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Le droit à l'eau - Office of the High Commissioner for Human Rights

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L’incorporation dans le <strong>droit</strong> interne d’instruments internationaux<br />

reconnaissant le <strong>droit</strong> à l’eau peut sensiblement ren<strong>for</strong>cer la portée et<br />

l’efficacité des mesures de réparation. Elle permet aux tribunaux de<br />

statuer sur les violations du <strong>droit</strong> à l’eau en invoquant directement le<br />

Pacte international relatif aux <strong>droit</strong>s économiques, sociaux et culturels, la<br />

constitution ou des lois précises qui reconnaissent le <strong>droit</strong> à l’eau ou qui<br />

en reprennent certains éléments.<br />

Plusieurs tribunaux ont statué sur des affaires relatives à la promotion et à la<br />

protection du <strong>droit</strong> à l’eau, notamment en cas de pollution des ressources<br />

hydriques et de coupures d’eau. <strong>Le</strong>s tribunaux nationaux ont également<br />

jugé un nombre croissant d’affaires ayant trait à l’accès à l’eau potable et<br />

à l’assainissement dans le cadre de la protection du <strong>droit</strong> à la vie, à la santé<br />

et à un logement convenable ou du <strong>droit</strong> à un environnement sain.<br />

Par exemple, dans l’affaire Residents <strong>of</strong> Bon Vista Mansions c. Sou<strong>the</strong>rn<br />

Metropolitan Local Council, la Cour supérieure sud-africaine a estimé que<br />

le fait d’interrompre l’alimentation en eau représentait à première vue une<br />

violation de l’obligation constitutionnelle de l’État de respecter le <strong>droit</strong> à<br />

l’eau. Dans l’affaire Subhash Kumar c. State <strong>of</strong> Bihar, la Cour suprême de<br />

l’Inde a fait valoir que le <strong>droit</strong> à l’eau était un <strong>droit</strong> fondamental en vertu<br />

de l’article 21 de la Constitution et qu’il englobait le <strong>droit</strong> de jouir d’une<br />

eau exempte de pollution aux fins du plein exercice du <strong>droit</strong> à la vie.<br />

L’affaire des compteurs d’eau à prépaiement en Afrique du Sud<br />

Dans l’affaire Mazibuko c. City <strong>of</strong> Johannesburg, les requérants ont<br />

contesté la légalité et la constitutionnalité de la politique de la ville<br />

consistant à imposer l’installation de compteurs d’eau à prépaiement, ainsi<br />

que la fourniture de base, à titre gratuit, de 25 litres d’eau par personne et<br />

par jour, soit 6 000 litres par ménage et par mois.<br />

À Phiri, township situé à Soweto, les compteurs à prépaiement étaient<br />

conçus pour assurer gratuitement une alimentation en eau de 25 litres<br />

par personne et par jour, soit 6 000 litres par ménage et par mois. Une<br />

fois cette quantité atteinte, les compteurs coupaient automatiquement<br />

l’alimentation. Pour les requérants, cela signifiait qu’ils étaient privés d’eau<br />

pendant les quinze derniers jours de chaque mois.<br />

Dans son jugement, la Cour supérieure a estimé que la mise en place<br />

obligatoire, à Phiri, de compteurs d’eau à prépaiement prévoyant<br />

un mécanisme d’interruption automatique, était illégale, abusive et<br />

inconstitutionnelle, car elle ne permettait pas, avant chaque coupure d’eau,<br />

de donner aux intéressés un délai raisonnable pour qu’il puisse présenter<br />

une réclamation. La Cour a également fait observer que l’adoption d’un<br />

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