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La question du bonheur dans l'œuvre de Christian Bobin

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disgrâce et son néant (Ibid., p. 87). Vive et intense, elle infeste l’être<br />

par la perte <strong>du</strong> goût et amène un temps qui s’entasse comme un ciel<br />

bas (Ibid., p. 88).<br />

<strong>La</strong> conscience <strong>de</strong>s heures qui se superposent, apprend au rêveur « le<br />

dommage éternel <strong>de</strong> chaque jour » (Ibid.). Et il constate qu’il y a un trou<br />

<strong>dans</strong> le ciel sous son nom (Ibid., p. 89) ; un vi<strong>de</strong> autour <strong>du</strong>quel on<br />

tourne en vain pour oublier le passage <strong>du</strong> temps et son lourd entassement<br />

<strong>dans</strong> la conscience. Or, le rêveur <strong>du</strong> <strong>bonheur</strong> évite surtout l’abus <strong>de</strong><br />

lumière et reste fidèle aux rêves modérés <strong>de</strong> sa substance.<br />

Les lumières saisonnières et les états d’être heureux<br />

Dans la rêverie <strong>de</strong> <strong>Bobin</strong>, l’allure <strong>du</strong> ciel et la nature <strong>de</strong> la lumière<br />

changent souvent en fonction <strong>de</strong>s saisons, c’est-à-dire, en fonction <strong>du</strong><br />

temps vécu. Il faut noter que si l’élément <strong>de</strong> rêve est une flamme, selon<br />

Bachelard, elle témoigne surtout <strong>du</strong> passage <strong>du</strong> temps : « la flamme est<br />

un sablier qui coule vers le haut. Plus légère qu'un sable qui s'écroule,<br />

la flamme construit sa forme, comme si le temps lui-même avait<br />

toujours quelque chose à faire » 1<br />

. Elle médite lentement l’univers et<br />

même respecte le temps comme s’il était une chose sacrée. <strong>La</strong> flamme<br />

célèbre en effet le temps d’être heureux. Et on peut dire que « le ciel et<br />

les fleurs sont d'accord pour apprendre au méditant la méditation lente,<br />

la méditation qui prie » 2<br />

.<br />

Entre la flamme et la fleur, Bachelard trouve une poétique en<br />

commun : elles « veulent <strong>de</strong>venir <strong>de</strong> la lumière »<br />

1 Gaston Bachelard, <strong>La</strong> flamme d’une chan<strong>de</strong>lle, Paris, Quadrige/PUF, n o 52, 1996<br />

[1961], p., 24.<br />

2 Ibid., p. 86.<br />

3 Ibid., p. 79.<br />

24<br />

3<br />

. Il faut souligner que

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