forets encore vierges, qui sont naturellement appelees a fournir les appro-
visionnements de la marine; on y trouve des arbres de tout age, beaucoup ont un metre de
diametre, quelques-uns ont un metre, 50, it y en a meme qui atteignent 2 m. Mais dans les
forets que nous avons visitees (et it en sera probablement de meme dans les autres, car toutes
sont soumises aux memes influences et toutes ont du ressentir les memes effets).
Les essences secondaires sont tellement abondantes et les bois sont tellement ruines qu' on
ne peut compter utiliser en marine plus de 1% du materiel actuel de ces forets. Si on ses
bois utilisables, on achevera la ruine de ces forets en compromettant la reproduction; on sera en
outre oblige de faire supporter a un petit lot de bois des frais de construction de chemins et
d'exploitation considerables; quelque superiorite qu'aient nos procedes d'exploitation sur les
procedes indigenes, nous ne pourrons jamais arriver a tirer 1% a un prix raisonnable la ou les
indigenes n'y peuvent reussir en enlevant la totalite. On sera tres probablement conduit a faire
des exploitations d'ensemble dirigees de fawn a assurer la reproduction des forets.
Le moment n'est pas encore venu de formuler des idees qui reposent sur un etat de choses
tits probables mais non parfaitement demontrees; ici, quelque soit l'autorite des
renseignements recueillis, it est indispensable de ne se fier qu' a ses propres yeux; aussi notre
premier travail est pour le moment de completer l'exploration des forets. Le Naimoucho
(ministre de l'interieur) nous a communique les inventaires qu'ils vient de faire dresser les etats
indiquent approximativement les surfaces des forets et le nombre des pieds d'arbres, des
diverses essences qu'elles contiennent. Nous avons depouille les dossiers des forets situees au .
sud du Fousi-yama, y compris celles des Iles Kiousou et Sikok. Munis de ces renseignements,
nous comptons partir dans quelques jours pour explorer les principales forets de cette region .
Au retour de cette excursion., qui peut durer 2 ou 3 mois, nous comptons preparer les elements
necessaires pour faire l'exploration des forets situees au nord du Fousi-yama. Ce n'est qu'apres
avoir pris ainsi connaissance de l'etat des choses que nous serons en mesure d'arreter un
programme net.