14.08.2013 Views

La question du bonheur dans l'œuvre de Christian Bobin

La question du bonheur dans l'œuvre de Christian Bobin

La question du bonheur dans l'œuvre de Christian Bobin

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

chapitre ci-<strong>de</strong>ssus), l’autre, coulant <strong>dans</strong> le passage <strong>de</strong>s instants<br />

heureux pour arriver enfin à un instant stable, unique et dominant (la<br />

vie à <strong>de</strong>ux en <strong>bonheur</strong>, qui sera étudiée ici) 1<br />

.<br />

Pour que le <strong>bonheur</strong> soit vu en une vie à <strong>de</strong>ux, l’imaginaire <strong>de</strong><br />

<strong>Bobin</strong> change <strong>de</strong> couleurs et l’être sort doucement <strong>de</strong> sa coquille<br />

heureuse <strong>de</strong> neige blanche. Ainsi un autre état <strong>de</strong> <strong>bonheur</strong> se présente<br />

sous l’image d’une neige bleuie qui coule:<br />

Le <strong>bonheur</strong> c’est une neige sur la montagne, une neige<br />

lumineuse argentée, bleuie, parfaite, une neige trop<br />

poudreuse qui ne tient pas, qui glisse au premier bruit<br />

et c’est l’avalanche <strong>du</strong> chagrin, la coulée aveuglante<br />

<strong>du</strong> désastre. (IB, p. 67)<br />

Tout comme ce nouveau temps d’être qui craint sa <strong>du</strong>rée, l’image<br />

d’une neige qui coule et « qui ne tient pas », évoque un <strong>bonheur</strong><br />

éphémère. Cette image insiste sur le concept <strong>de</strong> l’instant qui est peu<br />

maîtrisé, et d’une vie glissante qui s’enfuit horizontalement en quittant<br />

un temps vertical. C’est le signe d’un départ vers un état d’écoulement.<br />

Vers un espace <strong>de</strong> l’infini pour, peut-être, recommencer <strong>de</strong> nouveaux<br />

états d’être.<br />

Souvenons-nous <strong>de</strong> la flamme cachée <strong>dans</strong> l’image <strong>de</strong> la neige,<br />

discutée ci-<strong>de</strong>ssus (pages 28 et 32), et admettons qu’elle est ici en voie<br />

<strong>de</strong> se dissoudre en sa part liqui<strong>de</strong>. En effet une tendance à passer <strong>de</strong> la<br />

verticalité à la fluidité horizontale, entraîne cette flamme à la<br />

soumission <strong>du</strong> <strong>de</strong>stin <strong>de</strong> l’eau, ou bien à un évanouissement au sein <strong>de</strong><br />

1 Nous reviendrons <strong>dans</strong> un chapitre intitulé espace-temps <strong>de</strong> notre <strong>de</strong>uxième partie<br />

sur cette <strong>question</strong> <strong>du</strong> temps <strong>de</strong> <strong>bonheur</strong> et ses différents genres rencontrés <strong>dans</strong><br />

l’œuvre <strong>de</strong> <strong>Bobin</strong>.<br />

48

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!