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archivage et conservation des films - Kodak

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DOSSIER SPÉCIAL | ARCHIVAGE ET CONSERVATION DES FILMS<br />

du stockage <strong>et</strong> de l’<strong>archivage</strong> argentique. Autre intérêt du shoot, il perm<strong>et</strong><br />

de tirer une copie cinémathèque. Certes, tous les grands distributeurs<br />

seront équipés en projecteurs numériques serveurs fin 2012, mais d’ici<br />

là, les salles qui organisent <strong>des</strong> rétrospectives n’en disposeront pas, il<br />

y aura donc toujours besoin de tirer <strong>des</strong> copies. Quel dommage de se<br />

dire alors que l’on tire une copie seulement issue d’un vieil internégatif<br />

qui a cinquante ans !<br />

A : Proportionnellement, combien de clients sont-ils conscients de la valeur<br />

d’un catalogue ?<br />

S.M. : Nous rencontrons deux types de clients : les grands cataloguistes<br />

qui engagent <strong>des</strong> frais importants de remasterisation en 2K comme en<br />

HD, avec une exigence de défaut zéro <strong>et</strong> de plus p<strong>et</strong>its qui n’ont pas les<br />

mêmes moyens <strong>et</strong> du coup, nous demandent de serrer le plus possible<br />

le devis.<br />

J.P. B. : C’est en cela que le « grand emprunt » va représenter pour eux<br />

une aide non négligeable car les fonds vont perm<strong>et</strong>tre une numérisation<br />

en 2K.<br />

S.M. : A partir du moment où 30% du coût de la restauration 2K reste à<br />

la charge du client, quel sera le pourcentage de notre patrimoine restauré<br />

dans ces conditions ? Aujourd’hui, je ne sais pas, c’est encore un peu<br />

tôt pour le dire. Dans le catalogue de <strong>films</strong> <strong>des</strong> années 60 à 80, on peut<br />

vraiment se r<strong>et</strong>rouver avec un énorme travail à fournir parce qu’à l’époque,<br />

on tirait beaucoup de copies du négatif original <strong>et</strong> il y avait beaucoup de<br />

manipulations. A partir de 1987, les choses se sont un peu arrangées car<br />

les interpositifs étaient tirés par immersion, donc étaient devenus plus<br />

propres. Si, durant c<strong>et</strong>te période apparaissent d’énormes catastrophes<br />

sur le négatif, on aura au moins la possibilité d’avoir recours à de bons<br />

interpositifs sans zones <strong>et</strong> plutôt stables. Ce n’est pas le cas pour les <strong>films</strong><br />

d’avant 1960 mais quand on parle de patrimoine, on parle aussi de ces<br />

<strong>films</strong>-là. Tant que l’on peut restaurer avec <strong>des</strong> outils automatiques, c’est<br />

relativement simple mais dès qu’il y a <strong>des</strong> déchirures, de l’instabilité avec<br />

du dédoublement ou <strong>des</strong> perforations explosées, il n’est plus question<br />

de logiciels : ce sont <strong>des</strong> coûts considérables.<br />

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A : Avant 1960, on est en noir <strong>et</strong> blanc. Cela change-t-il les choses ?<br />

S.M. : Vous me parlez « d’images fixées », moi je vous parle d’un état<br />

« physique » que le scan va reproduire. Il va ressortir l’état du négatif<br />

avec ses déchirures ou ses images manquantes, ses images noires. A<br />

l’époque, il arrivait fréquemment que lorsqu’un film casse, on remonte en<br />

longueur la partie manquante avec de l’amorce. Le temps de restauration<br />

à prévoir pour ces <strong>films</strong>-là est donc considérable. Quand nous nous<br />

étions penchés pour MK2 sur quelques Chaplin, on s’en était aperçu.<br />

C’était une restauration de prestige, mais quel travail !<br />

A : En matière d’<strong>archivage</strong>, quelle est votre politique ?<br />

S. M. : Nous pratiquons film par film à la demande de l’ayant droit. A<br />

partir du moment où celui-ci réalise une vente, il nous demande de nous<br />

pencher sur les éléments du film pour établir un devis, qu’il s’agisse<br />

d’une « masterisation » HD ou 2K. Tous nos <strong>films</strong> sont stockés sur<br />

pal<strong>et</strong>tes à température <strong>et</strong> hydrométrie contrôlées dans <strong>des</strong> hangars à<br />

côté de Reims, mais ce qui se trouve dans les boîtes n’est pas vérifié<br />

systématiquement, il faut que le client le demande.<br />

A : Qu’en est-il du fonds « nitrate » ?<br />

S.M. : Nous l’avons confié aux Archives du film. Ces bobines devaient<br />

être stockées dans <strong>des</strong> conditions particulières.<br />

A : Le laboratoire, par la force <strong>des</strong> choses, se r<strong>et</strong>rouve donc aujourd’hui investi<br />

d’une mission « pédagogique »…<br />

J.P. B. : Cela a toujours été le cas, mais avec la multiplication <strong>des</strong> formats,<br />

<strong>des</strong> process <strong>et</strong> <strong>des</strong> solutions, c<strong>et</strong>te « formation » est devenue permanente.<br />

Oui, nous passons notre temps à expliquer.<br />

S.M. : Pour un grand nombre de personnes, le mot « numérique » est<br />

souvent associé à l’idée qu’il suffit d’appuyer sur un bouton pour obtenir<br />

un élément dans la journée. Mais un fichier numérique se construit comme<br />

tout montage négatif à l’époque <strong>et</strong> ça se synchronise, qu’il s’agisse du<br />

son ou <strong>des</strong> sous-titres. Cela prend du temps. Si on nous demande de<br />

décliner un fichier 2K 10bits dans différents standards, il y a <strong>des</strong> process<br />

à respecter <strong>et</strong> il faut que les clients l’entendent.<br />

| ACTIONS le mag’ #34-35

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