Conclusion La question <strong>de</strong> l’approvisionnement local <strong>et</strong>/ou biologique <strong>de</strong> la restauration collective apparaît comme centrale en <strong>Rhône</strong>-<strong>Alpes</strong>, avec la proximité entre zones <strong>de</strong> production <strong>et</strong> <strong>de</strong> consommation. C’est une question d’actualité, avec une <strong>de</strong>man<strong>de</strong> sociétale forte, mise à l’ordre du jour par les pouvoirs publics au travers <strong>de</strong> l’injonction à son développement. La volonté <strong><strong>de</strong>s</strong> collectivités d’agir sur la comman<strong>de</strong> publique en faveur <strong><strong>de</strong>s</strong> producteurs locaux <strong>et</strong> les objectifs ambitieux du Grenelle <strong>de</strong> l’environnement sont <strong>de</strong>ux moteurs puissants dans c<strong>et</strong>te démarche. La restauration collective peut également revêtir <strong><strong>de</strong>s</strong> vertus pédagogiques <strong>et</strong> modifier à terme les comportements alimentaires <strong><strong>de</strong>s</strong> populations, grâce à une éducation <strong>de</strong> l’ensemble <strong><strong>de</strong>s</strong> acteurs à l’alimentation <strong>et</strong> à la saisonnalité, levier indispensable dans la construction <strong><strong>de</strong>s</strong> proj<strong>et</strong>s d’approvisionnement en produits locaux <strong>et</strong> en produits biologiques. Cependant, en <strong>Rhône</strong>-<strong>Alpes</strong>, l’offre agricole locale reste difficile à trouver pour les restaurateurs, par manque <strong>de</strong> coordination entre les acteurs socioéconomiques, mais aussi par méfiance <strong><strong>de</strong>s</strong> producteurs vis-à-vis <strong>de</strong> ce débouché, la rémunération pouvant être plus faible que sur d’autres circuits <strong>et</strong> les contraintes logistiques étant fortes. La structuration <strong><strong>de</strong>s</strong> filières nécessite donc un accompagnement <strong><strong>de</strong>s</strong> collectivités publiques, pour développer notamment une logistique adéquate. De nouvelles solutions sont donc à m<strong>et</strong>tre en place, tout en s’appuyant sur les circuits déjà existants. La question du périmètre géographique le plus pertinent est alors centrale, pour optimiser l’ensemble <strong><strong>de</strong>s</strong> démarches <strong>de</strong> soutien <strong><strong>de</strong>s</strong> collectivités, <strong>et</strong> pour éviter les phénomènes <strong>de</strong> recouvrement ou <strong>de</strong> doublons voire les initiatives concurrentes. Et la coordination entre les ressorts opérationnels <strong><strong>de</strong>s</strong> interventions <strong><strong>de</strong>s</strong> différentes collectivités publiques est nécessaire pour optimiser les moyens <strong>et</strong> les compétences, <strong>et</strong> atteindre ainsi les objectifs visés. C<strong>et</strong>te volonté <strong><strong>de</strong>s</strong> déci<strong>de</strong>urs politiques <strong>de</strong> développer une production durable <strong>et</strong> une consommation responsable, en augmentant la part <strong><strong>de</strong>s</strong> produits saisonniers <strong>et</strong> <strong>de</strong> proximité dans les achats <strong><strong>de</strong>s</strong> restaurants collectifs, présentent aussi d’intéressantes possibilités en termes <strong>de</strong> diffusion auprès <strong><strong>de</strong>s</strong> différentes couches <strong>de</strong> la population, <strong>de</strong> cohésion sociale, <strong>de</strong> dynamisation <strong><strong>de</strong>s</strong> territoires, d’innovation, d’environnement <strong>et</strong> <strong>de</strong> santé, à la recherche d’une nouvelle gouvernance alimentaire. La relocalisation <strong><strong>de</strong>s</strong> flux <strong>de</strong> production alimentaire apparaît aujourd’hui comme une réponse aux enjeux <strong>de</strong> souverain<strong>et</strong>é alimentaire -au Nord comme au Sud-, aux problèmes environnementaux liés à l’agriculture intensive, <strong>et</strong> au maintien <strong>de</strong> l’emploi rural <strong>et</strong> agricole. À l’heure où le lien entre alimentation, agriculture <strong>et</strong> territoire, semble re<strong>de</strong>venir la priorité <strong><strong>de</strong>s</strong> politiques agricoles, avec notamment l’accord <strong>de</strong> novembre 2008 suite au Bilan <strong>de</strong> santé <strong>de</strong> la PAC : « L'agriculture européenne doit tenir compte <strong><strong>de</strong>s</strong> exigences <strong><strong>de</strong>s</strong> consommateurs, qui réclament <strong><strong>de</strong>s</strong> produits sûrs, sains <strong>et</strong> <strong>de</strong> qualité. L’Union européenne doit prendre en compte les préoccupations <strong><strong>de</strong>s</strong> consommateurs dans la mise en oeuvre <strong>de</strong> la PAC. », <strong>et</strong> ou certains militent pour une nouvelle PAAC qui soit aussi alimentaire, comme la définit Philippe MAUGUIN, même si les politiques publiques ne peuvent pas tout miser sur ce modèle <strong>de</strong> relocalisation, une agriculture écologique impliquant une certaine spécialisation en fonction <strong><strong>de</strong>s</strong> ressources (alors que les besoins alimentaires sont diversifiés <strong>et</strong> la population concentrée), ancrer la
production au territoire <strong>et</strong> perm<strong>et</strong>tre la proximité <strong>de</strong>vrait perm<strong>et</strong>tre un modèle <strong>de</strong> développement local plus écologique.