L'infirmier référent dans la prise en charge d'une ... - Infirmiers.com
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Un interlocuteur privilégié : Pour <strong>la</strong> personne soignée.<br />
<strong>L'infirmier</strong> <strong>référ<strong>en</strong>t</strong> va se prés<strong>en</strong>ter <strong>com</strong>me un interlocuteur privilégié pour <strong>la</strong><br />
personne soignée, il devi<strong>en</strong>t un repère humain au sein de l'équipe soignante. Il se r<strong>en</strong>d<br />
disponible, écoute, conseille, rassure, favorisant ainsi <strong>la</strong> <strong>com</strong>munication avec <strong>la</strong><br />
personne soignée Celle-ci peut ainsi exprimer les difficultés qu'elle r<strong>en</strong>contre, confier<br />
ses questionnem<strong>en</strong>ts et/ou inquiétudes. On peut parler ici <strong>d'une</strong> re<strong>la</strong>tion empathique et<br />
l'associer avec <strong>la</strong> notion du transfert et de contre transfert décrit par Freud (2). Une<br />
notion que j'aborde maint<strong>en</strong>ant avant de continuer sur le rôle de l'infirmier <strong>référ<strong>en</strong>t</strong>.<br />
Transfert, contre transfert :<br />
Il découle donc de cette re<strong>la</strong>tion empathique, une référ<strong>en</strong>ce au modèle<br />
psychanalytique. La re<strong>la</strong>tion établie est ainsi définie sous le terme de transfert et contretransfert.<br />
En psychanalyse, le transfert (1) est "un processus par lequel les s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>ts<br />
formés par le sujet <strong>dans</strong> le passé à l'égard de ses par<strong>en</strong>ts ou de personnalités marquantes<br />
de son expéri<strong>en</strong>ce <strong>en</strong>fantine, sympathiques ou hostiles se dép<strong>la</strong>c<strong>en</strong>t sur une autre<br />
personne de son <strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>t actuel." Par exemple, l'adolesc<strong>en</strong>te souffrant d'anorexie<br />
dép<strong>la</strong>çant ce qu'elle ress<strong>en</strong>t sur l'infirmier ; ce qui démontre que ce phénomène de<br />
transfert n'est pas réservé à <strong>la</strong> cure analytique. Il <strong>en</strong> existe <strong>dans</strong> toute re<strong>la</strong>tion.<br />
Freud (2) distingue deux catégories de transfert. Il parle de transfert positif et de<br />
transfert négatif. Le premier permet au pati<strong>en</strong>t de se s<strong>en</strong>tir <strong>en</strong> confiance et d'avoir <strong>en</strong>vie<br />
de parler, de chercher à découvrir et à <strong>com</strong>pr<strong>en</strong>dre ce qui se passe <strong>en</strong> lui. Le second peut<br />
être le lieu de résistance, synonyme de stagnation voire d'agressivité vis-à-vis des<br />
soignants. Nous pourrons voir l'importance de cette dim<strong>en</strong>sion transfér<strong>en</strong>tielle lorsque<br />
je parlerai des premiers <strong>en</strong>treti<strong>en</strong>s précédant une hospitalisation. Cette dim<strong>en</strong>sion permet<br />
de déterminer si l'hospitalisation est judicieuse ou non, si <strong>la</strong> pati<strong>en</strong>te est confiante ou<br />
résistante. J'évoque aussi lors de <strong>la</strong> synthèse de mes différ<strong>en</strong>ts <strong>en</strong>treti<strong>en</strong>s <strong>com</strong>m<strong>en</strong>t les<br />
soignants peuv<strong>en</strong>t utiliser ce transfert et <strong>en</strong> tirer profit.<br />
On peut parler égalem<strong>en</strong>t du contre-transfert qualifié "d'effets inconsci<strong>en</strong>ts reçus<br />
par l'analyste à partir du transfert de l'analysant. Il implique pour l'analyste de repérer<br />
quels affects son pati<strong>en</strong>t suscite chez lui et savoir <strong>en</strong> t<strong>en</strong>ir <strong>com</strong>pte <strong>dans</strong> sa façon<br />
d'interpréter le transfert de son pati<strong>en</strong>t. Pour l'infirmier, il ne s'agit pas de faire de <strong>la</strong><br />
psychanalyse sauvage, mais de repérer lorsqu'il incarne, pour un pati<strong>en</strong>t, une de ces<br />
figures du passé et de déterminer <strong>la</strong>quelle. <strong>L'infirmier</strong> doit par ailleurs savoir qu'il ne fait<br />
que se prêter à ce rôle. Cet écart doit permettre au pati<strong>en</strong>t de progresser. Il s'agit<br />
égalem<strong>en</strong>t de lui permettre de se situer quant à ce que le pati<strong>en</strong>t suscite chez lui. Des<br />
soignants ont pu ress<strong>en</strong>tir ce contre-transfert, marqué par un s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t de ras-le-bol ou<br />
un s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t qu'ils ne peuv<strong>en</strong>t plus ri<strong>en</strong> pour un pati<strong>en</strong>t donné. La <strong>prise</strong> de consci<strong>en</strong>ce<br />
de ce contre-transfert <strong>en</strong>traîne une amélioration du ress<strong>en</strong>ti du soignant <strong>en</strong> même temps<br />
qu'un mieux être du pati<strong>en</strong>t."(3).<br />
______________________________________________________________________<br />
1. FRIARD. D. "Psychose, psychotique, psychotrope : quel rôle infirmier ?" p 121<br />
2. CHARTIER Jean-Pierre "Introduction à <strong>la</strong> p<strong>en</strong>sée freudi<strong>en</strong>ne" Ed. Payot. P 116<br />
3. FRIARD. D. "Psychose, psychotique, psychotrope : quel rôle infirmier ?" p 123