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La question du bonheur dans l'œuvre de Christian Bobin

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une lumière à soi, une forme à part d’une solitu<strong>de</strong> qui s’exprime<br />

différemment.<br />

<strong>La</strong> vue d’ensemble donne, avant tout, une importance <strong>de</strong> premier<br />

rang à l’arrière-plan <strong>de</strong> l’être. Elle souligne une lumière douce qui<br />

précipite constamment sur ce fond. <strong>La</strong> prédominance <strong>de</strong> cette lumière<br />

donne <strong>du</strong> sens à la vie heureuse. Elle est la célébration même <strong>de</strong> cette<br />

vie.<br />

Mais cette lumière prend petit à petit différentes formes ignées et aérées<br />

et <strong>de</strong>vient flamme. Afin <strong>de</strong> le montrer, <strong>Bobin</strong> donne d'abord pour<br />

exemple une scène où le courant <strong>de</strong> lumière est métaphorisé comme un<br />

fleuve :<br />

Elle se baigne toute nue <strong>dans</strong> le fleuve <strong>de</strong> lumière, le<br />

grand fleuve <strong>de</strong> lumière qui s’écoule sous le temps.<br />

(PM, p. 42.)<br />

Et puis il imagine que cette lumière liqui<strong>de</strong> coule partout <strong>dans</strong> la scène<br />

<strong>de</strong> la vie heureuse. Par exemple, <strong>dans</strong> une image, un sourire d’enfance<br />

s’envole par la fenêtre, «vers les grands arbres ruisselants <strong>de</strong> lumière»<br />

(IB, p.95). Et <strong>dans</strong> une autre, un cheval blanc d’un manège qui tourne les<br />

enfants hors <strong>du</strong> temps, reflète «le visage irradié <strong>de</strong> lumière sur sa<br />

monture blanche» (PRF, p. 46). Les arbres ruisselants <strong>de</strong> lumière et les<br />

reflets irradiés <strong>de</strong> lumière sur une monture blanche créent encore cet<br />

arrière-plan un peu liqui<strong>de</strong> où <strong>Bobin</strong> avoue qu’« on se contente <strong>de</strong> la<br />

douceur <strong>du</strong> jour, <strong>de</strong> la finesse <strong>de</strong>s lumières et d’être assis là » (PM, p.<br />

80) et simplement contempler son état heureux.<br />

Ensuite, <strong>Bobin</strong> nous présente une image très significative d’une<br />

maison illuminée <strong>dans</strong> un jardin où la lumière est évoquée sous un<br />

aspect nouveau : la flamme. Dans cette nouvelle forme, la lumière est en<br />

effet prise <strong>de</strong> vue <strong>de</strong> plus près pour mieux montrer les états d’âme.<br />

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