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La question du bonheur dans l'œuvre de Christian Bobin

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D’autre part, le clair-obscur <strong>du</strong> soir d’été met en valeur les objets<br />

per<strong>du</strong>s <strong>de</strong> vue qui, avant, ne méritaient pas d’être regardés, mais<br />

maintenant se montrent dignes d’exister. Et cela compte beaucoup pour<br />

<strong>Bobin</strong> : il trouve <strong>dans</strong> toutes les choses simples <strong>de</strong> gran<strong>de</strong>s dignités qui<br />

méritent d'être regardées d’une attention démente.<br />

Et cette attention, puisqu’elle sort d’un clair-obscur psychique,<br />

incite à une « rêverie calme, calmante, qui est fidèle à son centre,<br />

éclairée en son centre, non pas resserrée sur son contenu, mais<br />

débordant toujours un peu, imprégnant <strong>de</strong> sa lumière sa pénombre » 1<br />

.<br />

Entre la lumière et la pénombre (neuf et dix heures <strong>du</strong> soir), la<br />

rêverie <strong>de</strong> <strong>Bobin</strong> souligne les « lumières qui fleurissent au milieu » (IB,<br />

p. 77). Il met en scène un être heureux qui se sent au plus beau quartier<br />

<strong>de</strong> la vie, il y installe <strong>de</strong>s lumières <strong>dans</strong> le mélange <strong>de</strong> bleu et <strong>de</strong> noir,<br />

<strong>de</strong> jour et <strong>de</strong> nuit » (Ibid., p. 72-73) pour laisser paraître une floraison<br />

<strong>du</strong> bouquet <strong>de</strong> lumière, une « flamme <strong>de</strong> vie <strong>de</strong> l’être qui fleurit » . Ce<br />

genre <strong>de</strong> flammes sont <strong>de</strong>s flammes sûres et apprennent « la méditation<br />

lente, la méditation qui prie » 3<br />

. Ce qui appelle aussi « une tension vers<br />

le mon<strong>de</strong> <strong>de</strong> la pure lumière » 4<br />

.<br />

<strong>La</strong> flamme rêvée <strong>dans</strong> l’horizon clair-obscur, est en effet une<br />

flamme qui se prend <strong>dans</strong> les pénombres <strong>de</strong>s pensées <strong>du</strong> rêveur <strong>de</strong><br />

l’état d’être heureux : il s’assure que le mon<strong>de</strong> est pour lui et que cette<br />

chan<strong>de</strong>lle imaginaire est sa compagne <strong>de</strong> solitu<strong>de</strong><br />

32<br />

5<br />

. Elle l’ai<strong>de</strong> à veiller<br />

sur son état et à faciliter le «pouvoir dire ce qu’est la solitu<strong>de</strong> » 6<br />

:<br />

1 Id., <strong>La</strong> flamme d’une chan<strong>de</strong>lle, p. 10.<br />

2 Ibid., p. 86.<br />

3 Ibid., p. 87.<br />

4 Ibid.<br />

5 Ibid., p. 54.<br />

6 Ibid., p. 53.<br />

2

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