PROFIL PAYS TUNISIE FEMISE

Parce que les réformes financières ont été mises en œuvre lentement, beaucoup reste encore à
faire pour permettre au pays de faire face aux véritables défis qui l’assaillent dont notamment : le
chômage, l’intégration au sein de la zone euro-méditerranéenne, le renforcement du secteur privé
et la poursuite de la « mise à niveau » et la gestion du change.
1. Evolution du système financier
Les objectifs majeurs de la réforme financière sont : (i) l’extension du rôle du secteur privé dans
l’économie suite à la révision en profondeur du rôle économique et financier jusque là dévolu à
l’Etat dans l’organisation et le fonctionnement des systèmes productif et financier, (ii)
l’amélioration de la capacité du système financier à mobiliser les ressources de l’épargne nationale
et à fournir des financements moins coûteux à l’économie, (iii) la remise en cause du système
d’économie d’endettement, (iv) une meilleure intégration tant interne qu’externe du système
financier tunisien et enfin, (v) un financement moins inflationniste et plus efficient de l’économie.
1.1. Un développement ralenti par les nécessités de l’assainissement des bilans
Le volet financier de la réforme économique initiée dès 1987 fut, rappelons-le, chronologiquement
le premier initié et stratégiquement certainement le plus important dans la séquence des mesures
structurelles visant à promouvoir la croissance dans le cadre d’une économie ouverte et régulée
par les mécanismes du marché. La part du secteur privé dans l’investissement global a nettement
augmenté (tableau 2, figure 1). Ramenée au total des investissements des entreprises, elle est
passée de 46% à presque 60%, mais cela reflète en grande partie la réduction des investissements
des entreprises publiques. En fait, la hausse des investissements (FBCF) privés dans
l’investissement total est lente. Sa part stagne autour des 53% (en 2002 et 2003) alors qu’elle se
situait à un niveau légèrement inférieur à 50% au début des années 90 et cela malgré les
incitations accordées aux investissements privés. L’augmentation des encours de crédits bancaires
orientés vers le secteur privé est plus significative : leur part relative est passée de 40,3% du PIB
avant la réforme à plus de 56% durant la période 1987-2002.
Tableau 3.2. : Indicateurs de performance de la réforme financière
Avant la
réforme
Après la
réforme (b)
M2/PIB 40,7 51,4
Base monétaire / Dépôts (a)
33,6 22,9
Taux d’intérêt réel (c)
-4,1 2,2
Crédit au secteur privé (d)
41 56,1
Epargne privée (d)
14,8 17,9
Investissement privé (e)
46,5 60
(a)
1970-1986 sauf pour le PIB et l’investissement où la période retenue est 1960-1986
(b)
1987-2002
(c)
Il s’agit du taux de refinancement de la BCT déflaté par l’indice des prix à la consommation.
(d)
En pourcentage de l’investissement total des entreprises
(e)
En pourcentage de l’investissement total.
Figure 3.1. : Investissement privé et investissement public (en % du total)
25,0
20,0
15,0
10,0
5,0
0,0
1982
1984
1982-2000
Private investm ent Public investment
1986
1988
1990
Source : Everhart et Suminski (2001)
1992
1994
1996
1998
La réforme financière impliquait un vaste programme de restructuration du secteur public. Le bilan
de ce programme, tel qu’établi à la fin de l’année 2002, révèle que 163 entreprises publiques
46
2000