Le deuxième mot le plus connu au monde après Ok : Coca Cola. Plus qu’une boisson gazeuse, Coke est aujourd’hui une légende. Derrière le mythe, une formule gardée secrète depuis plus d’un siècle, un processus industriel normé et identique quel que soit le site de fabrication et des dépenses de communicationmarketing à hauteur plus que trois fois la norme pour le secteur de l’agro-industrie fixée entre 15 et 20% du chiffre d’affaires. Une histoire marocaine C’est en 1947 que l’histoire marocaine de Coca Cola commence. Une première usine est alors ouverte à Tanger. En 1950, le concentré mystère est mis à la disposition des embouteilleurs. Plus de cinquante ans après, Coca Cola est aujourd’hui la boisson préférée des marocains…juste derrière le thé. Mais, « difficile de s’attaquer à un mythe » comme l’admet Omar Bennis, Directeur des Relations Publiques et de la Communication de The Coca Cola Export Corporation. En revanche, le Maroc est le pays où Coca Cola est la plus aimée. « Les sondages font ressortir le Maroc premier mondial en termes de brand love (amour pour la marque) », affirme-t-il. Mercredi 30 mars 2010 le mythe laisse entrevoir quelques unes de ses merveilles : le processus de mise en bouteille. L’usine de Tit Mélil du groupe NABC, la plus grande de sa catégorie dans le pays, ouvre ses portes. C’est une première depuis que Coca existe au Maroc. Comment obtient-on 1 litre de Coca Cola ? Première étape : préparation du sirop simple C’est un mélange de sucre et d’eau. L’eau est en fait celle fournie par Lydec aux ménages. Elle subit toutefois un processus de filtration des plus rigoureux afin d’être conforme aux normes industrielles propres au groupe. Elle passe ainsi par plusieurs filtres (à sable, à charbon, polisseurs, etc). A cette eau «purifiée» le sucre est ajouté par la suite. Le mélange est chauffé dans des cuves à une température entre 85 et 90°C. Le sucre et l’eau sont préalablement mélangés à chaud pour aider à la dissolution des sucres et pasteuriser le mélange qui <strong>FOOD</strong> <strong>MAGAZINE</strong> - N° 21 / Du 15 Avr. au 15 Mai 2010 44 forme le sirop simple. Ce dernier est ensuite filtrer pour garantir sa pureté avant de passer par un refroidisseur. « Cette alternance du chaud et du froid permet de stopper définitivement la reproduction des éléments indésirables », explique Tarik El Bitar, directeur d’exploitation de l’usine. Deuxième étape : préparation du sirop de Coca Cola Cette étape est la plus importante dans le processus de préparation du Coke car elle est marquée par l’opération d’incorporation du concentré au sirop simple. Troisième étape : Incorporation du CO 2 Cette étape permet d’obtenir la boisson gazeuse. Le CO 2 est alors ajouté au sirop de Coca Cola. Le gaz carbonique ne donne pas seulement à la boisson son effervescence mais il y ajoute aussi le goût caractéristique des sodas. L’ensemble désaérateur-groupe froidsaturateur-pompe doseuse-cuve relai permet d’accomplir automatiquement les opérations de désaération, refroidissement et saturation de l’eau avec le gaz carbonique pour donner l’eau gazéifiée. Cet ensemble permet aussi d’obtenir, en continu, un dosage précis de l’eau gazéifiée et du sirop de Coca Cola pour mélanger et stocker ensuite le Coca Cola dans la cuve-relai. Quatrième étape : Mise en bouteille Avant de passer sous la soutireuse qui les remplit automatiquement de Coca Cola et effectue le capsulage, les bouteilles sont lavées dans des bains de nettoyage à chaud sous une température d’environ 75°C. Elles sont ensuite rincées à l’eau pure, la même que celle utilisée pour la fabrication du soda. Toute cette opération s’effectue sans aucune intervention manuelle. Contrôles au pluriel Les ingénieurs de Coca assurent qu’en principe « aucun corps étranger ne figure dans les bouteilles une fois celle-ci fermées ». Autrement dit, les bouteilles où l’on retrouve parfois des objets «bizarres» (type mégots de cigarettes) ont été ouvertes et ensuite refermées après ajout du déchet étranger à la boisson « en vue de nuire à la marque ». En effet, grâce au procédé de pression, les processus de nettoyage et remplissages assurent une élimination systé- matique des corps étrangers. « Si la bouteille en contient encore, elle n’est pas remplie», insiste Tarik El Bitar. Mais Coca Cola ne s’arrête pas là. Il y a une autre phase de contrôle où toutes les bouteilles passent sous un scanner infrarouge pour détecter tout intrus à l’échelle d’un micro-millimètre. A la sortie de la soutireuse, les bouteilles subissent un contrôle à l’œil nu avant d’être placées automatiquement dans les caisses. Organisation de l’usine Sur une superficie totale de plus de 62.000 m 2 , dont 32.000 m 2 environ de bâtiments industriels, l’usine de Tit Mélil est la plus grande du Maroc. La chaîne de fabrication est organisée de façon linéaire où chaque étape du processus de fabrication est connectée à l’autre sans arrêt de la production. Il est intéressant de constater que même l’aire de stockage est complètement intégrée à l’aire de fabrication. En fait, les opérations d’étiquetage, assemblage, mise en palette sont complètement automatisées et connectées les unes aux autres. A la fin du processus, les palettes ne subissent aucun déplacement. Les camions viennent les récupérer sur place. La gestion des stocks est organisée selon le principe FIFO (First In, First out). Une telle organisation permet la minimisation des manipulations et un gain considérable en temps et productivité. Positionnement Le pari des marques locales Hawaï, Pom’s, Miami…des marques bien marocaines mais qui contribuent autant (voire plus parfois) que les marques globales (Fanta, Sprite, etc) à générer de la valeur pour Coca Cola. Miser sur des marques locales à côté de marques internationales s’avère donc être un pari gagnant. Les niches de demain NCB (Non Carbonated Beverage), ce sigle résume à lui seul là où l’industrie des boissons cherche désormais des relais de croissance. On y retrouve aussi bien le marché des eaux, des jus que celui des boissons énergisantes ou encore celles déshydratantes. Attitude de leader Coca Cola dispose à ce niveau de bien d’atouts. Il s’agit en l’occurrence des marques Burn, Aquarius, Ciel, Miami, etc.
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