PROFIL PAYS TUNISIE FEMISE
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(iii) Le troisième point traitera de la question de la régulation sur le marché du travail en Tunisie.<br />
Un diagnostic ainsi qu’un essai d’évaluation des effets de quelques programmes de la politique<br />
active de l’emploi seront menés. Ce travail reviendra ensuite sur la question de la flexibilité du<br />
marché de travail. Enfin, les différentes réformes du code de travail seront présentées, analysées<br />
et critiquées.<br />
2.1. Structure du marché du travail et typologie du chômage en Tunisie<br />
Population active et demande de travail<br />
Au cours des années 90, la pression exercée par les demandeurs d’emploi sur le marché du travail<br />
s’est fortement accentuée. La demande additionnelle d’emplois s’est montée à 78.300 personnes<br />
en moyenne par an sur la décennie 90 contre 52.800 durant la période 1975-1989. Cette pression<br />
a résulté de plusieurs facteurs. D’une part, la dernière décennie est marquée par l’arrivée sur le<br />
marché du travail des personnes nées pendant les années 70, période de forte natalité, qui s’est<br />
accompagnée d’une baisse de la mortalité. D’autre part, l’accès des femmes au marché du travail<br />
est allé croissant, ce qui s’explique notamment par une hausse du niveau d’éducation,<br />
l’augmentation des besoins des ménages ainsi que la montée du célibat parmi les femmes et,<br />
enfin, par une expansion rapide des activités employant de la main d’œuvre féminine et ne<br />
nécessitant pas de qualifications spécifiques (textile, confection) 9 . Les mariages, de plus en plus<br />
tardifs, les familles de petite taille où la fécondité est maîtrisée favorisent une participation de plus<br />
enplusfortedelafemmeaumarchédetravail.<br />
En 2000, la population active comptait 3.2 millions de personnes (tableau 2.1). Entre 1997 et<br />
2001, le taux de croissance de la population active a été de 11%, dont 14% pour les femmes et<br />
9% pour les hommes.<br />
Le taux d’activité des hommes, en légère baisse (voir tableau 2.2), de l'ordre de 76% en 2001,<br />
reste nettement supérieur à celui des femmes, qui est de 25,8% et progresse lentement. Le taux<br />
d’activité en milieu rural est légèrement plus faible qu’en milieu urbain.<br />
Tableau 2.1. : Population active<br />
Niveaux<br />
1997 1999 2000 2001 1997-1999 1999-2000 2000-2001 1997-2001<br />
Population active 2.978.334 3.143.880 3.215.698 3.292.736 6% 2% 2% 11%<br />
Hommes 2.255.734 2.370.018 2.419.174 2.468.386 5% 2% 2% 9%<br />
Femmes 722.600 773.862 796.524 824.350 7% 3% 3% 14%<br />
Source : Enquêtes sur l’emploi, INS.<br />
Tableau 2.2. : Taux d’activité<br />
1997 1999 2000 2001<br />
Total 51,4% 51,2% 51,0% 50,9%<br />
Urbain 52,3% 51,1% 51,5% 51,4%<br />
Rural 49,6% 51,4% 50,1% 49,8%<br />
Hommes 77,2% 77,0% 76,5% 76,0%<br />
Femmes 25,5% 25,6% 25,7% 25,8%<br />
Source : Enquêtes sur l’emploi, INS.<br />
Evolutiondel’offred’emplois<br />
20<br />
Taux de croissance<br />
Du côté du système productif, pour 1994-1999, les créations nettes d’emploi ont atteint une<br />
moyenne annuelle d’environ 63.000 contre 53.500 durant la décennie 1984-1994. Cette moyenne<br />
a dépassé les 70.000 créations d’emplois par an entre 1999 et 2001. Les principaux secteurs<br />
créateurs d’emplois dans la seconde moitié des années 90 ont été l’agriculture, le bâtiment et les<br />
travaux publics, l’administration publique et les services. Ce dernier secteur compte pour plus de<br />
70% du total des créations d’emplois (tableau 2.3).<br />
La population active occupée par secteur d’activité montre encore une fois une prédominance,<br />
depuis 1994, du secteur des services. Les importantes créations d’emplois dans l’agriculture<br />
s’expliquent par l’intensification des investissements privés et publics, ainsi que par une<br />
réorientation de ces investissements vers deux activités fortement utilisatrices de main d’œuvre, à<br />
savoir les cultures irriguées et l’élevage. Cependant, à terme, l’emploi agricole est condamné à<br />
baisser et, à l’avenir, l’accord de libre-échange avec la Communauté européenne risque de<br />
soumettre la petite agriculture tunisienne à une dure concurrence et de limiter les opportunités<br />
d’emplois. Le bâtiment et les travaux publics font depuis longtemps partie des secteurs les plus<br />
créateurs d’emplois en Tunisie. L’accélération de la part des investissements allouée aux<br />
9 le taux de célibat est passé de 7,6% en 1975 à 28,8% en 1999 parmi les femmes âgées de 25 à 39 ans.