PROFIL PAYS TUNISIE FEMISE

entreprises produisant pour le marché local ont jusqu’à présent été très peu confrontées à la
concurrence étrangère 19 , ce qui d’ailleurs se reflète dans l’évolution du degré d’ouverture.
1.1. Les parts de marché au niveau mondial stagnent
Les exportations tunisiennes 20 ont crû à un rythme assez rapide durant la première moitié des
années quatre-vingt dix, soit en moyenne 9,5% par an, mais ont connu un ralentissement
significatif durant la période 1996-2002 avec un taux de croissance moyen de 3,4%. La croissance
du commerce mondial s’étant aussi fortement ralentie entre ces deux périodes dans les pays de
l’UE et au Japon, passant de 8,5% à 3,3% l’an, la Tunisie a donc pu maintenir sa part dans les
échanges mondiaux aux alentours de 0,10% du total des exportations mondiales avec de légères
fluctuations. Dans le même temps, elle a augmenté sa part de marché au sein de l’UE de 0,20% à
0,23%.
Etre en capacité de maintenir ses parts de marché est en soi une bonne performance. Néanmoins,
malgré le ralentissement de la croissance des échanges à l’échelle mondiale, des pays asiatiques
(Chine, Malaisie, l’Inde) ou d’Europe de l’Est ainsi que la Turquie ont réussi à accroître les leurs et
cela dans des proportions très importantes depuis le début des années quatre-vingt dix en
maintenant des rythmes de croissance d’exportation très élevés.
1.2.Desexportationsencoretrèsconcentrées
La Tunisie a pu réduire la concentration de ses exportations dans les produits primaires, mais,
depuis le début des années quatre-vingt dix, la structure de ses exportations a très peu évoluée. Le
textile-habillement et le cuir constituent la catégorie dominante, représentant presque la moitié du
total des exportations de marchandises, en fait 48,2% et 47,9% respectivement pour les années
1993-1995 et 2000-2002. En outre, la confection représente plus de 90% du total des exportations
de textile-habillement. Les exportations de produits mécaniques et électriques ont pris plus
d’importance. Leur part est passée de 12,9% à 18,2% pour les mêmes périodes, au détriment des
produits agroalimentaires et miniers. Cette hausse est imputable à raison de 40% aux câbles et fils
électriques qui ont connu un essor particulier. Malgré le développement de ces produits, le THC
représente encore plus des deux tiers des exportations manufacturières.
Tableau 2.1. : Structure des exportations tunisiennes de marchandises (en% 1993-2002)
Secteur 1993-1995 2000-2002
Agriculture et industries agroalimentaires 11,5 8,1
Energie et lubrifiants 10 10,2
Mines, phosphates et dérivés 9,8 8,1
Textile, habillement et cuir 48,2 47,9
Industries mécaniques et électriques 12,9 18,2
Autres industries manufacturières 7,5 7,5
Total marchandises 100 100
Total Industries manufacturières hors
agroalimentaires 68,7 73,6
Part du textile, habillement et cuir dans produits
manufacturés 70,3 65,1
INS : Statistiques du commerce extérieur.
La persistance de cette forte concentration des exportations tunisiennes dans le THC contraste avec
une nette et rapide régression de la part de ces produits dans les exportations des pays de l’Europe
de l’Est notamment, au profit des produits mécaniques et électriques, qui se montait à plus de 16%
des exports en 1995 contre moins de 10% en 2002.
La confection pour l’exportation a commencé à se développer en Tunisie à partir du début des
années soixante-dix, avec la promulgation de la loi 72 instaurant le régime off-shore et accordant
des avantages fiscaux qui rendaient la zone attractive. Ce développement a été également facilité
par la disponibilité d’une main d’œuvre à bas salaires, essentiellement féminine, relativement
qualifiée, la proximité du marché européen et les liens culturels. Ces facteurs ont attiré les
investissements étrangers vers l’économie tunisienne en général et ce secteur en particulier.
19 Le taux de pénétration, calculé à partir des échanges à trois ou quatre chiffres, pourrait montrer l’intensité de
la concurrence provenant des importations. Cet indicateur n’a toutefois de sens que si l’on fait la distinction
entre les importations destinées au secteur off-shore et celles destinées au marché local.
20 en dollars courants
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