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La question du bonheur dans l'œuvre de Christian Bobin

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liqui<strong>de</strong>. Comme l’ « eau », l'air resserré prend le rôle <strong>du</strong> support <strong>de</strong>s<br />

images <strong>de</strong> la lumière. C’est pourquoi le rêveur solitaire <strong>du</strong> <strong>bonheur</strong><br />

s'incline pour l'espace-temps <strong>de</strong>s soirs d'été où le clair-obscur <strong>du</strong>re<br />

suffisamment pour que l'on puisse voir toutes ces transformations <strong>dans</strong><br />

la matière « air », et admirer que l'air con<strong>de</strong>nsé est bien le support <strong>de</strong> la<br />

lumière.<br />

Et si l’imaginaire <strong>de</strong> <strong>Bobin</strong>, au cours <strong>de</strong> son évolution, prend l’air<br />

con<strong>de</strong>nsé et liquéfié comme support <strong>de</strong> ses images, au lieu <strong>de</strong> l’eau<br />

seule, c’est peut-être parce que ce premier explique mieux le caractère<br />

à la fois matériel, léger et dynamique <strong>de</strong> l’état d’être heureux. L’air<br />

con<strong>de</strong>nsé offre davantage la souplesse et la flexibilité <strong>de</strong> sa matière aux<br />

libres mirages <strong>de</strong> l’être.<br />

Ces mirages sont soulignés particulièrement <strong>dans</strong> l’image <strong>de</strong> « la <strong>dans</strong>e<br />

<strong>de</strong>s premiers papillons » (IB, p. 73) <strong>de</strong> nuit au tour d’une existence<br />

lumineuse en barque, et au tour <strong>de</strong> la maison illuminée au milieu <strong>du</strong><br />

jardin (Ibid.).<br />

<strong>La</strong> lumière automnale<br />

Dans l’œuvre <strong>de</strong> <strong>Bobin</strong> l'automne a un décor peu lumineux d’un<br />

ciel assez étrange :<br />

Un ciel pâle, vidé <strong>de</strong> son bleu. L’orage rassemble une<br />

à une les lumières qui sont <strong>dans</strong> le jour, les parfums<br />

qui sont sous la terre. D’un seul coup, il jette tout cela<br />

<strong>dans</strong> le sang […] On est <strong>dans</strong> la douceur d’une maison<br />

[…] On regar<strong>de</strong> la pluie sur l’enfance. On regar<strong>de</strong> ce<br />

mélange <strong>de</strong>s saisons : un peu d’automne sur l’été…<br />

(SVL, p.69)<br />

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